Le déclin états-unien en perspective – 2ème
partie
Noam CHOMSKY
envoyer à un ami

Pendant les années du déclin délibéré
et auto-infligé chez nous, les « pertes » ont continué
ailleurs. Ces dix dernières années, pour la première fois
en 500 ans, l’Amérique du Sud a commencé à se libérer
de la domination occidentale, une autre perte significative. La région
a initié son intégration et a commencé à régler
quelques uns des terribles problèmes de ces sociétés dirigées
par des élites européanisées, de minuscules îlots
de richesse extrême dans une mer de misère. Ils se sont aussi libérés
de toutes les bases états-uniennes et du contrôle du FMI. Une nouvelle
organisation, la Communauté des États latino-américains
et caribéens (CELAC), réunit tous les pays de l’hémisphère,
exceptés les États-Unis et le Canada. Si la CELAC arrive à
s’imposer, ce sera un nouveau signe du déclin états-unien,
cette fois dans la région qui a toujours été considérée
comme l’« arrière-cour ».
La perte des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord
serait un signe encore plus inquiétant, ils ont toujours été
considérés par les planificateurs comme « une extraordinaire
source de pouvoir stratégique, et l’une des plus grandes réserves
de richesses matérielles de l’histoire de l’humanité
». Le contrôle des ressources énergétiques de ces
pays implique « un substantiel contrôle du monde », selon
les termes du conseiller de Roosevelt Adolf A. Berle.
Au demeurant si se réalisaient les prévisions
d’un siècle d’indépendance énergétique
pour les États-Unis grâce aux ressources énergétiques
[13] d’Amérique du Nord,
le contrôle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord serait moins
important, mais c’est relatif : l’objectif principal a toujours
été le contrôle et non l’accès direct. Cependant
les conséquences probables pour l’équilibre de la planète
sont si désastreuses que tout débat relève de l’exercice
académique.
Le Printemps arabe, autre événement historiquement
important, peut représenter au moins une « perte » partielle
dans la région. Les États-Unis et leurs alliés ont tout
fait pour empêcher que cela ne se produise – jusque là avec
une réussite remarquable. Leur réaction vis-à-vis des soulèvements
populaires était conforme au scénario habituel : soutenir les
forces les plus favorables [14]
à l’influence et au contrôle états-unien.
Les dictateurs préférés sont soutenus
tant qu' ils peuvent maintenir le contrôle (comme dans les grands
pays pétroliers). Lorsque cela n’est plus possible, écartez-les
et essayez de restaurer l’ancien régime autant que possible (comme
en Tunisie et en Égypte). Le schéma général est
familier : Somoza, Marcos, Duvalier, Mobutu, Suharto, et tant d’autres.
Dans un cas, la Libye, les trois pouvoirs impériaux traditionnels sont
intervenus par la force pour participer à une rébellion pour renverser
un dictateur imprévisible et insoumis. Ils espèrent ainsi obtenir
un contrôle plus direct des richesses de la Libye (prioritairement le
pétrole, mais aussi l’eau, très importante pour les grandes
entreprises françaises), envisager l’installation d’une base
pour l’Africa Command de l’armée états-unienne (aujourd’hui
contraint d’agir depuis l’Allemagne) [15]
et contrecarrer la croissante pénétration chinoise. Ainsi vont
les choses, guère de surprises.
Ce qui est décisif c’est de réduire la
menace d’une démocratie fonctionnelle, qui verrait l’opinion
publique peser de façon significative sur la politique. Cela encore une
fois relève de la routine, et c’est bien compréhensible.
Si on regarde les études de l’opinion [16]
publique faites par des instituts de sondages états-uniens dans les pays
arabes on comprend pourquoi l’Occident redoute une démocratie authentique,
dans laquelle l’opinion pèserait de façon significative
sur la politique.
Israël et le parti républicain
Des considérations similaires mènent directement
à la deuxième grande inquiétude abordée par le numéro
de Foreign Affairs que je cite dans la première partie de cet essai :
le conflit israélo-palestinien. La peur de la démocratie pourrait
difficilement être plus visible que dans ce cas. En janvier 2006, une
élection a eu lieu en Palestine, considérée honnête
et équilibrée par les observateurs internationaux. La réaction
instantanée des États-Unis (et d’Israël bien sûr),
et l’Europe suivant poliment, a été de punir sévèrement
les Palestiniens parce qu' ils avaient voté de la mauvaise façon.
