Une victoire au goût très amer
Romain Migus
Confirmation du camp chaviste et baptême plutôt
réussi pour le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV)
Les chiffres au niveau national sont sans appel. Le PSUV remporte
233 mairies (80% des Municipios) et 17 Etats régionaux sur les 22 qui
étaient en jeu lors de cette élection. Le camp chaviste a obtenu
5.073.774 voix contre 3.948.912 pour l'opposition (53,45% contre 41.65%). La
participation était de 65%. Du jamais vu au Venezuela pour des élections
régionales et municipales si l'on tient compte du fait que le nombre
d'électeur a augmenté de prés de 8 millions en 8 ans !
On peut déjà noter que l'opposition perd 555.442 voix par rapport
au référendum sur la proposition de Réforme Constitutionnelle
de l'année passée. En revanche, les chavistes augmentent eux de
694.342 voix. Et encore, ces résultats ne tiennent pas compte des nombreuses
voix (451.131 pour être précis) qui ont été captées
par des candidats ayant appartenu au camp chaviste et qui avaient décidé
pour ces élections de faire cavalier seul, contre les candidats du PSUV.
Tous les Etats ruraux ont été remporté
par le PSUV ainsi que des Etats industriels comme Aragua, Bolivar et dans une
certaine mesure Anzoátegui (où PDVSA a une forte implantation).
La grande majorité des capitales des Etats régionaux a été
remporté (18 sur 22).
Les partis politiques qui avaient appuyés Chavez et s'étaient
retournés contre lui (comme c'est le cas pour Podemos) ou avaient présenté
des candidats contre les candidats du PSUV (comme le parti Patrie Pour Tous
- PPT) ont été balayés, perdant ainsi toute leur représentations
au niveau régional et la grande majorité du peu de mairies qu'ils
contrôlaient. Tant les chavistes que l'opposition leur ont fait payer
leur manque de clarté idéologique. Exception faite du Parti Communiste
Vénézuélien dont la claire affirmation à son idéologie
marxiste-léniniste ne lui a fait ni perdre ni gagner de sièges.
Pour sa première confrontation réelle en tant que Parti Politique,
le PSUV a remporté son pari.
Et pourtant cette victoire quantitative ne doit pas être
un élément pour se voiler la face: la Révolution Bolivarienne
a sérieusement été ébranlé dans des Etats
stratégiques.
L'opposition remporte des victoires déterminantes.
L'opposition au processus révolutionnaire remporte les
Etats du Zulia, de Carabobo, de Nueva Esparta, du Táchira, de Miranda,
ainsi que la Mairie de la grande Caracas.
Nueva Esparta et Táchira ont une importance stratégique. Le premier
est un ensemble d'îles dont l'île Marguerite est la plus importante.
C'est le plus petit Etat du Venezuela mais il revêt un caractère
très important pour son insularité et sa proximité avec
les frontières maritimes du Venezuela avec les îles des Antilles.
Cette position stratégique est renforcée par la présence
de la IV flotte des Etats-Unis dans la mer des Caraïbes. Le gouverneur
élu (un membre du parti Accion Democratica) l'a déjà été
pendant 10 ans. Il est réélu pour 4 ans.
La perte de l'Etat du Táchira pourrait avoir des conséquences
désastreuses. Frontalier avec la Colombie, c'est un des deux Etats (avec
le Zulia contrôlé aussi par l'opposition) par lequel transite toute
la contrebande venant du pays voisin. Plus grave encore c'est un Etat occupé
militairement de manière partielle par la Colombie à travers ses
organisations paramilitaires (1)
. Comme d'une part, celles-ci ont réglé le problème de
l'insécurité au moyen de la terreur fasciste et de couvre-feux
imposés à la population et que d'autre part l'insécurité
est l'axéè central du nouveau gouverneur (issu du parti COPEI), on peut légitimement
craindre une expansion de ce problème et une violation croissante de
la souveraineté du territoire vénézuélien par un
corps d'armée étranger. Notons aussi qu'avec le maintien du Zulia
dans le camp de l'opposition, les deux Etats régionaux qui entretiennent
les relations les plus importantes avec le voisin colombien maintiendront désormais
une proximité idéologique. L'étau se resserre sur le Venezuela
bolivarien.
Les Etats Nueva Estparta et Tachira sont des pertes stratégiques
mais ne constituent pas les revers les plus importants pour la Révolution
Bolivarienne lors de ces élections régionales et municipales.
Les Etats du Zulia, de Miranda, et de Carabobo sont les Etats les plus peuplés
du Venezuela, n'étant dépassés en nombre que par la mairie
de la grande Caracas également aux mains de l'opposition. Ce sont des
Etats très riches qui concentrent une bonne partie de l'industrie vénézuélienne.
