Le «flop» des experts chantres de la débâcle économique russe ! L’ONU passe à l’explication de texte…

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Hélène Clément-Pitiot
le 3 octobre, 2017
publié le : 19 Juin, 2019

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fromages de « style français » produits en Russie, photo prise au salon de l’agriculture 2016 Moscou. La substitution aux importations de bon goût et de bonne odeur…

Nous nous chargeons ici de commenter les éléments-clefs d’un rapport officiel  (ici le pdf), qui traite de l’effet des sanctions contre la Russie qui vient d’être rendu public en septembre 2017 dans une publication des Nations Unis. Notre analyse  fait aussi référence à des travaux menés depuis plusieurs années en coopération avec les collègues de l’IPEN RAN1 de Moscou et qui ont donné lieu à différentes présentations académiques durant nos séminaires communs2.

Idriss Jazairy est un expert indépendant, il a été mandaté par le conseil des droits de l’homme de l’ONU. Suite à une visite faite en Russie en avril 2017, il a publié un rapport pour les Nations Unies. Il y évalue les aspects négatifs des mesures de coercition unilatérales imposées par les pays occidentaux à la Fédération de Russie (FR)…les fameuses « sanctions » destinées à amener ce pays souverain à se soumettre aux pressions occidentales.

Environ 36 pays3 ont décidé d’un commun accord d’imposer ces sanctions à la FR au regard de la situation dans le sud-est de l’Ukraine.
Il s’agit par ces mesures de faire pression sur la RF pour faire arrêter les hostilités dans l’Est de l’Ukraine, assurer une paix en maintenant l’intégrité du territoire de l’Ukraine. Ce dernier point revient à ignorer le referendum d’autodétermination des populations de la Crimée pour placer la région à nouveau sous injonctions et sous contrôle ukrainiens4.

Une série de sanctions a été promulguée à partir de mars 2014 en plusieurs étapes à laquelle se sont rajoutées en décembre 2016 des sanctions sensées punir l’ingérence russe, supposée, dans l’élection présidentielle américaine.

Ces mesures de coercitions revêtent plusieurs aspects :
-restrictions de déplacement et gel des avoirs et des ressources pour des individus
-sanctions sectorielles (finance, défense, énergie) contre des entités actives dans l’économie de la FR dont l’interdiction des investissements et la prohibition des transactions commerciales (import. et export.) portant sur certains biens et technologies.
-limitation des transactions financières.

A ces mesures, la FR a répondu par des contre-sanctions, des refus d’octroyer  des visas à l’entrée du territoire à discrétion et un embargo ciblé interdisant l’importation en FR de certains produits alimentaires en provenance d’Australie, du Canada, de Norvège, des USA et de l’UE5

I Commentaire des éléments de premier plan :

Dans le paragraphe du rapport ONU centré sur l’évaluation des impacts des sanctions, soulignons d’abord les points placés en exergue et en finale par le rapporteur:

  • L’expert prend soin de souligner que les mesures coercitives sélectionnées par les pays occidentaux sont des mesures très classiques, appliquées habituellement en coercition contre les économies de pays en voie de développement ; elles sont, dans le cas qui nous occupe, appliquées à la FR, acteur de poids et d’importance stratégique dans la communauté internationale. L’auteur insiste sur le niveau élevé d’intégration de la FR dans l’économie globale – quid de l’isolement de la Russie tant affiché dans les média?- , ainsi que  sur la capacité de l’économie de la FR pour réagir immédiatement à un changement de réalité. Résilience et capacité de réaction sont présentées par l’observateur, comme les éléments qui ont fait de cette expérience un «cas unique».6.  Ces commentaires tranchent avec les propos qui circulent communément sur le sujet et qui brouillent la lecture du réel. Des experts avaient bien vite pris le parti de clamer la « débâcle » de l’économie russe sur les ondes ont trop rapidement laissé de côté l’essentiel par manque de prudence.7. L’emprise des conventions avec ses partitions obligées pour être entendu et célébré dans les media et sur le podium académique français a semble t-elle, une nouvelle fois, eu raison de la rigueur intellectuelle de beaucoup de collègues experts ex-Russie. Un triste constat.

