CRISE DES « SUBPRIMES » ET OU CRISE D’UN SYSTEME
Danielle Bleitrach
Les subprimes de quoi s’agit-il ?
On nous présente la crise comme étant liée
au fait que les ménages nord-américains non solvables ont été
incités par des prêts à acheter des logements. Le portefeuille
de prêts immobiliers en trois catégorie en fonction des notes de
crédit des emprunteurs: “subprime”, “non-prime”,
et “prime”. « Or ces derniers temps, et plus fortement dans
l’année écoulée, trois tendances se sont conjuguées
: la stagnation ou la baisse des salaires réels, la baisse des prix des
terrains et des immeubles et la hausse des taux d’intérêts.
»(1)
La stagnation des salaires réels est intervenue à partir de 2001
et malgré la pression des demandes d’emploi, le réajustement
des salaires a été contenu par la précarité, le
rêve du MEDEF. La baisse du prix des terrains et de l’immobilier
n’avantage que ceux qui auraient les moyens d’acheter au comptant,
les autres qui à un moment quelconque sont obligés de réaliser
leur biens se retrouvent avec un bien moins cher, dont ils doivent continuer
à payer les intérêts en hausse. (2)
Or les prix ont commencé à redescendre depuis quelques mois. Comme
les taux d’intérêt grimpaient, il leur était de plus
en plus difficile d’honorer leurs prêts. Plusieurs ménages
endettés, qui croyaient faire une bonne affaire, ont cessé de
rembourser leurs prêts hypothécaires.
Enfin il faut voir que la crise dite des subprimes part des pauvres surendettés,
précarisés, au chômage, mais atteint de plus en plus des
couches beaucoup aisées de la population (3).
Dans une présentation de son exposition au marché
dit “subprime”, ou crédit hypothécaire à risque,
AIG le numéro un mondial de l’assurance et l’un des plus
grands prêteurs immobiliers a déclaré que la proportion
totale de défauts dans son portefeuille immobilier de 25,9 milliards
de dollars avait atteint 2,5%. Il a précisé que 10,8% des prêts
hypothécaires “subprime” affichaient un retard de paiement
de 60 jours, mais également 4,6% des prêts de la catégorie
juste au-dessus. Tout en se disant toujours “à l’aise”
vis-à-vis de son exposition au crédit immobilier, AIG a déclaré
que le taux de défaillance dans ses prêts hypothécaires
de premier rang avait grimpé à 3,98% en juin contre 3,56 en avril
et un plancher de 3,08% en juillet 2005. Ces prêts représentent
90% des prêts immobiliers d’AIG aux Etats-Unis.
A la date du 30 juin, la branche financière d’AIG, qui accorde
des prêts hypothécaires de premier et second rang, avait enregistré
3,68% de défaillances dans le subprime, 2,13% dans le non-prime et 0,81%
dans le prime.(4)
Dans ces situations, les banques saisissent les biens immobiliers pour les vendre
aux enchères, ce qui pousse les prix à la baisse et enclenche
une nouvelle vague de défauts de paiements. À chaque fois, les
établissements prêteurs ne récupèrent qu' une
partie de ce qu' ils ont prêté. C’est ainsi que certains
prêteurs hypothécaires américains ont fait faillite dernièrement.
A Wall street le 7 août, American Home Montage Investissement
Corp, un organisme de refinancement des prêts hypothécaires a déclaré
qu' il était en défaut de paiement et il a licencié
le 10 août 600 de des 7000 employés. Mais ce n’était
pas le seul, d’abord Bear Stearns, la banque d’investissements a
vu deux de ses fonds spéculatifs (hedge fund) ruinés et un troisième
en grande difficulté (5). Le jeudi 9 mai, c’est la banque nord-américaine
Godman Sachs qui est prise dans la tourmente des subprimes. En fait depuis une
quinzaine de jours, tous les investisseurs financiers traquaient les portefeuilles
des institutions qui auraient des positions risquées.
Les économistes s’entendent pour affirmer que,
bien que les sommes en jeu soient considérables, ces faillites ne représentent
qu' une goutte d’eau dans l’océan des marchés
d’aujourd’hui. Si toutefois la situation perdure, la confiance pourrait
disparaître dans le marché des prêts. Les entreprises, les
particuliers, et même les gouvernements auraient alors de la difficulté
à emprunter. Le crédit étant essentiel au bon fonctionnement
de l’économie, une récession pourrait survenir.
