une déclaration du KKE : Grèce, premier acte d'une crise majeure en Europe

8 décembre 2008

Les évènements courent encore plus vite que ce qu'on pouvait penser.

Nous savions que la crise économique provoquerait des explosions majeures en Europe, sans trop savoir dans quels états et avec quel détonateur.
Depuis maintenant une dizaine d'années des mouvements massifs parmi les travailleurs et la jeunesse ont montré une re-mobilisation sociale considérable en Europe, avec plus souvent de défaites que de succès. Quand on fait le compte de ces précurseurs on est impressionné par leur nombre, leur densité , de la Slovénie à la France, de l'Allemagne à la Grande Bretagne.

Rien que ces dernières semaines plusieurs très gros mouvements ont secoué l'Europe, rassemblant des dizaines et des centaines de milliers de jeunes et de travailleurs : Italie, Espagne, Portugal, Irlande (ce week end).La recomposition politique de la gauche en Europe s'accompagne d'une poussée vers la gauche qui fait des vagues, mais ne se dément pas, autre indice d'une re-mobilisation politique évidente dans une partie des travailleurs et la jeunesse.

Cette recomposition se fait dans la douleur, des ruptures sur la gauche de la social-démocratie se produisent, des partis implosent, d'autres renaissent, ou apparaissent.

Cette re-composition se fait maintenant dans le feu d'une crise sans précédent depuis 1929. Il nous faut hâter le pas.

Le feu continu des agressions ultra-libérales en Europe se conjugue maintenant avec une crise économique majeure du capitalisme, ce qui fait le caractère explosif de la situation en Europe est ce double aspect , plus le tous contre tous qui prévaut au concret et au réel dans les politiques de l'UE, désastrant des états-nations entiers qui composent le sous contient européen .

La Grèce est le premier état à craquer et il faudra toute notre solidarité et une pression importante sur la Grèce et l'UE pour que ça ne tourne à un bain de sang de la part d'un régime qui choisira la solution policière plutôt

Ce qui se passe en Grèce est d'une nature beaucoup plus explosive que les émeutes de 2005 en France. beaucoup plus large, beaucoup plus politique dans un contexte de révolte sociale larvée préalable.

La cadre existe donc pour que les choses explosent completement :

En haut il y a eut des hésitations ce week end sur ce qu'il convenait de faire (répression ? pas répression ?) , en bas des vents de colère et de rage où se disputent des rancœurs immenses sur la brutalité de l'état et l'accablement dû à l'échec global du capitalisme à améliorer le sort de la population .
Le choix d'aujourd'hui du gouvernement de durcir le ton, les dérapages policiers de plus en plus nombreux, les manifestations spontanées ne rassemblant pas que des jeunes, l'extension des affrontements, précipite la crise.

Le gouvernement grec choisit le terrain de la déflagration.

L'attitude de la classe ouvrière, des travailleurs et des chômeurs, va être déterminante. Si commence un mouvement de grève massif et d'occupation des secteurs essentiels de l'économie (ports, transports, énergie, usines, fonction publique, etc) la situation tournera à un mai 68 massif dont l'impact serait colossal en Europe tant les enjeux ont changé par rapport à ce qui s'est passé il y a 40 ans.

La situation grecque est d'une extrême gravité. C'est le premier acte d'une crise majeure en Europe qui risque de connaitre d'autres épisodes crescendo.
Chacun doit se le tenir pour dit.

Transmis par PRCF.INTER

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