une déclaration du KKE : Grèce, premier acte d'une
crise majeure en Europe
Les évènements courent encore plus vite que
ce qu'on pouvait penser.
Nous savions que la crise économique provoquerait des
explosions majeures en Europe, sans trop savoir dans quels états et avec
quel détonateur.
Depuis maintenant une dizaine d'années des mouvements massifs parmi les
travailleurs et la jeunesse ont montré une re-mobilisation sociale considérable
en Europe, avec plus souvent de défaites que de succès. Quand
on fait le compte de ces précurseurs on est impressionné par leur
nombre, leur densité , de la Slovénie à la France, de l'Allemagne
à la Grande Bretagne.
Rien que ces dernières semaines plusieurs très
gros mouvements ont secoué l'Europe, rassemblant des dizaines et des
centaines de milliers de jeunes et de travailleurs : Italie, Espagne, Portugal,
Irlande (ce week end).La recomposition politique de la gauche en Europe s'accompagne
d'une poussée vers la gauche qui fait des vagues, mais ne se dément
pas, autre indice d'une re-mobilisation politique évidente dans une partie
des travailleurs et la jeunesse.
Cette recomposition se fait dans la douleur, des ruptures sur
la gauche de la social-démocratie se produisent, des partis implosent,
d'autres renaissent, ou apparaissent.
Cette re-composition se fait maintenant dans le feu d'une crise
sans précédent depuis 1929. Il nous faut hâter le pas.
Le feu continu des agressions ultra-libérales en Europe
se conjugue maintenant avec une crise économique majeure du capitalisme,
ce qui fait le caractère explosif de la situation en Europe est ce double
aspect , plus le tous contre tous qui prévaut au concret et au réel
dans les politiques de l'UE, désastrant des états-nations entiers
qui composent le sous contient européen .
La Grèce est le premier état à craquer
et il faudra toute notre solidarité et une pression importante sur la
Grèce et l'UE pour que ça ne tourne à un bain de sang de
la part d'un régime qui choisira la solution policière plutôt
Ce qui se passe en Grèce est d'une nature beaucoup plus
explosive que les émeutes de 2005 en France. beaucoup plus large, beaucoup
plus politique dans un contexte de révolte sociale larvée préalable.
La cadre existe donc pour que les choses explosent completement
:
1) La majorité de droite n'a qu'une voix de majorité, en risque
énorme d'instabilité politique.
2) La police n'est pas justifiée, dans son meurtre, par le gouvernement,
dans une grande partie des médias et évidemment dans le camp populaire.
3) La crise économique et sociale tend à l'extreme la situation.
4) Une partie de la jeunesse, révoltée, est prête à
affronter les forces de l'état.
5) La gauche révolutionnaire, du KKE à la coalition d'extrême
gauche Syriza appellent correctement à la mobilisation et à la
grève générale (ces deux courants ont progressé
aux dernières élections).
6) les confédérations syndicales appellent à la grève
générale.
En haut il y a eut des hésitations ce week end sur ce
qu'il convenait de faire (répression ? pas répression ?) , en
bas des vents de colère et de rage où se disputent des rancœurs
immenses sur la brutalité de l'état et l'accablement dû
à l'échec global du capitalisme à améliorer le sort
de la population .
Le choix d'aujourd'hui du gouvernement de durcir le ton, les dérapages
policiers de plus en plus nombreux, les manifestations spontanées ne
rassemblant pas que des jeunes, l'extension des affrontements, précipite
la crise.
Le gouvernement grec choisit le terrain de la déflagration.
L'attitude de la classe ouvrière, des travailleurs et
des chômeurs, va être déterminante. Si commence un mouvement
de grève massif et d'occupation des secteurs essentiels de l'économie
(ports, transports, énergie, usines, fonction publique, etc) la situation
tournera à un mai 68 massif dont l'impact serait colossal en Europe tant
les enjeux ont changé par rapport à ce qui s'est passé
il y a 40 ans.
La situation grecque est d'une extrême gravité.
C'est le premier acte d'une crise majeure en Europe qui risque de connaitre
d'autres épisodes crescendo.
Chacun doit se le tenir pour dit.
Transmis par PRCF.INTER
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