Isoler les fascistes israéliens et ceux qui fournissent les prétextes à leur bellicisme

L’ Etat d’Israël est dirigé par une bande fasciste qui exprime les intérêts et les vues de la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie sioniste, la plus raciste et la plus dangereuse pour la paix dans la région mais aussi pour le monde. Elle cultive au sein du peuple israélien des sentiments de haine contre le peuple palestinien. Elle est alliée à l’impérialisme, au service de ses plans d’asservissement des peuples arabes et de vassalisation des régimes du Moyen-Orient. Elle est soutenue par la sociale-démocratie impérialiste qui fait de la surenchère dans la fuite en avant raciste et ethniciste au nom du droit d’Israël à l’existence ignorant superbement celui du peuple palestinien.

Israël ne veut que la paix des cimetières pour les Palestiniens

Sous la direction de cette bande, Israël ne veut pas de la paix. La guerre est son oxygène. Il cherche et exploite le moindre prétexte pour légitimer ses actions criminelles, rejeter tout effort tendant à instaurer la paix sur la base des résolutions de l’ONU reconnues par la seule partie palestinienne. En tant que bras armé de l’impérialisme, américain notamment, son orientation fondamentale est de soumettre la région sous le régime d’une terreur permanente afin d’imposer l’ordre impérialiste et, accessoirement, gagner en prime de nouveaux territoires en vue de réaliser le vieux projet colonialiste du Grand Israël.

Les dirigeants de cet Etat ont dévoilé de façon cynique leurs véritables intentions à l’occasion de la conférence d’Annapolis de novembre 2007. Ils veulent obtenir une caution internationale pour donner à l’Etat d’Israël un caractère juif pur. Ce qui signifie qu' ils ont programmé l’expulsion de la population arabe qu' ils n’étaient pas parvenu depuis 1948 à éliminer complètement, malgré toutes les tentatives entreprises par la terreur ou par les discriminations. Ils n’ont pas l’intention de se retirer complètement du Golan syrien ni des Fermes de Chabaa.

Ils ont accepté du bout des lèvres la constitution d’un Etat palestinien. Mais cet Etat sera amputé de nouveaux territoires légalisant le fait accompli d’Israël et il ne jouira d’aucun des attributs qui fondent un Etat véritable. Israël veut lui interdire de disposer d’une armée. Il veut en contrôler l’espace aérien et les frontières extérieures. Il rejette catégoriquement le retour aux frontières d’avant juin 1967. Il exige ouvertement l’annexion des zones de la Cisjordanie occupées par des colonies qui regroupent maintenant plus de 250000 juifs, y compris autour de Jérusalem, au mépris des résolutions de l’ONU. Si Israël a accepté d’évacuer Gaza, c’est uniquement pour concentrer ses forces sur la Cisjordanie, s’emparer de ses nappes phréatiques, démanteler ce qui reste de territoires placés sous l’autorité palestinienne, créer une situation de nature à provoquer un nouvel et tragique exode palestinien vers la Jordanie.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale «indivisible», entérinant l’annexion de la partie est occupée en juin 1967.

Israël dénie aux 4 millions de Palestiniens chassés de leurs terres en 1948 et leurs descendants le droit au retour dans leur foyer comme le stipule la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Conseil national palestinien a reconnu de fait en 1988 l’Etat d’Israël dans les frontières d’avant juin 1967

Pourtant, les Palestiniens ont fait beaucoup de concessions sans rien obtenir en échange si ce n’est un ghetto et des banthoustans sans cesse rongés par l’implantation de colonies en dépit des résolutions de l’ONU qui déclarent illégales ces implantations sur les territoires occupés en juin 1967 et annexés par Israël. Lors de sa 19è session qui s’était tenue à Alger le 15 novembre 1988, le Conseil national palestinien avait adopté une déclaration dans laquelle il consentait d’énormes sacrifices en faisant siennes la résolution 181 de 1947 de l’ONU prescrivant le plan de partage en deux Etats, ainsi que les résolutions 242 et 338. Il a reconnu de cette façon le droit à l’existence d’Israël et, en acceptant la constitution de l’Etat palestinien sur les frontières d’avant l’agression israéliennes de juin 1967, il a renoncé, la mort dans l’âme, à la «Palestine historique»:

«En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination, au lendemain de la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des Nations unies recommandant le partage de la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette résolution qui assure, aujourd’hui encore, les conditions de la légitimité internationale qui garantissent également le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance.»

