Bagnolet le 22 avril 2003

                                                                                                Monsieur Pat COX

      Président du Parlement Européen

Monsieur le Président,

                        Le gouvernement marocain persiste dans sa détermination à bâillonner les militants des droits de l’ Homme au Sahara Occidental. après avoir confisqué les passeports de 13 personnes qui s’apprêtaient témoigner à Genève devant la commission des droits de l’ Homme de l’ ONU et participer à une rencontre internationale de solidarité avec les disparus sahraouis, les arrestations se sont multipliées. Ainsi Sidi Mohamed Daddach et deux de ses amis ont été arrêtés après qu’ils se soient rendus à une rencontre à la demande des représentants de la Minurso. 

                        Aujourd’hui la section Sahara de l’association marocaine Forum Vérité et Justice est menacée d’interdiction ; anticipant la décision de la Justice qui a convoqué le Président de ladite section le 23 avril, la police a déjà à deux reprises retiré la pancarte du local de Laayoune . La procédure judiciaire viendra donc, pour la forme, confirmer la décision politique.

                         Nous éprouvons les plus vives inquiétudes à l’égard de ceux qui ont déjà payé un lourd tribu à l’idée de la Liberté dans les geôles et bagnes secrets où la torture est toujours de mise, car les accusations à l’égard de la section Sahara du FVJ sont explicites :

-          incitation à l’organisation de manifestations armées

-          atteinte à l’intégrité du territoire

-          manigance avec des organisations connues pour leur hostilité au Maroc et qui lui créent des difficultés diplomatiques

Ainsi, aujourd’hui, comme hier sous le régime sanglant du Roi Hassan II, toute manifestation pacifique des familles de prisonniers ou de disparus est considérée comme une « atteinte à l’intégrité du territoire » ; les manifestants sont accusés d’être armés, alors que chacun connaît la conception pacifique, dénuée de toute forme violente, adoptée par les sahraouis dans leurs actions pour obtenir le respect de leurs droits fondamentaux.

La répression s’exerce au plan collectif et individuel, en particulier à l’égard des organisations et des personnes qui ont rencontré la délégation ad-hoc du Parlement Européen en février 2002. Le pouvoir marocain entend interdire au Sahara Occidental l’activité de la seule association de droits de l’Homme autorisée qui ne chante pas ses louanges.

Nous attendons que le Parlement Européen exprime une réaction quant aux diverses formes de répression à l’encontre des organisations et des personnes qui ont rencontré, à sa demande, votre délégation au Sahara Occidental. Le silence de sa Vice Présidente qui donne foi à l’histoire d’une « affaire de famille » racontée par  le Premier Ministre Driss Jettou, est devenu assourdissant et discrédite l’assemblée européenne.  La mission conjointe menée en octobre 2002 par la Fondation France-Libertés et l’Afaspa (dont vous avez reçu le rapport) a pu constater les conditions dans lesquelles la Vérité, tout comme la Justice sont bafouées dans cette partie de l’Afrique.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

                                                                  Jean Paul ESCOFFIER

                                                                            Président


Bagnolet le 22 avril 2003

                        Madame Catherine Lalumière

Présidente de la délégation ad hoc

Sahara Occidental

Vice Présidente du Parlement Européen

Madame la Vice Présidente,

                        Le gouvernement marocain persiste dans sa détermination à bâillonner les militants des droits de l’Homme au Sahara Occidental. après avoir confisqué les passeports de 13 personnes qui s’apprêtaient témoigner à Genève devant la commission des droits de l’Homme de l’ONU et participer à une rencontre internationale de solidarité avec les disparus sahraouis, les arrestations se sont multipliées. La semaine passée, Sidi Mohamed Daddach et deux de ses amis ont été arrêtés après qu’ils se soient rendus à une rencontre à la demande des représentants de la Minurso. 

                        Aujourd’hui la section Sahara de l’association marocaine Forum Vérité et Justice est menacée d’interdiction ; anticipant la décision de la Justice qui a convoqué le Président de ladite section le 23 avril, la police a déjà à deux reprises retiré la pancarte du local de Laayoune. La procédure judiciaire viendra donc, pour la forme, confirmer la décision politique.

