La création de Google I

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Nafeez Ahmed
publié le 22 janvier 2015
mis à jour le : 2 Novembre, 2018

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INSURGE INTELLIGENCE , un nouveau projet de journalisme d’investigation financé par le public, vous livre le récit de la façon dont la communauté US du renseignement a participé au financement, nourri et mis en incubation Google comme élément d’un effort visant à dominer le monde par le contrôle de l’information. Financé indirectement par la NSA et la CIA, Google n’a été que la première d’une pléthore de start-ups du secteur privé cooptée par le renseignement US pour conserver la « supériorité du renseignement ».

Les origines de cette ingénieuse stratégie remontent à un groupe sponsorisé par le Pentagone, qui au cours des deux dernières décennies a fonctionné comme un pont entre le gouvernement US et les élites des secteurs des affaires et de la finance, corporatistes et médiatiques. Le groupe a permis à certains des intérêts particuliers des USA corporatistes de passer systématiquement outre la responsabilité démocratique et la règle du droit pour influencer les politiques gouvernementales, ainsi que l’opinion publique aux USA comme autour du monde. Les résultats ont été catastrophiques: surveillance de masse par la NSA, un état de guerre globale permanent, et une initiative novatrice pour transformer le corps militaire US en « Skynet ».

Désormais les gouvernements occidentaux se pressent de légitimer des pouvoirs accrus de surveillance de masse et de contrôle de l’Internet, le tout au nom de la lutte contre le terrorisme. Des politiciens US et européens ont appelé à protéger le genre d’espionnage que pratique la NSA, et à faire avancer la capacité à enfreindre la vie privée sur Internet en rendant le cryptage illégal. Une idée est d’établir un partenariat en télécommunications à même d’effacer unilatéralement tout contenu estimé « alimenter la haine et la violence » dans des situations considérées comme « appropriées ». Des débats houleux ont cours au niveau gouvernemental et parlementaire pour explorer la suppression de la confidentialité avocat-client. […]

L’horreur du 11-Septembre a été la première d’une série d’attaques terroristes, chacune entrainant une expansion dramatique de pouvoirs étatiques draconiens aux dépens des libertés civiles, et accompagnée d’envoi de contingents militaires dans les régions identifiées comme incubatrices de terroristes. Peu d’indices permettent de penser que ce mode opératoire éprouvé ait réduit le danger de quelque manière. En tout état de cause, il semble que nous soyons enfermés dans un cycle de violence s’intensifiant et sans dénouement en vue. Alors que nos gouvernements poussent à accroître leur pouvoir, INSURGE INTELLIGENCE nous révèle maintenant à quel point la communauté du renseignement américain est impliquée dans le fonctionnement des plateformes web que nous connaissons aujourd’hui. Dans le but précis d’utiliser la technologie comme outil dans ce conflit mondial de « guerre du renseignement » – une guerre qui sert à légitimer le pouvoir de quelques-uns sur tous les autres. La clé de voûte de cette situation est la société qui, à bien des égards, définit le XXIème siècle avec son omniprésence discrète : Google.

Google se définit comme une entreprise technologique amicale, amusante et facile d’utilisation qui a pris de l’importance grâce à une combinaison de compétence, de chance et d’innovations géniales. C’est vrai, mais ce n’est qu’une partie de la vérité. En réalité, Google est un écran de fumée derrière lequel agit en secret le complexe militaro-industriel américain. La véritable histoire du développement de Google, révélée ici pour la première fois, ouvre la boîte de Pandore et nous emmène bien plus loin, en jetant une lumière inattendue sur l’existence d’un réseau parasite aux commandes de l’appareil américain de sécurité nationale, et qui tire un profit obscène de son fonctionnement.

Le réseau de l’ombre

Pendant les deux dernières décennies, les stratégies américaines concernant les affaires étrangères et le renseignement ont abouti à une « guerre contre la terreur » mondiale consistant en des invasions militaires prolongées dans le monde musulman et une surveillance élaborée des populations civiles. Ces stratégies ont été développées, sinon commandées, par un réseau secret au sein et en dehors du Pentagone. Constitué sous l’administration Clinton, renforcé pendant celle de Bush et fermement enraciné avec Obama, ce réseau bipartisan d’idéologues à majorité conservateurs a scellé sa domination au sein du Département de la Défense des états-Unis (DoD) début 2015, par l’opération d’une obscure corporation extérieure au Pentagone, mais dirigée par celui-ci.

