l’opposition off shore syrienne pétromonarchique et tel-aviv

 accueil    palestine-moyenorient 

RENé NABA [1] deux articles de cet auteur sur une conséquence inattendue de l'agression otanienne contre la Syrie.
publié le 1er juin 2018

envoyer à un ami  recommander à un ami

La débandade de l’opposition off-shore syrienne pétromonarchique

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » Paul Valéry – 1871-1945

Une démission en cascade.

Dommage collatéral de l’agression tripartie occidentale contre la Syrie, en Avril 2018, l’opposition off shore syrienne pétromonarchique est en pleine débandade, faisant voler en éclat le paravent médiatique de la stratégie atlantiste.

Mohamad Allouche, le chef du groupement islamiste «Jaych Al Islam» (l’armée de l’Islam), le chouchou des Occidentaux, l’espoir des pétromonarchies pour faire tomber le régime syrien, a ainsi présenté sa démission le 3 Mai, près d’un mois après son dégagement de Douma, banlieue de Damas, et sa déportation vers Jerablous (Est de la Syrie).

Dans un communiqué laconique, Mohamad Allouche a annoncé vouloir «faire place à de nouvelles énergies afin qu’elles puissent assurer leur rôle dans l’action révolutionnaire au service de la Syrie», assurant ses sympathisants qu’il demeurait «un soldat actif dans les rangs de la Révolution». Il n’a pas été possible de savoir si M. Allouche avait décidé de demeurer en Syrie pour former une nouvelle organisation sur de nouvelles bases ou s’il a décidé de s’exiler vers la Turquie voire l’Arabie saoudite son commanditaire. [2]

Dans ce qui apparaît comme un mouvement de «sauve qui peut» généralisé, la résignation de Mohamad Allouche a été précédée par une démission en cascade de certaines des personnalités les plus représentatives de l’opposition off shore syrienne.

Dans le lot des démissionnaires figurent, Georges Sabra, premier président de la coalition nationale syrienne (2012), le turkmène Khaled Khodjja, son successeur à la tête de cette instance (2015) et Souhair Al Atassi, fille du chef du mouvement nassérien de Syrie, Jamal Al Atassi, dévoyée dans son compagnonnnage avec Anas Al Abda, un des chefs de file du djihadisme pro wahhabite, dans une démarche mercantile qui a retenti comme une insulte au combat nationaliste de son père.

La 2ème charrette comprend les noms de Radwane Ziyadeh, activiste parrainé par les cercles néo-conservateurs américains, de même que Badr Jammous, Hadi Al Bahra, Yahya Maktabi et Bassan Al Malek, contraints de jeter l’éponge du fait de leur lâchage politique par leurs parrains (Turquie, Arabie Saoudite, Qatar) et des restrictions financières qui leur ont été imposées.

Le constat d’échec du chef de la délégation de l’opposition off shore.

Tirant les conséquences de son échec, le nouveau chef de l’opposition off shore aux pourparlers d’Astana, l’islamiste Ahmad Tohmeh, a reconnu les erreurs commises par la coalition anti assad: «L’opposition a eu tort de porter les armes. Il lui incombe désormais de s’engager résolument dans l’action politique», soulignant que l’opposition off shore n’avait pas pour «ambition de se substituer» au régime du président Bachar Al Assad. La militarisation de l’opposition of shore avait été décidée par la branche syrienne des Frères Musulmans, contre l’avis de l’opposition démocratique, à l’instigation de ses commanditaires, le Qatar, la Turquie et les encouragements de la France qui avait accueilli le congrès fondateur de l’opposition off shore, sous l’égide de «La Règle du Jeu» du philosophe Bernard Henry Lévy, de Bernard Kouchner et de Laurent Fabius, trois farouches partisans d’Israël. [3] [4]

En écho, depuis Sotchi, le président syrien Bachar Al Assad a donné son feu vert à une réforme de la constitution syrienne au terme de son entretien le jeudi 17 Mai avec Vladimir Poutine. Ce sommet, le 4eme du genre depuis l’intervention russe en Syrie, était destiné à sceller la fin de la présence militaire terroriste dans le centre de la Syrie.