Dans le cas du Zulia, on pense bien sur à l'industrie
pétrolière mais aussi aux tentatives difficiles de réformes
agraires bloquées par Manuel Rosales durant 8 ans, politique que continuera
son dauphin, le gouverneur Pablo Perez. L'Etat du Carabobo compte sur son territoire
de très nombreuses industries privées (nationales et internationales)
qui en font le poumon industriel du pays, et possède le deuxième
port de marchandises du Venezuela (Puerto Cabello). Quant à l'Etat du
Miranda, il englobe quatre mairies de Caracas sur cinq, dont la mairie qui dispose
des ressources les plus importantes par habitant de toute l'Amérique
Latine (Chacao – fief de l'opposition). Si l'on ajoute à cela que
les quatre mairies de Caracas qui dépendent de l'Etat du Miranda ont
toutes été gagnées par l'opposition, on comprend aisément
comment la grande mairie qui chapeaute les cinq mairies qui constituent Caracas
soit passée elle aussi à l'opposition.
Si nous insistons sur la richesse de ces Etats régionaux,
c'est pour souligner l'importance des ressources dont disposeront les gouverneurs
d'opposition à travers les impôts régionaux. De plus, la
Constitution vénézuélienne oblige par ses articles 167
et 179, l'Etat central à financer les Etats régionaux et les Municipios
à hauteur de 20% de ses rentrées fiscales. 70% de ce montant est
réparti en fonction de la population des Etats régionaux. Autrement
dit, comme les Etats les plus peuplés ont été gagnés
par l'opposition, le gouvernement bolivarien va devoir financer les prochaines
campagnes que les partis d'opposition mèneront contre lui. Cette manne
financière (répartition de l'assiette fiscale de l'Etat pour les
régions de l'opposition et impôts régionaux) ne manqueront
pas d'avoir des répercussions sur les prochaines campagnes nationales
ainsi que sur le renforcement de la structure des partis d'opposition.
Comment en est-on arrivé là ? Le Peuple aurait-il abandonné
Chavez comme s'empressent à le souligner certains employés des
entreprises de communication transnationales ?
Le discours et les faits
A regarder les résultats de plus prés (2)
, on se rend compte que les résultats des bureaux de vote des quartiers
populaires de tous les Etats régionaux ou mairies gagnés par l'opposition
(et surtout Caracas) démentent les affirmations de certains media transnationaux.
Le chavisme y gagne largement mais avec un faible taux de participation. En
revanche, les quartiers de classe moyenne, où vit une population moins
nombreuse ont fait le plein de vote pour l'opposition. Exemple type, la mairie
de Baruta dans Caracas, où vit une population de classe moyenne a enregistré
une différence de 94.868 voix en faveur de l'opposition plaçant
le candidat de l'opposition en tête avec 83.08%.
Ces chiffres doivent selon nous s'interpréter de la même manière:
selon l'espace entre le discours et les faits. Faire coller les actes avec les
discours dans le cas de la classe moyenne, et faire coller les discours aux
actes dans le cas des classes populaires.
Dans le cas des classes moyennes, le gouvernement bolivarien est certainement
celui qui a le plus fait pour protéger le peu de propriétés
de cette classe sociale. Aide aux crédits immobiliers, suppression de
la TVA sur les vente d'automobiles, politique de crédit pour monter (ou
renforcer) leurs commerces. Des cliniques publiques ont été construites
dans leur quartier, des marchés alimentaires publics à prix réduits
se tiennent dans leurs quartiers, des écoles bolivariennes publiques
accueillent leurs enfants. Les prix des écoles privées ont été
congelés par le gouvernement leur permettant ainsi d'avoir une alternative
aux écoles bolivariennes…etc. Mais surtout, le gouvernement a assuré
une stabilité du système bancaire qui leur a permis d'épargner
en toute tranquillité (3).
Malgré les réalisations faites pour les classes moyennes par le
gouvernement bolivarien, celles-ci se maintiennent dans une haine antichaviste
largement exploitée par les media. Il ne s'agit pourtant pas d'oligarques
ni de propriétaires de moyen de production. Parfois, la frontière
qui sépare la grande majorité des classes moyennes (basses et
moyennes) de certaines classes populaires est plus liée à des
questions d'espaces urbains qu'à des conditions économiques réellement
différentes. Il conviendrait certainement pour le gouvernement et le
PSUV d'apaiser la rhétorique contre les classes moyennes, ou tout au
moins de la mettre en adéquation avec la politique avantageuse qu'ils
mènent pour cette classe sociale.
De la même manière, si les classes populaires
ont largement voté pour le PSUV, elles l'ont faites dans une faible mobilisation.
