On y vient...La plus importante concentration navale de l'histoire
contemporaine au large du Golfe arabo-persique
1- Les forces en présence
A- L’armada américaine
Trois porte-avions, dont un porte-avion nucléaire
le Nimitz, ainsi que le Dwight Eisenhower et le John Stennis- soutenus par une
quarantaine de bâtiments d’escorte, et près d’une centaine
d’appareils de l’aviation embarquée, ont été
affectés à cette zone oû ils bénéficieront
de l’appui de la gigantesque infrastructure militaire américaine
en Irak, le nouveau champ d’expérimentation de la guerre moderne
américaine dans le Tiers- monde, de la base navale de Manana (Bahrein),
point d’ancrage de la Vme flotte américaine dans cette région
pétrolifère, d’Israël, le partenaire stratégique
des Etats-Unis dans la zone, ainsi que des bases relais de Diégo Garcia
(Océan indien) et de Doha (Qatar), qui abrite le poste de commandement
opérationnel du CentCom (le commandement central américain) et
dont la compétence s’étend sur l’axéè de crise qui
va de l’Afghanistan au Maroc.
Cette Armada, plus substantielle que celle massée face à l’Irak,
en 2003, et face à l’Afghanistan, en 2001, constitue la plus importante
concentration navale depuis le déploiement occidental au large de Beyrouth,
en février 1984, qui était intervenu après la prise de
contrôle de la capitale libanaise par les milices chiites et les attentats
anti-occidentaux contre le quartier général français du
Drakkar (59 morts français) et le quartier général américain
de l’aéroport de Beyrouth (212 Marines US tués).
Le porte-avions nucléaire Nimitz est en effet accompagné du croiseur
lance-missiles Princeton et de quatre destroyers lance-missiles (Higgins, Chafee,
John Paul Jones et Pinckneyles), renforcés par l’escorte des deux
autres portes avions constituant «l’Entreprise Strike Group»
: le destroyer U.S.S. McFoul, la frégate U.S.S. Nicholas, le croiseur
cuirassé U.S.S. Leyte Gulf, le sous-marin d’attaque U.S.S. Alexandria
et le bâtiment de soutien U.S.N.S. Supply», un bâtiment dont
l’efficacité a été démontrée dans les
affrontements en close-combat avec les forces iraniennes dans le golfe Persique.
Cette concentration tend à marquer la détermination des Etats-Unis
à peser, peu ou prou, sur le programme nucléaire iranien en faisant
planer la menace d’une intervention militaire. Les trois porte-avions
et leur escorte devant avoir, dans l’esprit de Washington, un effet dissuasif
et «empêcher et dissuader certains pays d'agir contre les intérêts
nationaux des Etats- Unis».
B- Le dispositif iranien
Face à une telle concentration, l’Iran a aligné
une flotte de sous-marins de fabrication iranienne ou russe, une flotte d’aéroglisseurs,
l’une des plus importantes du monde, de ROV (véhicules actionnés
à distance), de navires de surface de différentes tailles, d’unités
aéroportées comprenant plusieurs escadrons d’hélicoptères,
des dragueurs de mines et un important arsenal de missiles antinavires. La flotte
sous-marine iranienne comprend également des «sous-marins de poche»
de fabrication iranienne.
A en juger par un tel dispositif, tout porte à croire que l’Iran
pratiquera la guérilla navale à coup d’opérations
commandos, comme tend à le démontrer le dernier coup de main contre
une unité britannique au printemps 2007 ou Téhéran avait
réussi à capturer quinze marins anglais. Mais au vu dispositif
américain, l’Iran ne parait pas devoir se contenter d’opérations
de harcèlement, mais pourrait moduler sa riposte en fonction de la frappe
adverse et le cas échéant compter sur son propre hinterland stratégique
d’une densité démographique sans pareille pour des opérations
«derrière les lignes ennemies» avec le concours de leurs
alliés régionaux, notamment une large fraction de l’importante
communauté chiite du Monde arabe implantée à Bahreïn,
en Arabie saoudite, dans la région pétrolifère de l’est
du Royaume, dans la zone pétrolière du Nord du Koweit ainsi qu' en
Irak et au Liban, dans la zone limitrophe d’Israël. Tirant les enseignements
des trois dernières guerres du Golfe (1979-89), 1990-1991 et 2003), l’Iran
a considérablement renforcé sa flotte militaire au cours de la
dernière décennie présentant ses nouvelles réalisations
au cours de ses deux dernières grandes manœuvres navales. Lors de
ces exercices, en Avril et en Août 2006, l’Iran a présenté
les derniers nés de sa flotte, notamment le dernier torpilleur de patrouille,
petit bâtiment efficace dans l’attaque de grands navires de guerre.