Cette démission collective intervient alors que le pouvoir baasiste a réussi à reconquérir près de 80 pour cent du territoire national et qu’ «Al Noukhba», les troupes d’élite du Hezbollah libanais, fer de lance du combat anti djihadiste en Syrie, se sont redéployées au sud Liban, face à Israël, en prévision d’une éventuelle confrontation avec l’état hébreu sur fond de bras de fer sur le nucléaire iranien.

«La guerre contre les supplétifs s‘est achevée. La guerre contre leurs commanditaires» (les Etats Unis et les pétromonarchies) pointe à l’horizon, avait prédit Cheikh Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah Libanais, le grand vainqueur des élections législatives libanaises, dans une intervention télévisée, début Mai.

Le triomphe électoral du Hezbollah libanais, en parallèle à la déconfiture de la presse arabe pro atlantiste, a d’ailleurs précipité l’opposition off shore dans un coma prolongé, révélant au grand jour son imposture. [5]

Cette débandade a en outre mis à découvert les pays occidentaux, leur ôtant toute justification juridique, politique et morale à leur guerre de démembrement de la Syrie, ultime «pays du champ de bataille» avec le Liban en état de belligérance avec Israël.

Mieux, si la chute de Douma a été le signe déclencheur de l’expédition punitive occidentale contre la Syrie, sous le faux prétexte de l’usage d’armes chimiques par le pouvoir syrien, l’anéantissement de Faylaq Al Rahman, le groupement islamiste soutenu par Doha dans le secteur de Douma, a favorisé un raprochement entre la Syrie et le Qatar. Redoutant désormais son isolement depuis sa crise avec les autres pétromonarchies, l’ancien chef de file de la coalition islamo-atlantiste, a amorcé un rapprochement avec l’Iran, dans un degré moindre avec la Syrie, alors que son côté, Al Jazeera a cessé complètement ses attaques contre le Hezbollah libanais.

Finalement, l’opposition off shore n’a été bénéfique qu’à ses adhérents et non à leur cause, qui ont ainsi bénéficié pendant sept ans de substantielles subventions, sans le moindre justificatif de leurs dépenses, ainsi qu‘à leurs cornaques français. Eric Chevallier, premier ambassadeur français aurpès de l’opposition off shore, a ainsi été nommé ambassadeur au Qatar et son successeur Franck Gellet, 2ème cornaque français de l’opposition, va lui succéder en juillet 2018 à l’ambassade de France à Doha, dans une rotation qui apparaït comme une juste compensation d’un travail ingrat.

Il n’a pas été possible de savoir dans l’immédiat si ce mini mouvement diplomatique constitue en fait une opération déguisée visant à supprimer purement et simplement le poste de gauleiter français de l’opposition promonarchique; ou si ce geste de dépit envers des oppposants incapables constitue un timide signe en direction de Damas. Devant les revers successifs enregistrés en Syrie, la France a, en tout état de cause, renoncé finalement à exiger le départ du président Bachar Al Assad comme préalable à tout règlement du conflit.

Le collapsus de l’opposition a conduit toutefois la France a troqué son ancien et tonitruant soutien aux groupements islamistes au profit des Forces Démocratiques Kurdes, renforçant au printemps 2018 sa présence dans le secteur d’Ain Al Arab (Kobbané), en y déployant des batteries d’artillerie, afin d’éviter une perte sèche de sa mise dans la guerre de Syrie. L’interception d’une patrouille kurdo-française en provenance du kurdistan irakien, un convoi d’une cinquantaine de véhicules, par les forces gouvernementales syriennes, a révélé, en même temps que le renfort français les aléas d’une telle opération.

Le pôle de l’opposition démocratique syrienne avait déjà laissé entrevoir une telle issue considérant que «l’agression tripartite occidentale contre la Syrie, en avril 2018, hors cadre du Conseil de Sécurité, a signé l’acte de décès du Haut Comité des Négociations parrainé par les pétromonarchies et les Pays occidentaux».

