Une analyse de la crise syrienne
Frederic Pichon
envoyer à un ami
Pour dîner avec le diable (intégriste), il faut
dit-on une longue cuillère, mais la nôtre est terriblement courte.
Si la fin justifie les moyens, alors l’éthique mais aussi le réel
se chargeront de nous rattraper.
Dès les débuts du conflit, la diplomatie française,
sans doute persuadée d’une chute rapide du régime, a encouragé
une montée aux extrêmes, suivant en cela le régime lui-même,
débarrassé d’avoir à compter sur une négociation
avec des interlocuteurs crédibles. Dès le départ, il y
a eu de la part du ministre français des Affaires étrangères,
Alain Juppé, une erreur d’appréciation fondamentale. Tout
se passe comme si la diplomatie française avait sciemment et au mépris
de ce que tous les observateurs, y compris au Quai d’Orsay prévoyaient,
sous-estimé la capacité de résistance du régime,
soudé autour de l’assabiya alaouite et disposant d’une armée
mal équipée, mais bien entraînée.
L’erreur de l’Occident
Ce que n’ont pas vu aussi les Occidentaux, c’est
que l’environnement régional immédiat, notamment la proximité
de l’Irak a joué et continué de jouer un rôle largement
dissuasif dans l’attitude majoritairement attentiste voire loyaliste de
la population syrienne, y compris parmi la bourgeoisie sunnite. Le spectre du
terrorisme et des affrontements entre communautés en Irak a ainsi servi
de repoussoir et chaque nouvel attentat à Damas ou à Alep vient
rappeler cruellement cet engrenage de la violence. Pour les voisins immédiats
de la Syrie, y compris Israël, toute intervention étrangère
était également à exclure, en raison des résonances
territoriales de la question kurde, de la présence des chiites, etc.
Mais alors pourquoi avoir feint de tout essayer ? Est-ce pour
se rattraper de n’avoir pas vu venir le « printemps arabe »
au Maghreb et, dans l’ivresse court-termiste du succès libyen,
que la diplomatie française se soit lancée dans une surenchère
volontariste ? Auprès du Conseil de Sécurité d’abord
pour une intervention militaire, dont Russes et Chinois avaient clairement indiqué
qu' ils ne voudraient pas ; après les entorses au droit international
commises sur le terrain par les forces de l’Otan à la résolution
1973 en Libye, il était évident qu' après avoir eu
l’impression d’être flouées, la Russie et la Chine
refuseraient de donner un blanc-seing aux Occidentaux en Syrie.
Dès les débuts de la révolte en Syrie,
certains observateurs ont mis en garde contre le risque de guerre civile en
cours tandis que la France ne voulait voir dans les insurgés syriens
que des « révolutionnaires » et des activistes. Il lui a
fallu près d’un an pour admettre et reconnaître à
demi-mot que l’opposition armée à Bachar al-Assad était
totalement multiforme, surtout pas le fait unique d’une « Armée
syrienne libre » aux contours assez flous mais de plus en plus le fait
de groupes armés d’inspiration djihadiste.
Sans doute, la situation chaotique qui règne dans la
Libye « démocratique » post-Kadhafi a-t-elle pu faire réfléchir
les responsables français, mais que de temps perdu ! Et quelle illusion
de feindre que les aspirations démocratiques des Syriens pourraient être
portées sur les fonts baptismaux par des puissances aussi peu crédibles
sur le plan des droits humains que les Saoudiens et les Qataris. La diplomatie
française a ensuite en janvier 2012, à la suite de l’Arabie
Saoudite, fait tout pour enterrer et faire passer pour un échec la Mission
des Observateurs de la Ligue Arabe, mission certes imparfaite mais qui rendait
un autre son de cloche sur la réalité du terrain.
Et si la France avait aussi fait une erreur en soutenant le
mauvais cheval dès le début, dans une configuration où
la reconnaissance par la "communauté internationale", tient
lieu de représentativité populaire ?
