Défaite d’Obama : la
totalité des gouvernements sud-américains lui demande
de retirer son décret contre le Venezuela
Cinglante défaite pour Barack Obama et nouveau pas dans l’unité
et la souveraineté latino-américaines : tous les Etats
membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur),
à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil,
le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay,
le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se
sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi
14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret
pris par Washington contre le Vénézuéla le
9 mars 2015 parce qu' ”il constitue une menace d’ingérence
et de violation de la souveraineté et du principe de non-intervention
dans les affaires intérieures d’autres États”.
Chargé de lire la déclaration finale,
le chancelier de l’Uruguay a expliqué que les douze
gouvernements ont réaffirmé leur engagement “avec
la pleine actualité du droit international, la solution pacifique
des controverses et le principe de non-intervention” et, dans
une claire allusion à la possibilité d’un blocus
économique ou d’une invasion militaire, ont appelé
tout gouvernement “à s’abstenir de mesures coercitives
unilatérales qui violent le droit international”. Les
participants à la réunion de Quito ont demandé
instamment aux États-Unis d’évaluer et de mettre
en pratique "des alternatives de dialogue avec le Gouvernement
du Venezuela basée sur les príncipes de souveraineté
des peuples".
En outre, le porte-parole a rappelé que
l’UNASUR poursuivra sa mission d’accompagnement du “plus
large dialogue politique avec toutes les forces démocratiques
vénézuéliennes, dans le plein respect de l’ordre
constitutionnel, des droits humains et de l’État de
droit”. La semaine passée la délégation
de l’UNASUR s’était rendue à Caracas pour
enquêter sur la tentative de coup d’État du 12
février contre le gouvernement de Nicolas Maduro, avait invité
les diverses forces politiques à un réunion et s’était
entretenue avec les autorités du Centre National Électoral.
Au terme de ces travaux, le président de l’UNASUR,
l’ex–président colombien Ernesto Samper, avait
rejeté l’ ingérence extérieure et recommandé
à l’opposition de jouer le jeu électoral et
de renoncer à la violence.
Une position réaffirmée ce samedi
par le chancelier uruguayen : “L’Unasur considère
que la situation intérieure du Venezuela doit être
résolue par les mécanismes prévus dans la Constitution
vénézuélienne” et offre son plein appui
dans le cadre de l’observation des prochaines élections
législatives prévues cette année au Venezuela,
“convaincue de l’importance de maintenir l’ordre
constitutionnel, la démocratie et la plus totale permanence
des droits humains fondamentaux de l’Unasur”.
Pour rappel, le lundi 9 mars 2015, le gouvernement
des États-Unis avait franchi un nouveau seuil dans les menaces
vis-à-vis du Venezuela lorsque le président Barack
Obama avait signé un ordre exécutif décrétant
“l’urgence nationale aux États-Unis vu la menace
extraordinaire et inhabituelle que représente le Venezuela
pour notre sécurité nationale et notre politique extérieure”
(sic). Ce document avait, en peu de jours, suscité une solidarité
active avec le Venezuela de la part des mouvements sociaux latino-américains
et de collectifs du monde entier qui ont défilé à
Buenos Aires, à Brasilia, à La Paz, à Managua,
à La Havane, etc.. jusqu' à Madrid : collectifs
citoyens, mouvements étudiants, syndicats de travailleurs,
mouvements paysans comme les Travailleurs Sans Terre du Brésil…
Le président équatorien Rafael Correa
a déclaré : “Comment ne pas rejeter avec indignation
cette barbarie ! A l’époque des dictatures des années
70, c’était quelque chose de commun mais aujourd’hui,
en plein XXIème siècle ! Le droit international existe
! Que l’on soit ou non d’accord avec le gouvernement
de Nicolas Maduro, la plus élémentaire des dignités
nous oblige, en tant que latino-américains, à rejeter
tant d’arrogance, tant d’unilatéralisme, tant
d’impérialisme. Nous en avons assez ! Quelle honte
!”. Pour l’ex-Président Mujica, dire que «
le Venezuela est une menace est une folie, nous en avons assez de
l’intromission permanemte des États-Unis ! »
et le président bolivien Evo Morales a exigé au président
Obama de présenter ses excuses à l’Amérique
Latine.
Des théologiens brésiliens
de la Libération comme le père franciscain Leonardo
Boff et l’évêque Pedro Casaldáliga, le
Père nicaraguayen Miguel d’Escoto, ex-Président
de l’Assemblée des Nations-Unies, ainsi que l’évêque
Thomas Gumbleton et l’ex-Procureur Général des
États-Unis Ramsey Clark, ont écrit au président
Obama pour lui demander de retirer son décret. “Nous
qualifions d’honteux et de profondément hypocrite votre
décret. Il constitue également une violation flagrante
du droit international en tant que menace d’usage de la force
contre le Venezuela et en tant qu' encouragement à vos
agents vénézuéliens pour qu' ils continuent
à déstabiliser le pays”. (1)
Note:
(1) Lire Cinq théologiens
et activistes des droits humains écrivent à Obama
sur le Vénézuéla, Message envoyé
à la Maison Blanche par la population de l'État de
Falcon (Venezuela), depuis le Parc National Médanos de Coro,
le 12 mars 2015.
Source : Vénezuela
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