Dans un contexte ainsi déterminé par l’aveuglement conventionnel professionnalisé, impossible de réaliser qu’il puisse y avoir un biais pervers  d’appliquer des sanctions destinées à des pays en voix de développement à un pays de la nature de la Russie… Les experts comme les journalistes se sont trouvés être prisonniers de leur propre  rhétorique. Les plus assurés et loquaces, allant même jusqu’à afficher leur scepticisme quant au  positionnement de la Russie dans les BRICS, faute de succès économiques… Une façon de faire plaisir  à l’arène politique en dénigrant toujours plus  pour s’économiser de regarder le réel. Isolée et décadente tels devaient être les mots de conclusion du constat. Des mots/maux sans appel, promesses de tant de soubresauts printaniers, annoncés en cadence répétée dans des pages qui se seraient voulues bien plus prophétiques8. La légèreté et les erreurs d’analyse que le rapport de L’ONU met en lumière chez ces experts  académiques « standards »  ont pollué la réflexion jusqu’aux instance d’analyse et de conseil au service des professionnels  français du business en Russie.9.

  • Le rapporteur pour l’ONU  souligne aussi un point clef dans sa conclusion du paragraphe consacré à la liste des effets des sanctions :  une réalité, observable aussi dans tous les pays qui ont subi des sanctions unilatérales, il s’agit de la  réaction de “rally around the flag” (rassemblement sous le drapeau) qui permet à la population d’accepter les inconvénients causés par les sanctions. Dans la situation présente et compte tenu de l’histoire longue du peuple russe, cet effet s’est manifesté avec d’autant plus de force. Ensuite à mesure que la substitution aux importations fonctionnait et les produits russes envahissant les rayons alimentaires, c’est bien au contraire l’effet cumulatif qui a joué comme une affirmation de la capacité de réaction vitale du pays, source de fierté retrouvée.

Sur ce point encore comment pardonner les erreurs d’anticipation de nos experts proclamés? Sont-elles  simplement de l’ignorance du contexte, de l’histoire et des mentalités du pays?  L’économie est insérée dans une espace géopolitique de long terme, ceux qui se targuent d’ouverture institutionnaliste auraient du y être plus vigilants encore. Impossible scientifiquement de se contenter d’effet de com. et de conventions médiatisées lorsque l’on sait qu’en économie les mécanismes dynamiques comptent.10. Ils vont chercher leurs origines dans l’histoire, la géographie, en somme l’identité  collective des peuples. Le courage n’est pas une donnée économique, il ne se modélise pas ; n’en déplaise à nos experts spécialistes ex-russophobie qui croyaient pouvoir ainsi s’en passer doublement.

II Evaluation des sanctions et de leurs dérapages 

  • Sanctions unilatérales vs biais concurrentiels chez les partenaires
    En matière d’application des sanctions et du contrôle, il a été noté que d’un pays à l’autre, la rigueur pouvait varier… La concurrence vive entre les USA et l’UE et celle pas moins acerbe au sein de l’UE ont renforcé les aléas. La Russie est devenue de plus en plus le champ de bataille de partenaires occidentaux surtout enclins à dérober des parts de marché aux plus intimidables. En ce qui concerne les acteurs français, le moment lourd de symboles et de conséquences fut celui de l’amende de 9 milliards qu’a due payer la BNP à la juridiction des USA11. Il a eu un effet dévastateur sur le moral des entreprises  et des banques françaises. Cette situation d’incertitude a été aggravée pour nos entreprises quand L’Etat français a refusé de délivrer à la FR les navires de classe Mistral, annulant de ce fait une  transaction qui était pourtant exclue du champs des sanctions. Le jeu d’intimidation entre concurrents des affaires avait ainsi trouvé un levier interne au pays pour se manifester avec plus de dureté. Les instances du business français en Russie subissaient de plein fouet l’intimidation politique et ne comprenant pas combien symbolique était ce sujet, elle furent plus que frileuses pour soutenir les pétitions en faveur de la livraison des navires . Le paradoxe est qu’ainsi, au lieu de soutenir la confiance des entreprises, elles ont alimenté la confusion, en créant un environnement « anti-business », qui a laissé la place libre aux concurrents de la France. Les firmes allemandes et italiennes ont pu profiter de cette concurrence faussée. Au grand jour, ces réalités relationnelles au sein de l’UE mais aussi au sein du business française se sont données à voir.  Combien d’années seront nécessaires pour redresser réputation et confiance et engranger de nouveaux partenariats efficaces en Russie?12.