Observant que «l’opposition officielle représentée par le Haut Comité des Négociations est constituée d’un agrégat de contradictions et d’oppositions inconciliables, dont certains vont jusqu’à réclamer le bombardement de leur propre pays», le pôle de l’opposition démocratique a préconisé «la constitution d’une instance de négociations impliquant la participation des représentants des forces patriotiques et démocratiques syriennes». [6]

Déconsidérée par ses retentissantes défaites militaires, ses divisions, son inconsistance idéologique, sa cupidité et son extrême servilité à l’égard de ses commanditaires, l’opposition off shore syrienne n’a jamais constitué une alternative crédible au pouvoir baasiste. Tout au plus une machine de guerre instrumentalisé contre lui. [7] [8]

Le travail de sape contre le régime syrien a été principalement mené par les mercenaires attitrés de l’alliance atlantique, les djihadistes, où l’on dénombrait au plus fort de la bataille entre 100.000 à 200.000 membres, selon un rapport de Brooking Doha Center [9], une institution nullement suspectée de complaisance à l’égard du clan alaouite.

Au point que les notables de l’opposition off shore apparaissaient comme des pantins désarticulés aux mains de leurs maîtres, malgré l’intense campagne d’intoxication psychologique des intellectuels organiques de la caste universitaire française, constituée des trois anciens résidents français de Damas: Ignace Leverrier, Jean Pirre Filiu, François Burgat Burka et de la meute de l’islamophiliste: ses deux thésards, Nabil En Nasri et Romain Cailet, alias le colonel Salafi, ses disciples Thomas Pierret, Pierre Puchot, Vincent Geisser, Laurent Bonnefoy, Pascal Menoret, Franck et Emilie Glassman, Agnès Levallois et Laura-Maî Greviaux, Yannick Jadot, l’homme de la piteuse expédition de Syrie, Thomas Legrand, Nicolas Hénin et Cécile Vaissié, enfin Bruno Tertrais, Nicolas Tenzer, Stéphane Grimaldi, le fumeux «Charlie à Paris et Charlot à Caen», et Romain Goupil, le parfait représentant de la gauche mutante française néo atlantiste, son équivalent libanais Ziad Majed et son compatriote libanais, Joe Bahout, les grands vaincus de la bataille de Syrie.

Aboyeur en chef au début de la guerre de Syrie, en 2O11, François Burgat- Burka est désormais anormalement taiseux depuis les désastres militaires de ses protégés et les déboires judiciaires de son compagnon de route le prédicateur conférique Tareq Ramadan, dont il chevauchait la vague de popularité pour s’introniser le bachaga de l’islamologie néo colonialiste. [10]

Cette capitalonade illustre, en même temps que son désarroi, la désintégration morale d’une prétendue élite d’un pays jadis réputé pour son nationalisme chatouilleux.

En précurseurs, Moaz Al Khatib et Ahmad Al Jarba, deux anciens chef de l’opposition syrienne, ainsi que Michel Kilo, l’ancienne icône de la contestation anti Assad, avaient pourtant déjà fustigé le charlatanisme de ce conglomérat opportuniste, refusant six ans plus tôt, en 2012, de servir de caution à une mascarade visant la destruction de leur propre pays.

Le Général Moustapha Cheikh, ancien chef de la branche militaire de l’Armée Libre de Syrie (ALS), leur a emboité le pas, sur le plan militaire. Cet officier a été même jusqu’à se féliciter de l’intervention russe en Syrie. Condamné à mort par l’opposition pétromoarchique, il s’est réfugié à Moscou pour échapper aux foudres de la justice oppositionnelle.

La défection la plus illustre demeure toutefois celle de Riad Hijjab, l’ancien premier ministre ephèmère de la Syrie, et président de l’équipe des négociateurs de l’opposition syrienne dans sa mouture saoudienne. Ce chouchou de la presse française, particulièrement du journal Libération, a même déserté le Moyen Orient pour se réfugier aux Etats Unis et se mettre à l’abri de ses forfaits antérieurs. A distance de ses méfaits. [11]

De ce paysage dévasté émerge toutefois une personnalité singulière, Basma Kodmani, la première porte-parole de l’opposition off shore. Démissionnaire dès le 28 aout 2012, la caution moderniste d’une coalition rétrograde fera preuve d’innovation dans le domaine politique en pratiquant la démission à éclipse, reprenant du service au gré des missions de ses commanditaires, en fonction des impératifs de la flageollante diplomatie française. C’est ainsi qu’elle fera une apparition intempestive à Ryad en 2015 pour le lancement du «Haut Comité des Négociations» après une retraite de 3 ans, puis de nouveau à Genève en 2017 pour la reprise de la conférence de Genève, avant de sombrer de nouveau dans l’oubli.

