L’invention d’Abou Moussab al Zarkaoui
20/03/05 4.55
t.u.
newdawnmagazine.com
Le chef présumé du Tawhid wal Jihad (Unité et
Djihad), le groupe supposé être responsable d’une série d’atrocités en Irak, y
compris l’enregistrement sur cassette de la décapitation de l’Américain Nicholas
Berg et le meurtre impitoyable de pèlerins chiites, est devenu la nouvelle tête
d’affiche du terrorisme international pour l’Occident.
Abou Moussab al
Zarkaoui est en train de devenir rapidement dans l’esprit du public le nouveau
visage du terrorisme international, rejetant Oussama Ben Laden à la seconde
place. Mais d’ après certains chercheurs, si Zarkaoui n’existait pas le
gouvernement US l’aurait inventé. En fait, il est de plus en plus possible
qu’ils l’aient inventé. D’ après Moustafa Alani, un expert du terrorisme résidant
dans le Golfe, « Zarkaoui pourrait être quelqu’un inventé par les politiciens et
les services de sécurité pour rejeter la faute sur lui ».
Non seulement sa
présence en Irak n’a jamais été prouvée de manière convaincante, mais même ses
allées et venues n’ont jamais été corroborées par quelqu’un d’autre que les
généraux américains qui préfèrent « bombarder d’abord et regarder après ».
A
mesure que les Anglo-américains accroissent leur « guerre contre le terrorisme »
qui est en réalité une guerre contre l’islam, la nécessité d’accroître la
désinformation et la propagande est aussi de la plus haute importance,
particulièrement quand le public est en train de perdre son ardeur pour la
bataille, quand des vies américaines sont perdues chaque jour, et quand les
dirigeants occidentaux continuent à être pris en flagrant délit dans scandale
après scandale.
Pour encourager l’opinion publique à soutenir l’effort de
guerre néocolonial, la communauté du renseignement US a créé ses propres
organisations terroristes. La propagande de guerre, la désinformation et le
contre-terrorisme sont mis en synergie pour obtenir le résultat maximum, car le
« terrorisme » doit rester devant et au centre des esprits des citoyens si les
Anglo-américains veulent atteindre leurs objectifs de politique étrangère.
Voici comment cela fonctionne. La désinformation est mise en circulation
dans les médias d’information et ensuite la communauté de renseignement crée ses
propres menaces de terreur concernant les organisations mêmes qu’elle a créées.
Dans certains cas, la désinformation apparaît à l’avance, afin d’ouvrir la
voie à un acte de « terreur » majeur et à venir qui amènera un résultat
politique désiré. Cette équation problème/solution apparaît toujours quand
l’effort de guerre faiblit, et sert à donner un visage à la terreur au moyen
d’une coûteuse campagne de publicité.
Et c’est précisément ce que nous avons
avec Abou Moussab al Zarkaoui, le nouvel « ennemi public N°1 » de l’Occident.
Zarkaoui et son groupe sont maintenant « responsables » de chaque mauvaise
action effectuée contre les intérêts anglo-américains en Irak, incluant les
dernières décapitations « barbares » enregistrées sur cassette.
Le
Département d’Etat US a augmenté la récompense pour son arrestation, passant de
10 millions de dollars à 25 millions, ce qui met sa « valeur marchande » au
niveau de celle d’Oussama.
Depuis le début de 2004, Zarkaoui est apparu dans
les news à un rythme presque quotidien. Contrairement à Oussama Ben Laden,
Zarkaoui n’a pas d’histoire familiale et il est supposé être issu d’une famille
pauvre palestinienne de Jordanie. Ses parents sont morts. Il a surgi de nulle
part.
Il est décrit par CNN comme « un loup solitaire » qui est supposé agir
indépendamment d’Al Qaida. Il semble être à plusieurs endroits en même temps. Il
est décrit comme « le principal ennemi des USA », « un maître du déguisement et
des faux papiers d’identité ». Nous sommes encouragés à croire que ce « loup
solitaire » réussit à déjouer les puissants opérateurs du renseignement
US.
D’ après le Weekly Standard qui est connu pour avoir des relations
étroites avec l’administration Bush :
« Abou Moussab al Zarkaoui est ‘hot’
en ce moment. Il a orchestré non seulement le meurtre de Berg mais aussi le
carnage de Madrid le 11 mars, le bombardement de fidèles chiites en Irak le même
mois, et l’attaque suicide du 24 avril contre le port de Basra. Mais il est loin
d’être un nouveau venu dans le massacre. Bien avant le 9/11, il avait déjà
concocté un complot pour tuer des touristes israéliens et américains en
Jordanie. Ses spécialités sont les groupes terroristes et les attaques sur
quatre continents. » (Weekly Standard, 24 mai 2004)
En Irak, il est supposé
être déterminé à « déclencher une guerre civile entre sunnites et chiites ».