Il est clairement établi que la partie qui refuse à l’autre le droit à l’existence n’est pas la partie palestinienne mais la partie israélienne. La tâche qui se pose à tous les hommes de progrès dans le monde, leur devoir est de mener un grand travail politique de clarification pour isoler dans l’opinion, à l’échelle mondiale, les fascistes israéliens fauteurs de guerre et les priver de tout soutien économique et politique. La base de ce travail ce sont les résolutions de l’ONU que les Palestiniens ont adoptées en 1988 et dont Israël ne veut pas entendre parler. Ceux qui les rejettent font objectivement ou consciemment le jeu d’Israël et de ses agressions criminelles.

Les fascistes israéliens ont réussi pendant longtemps à exploiter les surenchères verbales de certains Etats arabes et de certaines forces politiques pour faire croire qu' Israël n’est qu' un agneau entouré de loups décidés à saigner les juifs et à la jeter à la mer. La démagogie des régimes arabes féodaux et despotiques n’a fait qu' aggraver depuis 1948 le sort tragique du peuple palestinien

Cette reconnaissance a mis en danger politique les fascistes israéliens

La déclaration du Conseil national palestinien du 15 novembre 1988 a jeté les bases d’un compromis qui tient compte du rapport des forces international et vise à démasquer les expansionnistes et leurs appuis impérialistes. Elle a mis à mal la propagande sioniste. Depuis ce tournant historique stratégique dans le mouvement palestinien, Israël s’est trouvé pour la première fois en grand danger politique. Sa propagande mensongère a commencé à être mise à nu. C’est pourquoi les sionistes réactionnaires ont instrumentalisé à grande échelle les islamistes pour éloigner le danger de l’isolement et de la défaite politique, intégrant le comportement de ces derniers dans leur jeu politique international et dans leur propagande.

Ce n’est pas seulement pour diviser les palestiniens qu' ils ont, dès le début des années 1980, ouvertement et fortement aidé les mouvements islamistes. Ils les ont activement soutenus dans leur chasse aux forces de gauche et aux militants du Fatah, dans leurs actions pour les supplanter par la violence dans les territoires occupés. L’objectif constant des sionistes a été d’encourager la formation d’une force intégriste hégémonique qui jouerait le rôle de repoussoir, d’alibi et de prétexte pour faire passer dans l’opinion internationale l’idée fallacieuse que les fauteurs de guerre se trouvent du côté palestinien et qu' Israël est confronté au danger d’être rayé de la carte. Alors que dans les faits c’est Israël qui a entrepris de rayer de la carte le peuple palestinien, les propos irresponsables et gratuitement provocateurs des mouvements islamistes de la région mais aussi de tout le monde musulman font croire le contraire à une opinion manipulée par les médias au service des plans de la bourgeoisie impérialiste américaine et européenne. Comment Israël ne serait- il pas ravi d’avoir en face d’elle de tels «ennemis»?

Hamas a refusé de s’associer à la Déclaration d’Alger. Une comparaison rapide entre sa Charte et la Déclaration du CNP permet de comprendre pourquoi. La Déclaration d’Alger a dessiné les contours d’un Etat démocratique «fondé sur la liberté de pensée» et le rejet de toute forme de discrimination religieuse. La Charte de Hamas fait de la chariaa islamique les fondements de l’Etat qu' il veut créer. Il y a incompatibilité totale entre ces deux conceptions, celle du CNP et celle de Hamas. Hamas n’a jamais accepté de rejoindre l’OLP son objectif étant d’établir son hégémonie absolue sur les Palestiniens. Pour y parvenir il a bénéficié des aides politiques et financières des Etats arabes et islamiques réactionnaires. Il a su exploiter les calculs tactiques d’autres Etats arabes non islamistes à l’exemple du régime syrien d’El Assad qui lui a apporté son soutien politique afin d’affaiblir l’OLP, alors qu' il ne tolère chez lui aucun mouvement islamiste comme il l’a bien montré lorsqu' il avait impitoyablement écrasé l’insurrection des intégristes dans les années 1970.

Les islamistes sont les ennemis préférés des fascistes d’Israël

Hamas n’a nullement l’intention d’abandonner ses vues rétrogrades contrairement à ce que croient divers mouvements de gauche en Europe qui se laissent tromper par le double langage des islamistes dont ils ne connaissent absolument pas les méthodes de propagande et la duplicité.

Hamas est dans un tel contexte l’ennemi préféré des fascistes israéliens. Sa Charte rejette catégoriquement l’existence de deux Etats vivant côte à côte dans un compromis historique qui permettrait de battre les franges anti-arabes des sionistes et de créer les conditions pour le rapprochement ultérieur des peuples juif et arabe dans un ensemble qui dépasserait le conflit provoqué et attisé par les intrigues impérialistes. Les sionistes réactionnaires veulent un Etat juif pur. Les islamistes de Hamas veulent de leur côté un Etat musulman pur.