Ce n’est pas nouveau. C’est assez conforme au principe
général et habituel, admis par la recherche universitaire : les
États-Unis soutiennent la démocratie si, et seulement si, les
résultats sont en accord avec leurs objectifs stratégiques et
économiques, la triste conclusion du néo-reaganien Thomas Carothers,
l’universtaire le plus respecté et le plus prudent, spécialisé
dans l’analyse des initiatives de « promotion de la démocratie
» [17].
De façon plus générale, sur la question
israélo-palestinienne les États-Unis se trouvent depuis 35 ans
à la tête du camp du refus, faisant obstacle au dégagement
d’un consensus international qui permettrait un accord politique sur des
bases trop bien connues pour qu' on les rappelle. L’antienne occidentale
c’est qu' Israël veut des négociations sans condition,
alors que les Palestiniens refusent. C’est plutôt le contraire qui
est vrai. Les États-Unis et Israël demandent des conditions très
strictes, qui sont en plus destinées à garantir que les négociations
conduiront soit à la capitulation des Palestiniens sur les questions
clés soit nulle part.
La première précondition c’est que les
négociations soient supervisées par Washington, ce qui a autant
de sens que de demander que l’Iran supervise la négociation pour
le conflit entre les sunnites et les chiites en Irak. Des négociations
sérieuses devraient se dérouler sous les auspices d’un parti
neutre, de préférence disposant d’un certain respect international,
le Brésil peut-être. Les négociateurs devraient chercher
à régler les conflits entre les deux antagonistes : les États-Unis
et Israël d’un côté, le reste du monde ou presque de
l’autre côté.
La deuxième précondition c’est qu' Israël
doit être libre d’étendre ses colonies en Cisjordanie. En
théorie les États-Unis s’opposent à ces actions,
mais ils le font avec une légère tape sur l’épaule,
tout en continuant de fournir un soutien économique, diplomatique et
militaire. Lorsque les États-Unis ont quelques objections limitées,
ils peuvent très facilement faire prévaloir leur point de vue,
comme dans le cas du projet E1 qui relie le Grand Jérusalem à
la ville de Ma’aleh Adumim, divisant littéralement la Cisjordanie,
une grande priorité, consensuelle parmi les planificateurs israéliens,
mais qui provoque quelques objections à Washington. Donc Israël
a dû recourir à des moyens obscurs pour faire avancer partiellement
le projet.
La prétendue opposition états-unienne s’est
transformée en véritable farce en février passé
lorsque Obama a opposé son veto à une résolution du Conseil
de sécurité de l’ONU qui demandait que soit défendu
ce qui correspond pourtant à la position officielle des États-Unis
(ajoutant en plus que les colonies sont illégales, en dehors de toute
expansion, observation indiscutable). Depuis lors on a peu parlé de mettre
un terme à l’expansion des colonies, laquelle se poursuit donc,
avec des provocations bien calculées.
Ainsi, alors que les représentants palestiniens et israéliens
se préparaient à se rencontrer en Jordanie en janvier 2011, Israël
a annoncé de nouvelles constructions [18]
à Pisgat Ze’ev et à Har Homa, des parties de la Cisjordanie
qui ont été déclarées comme appartenant à
l’immense région de Jérusalem, annexée, colonisée,
et construite en tant que capitale d’Israël, tout cela en violation
d’ordres directs du Conseil de sécurité. D’autres
constructions font avancer le plan visant à séparer d’une
part le centre politique, culturel et commercial des Palestiniens dans l’ancienne
Jérusalem et d’autre part la partie de la Cisjordanie qui sera
laissée à l’administration palestinienne.
Il est compréhensible que les droits des Palestiniens
soient marginalisés dans le discours et dans la politique des États-Unis.
Les Palestiniens n’ont ni pouvoir ni richesse. Ils n’offrent quasiment
rien d’intéressant pour les plans des États-Unis ; en fait
ils ont une valeur négative, ils représentent une nuisance qui
fait bouger « la rue arabe ».