Le CNS, une coquille vide ?
En effet, on ne peut qu' être étonné
de la reconnaissance précipitée dès novembre 2011 du Conseil
National syrien (CNS), reconnaissance certes à demi-mot (à ce
jour, la France ne considère toujours pas le CNS comme représentant
officiel de l’opposition syrienne mais seulement comme « interlocuteur
légitime »). Mais pourquoi avoir cessé tout dialogue avec
d’autres groupes d’opposants et avoir clairement privilégié
à la fois des Syriens émigrés en Occident de longue date,
sans véritables contacts avec les réalités du terrain,
favorables à une intervention étrangère que les Syriens
rejettent vigoureusement et surtout permis aux Frères musulmans et aux
puissances sunnites du Golfe d’exercer une large influence au sein de
ce même CNS ?
Pourtant dès septembre 2011, s’était constitué
autour de l’intellectuel Michel Kilo un groupe d’opposants historiques,
tolérés par le régime. En voyage en France en octobre,
le groupe avait sollicité en vain d’être reçu au Quai
d’Orsay tandis qu' on lui refusait de donner une conférence
de presse, à Paris, dans le Centre d’accueil de la presse étrangère.
Est-ce parce que ce groupe d’opposants refusait la violence et toute ingérence
étrangère ? Pourquoi s’être privé d’une
opposition domestique, historiquement incontestée et prête à
dialoguer avec le pouvoir ? On a beau jeu à présent d’expliquer
que le régime a tout fait pour que la révolte se militarise. Il
est certain cependant que c’était dans son intérêt.
Les Occidentaux ont dû imposer des mesures cosmétiques
pour obliger le CNS à masquer ses oripeaux islamistes tandis que sur
le terrain, la France admet que les insurgés armés sont incontrôlables
par ce même CNS et que l’infiltration djihadiste encouragée
par le Qatar et l’Arabie saoudite risque de transformer la Syrie en terrain
de jeu mondial pour les islamistes du monde entier. Les mesures programmatiques
modérées imposées par les Occidentaux au CNS étant
largement artificielles et dictées par les circonstances, beaucoup doutent
qu' elles soient effectivement appliquées. Mais il est sans doute
trop tard pour admettre que la solution passe par une médiation entre
le pouvoir et une opposition domestique crédible. C’est d’ailleurs
en partie un des buts officieux du plan Annan, visant à ce que la contestation
se déplace sur le terrain pacifique et que le régime doive alors
céder, à l’instar de ce qui s’est passé en
Tunisie ou en Égypte. Si la France persiste à suivre la ligne
jusqu' au-boutiste du CNS, on peut parier qu' elle fera tout, à
la suite des États-Unis, pour torpiller le plan Annan qui avant même
d’avoir connu un début d’application, a été
déclaré inefficace et déjà obsolète.
L’échec programmé du plan Annan
Entré en vigueur officiellement le 12 avril dernier,
le plan Annan n’a pas bénéficié d’emblée
de l’empathie des grands pays occidentaux, ni des Arabes du Golfe qui
dès avant sa mise en place avaient déjà prophétisé
son échec. Le 17 avril, l’émir du Qatar évaluait
à 3 % (sic) ses chances de réussite et le 25 avril Alain Juppé
déclarait : « Les choses ne se passent pas bien, le plan Annan
est fortement compromis. » Et pourtant, le 4 mai dernier, Kofi Annan,
par la voix de son porte-parole Ahmad Fawzi déclarait que de «
petits signes » de respect du plan de paix étaient en cours en
Syrie.
Depuis le 12 avril, si les violences ont baissé en intensité,
les opérations de répression et les attaques de groupes armés
n’ont pas disparu. Le plan Annan, qui prévoit le retrait de l’armement
lourd et des blindés, n’est pas intégralement appliqué.