Mahmoud Zahar, un des principaux responsables du Hamas à Gaza a été clair à ce sujet quand il s’est adressé, à la veille de la rencontre d’Annapolis, à des dizaines de cadres du Hamas et du Jihad islamique: «la terre de Palestine va du fleuve Jourdain jusqu'à la mer Méditerranée, des frontières syrienne et libanaise au nord à la frontière égyptienne au sud». Il a exclu «toute normalisation avec l’ennemi». Une telle orientation apporte de l’eau au moulin des fractions bellicistes d’Israël.( Voir au sujet de Mahmoud Zahar, l’extrait de l’étude de Louisa Aït Hamadouche). Devant des parlementaires britanniques, Haniyeh a exprimé l’an dernier son soutien à l’existence de deux Etats. Mais cette position n’a jamais été publiquement officialisée. Il s’agit apparemment d’une déclaration à «usage externe» sans autre portée réelle que de présenter Hamas sous un visage plus acceptable devant les visiteurs d’un jour. Depuis quelque temps, Hamas se rend compte qu' il lui est impossible de réaliser son objectif d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant 1948. Tactiquement il a opté pour une «houdna», terme qui recèle un ingénieux double sens : trêve temporaire ou armistice, la proclamation de la fin de l’état de belligérance étant catégoriquement exclue.

Leur chef Yacine, assassiné par Israël, avait esquissé cette idée de «houdna à long terme» qui permettrait de créer un Etat islamique sur les frontières de 1967 en attendant que survienne une opportunité pour reprendre la bataille en vue de l’élimination définitive d’Israël et des juifs. La déclaration non officielle de Haniyeh peut refléter la naissance de contradictions au sein du mouvement islamiste du fait qu' une bonne partie de la population qui lui a donné ses voix ne partage pas ses objectifs théocratiques et a simplement exprimé son désir de rompre avec des négociations interminables avec Israël qui débouchent uniquement sur de nouvelles concessions de la seule partie palestinienne. C’est une hypothèse et seulement une hypothèse que rien ne vient encore étayer. Mais elle ne peut se réaliser que si toutes les forces progressistes dans la région et dans le monde agissent pour concourir avec les formations patriotiques démocratiques et progressistes palestiniennes et israéliennes à isoler les courants les plus réactionnaires de l’islamisme et du sionisme. Ce n’est pas en glorifiant Hamas, en le qualifiant de mouvement anti-impérialiste, en affirmant sans preuves qu' il a changé ou qu' il est en train de changer, que l’on arrivera à réduire l’influence de ses composantes les plus réactionnaires, les plus fanatisées par une irrationnelle conception du monde qui se fonde sur une lecture simpliste de versets coraniques prédisant la victoire inéluctable des musulmans sur les juifs. Le mouvement Hamas poursuit l’objectif de la réalisation d’un Etat islamique. Son objectif fondamental prioritaire est la constitution d’un Etat théocratique, ne serait-ce que sur une portion de territoire. La libération de la Palestine vient au second plan Cette charte est toujours en vigueur. Elle constitue la base de l’endoctrinement des Palestiniens qui s’engagent dans ses rangs. Les faits l’ont bien montré. Dès qu' il a pris le contrôle absolu de la bande de Gaza, il s’est dépêché de museler les autres forces, de réprimer violemment ses adversaires, d’éliminer physiquement nombre d’entre eux, donnant la priorité à la mise en place d’une dictature théocratique et affaiblissant sérieusement les capacités de résistance du peuple palestinien.