Israël par contre est un allié de valeur. C’est
une société riche avec une industrie high-tech sophistiquée
et largement militarisée. Pendant des décennies Israël a
été un important allié militaire et stratégique,
particulièrement depuis 1967, quand ce pays a rendu un grand service
aux États-Unis et à leur allié saoudien en détruisant
le « virus » nassérien, établissant une « relation
spéciale » avec Washington sur des bases qui ont duré jusqu' à
nos jours. Israël est aussi devenu un haut lieu de l’investissement
états-unien dans l’industrie de pointe. En fait les industries
de pointe dans les deux pays sont complètement entremêlées,
notamment dans les industries militaires.
En dehors de ces considération élémentaires
sur ces grands pouvoirs politiques, il existe des facteurs culturels qui ne
devraient pas être ignorés. Le sionisme chrétien en Grande-Bretagne
et aux États-Unis a précédé de loin le sionisme
juif, et c’était un phénomène assez important dans
les élites, qui a eu de claires implications politiques (comme la Déclaration
Balfour, qui en est le résultat). Lorsque le général Allenby
a conquis Jérusalem lors de la Première Guerre mondiale, il a
été salué dans la presse états-unienne comme un
Richard Cœur de Lion qui avait enfin remporté sa croisade et chassé
les païens de la Terre sainte.
L’étape suivante a été pour le Peuple
élu de retourner à la Terre qui lui a été promise
par le Seigneur. Exprimant un point de vue assez commun dans l’élite,
le secrétaire à l’intérieur du Président Franklin
Roosevelt Harold Ickes décrivait la colonisation juive de la Palestine
comme une réussite « sans comparaison dans l’histoire de
l’humanité ». Ces points de vue sont facilement compréhensibles
dans le cadre des doctrines providentialistes qui ont marqué la culture
populaire et la culture de l’élite depuis les origines du pays
: la croyance selon laquelle Dieu a un projet pour le monde et ce sont les États-Unis
qui en conduisent la réalisation, sous orientation divine, cela a été
exprimé par de nombreux dirigeants.
De plus, le christianisme évangéliste est une
grande force populaire aux États-Unis. À l’extrême
le christianisme évangéliste de la fin des temps est également
très populaire, revivifié par l’établissement d’Israël
en 1948, revivifié encore davantage lors de la conquête du reste
de la Palestine en 1967 – autant de signes que la fin des temps et la
seconde venue de Jésus Christ sont proches.
Ces forces ont pris une importance significative depuis les
années Reagan, lorsque les républicains ont cessé de prétendre
être un parti politique au sens traditionnel, se murant dans une inflexible
uniformité pour se consacrer à la défense des super-riches
et des grandes entreprises. Cependant cette petite partie de la société
qui est si choyée par le parti reconstruit ne peut pas fournir de suffrages,
il faut donc s’adresser ailleurs.
Le seul choix est de mobiliser des tendances qui ont toujours
été présentes, bien que rarement comme force politique
organisée : d’abord les nativistes qui tremblent de peur et de
haine, et les éléments religieux, qui sont des extrémistes
selon les critères internationaux, mais non aux États-Unis. L’un
des résultats c’est la croyance aveugle aux supposées prophéties
bibliques, et donc non seulement le soutien à Israël, à ses
conquêtes et à son expansion, mais un amour passionné pour
Israël, un autre point important du catéchisme qui doit être
récité par les candidats républicains – et les démocrates
ne sont pas si différents.
Cela mis à part, on ne devrait pas oublier que l’
« Anglosphère » – la Grande-Bretagne et ses colonies
– est constituée de sociétés de peuplement colonial,
qui se sont élevées sur les cendres de populations indigènes,
vaincues ou presque exterminées. Les pratiques du passé devaient
être correctes, dans le cas des États-Unis il s’agissait
d’un ordre de la divine Providence. Logiquement il y a donc souvent une
sympathie intuitive pour les enfants d’Israël lorsqu' ils suivent
une voie similaire. Mais ce sont les intérêts géostratégiques
et économiques qui prévalent, et la politique n’est pas
gravée dans le marbre.
La « menace » iranienne et la question nucléaire
Tournons-nous finalement vers le troisième sujet abordé
par les périodiques cités plus haut, la « menace iranienne
». Parmi les élites et dans la classe politique on considère
généralement que c’est la principale menace pour l’ordre
mondial – mais ce n’est pas ce que pense le reste de la population.