Mais en vérité on se demande comment il pourrait en être
autrement. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, qui
a vraiment intérêt à la fin des combats sinon le régime
lui-même ? Ce dernier dispose d’une puissance de feu bien supérieure
aux opposants, dont le principal handicap tient à leur absence de commandement
unifié et à la dissymétrie des forces. En revanche sur
le long terme, le succès de l’opposition armée pourrait
venir du combat asymétrique qu' elle mène, jouant sur le
tableau médiatique des opinions occidentales promptes à se porter
au secours des « révolutionnaires », mais ne répugnant
pas à utiliser les techniques de l’attentat suicide et du harcèlement…
À ce jeu-là, la victoire est certaine sur le
long terme, à condition d’entretenir un conflit de basse intensité
durable : par conséquent, le plan Annan ne fait pas l’affaire des
insurgés. Pire encore, Occidentaux comme Saoudiens et Qataris ont tout
fait dès le début pour le torpiller, en continuant de fournir
des armes sophistiquées et des millions de dollars aux différents
groupes de l’opposition. En envoyant aussi des troupes spéciales
chargées de former les cadres d’un des groupes rebelles, l’ASL,
qui manque cruellement de professionnalisme et surtout de représentativité
auprès des autres groupes armés.
D’autre part parce que les groupes rebelles ne représentent
souvent qu' eux-mêmes ; c’est même l’un des motifs
de l’impatience de la communauté internationale : ils ne sont contrôlés
ni par le CNS (toujours pas reconnu et dont le président est démissionnaire),
ni par l’opposition intérieure (notamment le Comité de coordination
National) dont la jonction d’ailleurs avec ce même CNS est pour
le moment improbable. La création d’un Front des Révolutionnaires
Syriens, revendiquant 12 000 hommes a été annoncée en juin
2012 en Turquie, tandis que la Commission générale de la Révolution
syrienne s’est fixée comme ambition d’unifier le commandement
militaire des rebelles armés. Quelle aubaine pour le régime qui
peut ainsi, et tant pis s’il a raison, invoquer des provocations, des
attaques terroristes (comme celle qui fit plus de 50 morts à Damas) et
se plaindre (ou se réjouir ?) de n’avoir personne avec qui dialoguer
!
L’émotion comme exutoire à la crise
Depuis quelque temps, il fallait passer à autre chose,
débloquer la situation et tenter de passer outre la détermination
russe de ne rien lâcher. Le timing calculé (visite de Kofi Annan,
réunion d’Istanbul), est pour le moins troublant.
Il faut rappeler ici combien la « Révolution dans
les Affaires Militaires » (RMA), parfaitement assumée et théorisée
par les États-Unis dans les années 1990, est en train sous nos
yeux de livrer une de ses énièmes batailles dans une de ses acceptions
maximalistes, celle de la guerre de l’information. Les médias (et
les ONG qui les abreuvent de « sources ») sont devenus des rouages
essentiels : ils n’ont jamais cessé de l’être à
vrai dire depuis que la guerre existe. Mais une sorte de paroxysme est observable
en Syrie. Le principe de toute opération psychologique tourne autour
de trois éléments selon la doctrine de la « psywar »
et qui sont ici réunis : il s’agit d’occulter une part de
la réalité, de déclencher des émotions et de fournir
aux médias ce qu' ils attendent.
En 1990, l’entreprise Rendon Group qui avait si obligeamment
rempli son contrat pour le département d’État (les fameuses
couveuses de Koweït City), n’était venue que peaufiner un
processus déjà acté par le Conseil de Sécurité
et qui avait permis de chasser Saddam Hussein du Koweït. En 2003, ce fut
plus difficile, mais on se souvient des flacons d’anthrax agités
par Colin Powell devant le même Conseil en guise de preuves d’armes
de destruction massive. Finalement, les États-Unis et leurs alliés
y étaient allés tous seuls. Mais devant le verrou stratégique
et géopolitique que constitue la Syrie, tout le monde sait depuis au
moins un an qu' il n’y aura pas d’intervention internationale
armée.