Là aussi, il convient de faire coller les actes et les réalisations
sociales à la rhétorique socialiste du Pouvoir Populaire et de
l'amélioration des conditions de vie. Les défaites du PSUV s'expliquent
par des mauvaises gestions locales et régionales (pourtant réalisées
par des militaires très proches de Chavez qui avaient même participé
aux coups d'Etat de 1992). Plus que d'appuyer la loyauté au chef de l'Etat,
les électeurs ont préféré sanctionner l'incompétence
en matière de gestion publique, notamment pour ce qui traite de la sécurité,
du logement, de la collecte des ordures, des transports, etc… Problème
qui selon de nombreux instituts de sondages vénézuéliens
arrivent en tête des préoccupations des habitants des grandes villes
devant l'emploi !
En bref, le discours politique devra désormais marcher de pair avec la
réalité du processus pour reconquérir les électeurs
perdus des classes moyennes et populaires.
Une victoire de la démocratie ?
Les porte-parole des partis politiques, du Centre National
Electoral, les élus et observateurs se sont tous accordés pour
dire que la grande gagnante de ces élections, au delà des résultats,
fut la Démocratie. Est-ce si sûr ?
Nous pensons qu'il s'agit surtout d'une victoire quant à l'acceptation
du système électoral par les vénézuéliens.
Mais qu'en est-il alors de la fameuse démocratie participative et protagonique
? N'est-elle plus digne de définir elle aussi le contenu de la Démocratie
vénézuélienne ?
De plus, si l'on s'attarde sur la journée électorale, en effet,
on ne trouve plus les fraudes régulières qui étaient commises
avant l'arrivée de Chavez au pouvoir mais certains aspects d'un système
démocratique représentatif parfait tiennent de l'absurde. La loi
électorale vénézuélienne stipule que les bureaux
de vote ne peuvent fermer tant qu'il y a un électeur dans la file d'attente.
Les résultats serrés vers la fin de la journée électorale
ont échauffé les esprits. Pour ne citer que deux exemples, on
a pu voir ainsi des militants de Manuel Rosales dans le Zulia vider les hôpitaux
dans les dernières minutes pour emmener à voter des personnes
en fauteuils roulant ou carrément sur des brancards. Il y a en effet
du progrès dans les pratiques. Avant, ils faisaient voter les morts,
aujourd'hui ils font bénéficier aux invalides de leur droit de
vote à la dernière minute…
Ces pratiques électoralistes ont pu être vu aussi dans le camp
chaviste. A Caracas, les militants du PSUV se chargèrent de faire descendre
des collines ceux qui n'avaient pas encore voté dans les derniers instants.
Du coup, au lieu de fermer à 16h, beaucoup de bureaux de vote fermèrent
avec le dernier électeur aux alentours de 21h. Rien à dire sur
les méthodes ( après tout, chaque parti pouvait ou vider les hôpitaux
ou faire une campagne basé sur le remords), il s'agit de militantisme.
Mais pour ce qui est de la démocratie en tant que telle, cela ressemble
plus à un cirque qu'à des décisions prises par des citoyens
rationnels. Le système représentatif ne peut à lui seul
être garant de la démocratie. De plus, là où l'opposition
n'a pas gagné mais n'a pas non plus été écrasé,
on a vu se dérouler des manifestations violentes pour contester les résultats
comme ce fut le cas dans l'Etat du Barinas ou dans la ville de Maracay. Autrement
dit, lorsque le résultat ne les favorise pas, les militants de l'opposition
n'acceptent toujours pas le système de démocratie représentative
vénézuélien.
D'autre part, les Etats-Unis ont investi dans cette campagne
électorale plus de 4.7 millions de dollars pour l'année 2008
(4) . Depuis maintenant dix ans, en toute
illégalité l'agence du département d'Etat (USAID) et la
Fondation Nationale pour la Démocratie (NED) ont déversé
plus de 50 millions de dollars aux partis politiques d'opposition, chaînes
de télévision commerciales, ONGs d'opposition, association, etc…
Ces deux dernières années, l'accent a été mis sur
les étudiants et les personnes des classes populaires notamment avec
la création de dizaines d'association à Petare, le grand quartier
populaire de l'est de Caracas…. Le travail a bien fonctionné. Peut-on
alors parler de Démocratie lorsque un Etat étranger investit des
dizaines de millions de dollars pour corrompre les électeurs vénézuéliens
afin qu'ils choisissent des candidats favorables à leurs intérêts
? Pour parler de réussite démocratique, il faudrait d'abord respecter
les règlements préalables aux conditions qui assurent le bon déroulement
de la démocratie. Le gouvernement bolivarien est ici le seul coupable
de cette ingérence pour ne pas avoir encore expulsé les agences
étasuniennes, qui depuis plus de 6 ans, sont basées à Caracas
pour financer l'opposition, les étudiants de droite, des mouvements ultralibéraux
dans les barrios, etc. Les exemples chilien ou nicaraguayen, yougoslave ou ukrainien
montrent bien que ces politiques sont souvent couronnées de succès.