Effectivement c’est ce qui semble s’être
bien passé le fameux jeudi 9 août. Depuis plusieurs semaines on
parlait des difficultés de la Banque allemande WestLB (17 milliards de
dollars dans les subprimes nord-américaine), c’est de BNP Paris
bas qu' est venu la décision de fermeture des fonds.
A cette annonce les banques ont refusé toute opération
de refinancement, de prêts aux autres établissements financiers.
Une sorte de mesure contre la fièvre aphteuse au niveau bancaire, ce
qui s’est immédiatement traduit par une envolée du taux
des prêts interbancaires (passant de 4,10 à 4,70). Le loyer de
l’argent a alors atteint le taux le plus élevé depuis 6
ans.
C’est cette situation que les banques centrales ont prétendu
éviter en injectant des liquidités. Elles prêtent aux banques
l’argent qu' elles ne trouvent plus sur le marché monétaire,
afin que celles-ci puissent continuer à jouer leur rôle de prêteurs.
Mais la réaction très rapide et massive des Banques Centrales
fait mesurer que la situation risquait de dégénérer et
que nous étions au-delà du problème des subprimes. Et la
réaction a été au premier chef celle de la Banque Centrale
Européenne. Pourquoi ? La Banque Centrale Européenne (BCE) est
intervenue une première fois elle a injecté 94,8 milliards d’euros
pour remédier à cette pénurie de liquidité. A ce
jour la BCE a injecté plus de 130 milliards d’euros. C’est-à-dire
plus que face aux attentats du 11 septembre 2001 ? Pas mal pour le non paiement
des dettes des ménages non solvables en matière de prêts
immobiliers. La FED et à peu près toutes les autres banques centrales
de la planète se sont mises à injecter des liquidités.
En effet s’il s’agissait seulement des subprimes nord-américaines,
on comprendrait mal le phénomène. Même si elles se combinent
avec une crise de l’immobilier aux Etats-Unis qui touche des couches plus
aisées que les ménages non solvables.
Mais si cette explication était totalement insuffisante
?
Décidément les subprimes ne sont là encore
que le niveau visible de l’iceberg.
Il faut bien voir que la crise des liquidités n’est pas simplement
lié au défaut de paiement des ménages non solvables nord
américain, mais c’est tout le système de financement de
l’économie par le biais des CDO, des jeux monétaires, qui
est en cause.
En quoi des sommes importantes non honorées, représentées
par les subprimes, mais sans commune mesure avec le marché boursier peuvent-elles
déboucher sur la crise ? En fait dans le contexte du boom immobilier
de 2000 à 2005, des prêts ont été consentis à
des ménages dont le profil financier n’était pas solide.
Ces prêts ont été « titrisés », c’est-à-dire
transformés en titres financiers qui ont servi de socles à toute
une gamme de produits dérivés (CDO). Au moins deux phénomènes
se mêlent le surendettement, une consommation surgonflée par un
surendettement qui ne correspond pas aux revenus salariaux et pas seulement
des plus pauvres, devient de plus en plus poussive et fait peser des risques
sur l’économie, en particulier à travers le marché
immobilier. Un deuxième phénomène est celui des conditions
d’achat à crédit des entreprises par des sociétés
financières.
A travers les bourses et la financiarisation de l’économie
nous avons une extension planétaire du « Carry trade », de
quoi s’agit-il ? Tout simplement de jouer sur la différence du
coût du crédit dans une place pour investir dans une autre avec
l’argent emprunté ailleurs. Ce qui se combine avec les LBO, a crédits
servant pour des opérations de rachat par endettement (”leverage
buyout”, LBO)..
Le carry trade consiste à jouer sur les monnaies et
les taux d’intérêt de pays à pays, le Japon vers un
autre pays puisqu' on on emprunte de yens à un taux d’intérêt
de 0,5% pour investir par exemple en Nouvelle Zélande où les taux
d’intérêt sont à 8% ou on achète des bons du
trésor etasunien. Ce qui fonctionne bien tant que le yen baisse, mais
si le yen monte et tout indique qu' il est parti à la hausse, cela
peut aboutir à des pertes énormes. Autre facteur d’inquiétude
actuel. (4).
