A propos de la création de la CEE : Appel commun de 27
partis communistes et progressistes d’Europe
Le Traité de Rome, fondant la Communauté économique
européenne (CEE), a été le résultat d’un choix
des grandes puissances et du capitalisme monopoliste ouest-européen.
Aujourd’hui, 50 ans plus tard, les développements de l’UE
valident l’action des forces qui ont combattu ses politiques, qui ont
dit NON et continuent à dire NON au Traité de Maastricht, qui
ont exprimé leur opposition à la « Constitution »
européenne. Ils donnent raison à ceux qui luttent contre l’Union
européenne du grand capital, véritable directoire des grandes
puissances néolibérales et militaristes.
Les objectifs propagés par les forces politiques dominantes
dans les pays de l’UE, les socio-démocrates, les conservateurs
et autres forces de droite, se sont révélés des annonces
mensongères qu' il s’agisse de la convergence des économies
nationales, de la réduction du chômage, de l’amélioration
des conditions de travail, de l’établissement de la démocratie
et la paix, d’un développement commun sur un pied d’égalité.
L’UE a pour mission de renforcer le capital transnational à base
européenne et les grandes firmes des principales puissances européennes,
en étendant leur pouvoir économique et leur emprise sur les choix
politiques européens et nationaux, en remettant en cause les droits et
acquis des travailleurs, en ouvrant de nouveaux marchés et ressources
naturelles à l’exploitation. Cette voie conduit à l’accroissement
des inégalités sociales, des déséquilibres régionaux,
à l’extension de la pauvreté et de l’exclusion.
En ce moment, les attaques redoublent contre les salariés,
les systèmes de retraite et de sécurité sociale, le droit
du travail et le droit syndical. Des droits fondamentaux comme l’éducation,
la santé, la protection sociale sont convertis en sources de profits
pour le grand capital. Exploitation, chômage et précarité
s’accroissent. Pendant que sont imposées à certains des
pays les plus pauvres du monde des règles commerciales injustes, des
murs sont élevés autour de la forteresse Europe contre les migrants.
Les exploitations agricoles familiales, la pèche artisanale
sont ruinées, les artisans et les petites entreprises indépendantes
sont écrasés sous la domination des groupes financiers et de la
grande distribution. Les libertés démocratiques subissent des
coups sérieux. L’anti-communisme progresse encouragé par
certains gouvernements européens ou par les institutions de l’Union
européenne elles-mêmes. Les mesures d’interdiction et de
persécution des forces politiques de gauche, des anticapitalistes et
des mouvements populaires se généralisent. Racisme et xénophobie
sont encouragés.
La militarisation de l’UE progresse, tout autant que
sa collaboration avec l’OTAN et les USA dans des guerres impérialistes
: en Afghanistan, en Irak, en laissant les vols illégaux de la CIA survoler
les pays de l’UE, dans les pressions exercées contre Cuba socialiste,
le Venezuela bolivarien, contre tous les pays et les peuples qui résistent.
Sur « recommandation » de l’OTAN et de la Commission européenne,
les dépenses militaires augmentent et la course aux armements reprend.
Le grand capital européen utilise l’élargissement
de l’UE et de l’OTAN à l’est, tout comme la politique
de pression sur les Etats souverains de l’est, pour mener plus avant ses
propres objectifs de domination politique, économique et géostratégique.
La souveraineté et l’indépendance des peuples
et nations sont de plus en plus remises en cause. Malgré le rejet que
les peuples français et néerlandais ont pu exprimer, il est projeté
de relancer le « traité constitutionnel ».
Cette attaque globale de l’impérialisme est confrontée
à des luttes prometteuses des travailleurs et des peuples. Nous les saluons.
Nos partis entendent renforcer leur coopération et leur
action commune. Ils entendent contribuer activement à renforcer les organisations
de lutte de la classe ouvrière, le mouvement anti-impérialiste,
pour résister, combattre le néo-libéralisme et le militarisme
et gagner le rejet du « traité constitutionnel ».
Nous appelons à la promotion de contre-projets répondant
aux besoins et à l’intérêt des peuples et affirmons
que le socialisme est la vraie alternative pour les peuples du continent européen.
Nous appelons à la convergence des actions et des luttes qui jettent
les jalons d’une Europe de paix, de coopération entre Etats souverains,
égaux en droit, une Europe du plein-emploi et d’un véritable
développement économique et social, une Europe ouverte sur le
monde, promouvant l’amitié entre les peuples, respectueuse du droit
de chacun au développement économique et social. Une Europe au
service de la paix mondiale qui s’engage pour une résolution pacifique
des conflits.
Le 23 mars 2007
Traduction http://pcf-paris15.over-blog.com/article-6180951.html
[1] Ce fut le cas récemment à propos du Liban
. Il est à noter que plusieurs sections du PCF ont interrogé en
vain la direction du parti sur les raisons de la non signature et les désaccords
que cela recouvrait.
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