Doté d’une technologie de pointe sans doute parmi les plus avancés
du monde notamment en ce qui concerne les équipements électroniques,
pouvant atteindre une vitesse de pointe de 45 nœuds, le «Joshan»
de même que son frère jumeau, le «Peykan», disposent
d’une redoutable puissance de feu. Patrouilleur lance-missiles, armé
en supplément d’un canon sous-marin de 76 mm, à usage variable,
le plus moderne du monde, appelé Fajr, il peut atteindre des cibles sous-marines
et aériennes distantes de 19 km. Il peut lancer également plusieurs
types de missiles et des roquettes d’une portée dépassant
100 km. L’Iran a également testé une série de missiles
antinavires mer-surface, réputé être «le plus rapide
du monde». Propulsé à une vitesse de 362 km/ h, le missile
est destiné à détruire de grands sous-marins.
2- Les objectifs de guerre et les arguments des protagonistes
Bon nombre d’observateurs inclinent à penser
que le président américain serait tenté par l’option
militaire contre l’Iran pour «une sortie par le haut», selon
le jargon en vigueur ans les cercles atlantistes, en vue de restaurer son prestige
terni par l’échec irakien et de consacrer durablement la primauté
occidentale dans la gestion des affaires du monde, alors que le leadership américain
est ouvertement contesté par ses compétiteurs militaires et économiques,
la Chine, l’Inde et à un degré moindre la Russie, l’Afrique
du sud, en ce qui concerne le leadership moral sur l’Afrique, ainsi que
le Brésil et le Venezuela de Hugo Chavez, pour l’Amérique
latine. L’Iran, par effet d’aubaine, a acquis une stature de puissance
régionale du fait de la politique erratique des Etats-Unis tant en Afghanistan
qu' en Irak, où ses rivaux idéologiques le radicaux taliban
sunnites et le laïc baasiste irakien ont été éliminés
par leur ancien protecteur américain. Il entend se faire reconnaître
la place qu' il estime sienne dans le concert régional, qui était
en fait sienne il y trente ans lorsque les Américains avaient confié
au Chah d’Iran un rôle de «super gendarme» dans le golfe
en proie alors à la rébellion communiste du Dhofar (Sultanat d’Oman)
et à la contestation nationaliste du «Front de Libération
Nationale de la Péninsule Arabique» tant en Arabie saoudite qu' au
Yémen que dans les Emirats pétroliers.
Les Etats Occidentaux considèrent, pour leur part, que la détention
de l’arme atomique par l’Iran constitue une menace à la paix
mondiale dans la mesure où le régime islamique de Téhéran
est de nature anti-démocratique et, du fait de ses alliances avec la
Syrie et le Hezbollah libanais, un facteur de subversion intégriste qu' il
importe de combattre au même titre que les autres composantes de «l’axéè
du mal». Ils tirent argument supplémentaire du fait que l’Iran
a ratifié le traité de non prolifération nucléaire
qui lui commande de s’abstenir d’accéder à la puissance
militaire nucléaire. L’argument gagnerait en crédit si les
pays occidentaux observaient la même rigueur juridique à l’égard
des autres protagonistes du dossier nucléaire. L’Inde et le Pakistan,
par exemple, sont l’un comme l’autre détenteur de l’arme
atomique. Bien que ces deux puissances asiatiques antagonistes n’aient
jamais ratifié le traité de non prolifération nucléaire,
ils bénéficient néanmoins d’une forte coopération
nucléaire de la part des Etats-Unis et de la France. Il en est de même
d’Israël, lui aussi non adhérent au traité de non prolifération
qui a, lui aussi, bénéficié de la coopération active
des Etats occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité
(Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) pour se doter de l‘arme atomique
et dont l’arsenal s’élèverait à environ deux
cents ogives. En revanche, les Etats arabes notamment l’Egypte, a dû
renoncer à l’option nucléaire sous la pression de Washington
en contrepartie d’une aide annuelle d’un milliard de dollars, abandonnant
de fait la maîtrise de l’espace stratégique moyen oriental
à l’aviation israélienne.
