« Arrêtons
de déformer l'histoire de l'URSS d'avant-guerre – nous devrions
en être fiers! »
Guennadi Ziouganov
Le 23 août 2009, cela fera 70 ans que le traité
de non-agression entre l'Union Soviétique et l'Allemagne, connu comme
étant le « Pacte Molotov-Ribbentrop », aura été
signé. Cet accord et les documents qui l'accompagnent ne sont pas seulement
toujours sujet à controverses, mais sont devenus un prétexte à
de violentes attaques contre la Russie, menées par tous ceux qui n'ont
toujours pas accepté l'issue de la Seconde Guerre Mondiale. Différentes
structures nationales qui se sont battues en fait aux côtés d'Hitler
et ont participé à l'agression contre l'URSS, tentent de prouver
que le traité était de nature immorale, qu'il a poussé
Hitler à déclencher la guerre. Cela leur est indispensable pour
se blanchir de leur propre rôle dans la préparation de la guerre.
Il n'y a rien de surprenant dans le fait que l'Ouest, ignorant les accords criminels
de Munich conclus avec Hitler un an auparavant, cherche encore une fois à
rejeter leur responsabilité sur les autres. Le problème est que
la Russie elle-même a toujours suffisamment de béni-oui-oui pro-occidentaux
et de détracteurs qui ne désirent rien d'autre que d'accuser également
les dirigeants de l'Union Soviétique, de tous les maux les plus graves,
y compris la soi-disant collusion avec l'Allemagne Nazie, cherchant à
utiliser cette question pour salir le passé Soviétique.
Dans notre analyse du traité Germano-Soviétique de 1939, nous
devons partir non pas de nos premières idées et émotions,
mais plutôt d'une mise en contexte historique, c'est-à-dire: à
quel moment a-t-il été conclu, et comment il était en accord
avec les intérêts de notre pays.
L'objectif des dirigeants Soviétiques était de retarder au maximum
le déclenchement de la guerre afin de gagner un temps précieux
pour se préparer à affronter l'agression inévitable de
l'Allemagne Nazie contre l'Union Soviétique visant au démembrement
du pays et à l'élimination de notre nation. D'autre part, les
pays occidentaux ont délibérément rompu les négociations
sur le front uni contre les projets expansionnistes Hitlériens, cherchant
à laisser l'Union Soviétique et l'Allemagne se battre l'un contre
l'autre afin de se prémunir de l'invasion Nazie et d'agir en tant qu'arbitre
des deux belligérants, tirant profit de la situation à leurs dépens.
Et de plus, les « démocraties » occidentales se sont révélées,
dans un premier temps, très faibles et des alliés peu fiables
comme cela a été mis en évidence par leur attitude pendant
la guerre entre l'Allemagne et la Pologne, leur rapide capitulation devant la
Wehrmacht en 1939-1940 et plus tard le fait qu'elles n'aient pas ouvert un second
front avant l'été 1944.
La plupart des voisins actuels de la Russie, y compris la Pologne et les pays
Baltes, qui se font particulièrement remarquer aujourd’hui dans
l'art de la diffamation, ont cherché dans le passé à devenir
des vassaux de l'Allemagne, offrant leurs territoires et leurs armées
à l'invasion de l'Union Soviétique. Ces projets ont également
été mis en échec.
En conséquence des choix avisés des dirigeants Soviétiques,
la frontière soviétique à été déplacée
de plusieurs centaines de kilomètres vers l'Ouest. C'était une
décision courageuse et clairvoyante qui a pesé lourd, sous bien
des aspects, dans la victoire de l'Union Soviétique dans sa guerre contre
l'Allemagne Nazie. Le Pacte Molotov-Ribbentrop a forcé les pays Occidentaux
à entrer dans la guerre contre l'Allemagne et, éventuellement,
ne les a laissé devant aucune alternative à l'alliance avec l'URSS,
ce qu'au départ ils n'étaient pas du tout disposés à
faire.
Le PCFR fait remarquer qu'à la fin des années 1980 en URSS, en
particulier lors du 2ème Congrès des Députés du
Peuples de l'URSS, et plus tard dans la Fédération Russe, des
jugements officiels ont été rendus concernant le traité
Germano-Soviétique de 1939, qui étaient motivés par des
calculs de boutiquiers, une myopie qui les a poussé à jouer le
jeu de leurs partenaires Occidentaux et à affaiblir dramatiquement leur
propre pays, des jugements qui préparaient la liquidation de nos positions
historiques sur le plan de la politique étrangère concrétisée
à la fin des années 1980 et au début des années
1990. Les architectes de cette politique de trahison nationale portent les noms
bien connus de Yakovlev, Sakharov, Volkogonov et autres démolisseurs
de la Russie.
Cependant, malgré les lamentations de l'Ouest et de ses béni-oui-oui
Russes, ce document n'était pas de nature immorale ou criminelle. Il
était pleinement conforme aux principes du droit international, à
la pratique de la communauté internationale, celle même des puissances
occidentales à l'époque. Il est temps de rendre un jugement juste
sur ce document, prenant en compte les conditions historiques de l'époque
et les intérêts géopolitiques supérieurs du pays.
Il est temps de revenir aux véritables valeurs qui inspiraient la politique
étrangère de l'URSS et de la Russie.
Le PCFR demande à ce que la Douma de la Fédération Russe
rende des jugements qui corrigent les analyses du 2ème Congrès
des Députés du Peuple de l'URSS et coupent court à toutes
tentatives ultérieures de falsification de l'histoire de notre pays et
du monde entier sur cette question capitale.
L'Union Soviétique est incontestablement sorti de la deuxième
guerre mondiale en grand vainqueur. Nous avons sauvé notre peuple et
les nations de toute l'Europe de la servitude fasciste, et de la destruction
physique. Nous avons gagné, à la suite de cette guerre, le statut
de grande puissance mondiale. Et le 23 août 1939 en était, dans
une large mesure, le point de départ. Nous n'avons aucunement à
être honteux de nos grandes réalisations et de nos exploits. Nous
devrions en être fiers. Nous devons faire de notre mieux pour rétablir
l'ancienne place de notre pays dans le monde, sa puissance, sa grandeur et sa
dignité.
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