Venezuela : Réponse à la chancelière du Pérou

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publié le 20 février 2018

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Ministère du Pouvoir Populaire pour les Relations Extérieures
République Bolivarienne du Venezuela

Madame la Ministre,

Au nom du Président Constitutionnel de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, je m'adresse à vous à propos de votre lettre en date du 13 février 2018. Il est difficile de comprendre, à la lumière des relations internationales entre pays civilisés que le Gouvernement de votre pays, en tant qu'organisateur du VIII° Sommet des Amériques, en arrive à ne pas respecter aussi manifestement les principes les plus élémentaires du Droit International Public ainsi que les règles de base qui régissent l'organisation et la participation à ces réunions du plus haut niveau des Gouvernements du continent. La prétention du Gouvernement de la République du Pérou de retirer son invitation au Chef d'Etat de la République Bolivarienne du Venezuela pour le VIII° Sommet des Amériques qui doit avoir lieu à Lima les 13 et 14 avril 2018 n'est pas seulement sans fondement mais incohérente et unilatérale.

Il est important de prévenir qu'en sa condition d'Etat siège du Sommet, il ne revient à la République du Pérou que d'avoir la politesse d'inviter les hauts dignitaires, d'organiser la réunion et de donner, en sa qualité de pays hôte, les facilités logistiques, de prendre les mesures de sécurité pour protéger les participants en plus de garantir les immunités et les privilèges respectifs et de conduire, en tant que Présidente du Groupe de Contrôle et de Mise en Place des Sommets (GRIC) les négociations concernant le document que souhaitent adopter les Chefs d'Etat et de Gouvernement. Tout cela sur la base de l'Accord entre le Secrétariat Général de l'Organisation des Etats Américains (OEA) et le Gouvernement de la République du Pérou relatif à la célébration du huitième Sommet des Amériques signé à Washington D.C. le 20 juillet 2017.

Madame la Ministre, n'importe quelle personne qui lit les règles en vigueur doit conclure qu'il n'est attribué en aucune façon à la République du Pérou ni à aucun autre Etat la faculté de décider de la participation d'un Etat membre et fondateur aux réunions du Sommet des Amériques. C'est pourquoi votre votre lettre et les récentes déclarations de hauts représentants de l'Etat péruvien montrent une méconnaissance évidente des règlements correspondants et de leurs effets. Le Gouvernement du Pérou ne peut pas non plus s'arroger le droit d'interpréter ou d'appliquer un quelconque document dans le cadre du Sommet des Amériques sans débat préalable et sans décision préalable des Chefs d'Etat et de Gouvernement, la plus haute instance du Sommet des Amériques. Une action dans un autre sens met le Gouvernement du Pérou en marge du droit et de l'esprit de diversité et d'intégration de ces Sommets.

Bien que nous soyons persuadés qu'en tant que représentante du Pays organisateur, vous maîtrisez pleinement le cadre normatif des Sommets des Amériques, j'ai obligation de vous rappeler ce qui a été signé par votre Gouvernement et par le Secrétariat Général de l'Organisation des Etats Américains le 20 juillet 2017 qui précise dans son article VII que le Gouvernement du Pérou accordera et reconnaîtra à l'OEA et à ses organes, aux délégations des Etats membres, aux autorités de l'OEA et aux fonctionnaires de a SG/OEA les privilèges et les immunités nécessaires au libre exercice de leurs fonctions pendant les réunions du huitième Sommet. Le non respect de cet engagement pour des motifs évidemment politiques et idéologiques constituerait un véritable affront de votre Gouvernement non seulement à l'organisation des Sommets des Amériques mais serait un coup bas contre le multilatéralisme dans notre région.

Les fondements juridiques et politiques sur lesquels s'appuient les Sommets des Amériques font consensus : l'harmonie, l'égalité et le respect entre les Etats membres qui s'écartent ainsi de l'arbitraire, du désordre, le non-droit, de l'intolérance et de l'unilatéralité dans la région. C'est pourquoi le Gouvernement du Pérou doit respecter les règles légitimes que nous nous sommes donnés, nous, les Etats membres qui participons à ce mécanisme multilatéral.

En conséquence, pour les raisons qui précèdent, pourvues du plus rigoureux fondement juridique qui démontrent qu'il n'existe d'empêchement d'aucune sorte à ce que le Venezuela participe au VIII° Sommet des Amériques, nous confirmons que le Président Nicolas Maduro Moros y assistera en temps voulu, les 13 et 14 avril, dans la ville de Lima, en tant que représentant du Peuple Bolivarien du Venezuela.

Chère collègue, Madame la Ministre, le Libérateur Simon Bolivar et le Grand Maréchal d'Ayacucho, Antonio José de Sucre ont tout risqué, jusqu'à leur dernier souffle, pour l'indépendance sacrée de nos Peuples et pour leur union éternelle et inébranlable. Soyons, aujourd'hui plus que jamais, cohérents envers leur exemple et leur héritage.

Recevez mes salutations les plus sincères,

Jorge Arreaza,
Ministre

Source :Gouvernement du Vénézuela via Bolivar infos

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