En 1999, la CIA a créé sa propre entreprise d’investissement en capital risque, In-Q-Tel, afin de financer des start-ups qui pourraient créer des technologies utiles aux agences de renseignement. Mais l’idée d’une telle entreprise remonte plus loin, lorsque le Pentagone a établi sa propre branche dans le secteur privé.

Connu sous le nom de « Highlands Forum », ce réseau privé a joué le rôle d’un pont entre le Pentagone et des élites américaines puissantes hors domaine militaire, et cela depuis le milieu des années 1990. Malgré des changements dans l’administration civile, le réseau autour de ce « Highlands Forum » n’a cessé de prendre de l’importance dans la politique de défense des états-Unis.

Des partenaires, géants de la défense, comme Booz Allen Hamilton et Science Applications International Corporation sont souvent appelés « communauté du renseignement de l’ombre » en raison de leurs liens étroits avec le gouvernement, et leur capacité à simultanément influer sur et profiter de la politique de défense. Certes, ces partenaires se livrent une concurrence pour l’argent et le pouvoir, mais ils savent collaborer quand leurs intérêts l’exigent. Le Highlands Forum offre depuis 20 ans un espace éloigné des regards pour les membres les plus importants de cette communauté du renseignement de l’ombre, pour s’arranger avec les officiels du gouvernement américain et avec d’autres leaders des industries concernées.

J’ai découvert l’existence de ce réseau en novembre 2014, lorsqu’en reportage pour VICE’s Motherboard, je rapportais que le projet Defence Innovation Initiative du secrétaire à la défense Chuck Hagel masquait en réalité la construction de Skynet – ou un projet dans le même genre, essentiellement dans le but de dominer une ère émergente de guerre de robots militaires.

Cette histoire était fondée sur un livre blanc peu connu, financé par le Pentagone et publié deux mois plus tôt par la National Defense University (NDU) basée à Washington, une institution militaire US qui, parmi d’autres choses, met en œuvre des recherches pour développer la politique de défense américaine au plus haut niveau. Ce livre blanc expliquait la pensée derrière cette nouvelle initiative, et la révolution scientifique et technologique sur laquelle elle espérait capitaliser.

Le Highlands Forum

Un des co-auteurs de ce livre blanc du NDU est Linton Wells, un ancien fonctionnaire de la défense américain de 51 ans qui a servi comme officier chef de l’information du Pentagone sous l’administration Bush, en supervisant la National Security Agency (NSA) et d’autres agences de renseignement. Il détient toujours des habilitations de sécurité de niveau très élevé et, selon un rapport du magazine Government Executive en 2006, il fut président du « Highlands Forum », fondé par le Pentagone en 1994.

Linton Wells II (à droite) ancien officier chef du renseignement au Pentagone et secrétaire assistant à la défense des réseaux, à une récente session du Pentagon Highlands Forum. Rosemary Wenchel, une haute-fonctionnaire du Département de la Sécurité intérieure des états-Unis, est assise à côté de lui.

Le magazine New Scientist a comparé le Highlands Forum aux réunions des élites comme Davos, Ditchley et Aspen, le décrivant comme « beaucoup moins bien connu, certes… mais sans doute tout aussi influent ». Régulièrement, des rencontres y sont organisées réunissant « les personnes innovantes qui réfléchissent sur les interactions entre la politique et la technologie. Le développement de la guerre en réseau high-tech fait partie de leurs plus grands succès. »

étant donné le rôle de Wells dans un tel forum, Il n’est pas surprenant que son livre blanc sur la transformation de la Défense puisse avoir un impact profond sur la politique actuelle du Pentagone. Mais si tel était le cas, pourquoi personne ne l’a remarqué ?