La fille de l’ancien ambassadeur de Syrie en France est passée à la postérité pour son «besoin d’Israël», qui la propulsa à la fonction de dame patronnesse de la presse française pour tout ce qui a trait à la Syrie. [12]

Quant à sa sœur, Hala Kodmani, elle s’est forgée une notoriété par ses pathétiques soliloques sur la Chaîne Arte dans l’émission 28 minutes d’Elizabeth Quin, en alternance avec la journaliste Anne Elizabeth Moutet, membre de la plateforme européenne du think thank «Gate Stone» de l’Ultra faucon John Bolton, le conseiller pour la Sécurité Nationale du président Donald Tump. Pétitionnaire compulsive, la dirigeante de l’obscur groupuscule oppositionnel syrien, Souriya Hourrya (Syrie Liberté), a été parachutée dès le soulèvement populaire syrien à la tête de la rubrique Syrie du journal Libération. Elle émarge ainsi depuis sept ans sur le budget de Patrick Drahi, le millardaire franco israélien, sous couvert de guerre contre la dictature.

Tel Aviv, le nouveau lieu de pèlerinage de l’opposition off shore syrienne.

Devant cette débandade, d’autres membres de l’opposition off shore syrienne, redoutant vraisemblablement un sursaut de leur conscience, ont préféré pratiquer la fuite en avant.

Tel Aviv, l’ancienne Tall Al Rabih, la colline du printemps de Palestine, paraît devoir être ainsi la destination préférée des paumés de l’opposition off shore syrienne, spéculateurs, affairistes en quête d’honorabilité, opposants en quête de visibilité, tire au flanc en quête de notorieté.

Une cohorte de microcéphales nullement soucieuse des effets de cette curée sur l’image du Monde arabe, de la trace qu’elle laissera à la postérité, de la place qu’elle occupera dans l’histoire, du jugement des générations futures à son égard, ont fait acte d’abdication devant leur bourreau.

1- Bassam Tibi ou les ravages d’une dérive sectaire.

Le dernier en date des «Bourgeois de Calais» n’est autre qu’un universitaire, Bassam Tibi, enseignant à la «Georg-August University of Gottingen», en Allemagne, qui se livra, sans vergogne, poings et pieds liés, à l’ennemi de son pays d’origine, en parfait supplétif des équipées atlantistes contre le Monde arabe.

Hôte de la «Jewish New Syndicate», Bassam Tibi se rendit en Israël, en février 2018, cautionnant ainsi par sa présence l’annexion de Jérusalem en même temps que les thèses les plus extrêmes de l‘establishment de l’état Hébreu: «La Syrie est devenue une colonie iranienne. Les Alaouites du clan Assad ont tué les sunnites qui ne considèrenent pas Israël comme une menace (…)

«Depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, l’Iran s’est déployée de sorte que le Moyen orient fait l’objet d’une compétition entre sunnites et chiites. Dans cette confrontation, les chiites sont les plus forts car l’Arabie saoudite n’est pas en mesure de faire face à la menace iranienne», a t-il déclaré dans son intervention au centre Begin Sadate de l’Université de Bar Ilan.

Un morceau d’anthologie que cette intervention, une parfaite illustration de la cécité politique résultante d’une dérive sectaire. Ce professeur de Relations Internationales semble avoir oublié que la phagocytose de la Palestine a pré existé au danger chiite:

  • Que l’Iran s’est déployée en Irak par effet d’aubaine résultant de l’échec de la stratégie américaine dans ce pays, laquelle en décapitant le pouvoir bassiste a sapé dans le même temps les assises du pouvoir sunnite en Irak;
  • Que la prétendue mainmise iranienne sur la Syrie découle principalement de la guerre par procuration menée par l’OTAN et ses alliés, les pétromonarchies arabes, les incubateurs du terrorisme islamique, contre son pays natal, l’ultime pays du champ de bataille, avec le Liban, à n’avoir pas pactisé avec Israël.
  • Que la Syrie en paie lourdement le prix de ce fait et demeure, en dépit des innombrables pressions mulitformes, la plateforme de ravitaillement stratégique du Hezbollah libanais, le vainqueur de la guerre asymétrique contre l’état Hébreu. Selon le bout de la lorgnette, la vue varie.