Il semblerait qu' en l’espèce, cette stratégie
psychologique ait été intégrée parfaitement par
les groupes rebelles en Syrie qui dans le combat dissymétrique mené
contre eux par les forces régulières du régime y recourent
de façon systématique. À ce titre, il faut reconnaître
l’extrême empressement des grandes agences de presse occidentales
à reprendre sans broncher les communiqués de la seule ONG officielle
de l’opposition, basée à Londres, l’OSDH dont le nom
flatteur (les Droits de l’Homme sont irréfutables, comme dirait
Alexandre Vialatte) vient dissiper ce qui restait de scrupules déontologiques
de la part de la presse. Mais à en faire trop, on est toujours rattrapé.
Il est évident que la situation de blocage au conseil
de sécurité, la lenteur et l’incapacité des opposants
à se poser en interlocuteurs crédibles auprès des Occidentaux
et la surenchère des pays du Golfe permettent d’accueillir l’annonce
de ces massacres comme l’occasion de changer de registre. C’est
d’ailleurs un des résultats bénéfiques qu' a
provoqué l’annonce à moins de 10 jours d’intervalle
de deux tueries, à Houla d’abord, et le 7 juin à Mazraat
al Koubeir : en passant au stade émotionnel, comme l’a reconnu
immédiatement Laurent Fabius sur Europe 1 le 29 mai : "le massacre
peut avoir comme conséquence que des pays jusque-là réticents
évoluent".
Le lendemain de la découverte du massacre de Houla on
a très vite accusé l’armée syrienne, puis les observateurs
dans l’ après-midi indiquèrent que la plupart des victimes
ont été exécutées à bout portant et dans
la tête, certaines égorgées. Des témoins parlent
de plusieurs lieux desquels les cadavres auraient été ramenés
puis rassemblés. En tout état de cause, qui peut oser prétendre
qu' il s’agisse d’une action délibérée
du régime alors que l’agenda des rebelles semble plus pertinent
? En évacuant une hypothèse machiavélique de l’un
ou l’autre camp, la réalité peut être appréhendée
différemment.
qu' il y ait eu un ou plusieurs massacres, c’est
évident, que l’on aille jusqu' à considérer
qu' il y va de la responsabilité du régime d’assurer
la sécurité de ses concitoyens passe encore. Mais nous sommes
là en présence d’opérations meurtrières de
vendetta, dans un contexte où tous les connaisseurs de la région
mettent en garde depuis des mois contre une guerre civile généralisée,
entre clans pro et anti-Assad, voire même entre communautés : il
est frappant de constater que les zones où ont été perpétrées
les tueries sont des zones de mixité où les communautés
sont fortement imbriquées, avec en particulier des alaouites et des sunnites
formant les gros bataillons non pas de l’ASL mais des milices d’autodéfense
qui contrôlent désormais de nombreuses bourgades au nord de la
Syrie entre Homs, Idleb et Hama.
Il est même probable que les massacres aient impliqué
des familles sunnites rivales suite aux élections législatives
du 7 mai dernier. Car les fameux « chabihas », c’est-à-dire
les nervis officiels du régime, ne semblent même pas en cause dans
le cas présent tant la circulation des armes est intense et l’autodéfense
généralisée. Le général Mood lui-même
semblait aller dans le sens de règlements de comptes claniques, après
s’être rendu sur les lieux : « quels qu' ils soient,
ceux qui ont commencé, ceux qui ont riposté et ceux qui ont contribué
à un tel acte déplorable de violence, doivent être tenus
pour responsables ». (Le Monde daté du 28 mai 2012).
Que veut-on vraiment en Syrie ?
Une autre question mérite d’être posée
: au-delà de l’« éthique de conviction » qui
nous fait nous indigner à juste titre de la situation de violence qui
dure depuis près de quinze mois et réclamer à cor et à
cri une intervention, il faut être bien conscient des conséquences.
Car qui peut croire que la démocratie succédera au régime
actuel ? Et même si l’on rétorque, en bons lecteurs de la
Révolution française, qu' une période de transition
sera nécessaire, y compris durant laquelle le sang devra couler, est-on
bien sûr que ce soit l’enjeu véritable ?
