Pour la rentrée, le site quibla.stcom.net vous propose en ce 1er septembre 2003 un Dossier Quibla-débats sur le thème :

Israël Palestine : un seul état, deux états ou … rien ?

Un débat de fond plus actuel que jamais
Avec des contributions de Uri Avnery, Israël Shamir, Yehudith Harel, Ari Shavit, Haim Hanegbi, Meron Benvenisti, Sami Aldeeb et Nadia Khouri

Alors que les "négociations" sur la "Feuille de route" semblent perdues dans les sables de l'Empire et que l'entité sioniste construit à marche forcée un nouveau Mur de Berlin, les perspectives semblent bouchées tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens. La création d'un "état palestinien" sur une portion congrue du territoire de la Palestine historique et mandataire semble renvoyée aux calendes grecques (ou juives). C'est de cette absence apparente de perspectives que naît - ou plutôt renaît - un débat vieux comme la question israélo-palestinienne.
Ce débat a agité les milieux juifs de Palestine avant même la création de l'état d'Israël. Et il faut rappeler qu'un certain nombre de juifs révolutionnaires non-sionistes ont préféré quitter le pays lorsque la proclamation de l'état d'Israël par David Ben Gourion signa la défaite du courant révolutionnaire juif qui était partisan de la création d'un seul état pour les juifs et les Palestiniens. Citons parmi eux le trotskyste allemand Jakob Moneta et le Grec Moïse Saltiel. Il faudra un jour écrire aussi l'histoire de ces juifs non-sionistes de Palestine.
Le débat qui ressurgit depuis quelques mois est l'indice d'un frémissement dans les milieux pacifistes israéliens, échaudés par toutes les couleuvres qu'ils ont eu à avaler depuis 20 ans (l'invasion du Liban) ou même 36 ans (l'invasion de la Cisjordanie, de Jérusalem et de Gaza).
Le débat dont il est question concerne l'avenir politique de la Palestine/Israël. Il oppose les partisans - majoritaires, composant le "main stream" - de la solution des "deux états" - un pour les Palestiniens, l'autre pour les juifs - à ceux - minoritaires, mais en nombre croissant - d'un seul état, démocratique, pour tous.

Les partisans des "deux états" analysent le conflit comme un conflit entre deux mouvements nationaux revendiquant la même terre.
Les partisans d'un seul état analysent le conflit comme un conflit entre colons (en anglais "settlers") et autochtones (en anglais "natives").
La création, le 15 avril 2003 à Lausanne, de l'Association pour un seul état démocratique en Palestine/Israël, à l'initiative du juriste suisse d'origine palestinienne Sami Aldeeb - un Chrétien de Zababdeh - a rencontré un écho important : plusieurs centaines de personnes - Israéliens, Palestiniens et autres - ont déjà adhéré à l'association. En Israël, cette idée se diffuse actuellement à grande vitesse parmi les immigrants russes et de l'ex-Union soviétique.
Cela inquiète suffisamment les milieux sonistes pour que le plus intelligent d'entre eux, le pacifiste Uri Avnery, sonne la charge, avec un article retentissant, que l'on lira ci-dessous. Uri Avnery n'est pas n'importe qui: il fut l'un des premiers Israéliens à rencontrer Arafat, dans Beyrouth assiégée, en 1982 et à convaincre progressivement le chef de l'OLP de la nécessité d'une solution "à deux états".

De cette conviction acquise naquirent les Accords, aujourd'hui caducs, d'Oslo, onze ans plus tard. Auparavant, le Fatah, l'organisation d'Arafat, ainsi que le FPLP et le FDLP marxistes, avaient été partisans d'un état unique, laïque et démocratique pour tous les habitants de Palestine/Israël. Et le Fatah avait même dénoncé le "néo-sioniste Avnery" dans une brochure publiée à Damas en 1970 (pour lire la biographie d'Uri Avnery : Uri Avnery, le sioniste dissident,  cliquer sur "Uri Avnery pour deux états" dans les Dossiers Quibla sur le sionisme)

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Ce débat, qui concerne en premier lieu Israéliens et Palestiniens, concerne aussi, en second lieu, tous ceux et toutes celles qui, à travers le monde, s'engagent pour la cause du peuple palestinien, ou pour une "paix juste au Proche-Orient". Il faut mener ce débat dans tous les forums, afin de construire des perspectives politiques réelles pour une situation qui semble dans l'impasse. Quibla a donc choisi une série de textes forts et engagés pour lancer ce débat.
Aux lecteurs d'apporter leurs contributions propres à ce débat de fond, que nous publierons dès réception. Envoyez vos textes à quibla@stcom.net

Sommaire du dossier :

Rendez-vous donc sur quibla.stcom.net et bonne lecture !