Pologne. Comment domestiquer les syndicats ?

Le gouvernement libéral en Pologne travaille très dur. Il travaille pour aider le secteur le plus opprimé de la société c'est-a-dire... le business ! Derniers exemples de cette tendance les projets -- encore non officiels -- de la prochaine libéralisation de la loi de travail. L'attaque est dirigée tout d'abord contre des travailleurs dans les petits entreprises (moins de 10 personnes). Il y a même la proposition de liquidation de la régulation du temps de travail dans ces entreprises ! L'autre projet concerne la possibilité pour les entrepreneurs d'imposer aux travailleurs des contrats de travail atypiques.
Pour le moment ce sont seulement des projets, mais ils ont reçu le soutien très fort des milieux patronaux. Mais le plus grand axe d'attaque est dirigé contre le mouvement syndical. Les grèves d'occupation, déclarées illégales, seraient très coûteuses pour les syndicats. Les organisateurs devraient payer des amendes aux entrepreneurs.
Les entrepreneurs proposent aussi de restreindre le droit de grève. Aujourd'hui pour que la grève soit légale il suffit le soutien d'un quart du personnel. Les patrons proposent que ce soit la moitié. Il y a aussi la proposition que seuls les syndicats qui regroupent au minimum 33 % des personnels puissent négocier avec les patrons.

Très intéressante est l'attitude des grandes confédérations syndicales. Les petits syndicats sont mieux considérés dans les médias bien qu'ils ne soient pas représentatifs. Il faut changer cela. Je suis pour le pluralisme, mais restreint a trois confédérations, pour que ces petits syndicats ne puissent pas exister. Ces mots de Wladyslaw Kielian de Solidarnosc a Cracovie sont très sincères. Les grandes confédérations ont un très grand problème avec la baisse du nombre d'adhésions. En plus, toutes les dernières grandes protestations de travailleurs ont été organisées par ces "petits" syndicats (comme par exemple par le Syndicat Libre "Août 80" dans le Tesco ou dans la mine Budryk).

Le ministre d'économie informe que les résultats des négociations entre les grands confédérations et les patrons au sein de la Commission tripartite, seront présent dans le projet officiel du gouvernement. Les négociations devraient être closes fin juin. Dans cette situation Syndicat Libre "Août 80", le plus actif de ces "petits" syndicats, a appelé a une manifestation le 20 juin a Varsovie pour la défense des libertés syndicales, en faveur de la hausse du salaire minimal et de la défense du système de préretraite. Cette action a reçu déjà le soutien des syndicats des pêcheurs et de celui des cheminots.

Dariusz Zalega

sommaire