Réunion de Washington
L’AFPS tient à exprimer sa préoccupation
et sa consternation à la veille de la réunion américaine
sur le Proche-Orient qui doit se tenir dans un mois. En effet, selon les informations
disponibles, alors que des discussions nombreuses se sont tenues en tête-à-tête
entre Ehud Olmert et Abou Mazen, le chef des négociateurs palestiniens
vient de déclarer que « pour l’instant il n’y a aucun
accord sur aucun sujet » entre les deux parties.
La raison centrale de cette situation tient au fait que la
partie israélienne se refuse à aborder les trois points majeurs
que l’ONU a soulignés à maintes reprises pour permettre
la fin de ce conflit qui dure depuis 60 ans, à savoir l’établissement
d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, la désignation
de Jérusalem-Est comme capitale de cet Etat et, enfin, la question d’un
juste règlement du problème des réfugiés.
Par ailleurs, les exigences israéliennes consistant
à demander des engagements sur le fait que le futur Etat palestinien
soit laïc et que son économie soit stable frôlent la provocation.
L’Etat hébreu est-il laïc et son économie stable ?
Les Palestiniens devraient-ils aussi demander la réciprocité à
Israël en ces domaines sachant notamment que si l’économie
palestinienne est ce qu' elle est cela provient de l’occupation par
ce pays d’une terre qui ne lui appartient pas ?
Demander un « accord global » sur les 3 questions
relatives aux conditions de la création d’un Etat palestinien est
capital bien que ce ne soit rien d’autre que demander la mise en œuvre
du droit international.
A cet égard l’annonce faite que ces questions
portant sur la création d’un Etat palestinien seront examinées
« après » la rencontre américaine a de quoi interroger
sur ce qui est recherché exactement pour cette réunion. Il est
bien évident, en effet, qu' un nouveau report, c’est-à-dire
ad vitam æternam, de cette question majeure et que toute absence d’accord
« global » seront considérés comme un camouflet supplémentaire
infligé au peuple Palestinien dont les dirigeants actuels seront tenus
pour responsables jusqu' à être totalement déconsidérés.
Cela ne manquera pas de renforcer des éléments
déclarés « hostiles » par les responsables israéliens.
Est- ce cela qui est aussi recherché ? Cette manœuvre existe et
elle est particulièrement dangereuse. Il n’en n’est que plus
incompréhensible que des voix autorisées, ne se fassent pas entendre
afin que cette réunion ne se traduise pas par un échec de plus
en ces moments si difficiles en Palestine.
Nous en appelons aux responsables français afin qu' ils
oeuvrent dans ce sens avec résolution. Pour l’heure nous ne pouvons
que nous inquiéter des silences assourdissants qu' ils manifestent.
AFPS, Paris, 9 octobre 2007
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