Mais la carry trade joue également dans l’utilisation
des fonds empruntés toujours au Japon, qui a joué ces dernières
années un taux d’intérêt quasi inexistant, pour être
placés dans des obligations à haut rendement (CDO et CLO). On
emprunte à crédit pour acheter des entreprises et revendre aussitôt.
Nous avons donc une économie de casino qui engendre
des phénomènes spéculatifs, mais cette spéculation
n’est pas purement virtuelle, elle repose dans tous les cas dans sur un
renforcement de l’exploitation, un accroissement monstrueux des inégalités
au niveau planétaire.
Spéculation et hauts rendements
Comment créer de hauts rendements ? Il y a les entreprises
que l’on restructure, dont on gonfle les performances pour les actionnaires
boursiers. Un exemple récent, la multinationale anglo-hollandaise Unilever
annonce une augmentation de 16% de ses bénéfices au second trimestre
2007, et elle annonce dans la foulée la suppression de 20 000 emplois
dans le monde - 11% de ses effectifs -, dont la plupart en Europe. C’est
un mécanisme bien connu décrit par une dépêche de
Radio Canada : “Unilever (…) prévoit que ses bénéfices
continueront d’augmenter à la suite des suppressions de ces emplois.
Les investisseurs ont très bien accueilli l’annonce de ces mises
à pied qui réduiront les coûts et feront augmenter les profits.
effectivement cette annonce a propulsé l’action d’Unilever
en hausse de 8 % à la Bourse d’Amsterdam.Chacun mesure bien ce
que cet exemple devenu système signifie de surexploitation, de délocalisation,
et donc qu' au bout de la chaîne de ces prédateurs il y a
le chômage, la précarité, et même le suicide des salariés.
Ou comment l’économie virtuelle financière gouverne l’économie
réelle que l’on prétend aujourd’hui en bonne santé
et donc susceptible d’amortir la crise financière. sans doute comme
la baisse des salaires n’a pas fini par réagir sur les subprimes.
Mais revenons au niveau financier dont les outils sont les
fonds de capital investissement et les fonds spéculatifs (hedge funds)
.
Le capital investissement : il s’agit de sociétés
financières qui acquièrent des entreprises, parfois en difficulté,
parfois en panne d’actionnaires pour avoir les liquidités, ces
sociétés achètent ces entreprises et les revendent avec
de très gros profits et en faisant pour cela appel à la bourse
à des financements massifs à crédit (860 milliards de dollars
de titre ont été ainsi émis au premier semestre 2007, c’est-à-dire
40% de plus qu' un an plus tôt) . Leurs dettes sont placées
sur le marché par le biais de titre appelés CDO. (Collateralized
debit obligation).
Or depuis quelques semaines, on peut même parler de mois, ces titres suscitent
beaucoup d’inquiétude. Le capital investissement a de plus en plus
de mal à placer leurs titres qui sont en fait des dettes, on cite le
cas de KKR le géant qui n’arrive plus à placer les actions
Chrysler. Le marché guette qui a des titres de ce type or les fonds spéculatifs
et même ceux à moindre risque s’en sont gavés comme
ils se sont gavés des subprimes. L’inquiétude face au subprimes
s’est donc doublé d’une inquiétude face à un
sytème plus général qui gangrène l’économie.
La BCE dans sa récente note mensuelle a signalé
que les LBO (opérations de rachat par endettement : “leverage buyout”,
LBO).. présentent des similitudes avec les crédits immobiliers
à risque (”subprime”), actuellement en pleine crise. Selon
la BCE ces similitudes “pourraient susciter des inquiétudes concernant
la stabilité financière dans le cas d’un changement du cycle
des crédits”. Elle note toutefois que les acteurs du marché
des LBO “se connaissent en général très bien dans
le secteur financier”, ce qui n’est pas toujours le cas dans le
marché des “subprime”, et peuvent donc se protéger
contre les faiblesses passagères. On serait rassuré si ce genre
de discours lénifiant n’avait pas pris un caractère systématique,
ainsi c’est la déclaration de la banque de France du 3 août
qui explique que l’Europe ne risque rien. C’est Bush vantant la
bonne santé de l’économie nord-américaine et le fait
que suffisamment de liquidité étaient disponibles sur le marché
nord-américain « pour atterrir en douceur ». Alors même
que des économistes tablent sur une crise plus durable que les précédentes,
parce que l’économie nord-américaine est déprimée,
l’endettement des ménages fort, et parce que la bulle immobilière
peut exploser dans d’autres pays. Beaucoup de ces économistes se
prononcent pour une baisse des taux d’intérêt des banques
centrales, ce qui comme on l’a vu est par ailleurs une incitation à
la spéculation dans un système qui s’en nourrit. D’autres
invitent les gouvernants et les possédants à se réfugier
dans l’or.
