Comaguer
Bulletin n° 241 –Semaine 14 - 2012
Un scandale en préparation à l’Organisation Internationale
du Travail
Mise à jour : c'est Gilles de Robien qui a été
choisi comme Directeur Général. Cet article ne perd pas
pour autant son intérêt.
Conseil d’administration
313e session, Genève, 15-30 mars 2012
GB.313/INS/9
Section institutionnelle
NEUVIÈME QUESTION À L’ORDRE
DU JOUR
Rapports du Comité de la liberté
syndicale
363e rapport du Comité de la liberté syndicale
CAS N° 2761
RAPPORT INTÉRIMAIRE
Plaintes contre le gouvernement de la Colombie
présentées par
– la Confédération syndicale internationale (CSI)
– la Fédération syndicale mondiale (FSM)
– la Centrale unitaire des travailleurs de Colombie (CUT) et
– le Syndicat national des travailleurs de l’industrie alimentaire
(SINALTRAINAL)
C. Conclusions du comité
426. Le comité observe avec préoccupation
que les allégations portent sur des assassinats, des tentatives
d’assassinat et des arrestations arbitraires de dirigeants syndicaux
et de syndicalistes.
427. A cet égard, tout en déplorant profondément
les assassinats et les actes de violence allégués, le comité
prend note des informations fournies par le gouvernement sur les efforts
qu' il déploie pour combattre l’impunité et la
violence dont sont victimes les travailleurs et pour assurer la protection
des dirigeants syndicaux (renouvellement de l’accord tripartite
de 2006, création de tribunaux spéciaux afin que des décisions
judiciaires puissent être rendues promptement dans les cas de violence
contre des syndicalistes, l’adoption de la résolution no
716 du 6 avril 2011 qui inclut la catégorie d’activiste syndical
dans la population qui fait l’objet du programme de protection,
un budget de 110 millions de dollars pour financer ledit programme en
2012, l’adoption du décret no 4912 du 26 décembre
2011 qui modifie la nature et le fonctionnement du Comité d’évaluation
des risques et de recommandation des mesures afin de parvenir à
une évaluation plus objective du risque, l’adoption de la
loi no 1448 de 2011 qui prévoit l’indemnisation des familles
des syndicalistes victimes des actes de violence, etc.), et prend également
note du fait que seulement quelques enquêtes ont été
ouvertes sur les actes dénoncés et que trois décisions
ont été rendues sur des cas d’assassinat. Le comité
souligne que la liberté syndicale ne peut s’exercer que dans
une situation de respect et de garantie complets des droits fondamentaux
de l’homme, en particulier du droit à la vie et du droit
à la sécurité de la personne, que les droits des
organisations d’employeurs et de travailleurs ne peuvent s’exercer
que dans un climat exempt de violence, de pressions ou de menaces de toute
sorte à l’encontre des dirigeants et des membres de ces organisations,
et qu' il appartient au gouvernement de garantir le respect de ces
principes. [Voir Recueil de décisions et de principes du Comité
de la liberté syndicale, cinquième édition, 2006,
paragr. 43 et 44.]
Il n’y aurait hélas rien de nouveau
sous le soleil noir de la répression syndicale en Colombie si le
gouvernement de ce pays n’avait pas proposé au poste de Directeur
général de l’OIT à pourvoir au mois de Juin
2012 un personnage emblématique de l’état de la « démocratie »
colombienne.
Il ne s’agit ni plus ni moins que du Vice-président élu
avec le Président SANTOS en 2010 : ANGELINO GARZON.
ANGELINO GARZON a une trajectoire politique particulière
qui ? si elle n’est pas unique dans l’Histoire, mérite
cependant d’être connue. Enfant du peuple il sera militant
puis responsable syndical jusqu' au plus haut niveau en qualité
de Secrétaire général de la CUT, il militera dans
la gauche politique d’abord dans l’Union Patriotique, puis
dans le M19, mouvement de guérilla qui dépose les armes
en 1990
A partir de cette date et à l’issue d’un séjour
en Espagne qui va le transformer il retourne sa veste, grimpe dans l’appareil
d’Etat, représente la Colombie à l’ONU et à
l’OIT (déjà), est élu gouverneur de l’état
de Cauca avec l’appui du groupe « Convergence civique
et populaire » notoirement lié aux paramilitaires, devient
un des principaux propagandistes du traité de libre échange
USA-COLOMBIE, puis accède quasiment au sommet : la Vice-présidence
du pays.
En proposant sa candidature à la Direction Générale
de l’OIT, SANTOS avance un pion dans sa politique très offensive
de respectabilisation du système politique colombien, système
oligarchique violent, dont les coulisses sont occupées par les
paramilitaires fascistes, et qui compte un des plus grand nombre de prisonniers
politiques au monde.
Si l’OIT choisit ANGELINO GARZON comme Directeur
général elle aura participé sciemment au blanchiment
d’un traitre au mouvement syndical et au blanchiment à travers
lui d’un régime sanglant. Elle aura choisi la voie de la
honte.
La France qui entretient d’excellents rapports
avec le régime colombien comme l’a confirmé le fait
que le nouveau président SANTOS ait choisi Paris comme lieu de
sa première visite officielle à l’étranger
alors qu' il était de tradition qu' elle ait lieu à
Washington, va cependant présenter un candidat face à ANGELINO
GARZON : l’ancien Ministre GILLES DE ROBIEN.
Source : http://comaguer.over-blog.com
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