En porte à faux devant leur opinion publique dont ils redouteraient un
débordement, l’Egypte et la Jordanie ont été autorisés,
fin 2006, dans la perspective de l’épreuve de force irano-américaine,
à s’engager dans la production nucléaire à usage
civil sous contrôle américain, accumulant ainsi un retard technologique
de trente ans sur leur voisin israélien. La neutralisation de l’Iran
ne répondrait donc pas exclusivement à des considérations
de formalisme juridique, -le respect de la légalité internationale,
tant bafouée par ailleurs par les états occidentaux eux- mêmes-,
mais relèverait aussi d’impératifs militaires sous jacents:
le maintien d’une supériorité stratégique d’Israël
sur l‘ensemble des pays du Moyen-orient réunis, et, au-delà,
la persistance de la mainmise occidentale sur les réserves énergétiques
de l’Asie occidentale et le contrôle des nouveaux oléoducs
stratégiques en construction depuis l’Asie centrale, une des motivations
latentes de l’intervention américaine en Afghanistan et en Irak.
La dernière transaction militaire américaine à destination
du Moyen-orient tendrait à accréditer la thèse du primat
israélien qui trouve sa justification la plus récente dans le
comportement de l’administration américaine à l’égard
de ses amis et alliés au Moyen-orient: le président Bush a en
effet promis à Israël, en Août 2007, des fournitures d’armes
de l’ordre de trente milliards de dollars sur dix ans, à titre
gracieux, en contrepartie de la vente d’équipements militaires
d’une valeur équivalente à quatre pays arabes représentant
une population de cent millions d’habitants. Dans son approche des problèmes
du Moyen-orient qu' il souhaite équilibrée, Washington offre
ainsi gracieusement des armes à Israël, pourtant déjà
doté de la bombe atomique, mais en vend, en revanche, à ses alliés
arabes, dont il réclame pourtant avec insistance la coopération
pour sortir du bourbier irakien. Cette distorsion de traitement est à
l’origine de bon nombre de dysfonctionnements entre les pays occidentaux
et l’ensemble arabo-musulman et sa persistance à l’origine
des flambées de violence cycliques anti-occidentales.
Au-delà du nucléaire iranien, La Révolution Islamique Iranienne
s’est heurtée dès sa naissance, en 1979, et sous divers
prétextes, à l’ostracisme occidental, d’abord via
une guerre déclenchée par l’irakien Saddam Hussein encouragé
en sous mains par les Américains et les Français, ensuite par
l’embargo de fait imposé à son économie, enfin par
sa diabolisation permanente, quand bien même les Etats-Unis instrumentalisaient
la frange la plus radicale de l’Islam sunnite, «les talibans»
afghans, dans leur guerre contre l’Union soviétique en Afghanistan.
Ce bras de fer diplomatico-militaire intervient alors que le Moyen-Orient, déstabilisé
par une série de revers militaires américains et israéliens,
est à la veille d’échéances diplomatiques capitales:
l’élection d’un nouveau président au Liban, à
l’automne 2007, la conférence de Paix du Moyen- orient que le Président
George Bush en perte de vitesse s’emploie à mettre sur pied, à
la mi-novembre, en vue de s’aménager une sortie honorable de l’Histoire,
la consolidation du pouvoir politique des régimes arabes sous perfusion
permanente américaine, notamment le premier ministre libanais Fouad Siniora,
le premier ministre irakien Noury al-Malki, et le président palestinien
Mahmoud Abbas, ainsi que le premier ministre israélien Ehud Olmert déconsidéré
par ses déboires militaires au Liban, en juillet 2006.