Réputé pour ses travaux sur l’intégration des Musulmans en Europe, ce syrien d’origine, allemand de fraiche date, aurait dû se pénétrer des écrits de son collègue israélien Zeev Sternhell, spécialiste du fascisme, selon lequel «En Israël pouse un racisme proche du nazisme à ses débuts», avant d’entreprendre son voyage à Canossa. [13]

Au vu de sa prestation israélienne, cet universitaire, jadis honorable, apparaît comme un parfait exemple de «l’Islam des Lumières» régulièrement célébré par Bernard Henry Levy dans les colonnes de sa «Règle de J», pour peu que l’impétrant se plie aux règles et au jeu du fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen. [14]

2 – Ghassane Abboud: De l’humanitaire en guise de couverture à l’espionnage pro israélien

Millionnaire mutlicartes, propriétaire d’un groupe de presse «Orient Media», d’une compagnie de voitures de transports publics en Belgique et d’une fondation philantropique dévouée aux œuvres humanitaires en Syrie, Ghassane Abboud, c’est là son premier titre de gloire, se targue d’avoir assuré la couverture par sa chaîne l’intégralité de la première conférence de l’opposition off shore syrienne tenue à Paris en juillet 2011.

Cette conférence qui devait donner le coup d’envoi à la guerre de destruction de la Syrie, a été marquée par la participation des Frères Musulmans syriens, sous le parrainage de personnalités parmi les plus pro israéliens de l’échiquier politique français, notamment Laurent Fabius, non l’homme du scandale du sang contaminé, ni non plus le petit télégraphiste des Israéliens dans le dossier du nucléaire iranien, mais le thuriféraire de Jabhat An Nosra, ainsi que Bernard Kouchner, le transfuge socialiste du Sarkozysme, «un tiers mondiste, deux tiers mondain», et l’inévitable Bernard Henry Lévy, le «détecteur des salopards» d’un monde dont il occupe une place de choix. [15]

Du «mur bienveillant» au «bon voisinnage»

Sous couvert de philantrophie, l’homme d’affaires syrien a instrumentalisé sa chaîne de télévision «Orient News», précédemment connue comme la télévision «Al Mashreq TV», pour tisser des liens avec les Israéliens. S’inspirant de la politique inaugurée par Israël à destination des Syriens sinistrés par la guerre, sous le mot d’Ordre de «Mur Bienveillant», l’astucieux et opportuniste multicartes a lancé un programme «Bon voisinnage» sur sa chaîne, destiné à informer son auditoire sur l’assistance humanitaire et médicale fournie par les Israéliens aux Syriens victimes de la guerre.

Une occasion pour lui de se doter d’un important repertoire téléphonique, doublé d’un banque de données humaines et d’un relevé topograhique pour le compte des ennemis de son pays. Autant d’élements utiles à Israël pour sa pénétration de la société syrienne et sa manipulation dans la guerre psychologique contre la Syrie.

La coopération souterraine avec Israël avait commencé en juin 2013. Des réunions de coordination se tenaient régulièrement entre le faux humanitaire et des représentants politiques et sécuritaires israéliens, destinées à affiner les demandes de ses employeurs bénévoles. La dernière en date a eu lieu le 19 juillet 2017 à Madrid.

Tout baignait pour le philantrope espion au point que sa chaîne s’était hissée à un rôle prescripteur au sein d’une opinion syrienne désemparée par le cours de la guerre….jusqu’au jours où les ONG internationales nourries de fortes suspcisions à son égard refusèrent toute coopération avec l’homme et ses activités. L’affaire aurait pu en rester là, mais sans compter sur la guerre entre Qatar et ses voisins pétromonarchiques.

Drappé d’une dignité outragée, le Qatar, via son journal «Al Arabi Al jadid» dévoilera cette supercherie à la face du Monde, non pas tant par attachement à la cause arabe, mais pour de basses considérations.

Ghassane Abboud avait fait fait fortune à Doubai, principauté des Emirats Arabes Unis, où sa chaîne de télévision «Orient.News» disposait de son siège social. Et ce fait là relevait d’un crime impardonnable au regard du Qatar, objet d’un blocus de trois autres monarchies (Arabie saoudite, Bahreïn et Emirats Arabes Uni). Une occasion pour le Qatar de dénoncer les turpitudes d’un affairiste ayant fait allégeance aux Emirats, au-delà, les multiples facettes hideuses de des Emirats dans leur ensemble.