                         Nous éprouvons les plus vives inquiétudes à l’égard de ceux qui ont déjà payé un lourd tribu à l’idée de la Liberté dans les geôles et bagnes secrets, car les accusations à l’égard de la section Sahara du FVJ sont explicites :

-          incitation à l’organisation de manifestations armées

-          atteinte à l’intégrité du territoire

-          manigance avec des organisations connues pour leur hostilité au Maroc et qui lui créent des difficultés diplomatiques

Ainsi, aujourd’hui, comme hier sous le régime sanglant du Roi Hassan II, toute manifestation pacifique des familles de prisonniers ou de disparus est considérée comme une « atteinte à l’intégrité du territoire » ; les manifestants sont accusés d’être armés, alors que chacun connaît la conception pacifique, dénuée de toute forme violente, adoptée par les sahraouis dans leurs actions pour obtenir le respect de leurs droits fondamentaux.

La répression s’exerce donc sur le plan individuel et collectif. Le pouvoir marocain entend interdire au Sahara Occidental l’activité de la seule association de droits de l’Homme autorisée qui ne chante pas ses louanges. Un silence complice de ceux qui ne sont pas dupes de ses échappatoires serait grave de conséquences.

Nous attendons de vous, Madame la Vice-Présidente, une réaction quant à ces atteintes aux libertés fondamentales auxquelles vous vous déclarez attachée, vous ne pouvez en effet laisser s’exercer la répression à l’encontre des organisations et des personnes que vous avez demandé à rencontrer lors de votre visite au Sahara Occidental. Il faudrait faire preuve d’une grande naïveté politique pour continuer à n’y voir qu’une « question de famille », ainsi que vous l’a assuré le Ministre Driss Jettou !

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Madame la Vice Présidente, l’expression de ma parfaite considération.

                                                                  Jean Paul ESCOFFIER                                                                                                                Président


Bagnolet le 22 avril 2003

                                                                Monsieur Jacques CHIRAC

                                                                                              Président de la République

                                                                                              Palais de l’Elysée

                                                                                              75007 PARIS

Monsieur le Président,

                                Le gouvernement marocain persiste dans sa détermination à bâillonner les militants des droits de l’Homme au Sahara Occidental. après avoir confisqué les passeports de 13 personnes qui s’apprêtaient témoigner à Genève devant la commission des droits de l’Homme de l’ONU et participer à une rencontre internationale de solidarité avec les disparus sahraouis, les arrestations se sont multipliées. Ainsi Sidi Mohamed Daddach et deux de ses amis ont été arrêtés après qu’ils se soient rendus à une rencontre à la demande des représentants de la Minurso. 

                                Aujourd’hui la section Sahara de l’association marocaine Forum Vérité et Justice est menacée d’interdiction ; anticipant la décision de la Justice qui a convoqué le Président de ladite section le 23 avril, la police a déjà à deux reprises retiré la pancarte du local de Laayoune . La procédure judiciaire viendra donc, pour la forme, confirmer la décision politique.

                                Nous éprouvons les plus vives inquiétudes à l’égard de ceux qui ont déjà payé un lourd tribu à l’idée de la Liberté dans les geôles et bagnes secrets, car les accusations à l’égard de la section Sahara du FVJ sont explicites :

-          incitation à l’organisation de manifestations armées

-          atteinte à l’intégrité du territoire

-          manigance avec des organisations connues pour leur hostilité au Maroc et qui lui créent des difficultés diplomatiques

Ainsi, aujourd’hui, comme hier sous le régime sanglant du Roi Hassan II, toute manifestation pacifique des familles de prisonniers ou de disparus est considérée comme une « atteinte à l’intégrité du territoire » ; les manifestants sont accusés d’être armés, alors que chacun connaît la conception pacifique, dénuée de toute forme violente, adoptée par les sahraouis dans leurs actions pour obtenir le respect de leurs droits fondamentaux.

La répression s’exerce au plan collectif et individuel, en particulier à l’égard des organisations et des personnes qui ont rencontré la délégation ad-hoc du Parlement Européen en février 2002. Le pouvoir marocain entend interdire au Sahara Occidental l’activité de la seule association de droits de l’Homme autorisée qui ne chante pas ses louanges. Un silence complice de ceux qui ne sont pas dupes de ses échappatoires serait grave de conséquences.

Nous attendons que la France, par votre voix, exprime auprès des autorités marocaines  son désaccord quant aux diverses formes de répression à l’encontre des organisations et des personnes qui militent pour le respect des droits humains au Sahara Occidental.  La mission conjointe menée en octobre 2002 par la Fondation France-Libertés et l’Afaspa a pu constater les conditions dans lesquelles la Vérité, tout comme la Justice sont bafouées dans cette partie de l’Afrique.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

                                                                                      Jean Paul ESCOFFIER

                                                                                                Président

Sommaire