  • Des contre sanctions nettes, précis, efficaces et plus équitables Le rapporteur ONU précise qu’à cette asymétrie des sanctions occidentales a correspondu une application des contre-sanctions alimentaires, plus faciles à cerner- et qui ont touché de façon plus équitable les pays ciblés.

  • Un ajustement réussi sur le plan macroéconomique : «This is evidence of a successful adjustment».  Ce n’est pas une surprise pour des économistes qui ont travaillé sur le terrain et à l’écoute des gens, des chiffres en laissant à leur place les humeurs politiques. Cette dynamique très intéressante à comprendre car elle montre une nouvelle fois qu’une économie est toujours capable de rebond13. Il s’agit en effet d’un ajustement complexe et réussi entre les sanctions et contre sanctions doublé de l’impact de la baisse des prix énergétiques. Les sanctions ont commencé a être appliquées à un moment où les prix énergétiques chutaient significativement, il est difficile d’isoler l’effet choc des sanctions de l’effet choc des prix. Il en va de même pour l’évaluation de l’évolution du niveau de vie de la population. Le rapport mentionne que la croissance annuelle qui dépassait 4% sur les années 2012 et 2013 s’est inversée significativement jusqu’au premier trimestre 2016. Le pourcentage des personnes vivants sous le seuil de pauvreté est remonté à 13,5% de la population.14. L’étude nous dit  que les personnes les plus touchées furent assurément les plus vulnérables : l’expert cite les 7-16 ans15, les femmes actives et les retraités.  Ces 2 chocs combinés ont causé une réduction de croissance : -1,3 % en 2013 (déjà  avant les sanctions) puis de -0,7% en 2014 et -2,8% en 2015. L’ adaptation de l’économie significative que les rencontres régulières entre les équipes du CEMI-EHESS et l’IPEN RAN nous ont permis de suivre dans le détail a été effective en 2016 (-0,02%) alors que les prix énergétiques étaient encore bien bas. La croissance est redevenue positive par la suite sans que les mesures de coercitions via les sanctions n’aient été levées.
    Le rapport prend aussi soin de souligner que sur les 12 derniers mois avant sa publication, le rouble s’est apprécié de 15% par rapport au dollar.

  • Intéressante prise en compte des effets sur la marché du travail.  L’expert mandaté par l’ONU souligne le dynamisme du marché du travail russe:  Alors que les PME auraient perdu près de 15% de leur main-d’oeuvre sur la période, étant incitées à réduire leur investissement du fait du climat des sanctions, le chômage demeurait autour de 5,5-5,6 % sur l’ensemble du territoire. La compensation par la dynamique d’accélération via la substitution aux importations et la relocalisation d’activités a joué pleinement.