En Europe, les sondages montrent qu' Israël est considérée
comme la principale menace pour la paix. Dans les pays arabes, ce statut est
partagée avec les États-Unis, à tel point qu' en Égypte,
à la veille du soulèvement de la place Tahrir, 80% de la population
pensaient que la région serait plus sûre si l’Iran avait
des armes nucléaires. Le même sondage indiquait que 10% à
peine de la population considéraient l’Iran comme une menace –
à la différence des dictateurs au pouvoir qui ont des préoccupations
bien à eux.
Aux États-Unis avant la massive campagne de propagande
de ces dernières années la majorité de la population était
d’accord avec le reste du monde pour dire que, en tant que signataire
du Traité de non-prolifération nucléaire, l’Iran
a le droit d’enrichir de l’uranium. Et y compris encore aujourd’hui
une grande majorité est favorable à l’emploi de moyens pacifiques
dans la relation avec l’Iran. Il existe même une forte opposition
à l’implication des États-Unis au cas ou l’Iran et
Israël entreraient en guerre. Un quart seulement de la population considère
que l’Iran est un sujet d’inquiétude pour les États-Unis.
Mais il n’est pas rare qu' il existe une différence, souvent
un abîme, entre l’opinion publique et les décisions politiques.
Pourquoi l’Iran est-il considéré comme
une si terrible menace ? La question est rarement discutée, mais il est
facile de trouver une réponse sérieuse – mais pas dans les
déclarations exaltées, comme toujours. La réponse qui ferait
le plus autorité est donnée par le pentagone et par les services
d’intelligence dans leurs réguliers rapports au Congrès
sur le thème de la sécurité mondiale. Ils disent que l’Iran
ne représente pas une menace militaire. Ses dépenses militaires
sont très faibles si on les compare à celles des pays de la région,
et bien sûr minuscules [19]
comparées à celles des États-Unis.
L’Iran n’a guère la capacité de déployer
ses forces. Ses doctrines stratégiques sont défensives, conçues
pour contenir une invasion assez longtemps pour que la diplomatie entre en action.
Si l’Iran devient capable de fabriquer des armes nucléaires, disent-ils,
cela ferait partie de sa stratégie défensive. Aucun analyste sérieux
ne croit que les membres du clergé au pouvoir en Iran souhaitent voir
leur pays et leurs biens anéantis, la conséquence immédiate
s’il s’avisait d’initier une guerre nucléaire. Et il
n’est pas nécessaire d’énoncer les raisons [20]
pour lesquelles tout gouvernement iranien devrait avoir une politique de dissuasion,
dans les circonstances actuelles.
Le régime représente sans aucun doute une grave
menace pour une bonne partie de sa propre population – et ce n’est
hélas pas le seul dans ce cas. Mais la principale menace pour les États-Unis
et pour Israël c’est que l’Iran pourrait freiner leur libre
usage de la violence. Une autre menace est représentée par le
fait que les Iraniens cherchent à étendre leur influence dans
les pays voisins, l’Irak et l’Afghanistan, voire au-delà.
Ces actes « illégitimes » sont appelés « déstabilisation
» (ou pis). Par contre l’imposition par la force de l’influence
états-unienne sur la moitié du monde contribue à la «
stabilité » et à l’ordre, selon les traditionnelles
doctrines sur la question de savoir à qui le monde [21]
appartient.
Il est logique d’essayer d’empêcher l’Iran
de rejoindre les États nucléaires, dont les trois qui ont refusé
de signer le Traité de non-prolifération nucléaire –
Israël, l’Inde et le Pakistan, tous les trois ont bénéficié
de l’assistance états-unienne pour développer les armes
nucléaires, assistance qui dure jusqu' à aujourd’hui.
Il n’est pas impossible d’atteindre cet objectif par des moyens
pacifiques. Une approche qui jouit d’un soutien international très
majoritaire, c’est de prendre des initiatives qui transformeraient peu
à peu le Moyen-Orient en zone libre d’armes nucléaires,
ce qui inclurait l’Iran et Israël (et s’appliquerait également
aux forces états-uniennes déployées dans la région),
et ce qui pourrait s’étendre à l’Asie du sud.
