Relations étroites entre Israël et les forces djihadistes syriennes : les forces de l'ONU sur le terrain confirment

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publié le : 15 février, 2015

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L'information avait circulé dans quelques journaux, souvent réléguées à quelques lignes. Mais elle mérite d'être relevée après la farce médiatique qui a suivi les tragiques attentats de janvier : les liaisons très étroites entre Israel et les djihadistes, sur le plateau du Golan.

Les suspicions étaient fortes, très fortes, sur la relation spéciale, trouble qu'entretient Israël avec les rebelles islamistes en Syrie. Officiellement, Israël est neutre. Mais il multiplie les frappes contre des cibles gouvernementales en territoire syrien, renforçant objectivement les positions des rebelles.

Les rapports publiés en décembre par les Forces observatrices de l'ONU pour le désengagement (FNUOD) font plus que confirmer les doutes.

Les « interactions » à la frontière entre armée israélienne et rebelles syriens sont permanents, et loin d'être nécessairement conflictuels, les rapports de mars 2013 à décembre 2014 donnent le chiffre de 59 rencontres à la frontière entre chefs rebelles syriens et officiers israéliens.

D'abord, la pratique de la remise entre les mains d’Israël de rebelles blessés et soignés en territoire israélien notamment dans un hôpital de fortune monté à la frontière qui aurait déjà soigné plus de 700 rebelles syriens depuis le début de l'année 2013, selon The Times of Israel.

Si le Ministre de la Santé israélien reconnaît désormais que des hôpitaux de fortune ont été érigés à la frontière pour soigner des Syriens, ce ne serait que pour des civils. Le rapport de l'ONU pointe le fait qu'ils soignent surtout des rebelles, y compris des militants d'Al-Nosra ou de l'Etat islamique.

Le rapport de mai 2014 de l'ONU est le plus éclairant, largement commenté par Haaretz le 7 décembre 2014.

Il souligne que 89 rebelles syriens blessés ont été livrés aux forces armées israéliennes entre mars et mai 2014, le long de la ligne de cessez-le-feu et qu' Israël a dans la foulée rétabli 19 d'entre eux, qui sont retournés en Syrie, tandis que 2 avaient succombé à leurs blessures.

Une relation qui perdure puisqu'en novembre 2014, les forces de l'ONU confirment que 10 personnes blessées ont été transférées par les rebelles syriens aux troupes israéliennes le long de la zone de cessez-le-feu.

Les forces israéliennes ont aussi à plusieurs reprises laissé entrer sur le territoire des personnes venant du territoire syrien, sans qu'ils ne souffrent d'aucune blessure. Ainsi, à titre d'exemple, dans un rapport daté du 27 octobre 2014, les forces de l'ONU ont repéré deux individus venant de Syrie traversant la frontière gardée par les militaires israéliens.

Les rapports de l'ONU indiquent aussi des contacts à la frontière conduisant à la livraison entre les malins des leaders de « boîtes », « conteneurs » au contenu non-identifié. Un rapport de juin 2014 indique ainsi la livraison de « deux boîtes » aux rebelles, sans que l'on sache si elle contenait des armes, comme l'hypothèse a été émise.

La mise en place d'un camp de réfugiés à 300 m de la frontière, abritant près de 70 familles de réfugiés, a soulevé les doutes de l'armée syrienne qui s'est plaint – dans une lettre relayée par Haaretz en septembre – auprès de l'ONU de l'installation d'un camp d'entraînement de djihadistes, sous couvert d'aide humanitaire.

Quelle est l'ampleur d'une éventuelle coopération militaire entre Israel et les rebelles syriennes ?

Les frappes militaires israéliennes sur des cibles gouvernementales se multiplient. Au moment où Haaretz publiait le rapport de l'ONU, le 7 décembre 2014, Israel a frappé des positions syriennes près de l'aéroport de Damas et à la frontière avec le Liban, elle a réitéré le 28 janvier, avec une attaque contre deux positions de l'armée syrienne.

Plus récemment, le 18 janvier, elle a mené une attaque aérienne – corroborée par les forces de l'ONU, qui auraient repéré un ou deux drones traversant la frontière – tuant plusieurs membres du Hezbollah dans la partie syrienne du plateau du Golan.

La teneur d'une coopération plus étroite est toutefois incertaine, certains analystes israéliens parlent d'un « pacte de non-agression » avec les forces djihadistes, confirmant les contacts permanents entre Israël et les rebelles islamistes et la livraison « d'armes légères ».

En mars 2013, toujours Haaretz avait évoqué une proposition venant de plusieurs commandants de la rebellion islamiste en Syrie – celle d'abandonner les revendications sur le Golan contre une aide militaire et financière israélienne contre le régime de Bachar al-Assad – sans que l'on sache l'issue de cette proposition.

Les tragiques événements de janvier en France ont été utilisés par le gouvernement français pour faire passer l'Etat israélien comme un rempart contre le terrorisme islamiste – tout en criminalisant indirectement, et en assimilant au terrorisme, la résistance palestinienne. Son rôle en Syrie montre qu'il est objectivement un de ses soutiens objectifs.

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