Que cherchent en réalité le Qatar et l’Arabie
Saoudite, si peu soucieux de démocratie chez eux et qui sont les plus
actifs, les plus influents, y compris auprès des chancelleries occidentales,
sinon à affaiblir l’Iran qui est leur principale menace dans la
région ? Sait-on que les chars saoudiens stationnent toujours actuellement
à Bahreïn ? Or tout le monde sait bien que les armes et les fonds
affluent massivement de ces pays et que le ministre saoudien des Affaires étrangères
a encouragé officiellement à armer davantage l’opposition
(en réalité certains groupes), à tel point qu' il
a été rappelé à l’ordre. Pour la majorité
de ces groupes rebelles, l’important actuellement est de se faire reconnaître
et financer par les généreux donateurs du voisinage, Qatar et
Arabie Saoudite en tête. L’affiliation religieuse, wahabite ou salafiste,
est devenue la règle, sans compter les centaines de djihadistes étrangers
qui affluent en Syrie.
Ainsi, et à rebours des surenchères qui évoquent
une montée en puissance dans l’action internationale, c’est-à-dire
une intervention militaire que personne ne prendra le risque d’engager,
l’échec du plan Annan pourrait bien signifier l’installation
durable d’un conflit de basse intensité en Syrie, sur le modèle
de la guerre civile libanaise et qui servirait d’exutoire aux djihadistes
du monde entier, bientôt privés de leur terrain de jeu afghan.
Il n’est que de se rendre sur la Toile pour constater les exploits des
rebelles qui excellent dans la destruction de T62 et autres blindés aux
cris d’« Allah Akbar ». Ou de rappeler que pour le seul premier
week-end de juin, l’OSDH annonçait que les rebelles avaient tué
près de 80 soldats des forces régulières.
Le 5 juin, le général Robert Mood a mis en cause
des acteurs étrangers comme contribuant activement à la spirale
de la violence en Syrie en envoyant de l’argent et des armes. “Je
ne peux pas identifier quels pays sont impliqués”, avait-il prudemment
ajouté auprès de l’AFP et de Reuters.
Or ces armes performantes (thermiques, anti-blindage) continueront
d’être livrées. Il est même probable que leur fourniture
officielle sera annoncée par les pays du Golfe, la France et les États-Unis
dans les semaines à venir, comme cela s’est déjà
produit en Libye. Dans ces conditions, on voit mal la Russie et l’Iran
se priver de faire de même. Le gouvernement syrien, qui ne contrôle
déjà plus certaines zones sera aux prises avec des groupes très
bien équipés.
Souhaite-t-on une partition de la Syrie ? Une guerre de tous
contre tous ? Un réduit alaouite au nord ouest, un Kurdistan au Nord,
une région druze au Sud et le reste aux Sunnites ? A-t-on posé
la question des Chrétiens pour l’instant plutôt loyalistes
et qui, comme en Irak, ne disposent d’aucune base territoriale et émigreront
massivement ?
Seule la Russie, pour l’instant, semble avoir une vision
réaliste de la situation et toutes les chancelleries, voire même
l’opposition, comme l’a reconnu récemment Haytham Manna,
porte parole des Comités Locaux de Coordination, accordent au Kremlin
une excellente connaissance de la situation sur place. Mais la pression est
telle qu' on peut présager qu' elle devra faire des concessions.
Pour dîner avec le diable, il faut dit-on une longue
cuillère, mais la nôtre est terriblement courte. Si la fin justifie
les moyens, alors l’éthique mais aussi le réel se chargeront
de nous rattraper. Comme ils ont rattrapé un certain matin du 11 septembre
2001 les États-Unis, vingt ans après que ces derniers eurent joué
massivement la carte de l’islamisme radical pour chasser les Soviétiques
d’Afghanistan.
Source
http://www.comite-valmy.org/
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