Bien qu’il soit parrainé par le Pentagone, je n’ai trouvé aucune page officielle sur le site du DoD mentionnant le forum. Des sources d’actifs et d’anciens personnels militaires et du renseignement américains n’en avaient jamais entendu parler, pas plus que les journalistes de la sécurité nationale. J’étais perplexe.

La société d’investissement en capital intellectuel du Pentagone

Dans le prologue de son livre paru en 2007, « A Crowd of One: The Future of Individual Identity » (Une foule d’une personne : l’avenir de l’identité individuelle), John Clippinger, chercheur au MIT au Media Lab Human Dynamics Group (Laboratoire d’analyse des dynamiques humaines) a décrit comment il participa à un rassemblement du Highlands Forum, « une réunion uniquement sur invitation financée par le Département de la Défense et dirigée par l’adjoint en charge de l’intégration des réseaux et des renseignements. » C’était un haut poste dirigé par le DoD supervisant les opérations et les politiques pour les agences d’espionnage du Pentagone, notamment la NSA et la Defense Intelligence Agency (DIA). A partir de 2003, le poste a été changé en ce qui est maintenant le sous-secrétariat à la Défense pour le Renseignement. Le Highlands Forum, écrit Clippinger, a été financé par un capitaine retraité de l’US Navy, Dick O’Neill. Figurent parmi les délégués des militaires américains haut-gradés de nombreuses agences et divisions – « des capitaines, des vice-amiraux, des généraux, des colonels, des majors et des commandants » ainsi que « des membres de la direction du DoD. »

Ce qui semblait tout d’abord être le principal site web du Forum décrit Highlands comme « un réseau informel interdisciplinaire sponsorisé par le Gouvernement Fédéral, » se focalisant sur « le renseignement, la science et la technologie ». Les justifications sont minces, hormis un unique logo « Department of Defense ».

Mais Highlands possède également un autre site web qui se décrit lui-même comme « une société de capital-risque intellectuel » doté d’une « vaste expérience dans le soutien aux entreprises, aux organisations et aux dirigeants gouvernementaux. » La firme fournit une « large gamme de services, dont : la prévision stratégique, la création de scénarios et de simulations pour les marchés mondiaux en expansion, » et offre également « un travail avec le client pour la construction de stratégies d’exécution. » « The Highlands Group Inc. », annonce le site web, organise tout un éventail de forums sur ces sujets.

Par exemple, en plus du Highlands Forum, depuis le 11-Septembre le groupe gère « l’Island Forum », un événement international tenu en association avec le Ministère de la Défense de Singapour, que supervise O’Neill en tant que « consultant principal ». Le site web du Ministère de la Défense de Singapour décrit l’Island Forum comme étant « conçu d’après le Highlands Forum organisé pour le Ministère de la Défense US. » Des documents révélés par le lanceur d’alerte de la NSA Edward Snowden ont confirmé que Singapour avait joué un rôle crucial pour permettre aux USA et à l’Australie de se brancher sur des câbles sous-marins afin d’espionner des puissances asiatiques comme l’Indonésie et la Malaisie. Le site web du Highlands Group révèle également que Highlands est en partenariat avec l’une des entreprises de défense les plus puissantes aux états-Unis. Higlands est « appuyée par un réseau d’entreprises et de chercheurs indépendants, » dont « nos partenaires du Highlands Forum des dix dernières années chez SAIC ; et le vaste réseau des participants au Highlands Forum. »

SAIC est l’acronyme de l’entreprise de défense US « Science Applications International Corporation », qui a changé de nom pour Leidos en 2013, gérant SAIC comme entreprise subsidiaire. SAIC/Leidos fait partie des 10 premières entreprises de défense aux US, et travaille étroitement avec la communauté US du renseignement, surtout avec la NSA. Selon le journaliste d’investigation Tim Shorrock, le premier à avoir révélé la vaste étendue de la privatisation du renseignement US avec son livre phare « Spies for Hire » (Espions à Louer), SAIC possède une « relation symbiotique avec la NSA : l’agence en est le client unique le plus important et SAIC est le plus grand fournisseur de la NSA. »

Richard « Dick » Patrick O’Neill, président fondateur du Highlands Forum du Pentagone

Le nom complet du capitaine « Dick » O’Neill, le président fondateur du Highlands Forum, est Richard Patrick O’Neill, qui, après avoir quitté son poste dans la Navy, a rejoint le DoD. Il a occupé son dernier poste en tant qu’adjoint à la stratégie et à la politique dans le Bureau du Ministre Délégué à la Défense pour le Commandement, le Contrôle, les Communications et le Renseignement, avant de fonder Highlands.

