La 10ème Rencontre Internationale des Partis Communistes
et Ouvriers.
Proclamation de Sao Paulo : Le socialisme est l'alternative
!
Le monde fait face à une crise économique et
financière grave et de grande ampleur. C'est une crise capitaliste, qui
ne peut pas être dissociée de la nature et des contradictions insolubles
du système capitaliste. Il s'agit probablement de la crise la plus grave
depuis la Grande Dépression qui avait commencé par le crash de
1929. Comme toujours, les travailleurs et les peuples sont les principales victimes.
La crise actuelle est l'expression d'une crise plus profonde,
inhérente au système capitaliste. Elle illustre les limites historiques
du Capitalisme et la nécessité de son renversement révolutionnaire.
La crise actuelle représente aussi une lourde menace de régression
sociale et démocratique. Elle fournit, comme l'Histoire l'a montré,
une base pour des mouvements autoritaires et militaristes. Cela exige plus de
vigilance de la part des partis communistes et de toutes les forces démocratiques
et anti-impérialistes.
Tandis que des milliards des ressources publiques sont mobilisés
pour sauver ceux qui sont responsables de cette crise (grand capital, haute
finance et spéculateurs), travailleurs, petits paysans, couches moyennes,
et tous ceux qui travaillent pour vivre suffoquent sous le poids des monopoles
et vont subir encore plus d'exploitation et de chômage, la réduction
de leurs retraites salaires, l'insécurité, la faim et la pauvreté.
De puissantes campagnes idéologiques de diversion cherchent
à dissimuler les véritables origines de la crise et de bloquer
la voie vers des solutions qui seraient dans l'intérêt des masses
populaires, qui favoriseraient un nouvel équilibre du pouvoir, un nouvel
ordre international en faveur des forces populaires, de la solidarité
internationale et de l'amitié entre les peuples. Les principales puissances
capitalistes, à commencer par les USA, l'Union Européenne et le
Japon, utilisent les organisations internationales qu'elles dominent, FMI, Banque
Mondiale, Banque Centrale Européenne, OTAN et autres.
Elles manipulent également l'ONU pour qu'elle se conforme
à leurs besoins. Elles travaillent frénétiquement sur des
« solutions », qui sont elles-mêmes les germes de nouvelles
crises, et tentent de secourir le système à court terme et de
renforcer les mécanismes de l'exploitation impérialiste et de
l'oppression.
En recourant à des boucs émissaires et en insistant
sur des options erronées pour la « régulation », l'
« humanisation » et la « réforme » du capitalisme,
elles cherchent à sauver les apparences en laissant les choses en l'état.
Les partis qui soutiennent le capitalisme ont accepté en hâte les
dogmes du « Consensus de Washington » qui a nourri le financement
spéculatif brutal de l'économie. La social-démocratie,
dissimulant sa complaisance pour le néolibéralisme et sa transformation
en pilier de l'impérialisme, tente un retour tardif vers une «
régulation » de type keynésien qui laisse intacte la nature
de classe du pouvoir et des rapports de propriété. Elle cherche
précisément à éviter l'affirmation des alternatives
révolutionnaires pour les travailleurs et les peuples.
Mais cette perspective n'est pas inévitable.
Comme l'histoire l'a montré à d'autres moments,
les travailleurs et les peuples, s'ils s'unissent, peuvent agir sur le cours
des événements économiques, sociaux et politiques. Ils
peuvent arracher, dans leur intérêt, d'importantes concessions
au grand capital, éviter les fuites en avant vers le fascisme et la guerre,
ouvrir le chemin à de profondes transformations à caractère
progressiste et même révolutionnaire.
Le panorama international est celui d'une lutte de classes
qui s'aiguise de plus en plus. L'humanité traverse l'un des moments les
plus difficiles et les plus complexes de son histoire : une crise économique
globale qui coïncide simultanément avec une crise énergétique
et alimentaire et une crise environnementale sérieuse, un monde de profondes
injustices et d'inégalités, de guerres et de conflits. La scène
est celle d'un carrefour historique que traversent deux tendances contradictoires.
Il y a, d'un côté, de grands dangers pour la paix, la souveraineté,
la démocratie, pour les droits des peuples et des travailleurs. Il y
a, de l'autre, un immense potentiel pour les luttes et la progression de la
cause de l'émancipation des travailleurs et des peuples, la cause du
progrès social et de la paix, la cause du socialisme et du communisme.
Les Partis Communistes et Ouvriers qui se sont rassemblés
pour leur 10ème Rencontre tenue à Sao Paulo saluent les luttes
populaires qui émergent à travers le monde contre l'exploitation
impérialiste et l'oppression, contre les attaques croissantes sur les
conquêtes historiques du mouvement des travailleurs, contre l'offensive
militariste et anti-démocratique de l'impérialisme.
Nous insistons sur le fait que la banqueroute du néolibéralisme
représente non seulement un échec de la politique de gestion du
capitalisme mais l'échec du capitalisme lui-même. Nous sommes confiants
dans la supériorité du projet et des idéaux communistes.
Nous affirmons que la réponse aux aspirations des travailleurs et des
peuples à l'émancipation ne peut être trouvée que
dans la rupture avec le pouvoir du grand capital, avec les blocs et les alliances
impérialistes, et à travers de profondes transformations libératrices
et anti-monopolistes.
Nous affirmons notre conviction que le socialisme est l'alternative
et la voie qui mène vers une indépendance réelle et totale
des peuples, la voie pour affirmer les droits des travailleurs, la voie unique
pour mettre un terme aux crises destructrices du capitalisme. Nous appelons
la classe ouvrière, les travailleurs et les peuples à travers
le monde à se joindre à la cause des communistes et des révolutionnaires
et, unis autour de leurs intérêts de classe et de leurs légitimes
aspirations, à prendre en main la construction d'un avenir de prospérité,
de justice et de paix pour l'Humanité. Dans ce sens, des conditions apparaissent
pour la convergence des luttes et des résistances des peuples dans un
large mouvement contre la politique capitaliste mise en oeuvre dans la crise
ainsi que contre les agressions impérialistes qui menacent la paix.
Certains de la possibilité d'un autre monde, un monde
libéré de l'exploitation de classe et de l'oppression par le capital,
nous déclarons notre engagement à poursuivre notre marche sur
le chemin historique de la construction d'une société nouvelle
débarrassée de l'exploitation de classe et de l'oppression, une
société socialiste.
Sao Paulo, 23 novembre 2008
Participants
Traduction par le PADS
Source : http://www.pcdob.org.br
http://www.solidnet.org
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