Mais c’est précisément ce que le renseignement US cherche à faire (« diviser
pour régner »), comme cela a été confirmé par plusieurs analystes de la guerre
menée par les USA. Pousser un groupe contre l’autre afin d’affaiblir le
mouvement de résistance.
La CIA, avec son budget de plus de 30 milliards de
dollars, plaide l’ignorance. Ils disent qu’ils ne savent rien sur lui ; ils ont
une photographie, mais, d’ après le Weekly Standard, ils ne connaissent
apparemment pas son poids ni sa taille.
Il y a une aura de mystère autour de
cet individu qui fait partie du stratagème de propagande. Zarkaoui est décrit
comme « tellement secret que même certains opérateurs qui travaillent avec lui
ne connaissent pas son identité ».
D’ après le Prof. Michel Chossudovsky de
Global Research, « presque immédiatement après une action ou une menace
terroriste », les médias disent « nous pensons que ce mystérieux individu Abou
Moussab al Zarkaoui est derrière cela, invariablement sans preuves à l’appui et
avant la conduite d’une enquête par les autorités compétentes de police et de
renseignement ».
« Dans certains cas, immédiatement après l’exécution de
l’action terroriste, il y a un rapport initial qui mentionne Zarkaoui comme le
possible orchestrateur. Le rapport dira souvent, oui nous pensons que c’est lui,
mais ce n’est pas encore confirmé et il y a quelques doutes sur l’identité de
ceux qui sont derrière l’attaque », raconte Chossudovsky.
La première fois
que le nom de Abou Moussab al Zarkaoui fut mentionné fut en relation avec
l’attaque déjouée contre l’Hôtel SAS Radisson à Amman en Jordanie, durant les
célébrations du millénaire en 1999.
D’ après le New York Times, Zarkaoui s’est
enfui d’Afghanistan vers l’Iran à la fin de 2001, après l’entrée des troupes US.
Des rapports officiels US suggèrent qu’il était protégé aux plus hauts niveaux
du gouvernement de Téhéran.
Maintenant nous entendons que l’administration US
a conclu que la Syrie travaille à déstabiliser le gouvernement intérimaire en
Irak et « abrite des opérateurs majeurs d’Abou Moussab al Zarkaoui » (World
Tribune, 28 septembre 2004).
Dans les discours doctrinaux de l’ après 11
septembre, George W. Bush a averti que les Etats abritant des terroristes seront
passibles d’attaques. L’omnipotent Zarkaoui fournit maintenant opportunément une
excuse pour que les USA puissent frapper d’autres pays au moment de leur
choix.
Le même processus de propagande eut lieu avec la diabolisation de
l’Irak avant l’invasion anglo-américaine. Dans les mois juste avant la guerre,
le nom de Zarkaoui réapparut, presque quotidiennement, avec des rapports
insistant sur ses sinistres relations avec Saddam Hussein.
On nous dit que le
groupe de Zarkaoui est composé de nombreux combattants étrangers, mais cette
affirmation – qui sous-tend la désinformation selon laquelle des étrangers
dirigeraient la résistance irakienne – n’est pas non plus appuyée par des
preuves.
Le USA Today reconnaît : « Les combattants étrangers suspectés
comptent pour moins de 2% des 5.700 captifs détenus pour menaces envers la
sécurité en Irak, une forte indication que les Irakiens sont largement
responsables de l’insurrection obstinée... les chiffres suggèrent aussi que
l’Irak n’est pas aussi attirant pour les terroristes étrangers que certains
critiques de l’administration l’ont affirmé. » (USA Today, 5 juillet 2004)
Un
article pour le site web de la résistance irakienne Al Moharer par Hanna Kildani
réfute aussi l’existence de Zarkaoui :
« L’histoire de Zarkaoui est une
invention de plus. C’est une création de l’administration Bush, et
malheureusement elle rencontre une large acceptation dans les médias
occidentaux… Ce mensonge a été formulé pour justifier l’agression américaine en
Irak... La résistance en Irak n’est pas faite par Zarkaoui ni par des voyous et
des étrangers, mais par de vrais Irakiens. »
En centrant tout sur Zarkaoui
les médias détournent l’attention du fait que toutes les grandes villes d’Irak,
incluant de grandes parties de Bagdad, sont des zones interdites pour les forces
d’occupation.
Refusant d’admettre que ce qui se passe réellement en Irak est
un soulèvement national contre l’occupation, elles n’ont d’autre choix que de
créer une réalité alternative, avec l’assistance inestimable des
médias.
(Source: “Who is Abu Musab Al-Zarqawi?” by M. Chossudovsky,
globalsearch.ca; al-Moharer; williambowles.info; “Al-Zarqawi, An American False
Flag Operative”, by B. Kennedy, prisonplanet.tv, June 25)
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