Le soutien pour de telles initiatives est si fort que le gouvernement
Obama a été contraint de donner son accord formel, mais avec des
réserves. La plus importante c’est que le programme nucléaire
iranien ne soit pas placé sous les auspices de l’Agence internationale
de l’énergie atomique (AIEA) ; de plus aucun État (c’est-à-dire
les État-Unis) ne devrait être sollicité pour offrir des
informations au sujet des « installations nucléaires israéliennes
et de leurs activités, incluant les informations relevant de transferts
antérieurs vers Israël ». Obama accepte aussi la position
israélienne selon laquelle toute proposition sur ce point doit être
conditionnée à un accord de paix global, que les État-Unis
et Israël peuvent retarder indéfiniment.
Ce sondage est loin d’être exhaustif, inutile de
dire. Il y a de nombreux points qui ne sont même pas abordés, comme
les changements [22]
dans la région Asie-Pacifique. À l’énorme dispositif
militaire états-unien seront ajoutées de nouvelles bases, notamment
dans l’île coréenne de Jeju [23]
et dans le nord-ouest de l’Australie, [24]
il s’agit de la politique d’« endiguement de la Chine ».
Il y a aussi la question de la base états-unienne d’Okinawa [25].
La population de l’île s’oppose depuis des années à
la présence de la base et cela provoque régulièrement des
crises dans les relations États-Unis-Japon-Okinawa.
Montrant à quel point les options fondamentales sont
restées inchangées, les analystes stratégiques états-uniens
décrivent le résultat du programme militaire de la Chine comme
« un classique ’dilemme sécuritaire’, lorsque les stratégies
nationales et les programmes militaires, considérés défensifs
par leurs concepteurs, sont perçus comme menaçants par d’autres
», écrit Paul Godwin du Foreign Policy Research Institute. Le dilemme
sécuritaire se pose sur la question du contrôle des mers qui bordent
la Chine. Les États-Unis considèrent leur programme de contrôle
de ces eaux comme « défensif », alors que la Chine le juge
menaçant ; ainsi la Chine considère ses actions dans les régions
voisines comme « défensives » alors que les États-Unis
les considèrent menaçantes. Un tel débat n’est même
pas imaginable à propos des eaux qui bordent les États-Unis. Ce
« classique dilemme sécuritaire » est logique, une fois encore,
si on part du principe que les États-Unis ont le droit de contrôler
presque le monde entier et si on considère que la sécurité
des États-Unis requiert un contrôle quasi-absolu.
Alors que les principes de la domination impériale n’ont
guère changé, la capacité à les mettre en application
à nettement baissé ; le pouvoir a été distribué
plus largement dans un monde qui se diversifie. Il y a de nombreuses conséquences.
Il est cependant très important d’avoir présent à
l’esprit que – malheureusement – aucune n’élimine
les deux nuages noirs qui couvrent toutes les considérations à
propos de l’ordre mondial : la guerre nucléaire et la catastrophe
environnementale, les deux menaçant littéralement la survie de
l’espèce.
Ces deux terribles menaces sont bien présentes et elles
s’aggravent.
Notes
[13] http://www.nytimes.com/2011/09/20/world/americas/recent-discoveries-put-americas-back-in-oil-companies-sights.html
[14] http://www.tomdispatch.com/archive/175367/nick_turse_the_arab_lobby
[15] http://www.foreignaffairs.com/articles/67844/jonathan-stevenson/africoms-libyan-expedition?page=show
[16] http://www.npr.org/blogs/thetwo-way/2011/07/18/137821453/new-poll-finds-u-s-viewed-less-favorably-in-arab-world
[17] http://carnegieendowment.org/2007/09/05/u.s.-democracy-promotion-during-and-after-bush/1hyj
[18] http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/israel-announces-contentious-jerusalem-construction-ahead-of-peace-talks-meet-1.405276
[19] http://www.commondreams.org/view/2012/02/04-0
[20] http://www.tomdispatch.com/post/175495/tomgram%3A_engelhardt%2C_iran_through_the_looking_glass/
[21] http://www.tomdispatch.com/archive/175382/noam_chomsky_who_owns_the_world
[22] http://www.tomdispatch.com/blog/175476/tomgram%3A_michael_klare,_a_new_cold_war_in_asia/
[23] http://ipsnews.net/news.asp?idnews=105799
[24] http://www.smh.com.au/national/obama-to-send-marines-to-darwin-20111116-1njd7.html
[25] http://www.tomdispatch.com/blog/175214/tomgram:_john_feffer,_can_japan_say_no_to_washington/
1ère
partie
Source http://www.legrandsoir.info/le-declin-etats-unien-en-perspective-2eme-partie.html
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