Signature d’un accord historique entre les centrales syndicales
israélienne et palestinienne
La confédération syndicale nationale israélienne
Histadrut et la Fédération générale des syndicats
de Palestine (PGFTU), toutes deux affiliées à la CSI, ont scellé
un accord historique visant à la protection des travailleurs palestiniens
employés par des entreprises israéliennes. En vertu de cet accord,
les relations futures se baseront sur les négociations, le dialogue et
les initiatives conjointes, pour la promotion de « la fraternité
et de la coexistence entre les deux peuples. » L’accord, sous sa
forme actuelle, s’inspire des termes d’un accord initialement signé
en 1995 mais qui n’a jamais pu être pleinement appliqué depuis
lors.
Les éléments essentiels du nouveau texte incluent
le remboursement par Histadrut à la PGFTU du solde en souffrance correspondant
aux cotisations syndicales et frais de représentation juridique payés
depuis 1993 par des Palestiniens employés auprès de patrons israéliens.
Le remboursement est basé sur une évaluation détaillée,
année par année, des charges payées par les travailleurs
palestiniens et tenant compte des fonds transférés préalablement
à la PGFTU. L’affectation de ces fonds est laissée à
la totale discrétion de la PGFTU, conformément aux règles
établies dans les Statuts de l’organisation.
A l’avenir, au moins 50% des cotisations des travailleurs
palestiniens employés par des entreprises israéliennes seront
transférés au compte de la PGFTU, et ce, pour permettre aux deux
organisations de garantir une représentation, ainsi que des services
juridiques et autres services syndicaux aux travailleurs.
L’application de l’accord, qui a été
négociée sous la houlette de la CSI, sera supervisée par
un comité conjoint réunissant les deux organisations.
« Cet accord est d’autant plus significatif à
l’heure où les pouvoirs politiques en Israël et en Palestine
et la communauté internationale peinent à trouver des solutions
justes et durables à l’impasse politique. Il permettra à
la PGFTU de garantir une meilleure représentation aux travailleuses et
travailleurs palestiniens et agira également au bénéfice
des travailleurs employés par des entreprises ou des particuliers israéliens
», a déclaré Guy Ryder, secrétaire général
de la CSI. « L’accord appelle la CSI et ses affiliées à
poursuivre leurs efforts pour la promotion de la coopération future,
ce que nous sommes pleinement engagés à faire », a-t-il
ajouté.
Pour sa part, M. Shaher Sae’d, secrétaire général
de la PGFTU, a déclaré : « Ceci nous
délivre d’un obstacle majeur à la coopération future
et au plein respect des droits des travailleurs palestiniens. Le travail décent
est une pierre angulaire de la justice politique et économique et nous
serons désormais en mesure de consacrer plus d’attention à
la recherche de solutions à la situation catastrophique de l’économie
palestinienne et de jouer un rôle plus complet dans le cadre de la lutte
pour la justice, l’intégrité et les droits démocratiques,
en vue de la construction d’un Etat palestinien. » « Nous
nous réjouissons du fait que cet accord a, à présent, été
conclu », a déclaré Ofer Eini, président d’Histadrut.
« Chaque travailleur, qu' il soit israélien,
palestinien ou de toute autre origine, doit avoir pleinement droit aux protections
prévues aux termes des normes internationales du travail. Le résultat
de notre dialogue avec la PGFTU ne peut que contribuer à avancer dans
ce sens et nous aider à jeter les bases de la coopération future
entre les syndicats israéliens et palestiniens et du progrès dans
notre quête partagée pour la justice, la paix et la prospérité
dans toute la région », a-t-il ajouté.
La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein
de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.
Source http://www.cetri.be/spip.php?article868&lang=en
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