L'essentiel est dans le titre.
L'auteur, journaliste américaine qui vit depuis plusieurs années en France,
démonte avec une clarté remarquable tous les mensonges dont on nous a abreuvés
sur les guerres des années 1990, et analyse les motivations réelles des
diplomaties allemandes et anglo-saxéonnes pour désigner, par tous les moyens,
les Serbes comme des méchants et justifier leur "croisade" contre
eux.
L'analyse est appuyée sur une documentation incontestable, mais que nul
n'a songé ni ne songe à consulter, et une remarquable capacité à utiliser
le droit, le vrai, pas celui d'ingérence.
Les horreurs sur la purification ethnique, le memorandum de l'académie de
Belgrade (dont le texte est, enfin, cité), les viols systématiques n'y résistent
pas.
L'utilisation du thème obsessionnel du nazisme et de la Shoah, de façon
paradoxale mais très significative pour justifier ceux qui se réclamaient
ouvertement des Oustachis contre les descendants de leurs victimes, est
également remarquablement étudiée, et la façon dont on a créé des coupables
en proférant des accusations si monstrueuses que personne n'osait les contester.
La continuité de la politique américaine de Bush père à Clinton puis de
Clinton à Bush fils est clairement montrée, contre tous ceux qui voudraient
nous faire croire qu'ils se sont réveillés anti-américain en 2002 non par
opportunisme, mais parce que les Américains ont changé et que Bush fils
est vraiment très méchant.
Ce excellent livre nous ramène quelques années en arrière, à l'époque où
nous étions bien seuls, sur le pavé de Paris, à dénoncer la participation
de la France de Chirac et Jospin à une guerre infâme, avec le PCF aux abonnés
absents, la LCR en face et l'OCI dans le dos. Il nous montre, textes à l'appui,
à quel point nous avions alors raison, plus même que nous le croyions peut-être.
Il invite, c'est le titre de la remarquable préface de
à lire, donc.