Le PGE divise
les peuples d’Europe et les éloigne de l’internationalisme
Pierre Alain Millet
Avec le retour sur le devant de la scène politique européenne
de partis communistes qui refusent la dissolution dans des forces de gauche,
la stratégie du PGE devient de plus en plus éclairante sur les
choix des dirigeants et élus qui tentent de l’imposer comme le
seul cadre international pour le PCF...
L’organisation du congrès du PGE à Paris
aux mêmes dates que le 11ème meeting international des partis communistes
et ouvriers à Johannesburg est de plus une déclaration politique
claire de rupture de la solidarité internationaliste. Mais cette stratégie
est déjà vouée à l’échec comme le montre
les difficultés du PGE, le faible nombre de partis communistes adhérents,
après le départ du parti hongrois en 2009... L’avenir politique
pour les communistes européens est dans la sortie du PGE !
La comparaison entre les partis représentés au
congrès du PGE de ce début Décembre à Paris, et
les partis communistes et ouvriers européens qui se rencontrent régulièrement
dans les meetings internationaux est éclairante. Au total, 24 partis
de 20 pays étaient annoncés au congrès du PGE, alors que
33 partis de 29 pays européens participent aux meetings internationaux
communistes.
Dans 13 pays, Allemagne, Belarus, Belgique, Bulgarie, Espagne,
Estonie, Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Portugal, Tchéquie
et Turquie, un parti communiste existe et participe aux rencontres internationales,
mais c’est un parti "de gauche" qui est présent au PGE.
En Hongrie, c’est une scission du parti des travailleurs en 2006 qui participe
au PGE. Au Portugal, c’est le bloc de gauche, que le PCP avait contribué
à créer comme le PCF le propose avec le Front de Gauche, qui devient
un parti membre du PGE. L’émiettement terrible des forces organisées
issues du PC en Italie et en Espagne rendent les analyses très spécifiques,
mais dans les deux cas, des groupes participent aux rencontres communistes internationales.
En France et en Finlande, un parti communiste et un parti de
gauche sont tous deux dans le PGE. En Angleterre, Irlande, Russie, Ukraine,
deux partis communistes participent aux rencontres communistes internationales.
5 pays ; l’Autriche, la Finlande, la France, la Suisse, la Roumanie ne
sont représentés qu' au PGE. On peut noter cependant que
le PRCF en France participe comme invités à plusieurs rencontres
internationalistes. Mais 16 pays présents dans des rencontres internationaliste
sont absents du PGE : Angleterre, Chypre, Croatie, Danemark, Hollande, Irlande,
Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Pologne, Russie, Slovaquie, Suède,
Ukraine, Yougoslavie..
Il est vrai que le PGE ayant été créé
dans le cadre de la constitution européenne, les pays non encore intégrés
dans l’UE ne peuvent avoir un parti membre du PGE... On ne peut mieux
montrer la confusion Europe géographique et Union Européenne,
de même que la conception institutionnelle du PGE. Ces éléments
confirment ce qui était visible pour certains dès la création
du PGE. Non seulement, ce n’est pas un outil de développement des
rencontres entre partis communistes ou ouvriers Européen, mais bien un
outil européen d’intégration des partis à une acceptation
institutionnelle de la domination capitaliste en Europe.
C’est ce qui a conduit le parti communiste de Hongrie,
pourtant fondateur du PGE à le quitter en 2009, de même que le
PCP du portugal, le KKE de grèce ou le KSCM de république tchèque,
qui sont les plus gros partis communistes d’Europe, se sont clairement
positionnés en rupture avec le PGE. C’est ce qui devrait conduire
les communistes Français à secouer le joug européen dans
leur propre parti ! Cela devient urgent quand on voit le dernier appel de l’humanité
"La Banque centrale européenne doit pouvoir aider les Etats en difficulté"...
En résumé, le PCF demande à l’Union Européenne
d’assurer à ceux qui spéculent sur les états le remboursement
de leurs prêts ! Au moment où les peuples en Europe comme ailleurs
manifestent de plus en plus massivement pour rejeter les diktats du FMI ou des
banques centrales, refusent de payer une dette qui n’est pas la leur,
on ne peut mieux dire a quel point le PGE est un poison mortel pour les partis
communistes.
Source : http://lepcf.fr/spip.php?page=article&id_article=327
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