Comme quoi la guerre inter-monarchique peut indirectement servir la cause de la vérité, même indirectement, dont Ghassane Abboud n’aura été que la victime collatérale [16]

3 – Bourhane Ghalioune, la leçon de sagesse tardive du grand brûlé politique de la guerre de Syrie

Premier cas de fêlure mentale parmi les supplétifs français de l’opposition off shore syrienne, Bourhane Ghalioune, grand brûlé politique de la guerre de Syrie, dans un éditorial remarqué paru dans «Al Arab al Jadid» tancera les «Judas de Syrie» en ces termes: «Ceux qui s’imaginent pouvoir tirer profit de leur collaboration avec Israël se bercent d’illusions. Israël s’en servira sans contrepartie». Parole d’expert en ce que Bourhane Ghalioune aura été chronologiquement le premier à déraper.

Recrue de choix de l’administration française, propulsé à la tête de l’opposition off shore syrienne par Alain Juppé sur recommandation de l’universitaire arabisant Bruno Levallois, sa première proclamation, signe de ses profondes convictions démocratiques, a porté sur la première mesure symbolique qu’il prendrait au début de son mandat présidentiel, à savoir la rupture des relations stratégiques avec le Hezbollah et de la relation spéciale de la Syrie avec l’Iran.

Imprudent, l’homme tout heureux de sa célébrité médiatique nouvelle, a pris cet engagement, en l’absence de toute certitude sur l’issue de la guerre, sans la moindre garantie de son accession au pouvoir, sans la moindre consultation populaire.

Sa déclaration au Wall Street Journal a plongé dans une profonde consternation ses parrains français en ce qu’elle a révélé prématurément les objectifs sous-jacents de la campagne de Syrie.

Au palmarès de la honte figurent en outre: Kamal Labwani, Issam Zeitoun, Sirwan Kajjo, Mohamad Izzat Khattab, un délinquant financier, Mounzer Safadi, agent de liaison syro-druze d’Israël auprès des groupements djihadistes de Syrie, ainsi que Farid Ghadri et Radwane Zyadeh, pour les états-Unis, ainsi que HANI MATTar, un employé de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, espion à la solde d’Israël.

Ah si tous ces cloportes pouvaient s’imaginer un instant le mépris qu’inspirent aux Israéliens leurs compatriotes originaires des pays arabes, les sépharades, juifs comme eux, mais arabes. Pour s’en convaincre il suffit de lire ce témoignage de première main [17].

4 – Les monarchies arabes comme précurseurs

De la dynastie wahhabite qui a bradé la Palestine en échange d’un trône, au Roi Hassan II du Maroc, qui a placé les dirigeants arabes sur écoute pour le compte des Israéliens, en contrepartie de la collaboration du Mossad à la capture du chef historique de l’opposition démocratique marocaine Mehdi Ben Barka, au Roi de Jordanie qui émargeait sur le budget de la CIA, à la cohorte des suplétifs arabes des équipées occidentales en terre arabe………cinq siècles après la chute de Grenade, l’écho de l’apostrophe de la sultane Aîcha à son fils vaincu Bouabdil résonne à nouveau dans la mémoire des peuples arabes en lutte.

Au sommet du Mont Palud, Boabdil, dernier roi musulman d’Espagne qui signa la reddition de Grenade, le 2 janvier 1492, se retourna une dernière fois pour contempler la ville qu’il perdit pour toujours et lâcha un soupir et une larme. C’est alors que la sultane Aïcha, sa mère, qui l’accompagnait dans son exil avec les grands qui composaient jadis sa cour, l’apostropha en ces termes: «Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n’as su défendre ni en tant qu’homme, ni en tant que Roi!».

L’expérience le prouve et l’histoire l’enseigne: Une alliance d’un faible à un fort tourne toujours à l’avantage du fort. Cela a été le cas de l’intrumentalisation de l’Islam sunnite par l’Otan contre l’Union soviétique, au plus fort de la guerre froide américano soviétique (1945-1980), cela est le cas des supplétifs syriens envers Israël.

Notes

Pour aller plus loin sur ce thème, ces deux liens

Source :la débandade de l'opposition off-shore syrienne petromonarchique et tel-aviv le nouveau lieu de pélerinage de l'opposition off-shore syrienne

 accueil    palestine-moyenorient