Project for a new american century / Iraq / ex- "dissidents" de l' Est : le même monde

Voici l'information concernant le projet des faucons US "project for a new American century" dont une des émanations est le "comité pour la libération de l'Irak" qui compte parmi les membres de son conseil d'administration des "dissidents" aussi connus que Geremek, Michnik, Stojanov, Landsbergis. (information parue dans l'article du "Figaro" ci dessous) Cela ne démontre-t-il pas que les accusations des services secrets des pays de l'est des années 1980 comme quoi ils étaient des agents de la CIA étaient peut-être fausses mais en tout cas ...prémonitoires ?

Le Figaro du 20-02-2003

Les "néoconservateurs" de Washington ont incité les pays candidats à l'Union européenne à soutenir George W. Bush.

Une "ONG" américaine derriére la lettre des "Dix de Vilnius"

Londres : de notre correspondant Jacques Duplouich

Nul n'ignorait que le "Manifeste" des "Dix de Vilnius" apportant le soutien des pays Baltes, d'Europe centrale et des Balkans à la politique irakienne de George W. Bush était rien moins que "spontané ". De fait, le texte, dont le Financial Times soulignait le 11 février qu'il portait "la marque d'un US lobbyist" est attribué, aujourd'hui, à Bruce K. Jackson, président du Comité pour la libération de l'Irak, une ONG américaine. ONG, officiellement! Le comité est dirigé par Randy Scheunemann, qui l'an dernier faisait office de "consultant pour l'Irak", de Donald Rumsfeld, le ministre de la défense. La Personnalité de M. Jackson retient l'attention. Cet ex-officier, spécialiste du renseignement, est aussi l'ancien vice-président du groupe industriel de défense Lockheed Martin. Trés engagé en politique, il a présidé le sous-comité de politique étrangere de George W. Bush durant la campagne électorale de 2000. Il s'est aussi dépensé sans compter plus récemment en faveur de la ratification de l'extension orientale de l'OTAN. fondé en novembre dernier, le Comité pour la libération de l'Irak se propose de "promouvoir la paix (au Moyen-Orient), la liberté politique et la sécurité internationale en substituant à Saddam Hussein un gouvernement démocratique qui respecte les droits des Irakiens et cesse de menacer la communauté des nations".

Le comité, toutefois, se garde de préciser comment, à soi seul, il compte y parvenir. La lecture de ce vaste programme devient plus lisible, une fois révélé l'organigramme du Comité. Figurent en effet dans cette instance "charitable" la plupart des avocats du "Project for a New American Century (Pnac). Ce chapitre de la "bible" des néo-conservateurs (neocons), qui ont leur saint des saints au Pentagone, fonde son credo sur "quelques vérités fondamentales". Entre autres : "Le leadership américain est bon pour l'Amérique et bon pour le monde. Un tel leadership requiert puissance militaire, énergie diplomatique et respect de principes moraux." C'est pourquoi le Pnac plaide en faveur de la prise de controle de la région du Golfe par les Etats-Unis. "La nécessité d'une présence militaire américaine substantielle transcende la question du régime de Saddam Hussein", claironne-t-il depuis des années. Rien de surprenant, donc, si le Comité de la libération de l'Irak compte parmi ses administrateurs un aéropage de néocons distingués, parmi lesquels, mais c'est pléonastique, une cohorte de francophobes rabiques.

Entre autres les sénateurs McCain et Lieberman, le journaliste William Kristol, directeur du magazine Weekly Standard, et l'idéologue Robert Kagan. Oeuvrant pour l'élargissement de l'OTAN, Bruce K. Jackson n'a pas négligé qu'il fut coresponsable de Lockheed Martin. IL a ainsi plaidé, l'an dernier, avec succés, la cause de l'avionneur américain auprés de la Pologne, pour l'acquisition d'avions F-16 de préférence au Rafale français et à un appareil anglo-suédois. Il est vrai que M. Jackson a tissé dans l'ancien bloc soviétique libéré de la tutelle de Moscou, un réseau de relations très utiles.

On retrouve ainsi bon nombre de ses interlocuteurs de l'Europe orientale parmi les administrateurs internationaux du Comité de libération de l'Iraké: l'écrivain polonais Adam Michnik, par exemple, ou Bronislaw Geremek, ancien ministre des Affaires étrangeres de Varsovie, ou encore Vytautas Landsbergis, ancien président de Lituanie, mais aussi Thomas Hendrik Ilves, ancien chef de la diplomatie estonienne, Peter Stoyanov, président de la république de Bulgarie jusqu' à l'an dernier et Alexandr Vondra, actuel vice-ministre des affaires étrangeres tchéque. De même que Christopher Hitchens, journaliste britannique qui, il y a quelques jours invectivait Jacques Chirac dans les colonnes du Wall Street Journal. Si vaste soit-il, le monde de Bruce K. Jackson est, décidément, un petit monde.

Sommaire