La CIA a garanti
à des hauts dignitaires et tortionnaires Nazis un « refuge sûr
» aux Etats-unis, révèle un rapport secret publié
par le New York Times
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Une histoire secrète de l'opération de chasse
aux Nazis du gouvernement des Etats-unis conclut que les responsables du renseignement
Américain ont créé un « refuge sûr »
aux Etats-unis pour les Nazis et leurs collaborateurs après la seconde
guerre mondiale, et elle détaille des décennies de conflits, souvent
dissimulés, avec d'autres nations sur le sort criminels de guerre ici
et à l'étranger.
Le rapport de 600 pages, que le Département de justice a essayé
de garder secret pendant quatre ans, fournit de nouvelles preuves sur plus d'une
vingtaine parmi les cas les plus notoires de dignitaires Nazis sur les trois
dernières décennies. (...)
Le rapport dresse la liste à la fois des succès et des échecs
de la bande d'avocats, d'historiens et de chercheurs du Bureau des enquêtes
spéciales (OSI) du Département de la justice, qui a été
créé en 1979 pour extrader les Nazis.
Peut-être que les révélations les plus accablantes de ce
rapport viennent de l'étude qui est faite de la collaboration de la CIA
avec des émigrés Nazis. Des universitaires et de précédents
rapports gouvernementaux avaient admis l'usage par la CIA de Nazis à
des fins de renseignement après la guerre. Mais ce rapport va plus loin
en nous informant sur le niveau de la complicité et de la tromperie Américaine
dans de telles opérations.
Le rapport du Département de la Justice, décrivant ce qu'il appelle
« la collaboration du gouvernement avec les persécuteurs »,
affirme que les enquêteurs de l'OSI ont appris que certains des Nazis
« avaient reçu en toute connaissance de cause la permission d'entrer
» aux Etats-unis, même quand les fonctionnaires étaient au
courant de leurs antécédents. « L'Amérique, qui se
targue d'être un refuge sûr pour les persécutés, est
devenue – dans une certaine mesure – un refuge sûr pour les
persécuteurs également », déclare-t-il.
Le rapport rend compte également des divisions au sein du gouvernement
sur les efforts, et les écueils juridiques, concernant la prise en compte
des témoignages des survivants de l'Holocauste datant d'il y a plusieurs
décennies. Le rapport conclut également que le nombre de Nazis
qui ont pu se réfugier aux Etats-unis était très certainement
bien en-deça des 10 000, chiffre souvent cité par les responsables
gouvernementaux.
Le département de la Justice a résisté à la publication
de ce rapport depuis 2006. Sous la menace de poursuites judiciaires, elle a
rendu une version lourdement expurgée le mois dernier à un groupe
de recherche privé, le National security archive, mais même à
ce moment-là, les partis les plus sensibles sur le plan légal
et diplomatiques étaient omises. Une version complète a pu être
obtenue par le New York Times.
Le Département de la Justice a déclaré que le rapport,
produit de six années de travail, n'a jamais été formellement
terminé et ne représente pas ses conclusions officielles. Il cite
de « nombreuses erreurs factuelles et omissions », mais a refusé
de spécifier où elles se trouvaient. (…)
von bronschwig En retraçant les cas de Nazis qui ont été
aidés par les agents du renseignement Américains, le rapport cite
l'aide que les agents de la CIA ont apporté en 1954 àOtto von
Bolschwing, un associé d'Adolf Eichmann qui avait contribué à
développer les plans initiaux pour « purger l'Allemagne des Juifs
» et qui a plus tard travaillé pour la CIA aux Etats-unis. Dans
une série de notes de service, des responsables de la CIA débattent
pour savoir quoi faire si von Bolschwing était attaqué sur son
passé – soit nier toute affiliation Nazie soit « l'expliquer
sur la base de circonstances atténuantes », affirme le rapport.
(…)
Le rapport examine également le cas de Arthur L. Rudolph, un scientifique
nazi qui gérait l'usine de munitions de Mittelwerk. Il a été
amené aux Etats-unis en 1945 pour son expertise dans la fabrication de
fusées dans le cadre de l'Opération Paperclip, un programme américain
qui recrutait des scientifiques qui avaient travaillé en Allemagne nazie.
Rudolph sera plus tard honoré par la NASA en tant que père de
la fusée Saturne V.
Le rapport cite une note de service de 1949 du numéro 2 du Département
de la Justice pressant des agents de l'immigration de laisser Rudolph revenir
au pays après un séjour au Mexique, déclarant que si ce
n'était pas le cas, cela « serait au détriment de l'intérêt
national ».
Les chercheurs du Département de la Justice ont trouvé plus tard
des preuves que Rudolph était engagé bien plus activement dans
l'exploitation des travailleurs forcés à Mittelwerk que ce que
lui ou les agents du renseignement Américains avaient admis, selon les
dires du rapport. (…)
En 1980, les procureurs ont déposé une motion qui « dénaturait
les faits » en affirmant que des vérifications dans les dossiers
de la CIA et du FBI ne révélaient aucune information sur le passé
Nazi de Tscherim Soobzokov, ancien soldat de la Waffen SS. En fait, selon le
rapport, le Département de la Justice « savait que Soobzokov avait
informé la CIA de ses liens avec la SS après son arrivée
aux Etats-unis ». (…)
mengele4 Le chapitre sur le Dr. Josef Mengele, un des Nazis les plus célèbres
ayant pu échapper aux poursuites, détaille les efforts sophistiqués
de l'OSI au milieu des années 1980 pour déterminer si il avait
fui aux Etats-Unis et s'il pouvait être vivant.
Il décrit comment les chercheurs ont utilisé des lettres et des
carnets apparemment écrites par le Dr.Mengele dans les années
1970, ainsi que des fiches dentaires Allemands et des annuaires Munichois pour
suivre sa trace.
après la mise en place des tests ADN, le morceau de cuir chevelu [conservé
dans un tiroir d'un haut fonctionnaire du Département de la Justice]qui
avait été rendu aux autorités Brésiliennes, s'est
révélé être une preuve capitale pour établir
que le Dr.Mengele avait fui au Brésil et y était mort en 1979
sans jamais être entré aux Etats-unis. (...)
Un chapitre sur l'échec le plus médiatisé de l'OSI –
l'affaire contre John Demanjuk, un ouvrier de l'automobile Américain
à la retraite que l'on est pas parvenu légalement à faire
identifier comme le Ivan le Terrible de Treblinka – supprime des dizaines
de détails, y compris une décision rendue par la Cour d'appel
en 1993 qui a soulevé des accusations de caractère éthique
envers certains hauts responsables du Département de la justice.
Cette section omet également un passage révélant que des
émigrés Lettons sympathisants avec M.Demanjuk se sont secrètement
arrangés pour que la poubelle de l'OSI leur soit livrés chaque
jour entre 1985 et 1987. Les émigrés fouillaient les poubelles
pour y trouver des documents classifiés qui auraient pu aider M.Demanjuk,
qui est actuellement poursuivi dans un procès à Munich, pour des
accusations de crimes de guerre.
Mme Feigin, en charge du rapport, a déclaré qu'elle était
abasourdie par la tentative du Département de la Justice de conserver
secrète une part centrale de son histoire aussi longtemps. « C'est
une histoire incroyable qui doit être racontée », a-t-elle
déclaré.
Source : http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
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