  • Déterminants du rétablissement : les hypothèses misent en avant par l’étude :

– Politique anticyclique de flottaison du rouble16.
– Accroissement des interventions du secteur public pour pallier les contraintes de financement (sanctions) portant sur les firmes. Soutien au développement rapide des secteurs agricoles et industriels de substitution mais aussi des filières d’innovations. Les financements externes ont été remplacés par des financements domestiques en roubles à des taux bonnifiés17
– Maîtrise de l’inflation, qui en Russie -nous ne le répèterons jamais assez-,  est un élément structurel du paysage économique.  Elle dépend largement des réseaux de distribution sur ce territoire très vaste. Une supervision  des conditions de concurrence a notablement corrigé assez rapidement les dérapages inflationnistes causés par la fermeture des marchés occidentaux, une fois que les nouveaux canaux d’approvisionnement de substitution ont été mis en place. Il y a eu ainsi un certain délai pour que soit effective la maîtrise délicate de l’inflation dans ce contexte. Ce délai a entretenu les déclarations de nos « experts ex-flop » qui n’ont pas hésité à ressortir le concept de la « stagflation » en Russie!18. L’observateur de l’ONU lui souligne que gouvernement de RF a pris soin de limiter l’impact de cette inflation conjoncturelle de réaffectations des approvisionnements en accroissant les allocations de retraite au moment crucial. Ces remarques qui ponctuent le rapport amènent à réaffirmer le bien-fondé et l’efficacité des actions du gouvernement russe pour corriger l’effet négatif des sanctions :
«The economy demonstrated great resilience and a capacity to adapt to new circumstances through Government-assisted restructuring to promote local funding of projects formerly funded by external sources»19.

  • Cette diversification que les « experts » ne sauraient voir... Quelle surprise a due être la leur quand « les experts proclamés » ont vu écrit dans le rapport de l’ONU que la diversification de l’économie en dehors des hydrocarbure était bel et bien en marche et grâce aux sanctions : «diversification of the economy away from oil was given new impetus».20. Pour couronner ce tableau des merveilles des sanctions21, le constat que la recherche est revenue au premier rang des préoccupations de la FR. Notons aussi avec le rapporteur que la coopération avec les USA sur les technologies de l’espace n’a en rien été affectée. Le pays a fournit les moteurs de fusée russe nécessaire a ses partenaires américains en dépit des sanctions.
    Plus encore, la FR a su développer des productions dans l’Arctique (Yamal LNG)22 en combinant des technologies de pointe et des partenariats à grande échelle tant financiers que technologiques. Dans ces deux domaines l’innovation a été à son comble…Jamais financement de projet a mobilisé autant de capitaux et pour couronner l’effet chance des sanctions : sans un seul dollar !23

  • Efficacité des substitutions aux importations. Nous la savons légendaire en Russie dans le cadre de nos expériences de coopérations en recherche depuis 26 ans,-entre le CEMI-EHESS et l’IPEN RAN-. Le rapport de l’ONU souligne que les substitutions aux importations ont prouvé encore une fois leurs effets bénéfiques, tout particulièrement sur les produits agricoles traditionnellement acheminés depuis l’UE. Des productions domestiques ou de nouveaux circuits d’approvisionnement (Asie, Amérique du Sud) ont remplacé aussi durablement les flux venant de l’UE.

  • Des chiffres lourds de signification Le FMI estime la perte de revenu pour la Russie à 15 milliards de dollars sur la période, soit 55 milliards de dollars au total.  Le gain de la diversification et de la restructuration accélérée de l’économie, est lui une manne pour la dynamique économique et la croissance future et il n’est pas encore chiffré. Cependant des succès sans précédent l’annoncent : depuis quelques années ils sont remarquables dans les productions agricoles céréalières et leurs exportations24 mais aussi en matière d’innovations sur de nouvelles technologies que l’on a vues pour la Syrie au service d’armements d’un nouveau siècle. Ces innovations sont gages  de gain commerciaux et de crédibilité mais aussi d’effets d’entrainement dans les industries civiles.

  • Poids de la bêtise Le Centre d’Etudes et de Prospectives Internationales français CEPII estime à 3,2 milliards de dollars mensuels le coût des contre sanctions pour le secteur agricole européen. 25. Quasiment 3 fois le coût supporté par la Russie a été porté par les pays qui ont mis en place les sanctions  et supporter de façon fort disparate : 155 milliards de dollars, estime le rapport de l’ONU. Et c’est sans compter le perte d’opportunité à long terme  pour les firmes qui se sont laissées impressionnées26. La rapporteur explique en consequence que ce sont les pays occidentaux qui ont ainsi payé le prix le plus lourd, leur vulnérabilité étant plus grande que celle de la Russie… Cette peine serait aussi ainsi plus durable! Ce point -qui n’est pas de détail-, se fonde sur le fait que la Russie avait, et a toujours, des excédents commerciaux importants et des réserves de change et d’or importantes. Combien ce même fait a pu si longtemps être négligé?  Chut, le silence radar était de mise…  pour tromper?27.