Parce que le fait est que les banques européennes se sont montrées
particulièrement goulues avides de hauts rendements. Aux USA, le capital
investissement représente près de 40% du marché fusion
et acquisition, mais en Europe les opérations de ce type ont cru de 50%
en un an, d’où l’extrême vulnérabilité
et le fait que la crise s’est déclenchée en Europe avec
la fermeture des fonds de BNP Paris Bas comme facteur déclenchant du
jeudi noir (5). Là encore le jeudi noir dix août où se déclenche
la panique sur les marchés boursiers, n’est pas un coup de tonnerre
dans un ciel serein. Deux remarques, ont retrouve dans les subprimes le même
mécanisme que celui du capital investissement parce que les titres des
subprimes rentrent dans les CDO. Deuxième remarque ce ne sont pas seulement
des ménages à qui on a prêté abusivement de l’argent
qui sont touchés ce sont des couches plus aisées.
Ce qu' il faut bien mesurer donc c’est qu' il
ne s’agit pas seulement du seul secteur des prêts immobilier par
une clientèle étasunienne non solvable, mais que le boom immobilier,
le surendettement auxquels était invité les ménages correspondait
au mode de développement global de l’économie, elle-même
basée sur le surendettement et les hauts rendements à partir de
la pression sur les plus pauvres. Il faut bien mesurer que les Etats-Unis sont
à la source du phénomène, mais celui-ci s’était
mondialisé et la crise des « subprimes », en fait des CDO,
s’est rapidement étendu et a obligé la plupart des banques
centrales à injecter des liquidités. Enfin il faut voir que la
crise dite des subprimes part des pauvres surendettés, précarisés,
au chômage, ne serait-ce que par le biais de la crise immobilière
étasunienne, mais en fait cette crise atteint des couches beaucoup aisées
de la population .
Quelle que soit l’issue de cet épisode de crise,
il est évident que les subprimes ne sont que l’effet déclencheur
comme récemment l’a été la décision de limiter
les transactions à la Bourse de Shangai. Ce qui apparait clairement dans
cette nouvelle crise est qu' un système d’exploitation de
plus en plus aggravé tant dans les pays du sud que désormais l’existence
d’un sud à l’intérieur du nord et qui s’étend
à des couches de plus en plus large, combiné à une économie
virtuelle de spéculation, ne peuvent qu' engendrer des crises à
répétition, ce que Marx dans le Manifeste définissait déjà
comme des crises de surproduction. Et comme chaque crise aboutit à une
pression accrue de l’exploitation, une tentative pour extraire toujours
plus de profit du travail, l’effet de crise s’accentue, avec ses
symptômes un chômage qui perdure et d’étend, une croissance
qui demeure poussive et ces vagues de panique.
Dans un récent article ici même, je vous expliquais
que le véritable problème que soulevaient les « vacances
de Sarkozy » était sa vassalisation aux Etats-Unis. Jusqu' où
va-t-elle. Ce qui est sur c’est que son adhésion au modèle
nord-américain est lisible dans ses choix économiques, ceux qui
sous couvert du « enrichissez vous » exerce une pression insoutenable
non seulement sur les couches les plus défavorisées, mais également
sur les couches moyennes, qui utilise le surendettement y compris budgétaire
comme l’instrument d’une recomposition du budget de l’état
vers toujours plus de privatisation, vers la mise en coupe réglée
des services publics.
Danielle Bleitrach
(1) Dans Grand soir, article de Vincent Présumey
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5336
“Hausse des taux et prix des terrains et des bâtiments sont liés
par une relation qui est l’un des rapports sociaux les plus irrationnels
du mode de production capitaliste : le prix foncier est formé par capitalisation
de la rente foncière, c’est-à-dire que le loyer moyen (ou,
pour des terres agricoles, le fermage) est considéré comme l’intérêt
d’un capital qui est le prix du terrain. Mathématiquement, si les
taux d’intérêt montent les prix fonciers baissent, et inversement.