Consécration de la démocratie vénézuélienne,
nous dis-t-on. Qui a donc été élu ?
Dans le Zulia, Manuel Rosales, qui au nom de tous les gouverneurs
du Venezuela, avait ratifié le coup d'Etat d'avril 2002 a été
élu à Maracaibo et a réussi à placer un pantin à
ses ordres comme gouverneur de l'Etat.
Dans l'Etat du Miranda a été élu Capriles Radonski. Celui-là
même qui main dans la main avec les terroristes tortionnaires d'extrême
droite, Salvador Romani et Henry Lopez Sisco, avaient donné l'assaut
à l'ambassade de Cuba, le 12 avril 2002. Le monde du fascisme est assez
petit puisque Lopez Sisco était un ancien collègue des terroristes
Posada Cariles et Orlando Bosh; et ancien responsable de la sécurité
de l'Etat du Zulia dirigé par…Manuel Rosales. Comme si ses relations
amicales ne suffisaient pas, lorsqu'il était à la tête de
la mairie de Baruta, Capriles Radonski a signé des accords de coopération
entre sa police municipale et le FBI étasunien. Entre le FBI et les pires
fascistes du continent, on peut deviner les lignes de sa nouvelle politique
sécuritaire.
Antonio Ledezma, nouveau maire de la grande mairie de Caracas, est un grand
démocrate… En 2002, il participe au Coup d'Etat et au sabotage
économique qui le suivi. En 2004, il fait parti des groupuscules fascistes
qui contestent la légitimité du résultat au referendum
révocatoire. Il est membre fondateur du Commando Nationale de la Résistance,
collectif d'extrême droite prônant la violence et la non-reconnaissance
du gouvernement bolivarien. En 2005, il est l'un des promoteurs du boycott des
élections législatives. En 2007, il fut le promoteur de la "marche
sans retour", qui initiait une série de manifestations une semaine
avant le référendum sur la proposition de réforme partielle
de la Constitution. La consigne donnée aux manifestants était
de "faire des provisions et de se préparer" parce qu'ils n'accepteraient
jamais la dictature. Il fallait évidemment comprendre une possible victoire
du OUI au référendum.
Dans l'Etat du Carabobo, le gouverneur élu, Henrique Salas Feo est le
fils de Henrique Salas Römer. Le papa est un patriarche de la région,
multimillionaire, et ancien candidat contre Chavez aux élections de 1998.
Le 7 mai 2008, il affirmait dans les colonnes du journal El Universal, que l'autonomie
est une alternative au gouvernement de Chavez et déclarait: "Ainsi,
les revenus pétroliers ne passeront plus par le pouvoir central et iront
directement aux régions." (5)
Sans commentaires.
En bon chef de seigneurie féodale, il a légué sa succession
à son fils non sans donner le ton de la politique à suivre.
Voila donc le visage de quelques uns des nouveaux "démocrates"
qui dirigeront certains des Etats les plus importants du Venezuela. Le fascisme
étant comme la toux, difficile d'occulter, dés le mardi 25 novembre
des actes d'intimidations et de violences contre les institutions nationales
étaient perpétrées par les militants d'opposition. Principale
cible: les missions d'éducations, Barrio Adentro et les médecins
cubains, les sièges des Conseils Communaux, les Universités crées
par le gouvernement bolivarien… Leur but est d'interdire l'accès
des différentes initiatives impulsés par le Peuple et le gouvernement
aux installations dépendant des régions ou des mairies qu'ils
contrôlent (6)
. Toutes ces actions se sont déroulées….a peine 36 heures
après la victoire de ces membres de l'opposition.
Ils leur restent 35040 heures de gestion avant la prochaine élection.
"On vit tranquille aussi dans les cachots, en-est ce
assez pour s'y trouver bien" répondait Rousseau à Hobbes…"
Notes
[1] Voir Romain Migus, "Venezuela:
Conclusion d'une année déterminante", Voltaire, http://www.voltairenet.org/article158266.html
ou encore Jorge Chavez Morales, "Offensive paramilitaire au Venezuela",
Bellaciao, http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32272,%20%7BBellaciao.org%7D
.
[2] Voir sur le site du Centre National
Electoral: http://www.cne.gov.ve/divulgacion_regionales_2008/
.
[3] Voir Romain Migus & Ernesto J.
Navarro, "Le Communisme de Chavez est en train de nous tuer", Le Grand
Soir, http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3911&var_recherche=romain+migus
. (Cet article a plus de deux ans mais la situation n'a guère changé).
[4] Eva Golinger, "La Injerencia ganó
las elecciones venezolanas", YVKE Mundial, http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?15264.
[5] Reyes Theis, "Salas Römer
propone proyecto de autonomías como alternativa", El Universal,
07/05/08.
[6] Voir http://www.aporrea.org/oposicion/n124634.html
Source www.michelcollon.info
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