Protégeons la liberté de la presse
Soutenons Brahim
Filali
Nous, organisations politiques, syndicales, associatives, de
défense des droits de l’homme, nous inquiétons fortement de la situation du
journal Ici et Maintenant, et de son directeur Brahim Fillali.
Ici et
Maintenant est le seul journal indépendant de la région de Ouarzazate (Maroc).
C’est un journal engagé dans la défense des droits humains. Sa liberté de ton
dérange : outre la dénonciation de la corruption qui gangrène les autorités
locales, dans les pages d’Ici et maintenant Brahim Fillali a clairement soutenu
les mineurs d’Imini, en grève contre leur direction, dont le caractère mafieux a
depuis été démontré. La direction de la mine avait, en avril, engagé des hommes
de main pour briser la grève des mineurs. La manœuvre ayant échoué, il est
probable que la mafia ou les autorités locales mises en cause cherchent à se
venger.
Première intimidation : le 3 juin Brahim Filali s’est vu enjoindre
oralement par la gendarmerie de Msemrir, de se rendre à Ouarzazate à la brigade
judiciaire, où il devait répondre d’une accusation selon laquelle il détiendrait
des « dossiers touchant aux institutions » ainsi qu’à « l’intégrité territoriale
du Maroc ». Cette accusation faisait suite à l’envoi d’une lettre au ministère
par un agent communal, visiblement échaudé par l’existence d’une presse libre et
non inféodée au pouvoir local. Brahim a refusé de répondre à cette convocation
orale et sans motif sérieux.
Deuxième intimidation, beaucoup plus grave, le
23 juin : les locaux de Ici et Maintenant ont été incendiés, et à ce jour la
gendarmerie de Msemrir refuse toujours d’enregistrer la plainte de son
directeur. Le responsable de la gendarmerie de Msemrir a affirmé à Brahim Filali
qu’il lui fallait désigner au moins une personne suspecte pour qu’elle soit
arrêtée, et qu’ainsi début e l’enquête. Brahim Fillali lui a répondu que cette
démarche était absurde et étrangère à toute procédure classique d’enquête.
Nous nous inquiétons fortement de cette attitude de la gendarmerie locale,
qui semble donner le feu vert aux règlements de compte mafieux.
Nous sommes
persuadés que, de même que Ici et Maintenant a soutenu les travailleurs d’Imini,
les travailleurs d’Imini n’abandonneront pas Brahim Filali à son sort.
Nous
interpellons les autorités marocaines pour qu’elles fassent cesser ces très
graves attaques contre la liberté de la presse, qui est un élément fondamental
du respect des droits humains.
Nous entendons rester vigilant quant à
l’intégrité physique du directeur d’Ici et maintenant, car la liberté de la
presse est indissociable de la sécurité physique des journalistes, et il est de
la responsabilité des autorités marocaine de la garantir.
Premiers
signataires :
France
Associations
Association des travailleurs
maghrébins de France (ATMF) , Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP)
Organisations politiques :
Alternative libertaire, Les Alternatifs,
Coordination des groupes anarchistes (CGA), Fédération anarchiste (FA), Ligue
communiste révolutionnaire (LCR), réseau No Pasaran, Parti communiste français
(PCF), les Verts, , association des Tunisiens en France, générations
Tinghir-France, réseau anarchiste libertaire (RAL), Union de groupes anarchistes
de Lyon (UGAL)
Organisations syndicales:
SUD-PTT, SUD-Rail, SUD-Etudiant,
SUD-Aérien, SUD-Santé-Sociaux, Syndicat national des journalistes (SNJ),
Syndicat national des journalistes-CGT (SNJ-CGT), CNT, Confédération Paysanne,
Emancipation (tendance intersyndicale)
Espagne
Confederacion General del Trabajo
MAROC
Attac Casablanca, pateras de la Vida, les Verts
SUISSE
POP & Gauche en mouvement
Signatures de soutien supplémentaires à envoyer à contacts@alternativelibertaire.org