3- La position française et l’alarmisme de
Bernard Kouchner, «un tiers mondiste, deux tiers mondain»
Dans ce contexte hautement volatile, un homme s’est
distingué gravement, Bernard Kouchner, le nouveau ministre français
des Affaires étrangères. Aux vertus préventives de la diplomatie,
dont il devrait être, es qualité, le parangon, ce médecin
urgentiste secouriste des misères du monde parait préférer
les avantages d’un bellicisme purificateur, suscitant l’émotion
de la communauté diplomatique internationale par des propos alarmistes
sur l’Iran le 15 septembre. De retour d’une visite en Israël,
et relayant sans doute les préoccupations de ses interlocuteurs, Bernard
Kouchner, ce récidiviste en la matière, partisan auparavant d’une
intervention musclée en Irak pour évincer Saddam Hussein, n’a
pas écarté l’hypothèse d’une guerre contre
l’Iran rejoignant en cela les thèses atlantistes de son nouveau
mentor Nicolas Sarkozy, auteur d’une équation aussi sommaire que
rudimentaire «la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran»,
seul dirigeant au Monde d’ailleurs à adopter ouvertement sur ce
thème un lexique identique aux Israéliens, désignant Gaza
de «Hamastan» et le Hezbollah libanais de «terroriste».
Ce grand bourgeois parisien, -«un tiers mondiste, deux tiers mondain»,
selon le jugement charitable de ses anciens compagnons de route-, a souvent
témoigné de son intérêt pour les minorités
ethniques, avec une prédilection pour celles situées dans les
zones pétrolifères, le Biafra (Nigéria), le Kurdistan (Irak),
le Darfour (Soudan), mais ce transfuge socialiste humanitariste a réussi
le tour de force de blanchir, contre toute évidence, la junte birmane
de l’accusation d’esclavage des jeunes travailleurs dans un rapport
commandité par la firme pétrolière française «Total».
Toute honte bue, il n’a pas hésité, non plus, à revendiquer
le bénéfice de la politique menée par son prédécesseur
Dominique de Villepin, qu' il couvrait pourtant de sarcasme, ainsi que
son nouveau parrain, pour son hostilité à l’invasion américaine
de l’Irak. Le Quai d’Orsay, souvent brocardé pour sa frilosité,
s’est mû en antre d’ultra-faucons avec la propulsion de Bernard
Kouchner à sa tête et la promotion de l’ancien ambassadeur
de France à Tel-Aviv, Gérard Araud, au poste de Directeur des
Affaires politiques, celle de son adjoint, Michel Miraillet, ancien deuxième
conseiller à Tel-Aviv, au poste de Directeur des affaires internationales
et stratégiques (AIS) au Secrétariat général de
la défense nationale (SGDN), en charge de la synthèse stratégique
quotidienne, celle enfin de Thérèse Delpech, la nouvelle théoricienne
de l’«Empire du mal absolu» représenté, selon
elle, par le quatuor diabolique: Iran ,Syrie, Hezbollah libanais et Hamas palestinien).
A ce vétéran au comportement néophyte, et à ses
collaborateurs d’un néo- conservatisme déconsidéré
par ses multiples avatars en Afghanistan et en Irak, une salutaire piqûre
de rappel s’impose pour qu' aux rodomontades si égoïstement
valorisantes au départ mais coûteuses en fin de compte se substitue
la prise en considération des intérêts des divers protagonistes.
4- La sortie de crise
Il est vain et illusoire de compartimenter les problèmes
du Moyen-orient, de découpler le conflit d’Irak de celui de la
Palestine ou du Liban. Les combats croisés menés par l’Amérique
pour le compte d’Israël en Irak et d’Israël pour le compte
des Etats-Unis au Liban, de même que le propre combat mené par
Israël pour son compte avec le soutien américain contre les Palestiniens
relèvent d’une même intrication dont l’élément
central demeure la revendication nationale palestinienne à un Etat viable,
indépendant et souverain. Il est tout aussi vain et illusoire de jouer
la division des peuples dans l’adversité et d’attiser la
rivalité séculaire entre sunnisme et chiite à la faveur
des incessants retournements d’alliance américains en Irak. La
démarcation majeure contemporaine de l’Orient ne réside
pas dans la fallacieuse distinction entre la «modération»
présumée des régimes arabes proaméricains sunnites
et le «totalitarisme» ou l’«intégrisme»
de leurs adversaires chiites. L’antagonisme n’est pas, dans son
aspect primordial, de nature religieux, mais se situe au niveau d’une
éthique de gouvernement. En Palestine, le combat de libération
contre l’occupation israélienne est mené exclusivement par
des Sunnites que cela soit le Fatah ou le Hamas. Mais la différence entre
ces deux formations sunnites n’est pas un problème d‘intégrisme
religieux mais d’intégrité politique.