L’attitude des tendances capitulardes d’une fraction du Fatah a servi simplement à justifier aux yeux de la population la répression de tous ceux qui refusent l’hégémonie des islamistes. Les éléments laïques et indépendants de l’islamisme, bien qu' opposés à la capitulation devant les pressions israélo-américaines, ont été eux aussi visés, ce qui prouve bien que le but fondamental de Hamas n’est pas de neutraliser les tendances palestiniennes capitulardes. Combattre idéologiquement et politiquement les tendances les plus réactionnaires de Hamas et vaincre les fascistes israéliens est une même tâche Rien n’est plus dangereux que de feindre d’ignorer la finalité des actions du Hamas comme de tout autre mouvement faisant de l’Islam son instrument idéologique de tromperie des masses. Il va de soi qu' il ne faut pas exclure la possibilité que le développement des antagonismes sociaux mette ultérieurement à nu le contenu de classe réactionnaire de la phraséologie islamiste des couches sociales exploiteuses et conduise par la même, dans tel ou tel pays, à des décantations politiques et sociales au sein des mouvements se réclamant de l’islamisme. Pour le moment tous les mouvements islamistes ont pour seul projet une société guidée en pratique par les principes d’un ultralibéralisme légitimé et maquillé par le discours religieux. Le régime qu' ils projettent est bâti sur le rejet de toute liberté démocratique permettant d’arracher à leur emprise les masses qu' ils bernent par leurs promesses mensongères et par la redistribution des copieuses aides financières d’Etats réactionnaires comme l’Iran. Les islamistes craignent qu' un régime démocratique ne favorise le développement d’un mouvement de progrès menaçant pour les intérêts des classes privilégiées. L’appréciation à porter sur l’efficacité et les résultats de la lutte armée contre l’occupant qui est d’une légitimité indiscutable, pour autant qu' elle soit menée avec intelligen ce, comme l’a fait le FLN algérien sur la base de la Plate-forme de la Soummam de 1956, ne peut être dissociée de la nature des objectifs politiques stratégiques du combat.

Le but est-il d’instaurer un Etat démocratique et anti-impérialiste? Ou un Etat qui justifie au nom de la religion la persécution des forces patriotiques de gauche, qui prépare les militants et cadres du parti intégriste à l’élimination physique des courants laïques et de gauche, une fois parvenu au pouvoir? Il ne faut pas se voiler la face. Des tendances islamistes sont parfois obligées de louvoyer, de pratiquer le double langage, de masquer leurs projets. C’est le cas là où le rapport des forces leur est moins favorable.

Au Moyen-Orient l’expérience iranienne a instruit beaucoup de monde. De larges courants démocratiques et progressistes ne sont pas prêts à oublier que la confiscation des fruits de la révolution anti-féodale par les islamistes, par les franges les plus réactionnaires de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie qui ont instauré au nom de l’Islam une dictature terroriste ouverte, a conduit à l’extermination des courants progressistes et démocratiques libéraux ou de simples concurrents. Les formations islamistes sont obligées de s’adapter du fait que les autres courants sont prêts à se défendre par tous les moyens pour les empêcher de réaliser leurs conceptions et de rééditer le scénario iranien. A l’aide de la phrase trompeuse, les mouvements islamistes n’en poursuivent pas moins méthodiquement leurs fins. Le danger politique qu' il faut combattre est le refus de s’interroger sur la nature du Hamas. Ce refus est répandu dans certains milieux de la gauche européenne et même, paradoxalement, parmi des courants anti-intégristes algériens fascinés par le soutien dont il jouit au sein d’une partie de la population palestinienne. La sympathie qu' ils manifestent à son égard a pour seul critère ses actions armées contre l’occupant, critère détaché des objectifs de ces actions. Le soutien à la lutte contre l’oppression sioniste ne peut être synonyme de soutien au Hamas. Une partie de la population qui le soutient n’adhère pas à ses objectifs théocratiques mais cherche à exprimer son refus de l’oppression israélienne et le rejet d’une paix - celle d’Oslo- qui a éloigné le peuple palestinien de la réalisation de la déclaration d’Alger de 1988.

Pour cette raison, il est possible d’isoler par un travail politique tendu vers de justes objectifs politiques l’encadrement réactionnaire qui n’a pour seul but que l’Etat théocratique. Mais cela suppose qu' il faut combattre avec détermination les analyses confusionnistes qui tendent à fermer les yeux sur les objectifs réactionnaires antipopulaires de ces mouvements. Ceux qui se trompent -et trompent les autres - sur la nature actuelle du Hamas en appelant à le soutenir inconditionnellement, sèment de dangereuses confusions. Ils n’aident pas à éviter de tragiques développements pour les Palestiniens et tous les peuples de la région. Ils y contribuent.

D’ailleurs Israël lui-même ne cherche pas à détruire Hamas mais seulement, à travers les coups sauvagement portés aux habitants de Gaza, à adresser un message guerrier à l’ensemble des peuples arabes. Le plus grand souhait des dirigeants les plus réactionnaires d’Israël est de voir Hamas étendre encore plus son influence sur la Cisjordanie pour que soit créé le prétexte propice à l’exécution de son plan d’expulsion massive des Palestiniens et même pour déclarer la guerre à d’autres Etats. Les fascistes israéliens ne cherchent que les raisons qui légitimeraient aux yeux de l’opinion leur bellicisme et entretiendraient le climat de guerre permanente nécessaire à la justification du rôle de gendarme qui leur est assigné par l’impérialisme au Moyen-Orient.

Z.B.

SOurce Alger Républicain

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