Le Club de Yoda

Mais Clippinger fait aussi référence à un autre individu mystérieux adulé par les participants au Forum :
« Il s’asseyait au fond de la salle, imperturbable derrière d’épaisses lunettes à montures noires. Je ne l’ai jamais entendu dire un mot… Andrew (Andy) Marshall est une icône au sein du DoD. Certains l’appellent Yoda, en vertu de son statut mythique impénétrable… Il a traversé plusieurs administrations et fut largement considéré comme au-dessus des politiques partisanes. Il soutenait le Highlands Forum et en avait dès le départ été un invité régulier. »

Dès 1973, Marshall a dirigé l’une des agences les plus puissantes du Pentagone, l’Office of Net Assessment (ONA), le « think tank » interne du Ministre de la Défense US qui conduit des recherches hautement confidentielles sur les prévisions futures de politique de défense pour les communautés militaire et du renseignement américaines. L’ONA a joué un rôle de premier plan dans des initiatives stratégiques majeures du Pentagone, dont la Stratégie Maritime, l’Initiative de Défense Stratégique, l’Initiative de Stratégies Compétitives, et la Révolution des Affaires Militaires.

Andrew « Yoda » Marshall, chef de l’Office of Net Assessment (ONA) du Pentagone et co-président du Highlands Forum, lors d’un événement Highlands au début de 1996 à l’Institut de Santa Fe. Marshall a pris sa retraite en janvier 2015

Dans un rare portrait qui lui est fait dans Wired en 2002, le journaliste Douglas McGray décrit Andrew Marshall, maintenant âgé de 93 ans, comme « le plus évasif » mais « l’un des plus influents » responsables du DoD. McGray ajoute que « le Vice-Président Dick Cheney, le Ministre de la Défense Donald Rumsfeld et le Ministre Délégué Paul Wolfowitz » – largement considérés comme les faucons du mouvement néoconservateur de la politique américaine – étaient parmi les « protégés les plus importants » de Marshall.

En s’exprimant lors d’un discret séminaire à l’Université de Harvard quelques mois après le 11-Septembre, le président fondateur du Highlands Forum Richard O’Neill déclara que Marshall était beaucoup plus qu’un « invité régulier » du forum. « Andy Marshall est notre co-président, donc indirectement tout ce que nous faisons retourne dans le système Andy, » dit-il à l’auditoire. « Directement, les gens présents aux réunions du forum peuvent s’en aller rendre compte à Andy sur une variété de sujets, et afin de synthétiser les choses. » Il a aussi affirmé que le forum avait un troisième co-président : le directeur de la Defense Advanced Research and Projects Agency (DARPA, Agence pour les Projets et la Recherche Avancée de la Défense) qui, à l’époque, avait été désigné par Rumsfeld, Anthony J. Tether. Avant de rejoindre la DARPA, Tether était vice- président de la Division de Technologie Avancée de SAIC.

Anthony J. Tether, directeur de la DARPA et co-président du Highlands Forum du Pentagone de juin 2001 à février 2009

L’influence du Highlands Forum sur la politique de défense américaine s’est ainsi faite sentir à travers trois canaux principaux : son soutien par le Bureau du Ministre de la Défense (vers le milieu de la dernière décennie, ceci a été transféré spécifiquement au Bureau du Sous-Secrétaire à la Défense pour le Renseignement, qui gère les principales agences de surveillance), son lien direct avec l’ONA d’Andrew « Yoda » Marshall, et son lien direct avec la DARPA.