Un modus vivendi opératoire aussi bien en Irak, qu' au Liban que
dans le Golfe visant à une stabilisation de la sphère arabo-musulmane
constituerait un prélude à des efforts conjugués non vers
la neutralisation de la capacité nucléaire iranienne mais vers
la dénucléarisation d’Israël et de l’ensemble
du Moyen orient en vue de déblayer la voie à la promotion d’un
règlement d’ensemble des problèmes régionaux, en
tête desquels le problème palestinien. Les pays arabes ont dépensé
mille cinq cent milliards de dollars dans le domaine de l’armement au
cours du dernier quart du vingtième siècle sans se doter ni de
la capacité nucléaire, ni de la capacité spatiale ni d’une
capacité de projection de force. Plutôt que d’ameuter la
planète de leurs jérémiades, ou de se placer dans le sillage
de maîtres occidentaux successifs, ils seraient avisés de prendre
exemple sur l’Iran et de se doter d’une capacité de dissuasion
à l’effet de rétablir la parité stratégique
avec Israël et de forcer ainsi le respect des autres pays et du reste du
monde.
5- le précédent historique du déploiement
occidental de Beyrouth, en 1984
La dernière grande concentration navale au Moyen-Orient,
en février 1984, s’est produite avec une participation significative
de la France, avec la présence du porte-avions «Clemenceau»
et ses avions «super-étendards», avant le rocambolesque feuilleton
de son désamiantage, en 2006, et de six bâtiments d’escorte:
la frégate «Duquesne», l’escorteur d’escadre
«d’Estrée», le bâtiment de soutien logistique
«La Rance», un transport de chalands de débarquement (BDC),
deux bâtiments de débarquement d’infanterie et de chars (EDIC)
9070 et 0094 et le pétrolier « La Meuse».
Vingt trois ans après, la nouvelle armada américaine se déploie
en l’absence de la moindre unité française en accompagnement
amical, sauf à dérouter de l’Afghhanistan vers l’Iran
l’escadrille aérienne basée au Kandahar en soutien aux opérations
militaires américaines au Régime de Kaboul. Le fleuron de la flotte
le porte-avions, le «Charles de Gaulle» est en phase de révision,
absent du Golfe comme lors de l’intervention américaine en Afghanistan.
Au delà de l’infléchissement géostratégique
de la nouvelle diplomatie française, cette évolution, pour bon
nombre d’observateurs du Moyen- orient, signe symboliquement la contribution
de la France aux affaires du monde, en la confinant à un rôle déclamatoire
dont elle devrait user sinon avec sagesse du moins avec parcimonie.
En guise d’épilogue à la démonstration
de force occidentale de Beyrouth, en 1984, Américains et Français
ont dû subir les affres de la spirale des otages occidentaux au Liban
(1984-1988), la vague des attentats de Paris (1986-1987), la guerre des ambassades
entre Paris et Téhéran (1987), l’assassinat du Général
Rémy Audran, un des responsables de la Direction Générale
de l’Armement, le scandale de l’Irangate, la vente clandestine d’armes
américaines à l’Iran sous embargo, le scandale Luchaire
en France relatif à la vente du matériel de guerre français
à l’Iran……La liste n’est pas limitative.
Le reste, connu, se passe de commentaires.
René Naba
*Auteur de
« aux origines de la tragédie arabe » Editions Bachari 2006
« Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français
» Harmattan 2002
« Rafic Hariri, un homme d'affaires premier ministre » - Harmattan
2000
« Guerre des ondes, guerre des religions, la bataille hertzienne dans
le ciel méditerranéen »- Harmattan 1998
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