Commentaire de conclusion : Alors pourquoi ces sanctions? Difficile de croire à tant d’ignorance  combinée de la part des experts proclamés et des décideurs. L’hypothèse qui s’avance est celle de l’économie de la jungle!28. et que l’évolution favorable de l’économie de la FR pouvait être entrevue. Incompétence, soumission à un discours de propagande : Deux pistes pour expliquer la participation à cette nouvelle stratégie du mensonge. La liste est longue des publications largement documentées par les informations statistiques et le réel que nos experts…n’ont jamais pris la peine de considérer ; alors qu’elles foisonnaient en information et analyses sur les mécanismes dynamiques en oeuvre que l’on retrouve à la source des constats de la publication de l’ONU29.

Et en plus ces experts, ne disposaient-ils pas d’un flux dense de billets RUSSEUROPE30  publiés par Jacques Sapir, consacrés à la Russie… Il y avait de quoi vraiment ne pas être dupe, tant les pages se sont ainsi accumulées! Mais beaucoup on choisit l’ignorance, la confusion et l’égarement…jusqu’à la honte? Les entreprises françaises , les agriculteurs sont seuls à en avoir payé le prix, un prix durable… Les responsables ne sont pas coupables de leur défaillance mais remerciés par leur fidélité dans l’erreur.

Les mêmes ignorants revanchards seraient peut-être même à l’origine de l’exil de RUSSEUROPE! Un exil qui se terminera un jour pour que l’information sur la Russie et plus… puisse être écoutée au grand jour et non plus soumise à la vindicte et à la censure. Nous savons cette résistance possible, « c’est notre projet », celui de l’Histoire et de la déclaration de Charles de Gaulle de décembre 1944 :

« Pour la France et la Russie, être unies, c’est être fortes, être désunies, c’est être en danger. C’est une condition indispensable du point de vue de la géographie, de l’expérience et du bon sens. »

  1. Institut de prévision de l’économie nationale, de l’Académie des Sciences de la Russie, voir ici [*** ]

  2. Je peux citer en particulier la série de 4 billets publiés sur Viableco  issue de la présentation faite à la 52e session du Séminaire franco-russe CEMI-EHESS et IPEN-RAN qui s’est tenue les 6-7 et 8 février à Moscou :  Sanctions, une chance pour la Russie 1/4 , Sanctions, une chance pour la Russie 2/4, le pragmatisme russe en chemin  et  Sanctions, une chance pour la Russie 3/4 et Sanctions, une chance…Conclusion 4/4. En référence aussi l’article écrit avec D. Kouvalin en russe et présenté à la 53 ieme session de juin 2017 à Paris:  Sanctions, une chance pour la Russie RU, le texte sera publié prochainement en russe dans Les cahier de l’Université Fédérale du Sud de la Russie, Rostov

  3. En plus des USA et des pays de l’UE, les autres pays sont l’Australie, le Canada, le Japon, La Nouvelle Zélande, l’Ukraine la Georgie, la Moldavie, le Monténégro et l’Albanie -en tant que membres candidats à l’UE-, ainsi que des pays membres de l’European Free Trade Association (EFTA), comme l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège ou la Suisse. Cette dernière avec des aménagements spéciaux rendant compte d’une position plus neutre.