Un transparent de la présentation de Richard O'Neill à l'Université de Harvard en 2001

Selon Clippinger dans A Crowd of One, « ce qui se passe lors de réunions informelles telles celles du Highlands Forum, avec le temps et par le biais de curieux chemins d’influence imprévus, peut avoir un impact énorme non seulement à l’intérieur du DoD mais à travers le monde. » Il écrit que les idées du Forum sont « passées de l’hérésie au consensus. Des idées qui étaient considérées comme anathème en 1999 ont été adoptées comme politique seulement trois ans plus tard. »
Bien que le Forum ne produise pas de « recommandations consensuelles », son impact est plus profond que celui d’un traditionnel comité consultatif gouvernemental. « Les idées qui émergent des réunions sont à la disposition de ceux qui prennent les décisions ainsi que des gens des think tanks, » selon O’Neill :
« Nous incluons des gens de Booz, SAIC, RAND, ou d’autres à nos réunions… Nous accueillons ce genre de coopération parce que, franchement, ils ont le sérieux qu’il faut. Ils sont là pour le long terme et sont capables d’influencer les politiques du gouvernement avec un réel travail académique… Nous produisons des idées et de l’interaction et des réseaux pour que ces gens les prennent et s’en servent selon leurs besoins. »

Mes requêtes répétées à O’Neill pour des informations concernant son travail au Highlands Forum ont été ignorées. Le Ministère de la Défense n’a pas non plus répondu à de multiples demandes pour des informations et des commentaires sur le Forum.

Guerre de l’information

Le Highlands Forum a servi de « pont d’influence » dans les deux sens : d’une part, pour le réseau fantôme d’entreprises privées afin d’influencer la politique des opérations d’espionnage pour tout le renseignement militaire américain, et d’autre part pour le Pentagone afin d’influencer ce qui se fait dans le secteur privé. Il n’y a pas de preuve plus claire que le rôle véritablement instrumental jouer par le forum dans l’instillation de l’idée d’utiliser la surveillance de masse comme mécanisme pour dominer l’information à une échelle mondiale.

En 1989, Richard O’Neill, à l’époque un cryptologue de la US Navy, écrivit un article pour la US Naval War College [Institution de recherche et d’enseignement de l’US Navy spécialisée dans le développement d’idées pour la guerre navale, NdT], « Toward a methodology for perception management » (« Vers une méthodologie pour la gestion de la perception »). Dans son livre, Future Wars (« Les guerres futures »), le colonel John Alexander, alors officier supérieur de l’US Army’s Intelligence and Security Command (INSCOM), rapporte que l’article de O’Neill a exposé pour la première fois une stratégie de « gestion de la perception » en tant qu’une partie de la guerre de l’information (IW, Information Warfare). La stratégie proposée par O’Neill a identifié trois catégories de cibles pour la guerre de l’information : les adversaires, afin qu’ils pensent être vulnérables, les partenaires potentiels, « pour qu’ils perçoivent la cause [de la guerre] comme juste » et, enfin, les populations civiles et les dirigeants politiques afin qu’ils « perçoivent le coût comme en valant la peine ». Un briefing secret basé sur le travail de O’Neill « a fait son chemin jusqu’aux plus hauts dirigeants » au DoD. « Ils ont reconnu que O’Neill avait raison et lui ont demandé de l’enterrer. »

Sauf que le DoD ne l’a pas enterré. Aux alentours de 1994, le Highlands Group fut fondé par O’Neill en tant que projet officiel du Pentagone par la décision du ministre de la défense de l’époque sous Bill Clinton, William Perry –? qui partit rejoindre le conseil d’administration de SAIC après avoir pris sa retraite du gouvernement en 2003.

Des propres mots de O’Neill, le groupe fonctionnait comme le « laboratoire d’idées » du Pentagone. Selon le magazine Government Executive, les experts en technologie de l’information et militaire se sont réunis à la première réunion du forum « pour évaluer les impacts des technologies de l’information et de la mondialisation sur les états-Unis et sur la guerre. Comment Internet et les autres technologies émergentes pourraient changer le monde ? » La réunion aida à implanter l’idée de « guerre centrée sur des réseaux » dans les esprits des « plus grands penseurs militaires de la nation. »

Source : Insurge Intelligence, le 22/01/2015 via les-crises.fr

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

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