Etrangement, mais ce rapport social fonctionne bel et bien, cela veut dire en
partie que moins c’est cher, plus vous payez ! (c’est là
la clef pour analyser le lien étrange entre loyers et prix immobiliers,
abordé dans l’article Bulle immobilière : le krach menace,
www.legrandsoir.info/article.php3 ? (…) Avec les subprime mortgage, la
boucle est bouclée : la transformation des salariés en “propriétaires”
aboutit à leur expropriation encore un peu plus achevée, leur
propre salaire leur étant repris sous forme de prix fonciers (rente)
et d’intérêts à payer pour l’éternité.
C’est au moment même de la proclamation du salarié comme
propriétaire que s’achève en fait son expropriation et qu' il
devient un pauper. “id_article=2927?
(2) Dans le même article : “Or, les taux d’intérêts
ont nettement remonté aux Etats-Unis depuis un an et demi, malgré
la Fed qui s’est alignée sur cette tendance et ne l’a pas
suscitée -cette perte de contrôle partielle de la Fed sur les taux
US est d’ailleurs un fait économiquement et politiquement nouveau.
Ce renchérissement de ce qu' il est convenu d’appeler le “loyer
de l’argent” est en effet, au fond, une réaction à
la baisse comparative du dollar par rapport aux autres monnaies, surtout l’euro,
et en partie une réaction à la difficulté relative croissante
de placer des bonds du trésor US à l’étranger, où
des quantités énormes se trouvent déjà, la plus
grande concentration se situant … en Chine. ” Sur cette dernière
question voir l’article de Paul Craig Roberts. “Oncle Sam, votre
banquier vous en avisera”. L’article émet l’hypothèse
que la nouveauté de la situation est que la FED (réserve fédérale)
ne contrôle plus les taux d’intérêt et que Wall street
et la maison blanche, de fait tout l’occident, sont obligés de
plier devant la Chine. “Si les marchés financiers occidentaux sont
assez intelligents pour comprendre le message, les taux d’intérêt
US monteront sans se soucier de toute autre action de la Chine. En ce moment,
la Chine n’a pas besoin de vendre une seule obligation. En un instant,
la Chine a fait comprendre que les taux d’intérêt US dépendent
d’elle, pas de la Réserve Fédérale.” http://www.alterinfo.net/Oncle-SAM,-votre-banquier-vous-avisera-maintenant_a10388.html?PHPSESSID
. C’est l’analyse que nous faisons dans Les Etats-Unis De Mal empire.
Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud. Aden ed. 2005
(3) A la fin juillet, la société Country wide Financial,
leader du crédit immobilier residentiel nord-américain a constaté
un retard de paiement significatif chez les foyers solvables aisés. Angelo
Mozilo, le patron de cette société a déclaré «
les prix des maisons baissent comme on ne l’a jamais vu depuis la dépression
des années 30 », le marché a-t-il estimé ne se relevera
pas avant 2009.
(4) Reuters - Jeudi 9 août, 16h58. Les défauts de
paiement dans le crédit immobilier sont devenus plus fréquents
chez les emprunteurs de la catégorie juste au-dessus du subprime »,
déclare l’assureur American International Group.
(5) Notons que la méfiance vient de loin si le 10 août
bear Streams perd 6,30% en Bourse, la perte est de 31% sur trois mois.
(6) Il est à noter que la crainte du relèvement
du Yen a déjà produit un retour vers cette monnaie qui a accru
les effets de la crise dite des subprimes. En 1998, le yen avait connu cet effet
de ré-évaluation (environ 20%) qui avait laissé sur le
carreau quelques spécialistes de ce carry trade.
(7) Dans le genre plus hypocrite que moi tu meurs, il faut
noter le 3 août l’intervention de la Banque de France qui déclarait
que la crise des subprimes ne toucherait pas l’Europe ((cf. Le Figaro
de ce jour). La question qui est sur toutes les lèvres est à présent
de savoir où va s’arrêter le cyclone, alors que les incertitudes
planent sur les pertes exactes que la crise du “subprime” va entraîner
pour les banques touchées. Et “s’il y a une chose que les
marchés détestent, c’est l’incertitude”, souligne
Gilles Moec, chef économiste de Bank of America. “Les conséquences
ne vont pas rester limitées aux marchés financiers”, avertit
Jörg Krämer, chef économiste de la Commerzbank. “La conjoncture
aux Etats-Unis, et donc dans le monde, va encore longtemps souffrir des suites
négatives”.
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