  4. Actuellement encore une loi votée en septembre sur l’exclusivité de la langue ukrainienne agitent les esprits et est emblématique des dérives du gouvernement de Kiev. En effet, bien que la langue russe n’ait aucun statut officiel en Ukraine, selon une étude réalisée récemment par l’institut de sondages Gallup, 83 % des Ukrainiens préfèrent utiliser le russe au quotidien. Voir aussi le document du Rapport de l’’ECRI (Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance) sur l’Ukraine  publié le 19 septembre 2017 tout particulièrement l’alinéa 8 p.12. Il est assez éloquent  sur les préoccupations en matière de liberté des personnes. «L’ECRI recommande de modifier le Code pénal pour y spécifier les infractions suivantes : incitation à la discrimination et à la violence ; diffamation ; expression publique, dans un but raciste, d’une idéologie qui prône la supériorité d’un ensemble de personnes ou dénigre un ensemble de personnes ; négation, minimisation grossière, justification ou apologie publiques de crimes de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre ; création ou direction d’un groupement qui promeut le racisme, soutien à un tel groupement et participation à ses activités. Il conviendrait aussi d’y ajouter la responsabilité pénale des personnes morales. Toutes les dispositions correspondantes devraient mentionner les motifs de race, de couleur de peau, de langue, de religion, de nationalité et d’origine nationale ou ethnique.»

  5. «The list included poultry, fish, seafood, milk and milk products, vegetables, fruits, nuts, meat of bovine animals, pork and meat products.» cf. p. 9

  6. «The high level of integration of the Russian Federation in the global economy and the capacity of its economy to react immediately to a changing reality makes this a truly unique case» p. 9..

  7. En considérant avec moins de mépris les travaux de recherche consacrés aux mécanismes dynamiques de l’économie russe et à ses ressorts d’adaptation par des voies de gouvernance pragmatique,  ils auraient gagné en prudence et en raison.  Cf.  La stratégie de l’économie russe en perspective – le choix du pragmatisme?  ici le lien pdf , Policy paper Observatoire franco-russe de la CCIFR juin 2014 (ici en lien pdf), publié en russe dans Recueil de travaux scientifiques d’IPEN RAN de 2014 ici le lien

  8. cf. successions des présentations des publications du tableaux de bord de l’Europe Centrale et orientale  du Prof. A. de Tinguy et de Julien Vercueuil CERI Sc Po

  9. L’Observatoire de la CCIFR, l' »Observo » qui est financé par les entreprises russes…dont en grande partie celles sous sanctions. Un comble pourrions nous dire!  Mais il faut savoir que les Russes aiment parfois se faire faire mal pour bien réaliser qui sont leurs ennemis.

  10. cf. La stratégie de l’économie russe en perspective – le choix du pragmatisme?  ici le lien pdf ,  op cit.

  11. pour se souvenir, ici un article de Capital 30 juin 2014

  12. Ces mécanismes se sont révélés dans le cadre de travaux pour le contrat MSH et RGNF réalisé par les équipes du CEMI et IPEN RAN, étudiant la stratégie des entreprises françaises intervenant en Russie de 2013-2016. Bien des témoignages viennent d’observations de terrains nourries de rencontres avec les  participants des milieux d’affaires, et ce tout au long des travaux de recherche. Cette étude a donné lieu à diverses  présentations et publications cf. note d’ensemble des travaux ci-dessous

  13. Rebond que nous espérons un jour voir réaliser pour les économies européennes. Nous pensons que l’ apprentissage de la complexité de la dynamique économique vertueuse en Russie peut fournir des expériences salutaires. Un exemple que des alternatives sont à créer sur mesure par un pays souverain, parce que l’austérité -même du fait de sanctions- ne peut constituer une  voie de croissance viable

  14. Par discrétion et retenue nous ne rappelons pas les chiffres courants pour la Grèce enlisée dans la crise de l’Euro, ni même ceux de la France de 2016

  15. pour cette classe d’âge, des effets non monétaires de compensations ont été à l’oeuvre, je me fais un devoir de le mentionner parce que j’en suis le témoin quotidien -l’expert n’a certainement pas visité les écoles et les collèges ou interrogé des adolescents

  16. cette question serait à approfondir compte tenu des réserves formulées par les spécialistes de l’IPEN RAN qui divergent ainsi sur le caractère optimal de la stratégie de la banque centrale de la Russie en matière de change et d’utilisation des liquidités

  17. méthode que l’économie française a bien connue pour sa reconstruction et pour soutenir le développement de sa puissance industrielle d’antan…

  18. Errare humanum est perseverare diabolicum

  19. p.10

  20. Imaginons le désespoir de nos enseignants modèles, accrédités à clamer l’inverse depuis des mois, tant à l’Université de Rennes qu’à Sc Po Paris ou à L’Inalco!

  21. cf. Sanctions, une chance pour la Russie HCP op. cit.

  22. un partenariat Total Novatek exemplaire, prouvant qu’avec courage et détermination les entreprises françaises peuvent se positionner au top des réalisations du XXIe siècle

  23. cf. Sanctions une chance pour la Russie HCP op. cit.

  24. cf. pour les premiers résultats des récoltes de 2017 ici

  25. « … European Union farmers had no role or responsibility yet were the ones that had to “pay the price” cf. étude CEPII . Avec la concurrence faussés en Ukraine qui déverse les récoltes subventionnées et produites avec une main-d’oeuvre au salaire de misère, en Europe, le prix à payer par « certains » fermiers européens est double.

  26. par leur concurrents mais aussi par leur propre gouvernement, leur media et autres…

  27. « They may also be more vulnerable as, unlike the Russian Federation, they do not all have a consistent international trade surplus or such high foreign exchange reserves, which, in the case of the Russian Federation, remained consistently
    above $300 billion since sanctions were applied« . p.10

  28. « une économie zoologique » comme aime la décrire des collègues russes cf. Viableco Economie zoologique et totalitarisme inversé voir ici)) , celle de la compétition par tous les moyens : l’intimidation, la captation de marché, la menace et la pression. Ces divers modes peuvent être illustrées par des exemples très précis tout au long de la période. D’autres exemples de décomposition de grande firmes françaises emblématiques permettent de soutenir cette interprétation. Alors la France voit s’effacer progressivement son pôle industriel par « négligence » et spoliation…et effet de contexte!

Les éléments mis en avant dans le rapport montrent que la  FR aurait donc été dans une situation plus favorable que celle qu’il a été donné à tout un chacun à entendre dans de nombreuses déclarations d’experts peu scrupuleux… ((Nous citerons les épisodes les plus « trach » qui furent emblématiques et malheureusement contagieux car ils façonnèrent avec des déclarations frauduleuses tant le prêt à penser journalistique que les notes de cours des étudiants. On y trouve la patte directive d’un collègue économistes de l’Inalco qui pourtant fut toujours invité au séminaire franco-russe CEMI-EHESS et IPEN-RAN et participa à un grand nombre d’entre eux… Comment pouvait-il ne pas entendre ou oublier si vite?

Un article « prophétique »  du Monde diplomatique signé J, Vercueil auquel se rapporte aussi cet ITW du ridicule dans RFI avec 2 autres compères russophobes ordinaires pour annoncer la débâcle de l’économie russe. Ne pas rater…le moment ou tous s’affligent sur l’absence d’eau chaude dans au moins 1/3 des hôpitaux russes!

« L’annexion de la Crimée » est le fondement du langage obligé même dans les pages de l’Observo de la CCIFR voir ici le pdf

12 avril 2015, Perspectives sur l’activité des entreprises françaises en Russie 2

11 mars 2016, Vers une croissance viable en Russie ?

26 janvier 2016, Perspectives sur l’activité des entreprises françaises en Russie 

30 avril 2015, Duperie à la française…une de plus!

Mon ITW pour Ouest France, par Amandine.COGNARD, le 2 décembre 2014… rend bien compte qu’on pouvait éviter de s’égarer sur les perspective de l’économie de la Russie….même à cette date.

  • la publication  du carnet a été suspendue ici le lien originel,  Russeurope en exil est accueilli par Olivier Berruyer sur les Crises ici

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