Les
communistes irlandais s'opposent à la main basse de l'Union Européenne,
de la BCE et du FMI sur le pays
Déclaration
politique du Parti communiste d'Irlande
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L'aggravation de la crise du système capitaliste monopoliste
- l'impérialisme -a mis au jour la crise structurelle profonde qui en
est à l'origine. La crise a également démontré que
le système était incapable de résoudre ses profondes contradictions
sans en venir à une attaque massive contre les conditions de travail
et le niveau de vie des travailleurs et contre les acquis que les travailleurs
ont arraché par des décennies de luttes de classe et de masse.
Le système lui-même est incapable de résoudre
et de trouver des solutions à de nombreux problèmes chroniques
auxquels est confrontée l'humanité, y compris la pauvreté
de masse, la famine, et la nécessité urgente de lutter contre
le réchauffement global.
La politique poursuivie consiste à infliger le chômage
de masse, de creuser les inégalités, d'engendrer une plus forte
concentration de la richesse, une plus grande monopolisation, une exploitation
plus intensive des travailleurs et des pauvres, la destruction des quartiers
populaires, l'accélération de la militarisation et par conséquent
la guerre.
Le peuple Irlandais, à la fois au nord et au sud,
est maintenant contraint de payer un lourd tribut à l'échec des
politiques des gouvernements Irlandais et Britanniques. Ces attaques se situent
à un autre niveau qualitativement, introduisant des politiques budgétaires
reposant sur une réduction délibérée des dépenses
publiques, des attaques structurées contre les services publiques, des
attaques contre les aides sociales, l'augmentation à la fois des impôts
directs et indirects sur les travailleurs et les pauvres, et la socialisation
de la dette des entreprises. Tout cela sans toucher aux grandes fortunes.
L'imposition par le capital financier international et l'Union
européenne d'une stratégie budgétaire sur quatre ans vise
à contourner et à saper la volonté démocratique
du peuple. Leur approche est d'introduire des programmes de ré-ajustement
structurel dans toutes les politiques économiques et sociales que tout
gouvernement Irlandais futur voudrait mettre en œuvre. Les politiques de
l'Union européenne, de la BCE visent à faire avancer et à
protéger les intérêts du capital financier monopolistes
et des banques Allemandes et Françaises. Les politiques du FMI ont tout
détruit sur leur passage aux quatre coins du monde puisqu'ils ont fait
payer aux travailleurs les politiques et les stratégies économiques
que les élites locales en collaboration avec le capitalisme monopoliste
ont infligé à leur pays.
La crise a également révélé les
ravages causés, à la fois au nord et au sud, au développement
économique et social en dépendant trop étroitement de la
finance, des assurances, de l'immobilier et du capitalisme trans-national."
L'Union Européenne profite pleinement de la crise pour
faire avancer son approche stratégique qui est d'établir un plus
grand contrôle sur les stratégies budgétaires nationales
et sur les priorités sociales et économiques des Etats-membres.
Dans toute l'Europe, les travailleurs, petits commerçants et indépendants,
petits paysans et ceux qui dépendent des aides sociales vont être
contraints de payer un lourd tribut à cette crise. Dans les pays périphériques
au sein de l'Union européenne, il va être exigé de ces couches
sociales qu'elles supportent un fardeau encore plus lourd pour sauver le capital
financier allemand, français et britannique - en fait pour sauver l'euro
lui-même La résistance à ces politiques montre de plus en
plus à travers l'Europe. En Irlande, comme ailleurs, le mouvement ouvrier
est au cœur de cette opposition. La proposition d'une alternative claire
au sein et par le mouvement syndical, basée sur les intérêts
des masses populaires, et non du patronat et des banques, est essentielle. Cela
signifie le rejet à tous les niveaux du mouvement ouvrier de la stratégie
erronée, et qui a exposé désormais son échec patent,
du « dialogue social ». Le patronat affiche déjà
clairement qu'il n'a aucune intention de protéger les emplois ou de limiter
les baisses de salaire. Il est également évident que le mouvement
syndical et les travailleurs du public se sont faits avoir dans l'accord de
Croke Park [1].
Le gouvernement et le patronat n'ont plus besoin du « dialogue
social » pour garantir leurs intérêts stratégiques.
Les directions syndicales doivent tout aussi clairement afficher le fait qu'elles
n'ont plus des illusions persistantes à ce sujet.
Ce qui est nécessaire maintenant, c'est une campagne
vigoureuse et soutenue pour s'opposer non seulement au budget qui s'annonce
mais à l'ensemble de la stratégie économique du Gouvernement,
qui est soutenue largement par les principaux partis de l'opposition, et une
opposition totale à tout pas supplémentaire vers la privatisation
des services publics et le bradage des entreprises publiques.
Le mouvement syndical en Irlande du Nord a démontré
dans la récente mobilisation de plusieurs milliers de travailleurs, que
le peuple résistera quand une direction et des revendications claires
seront exprimées. C'est la leçon sur laquelle le mouvement ouvrier,
dans toute l'Irlande, doit construire désormais. Le Parti communiste
d'Irlande appelle les travailleurs, les petits commerçants, les travailleurs
indépendants et les chômeurs à soutenir la mobilisation
du 27 novembre organisée par la ICTU Congrès des syndicats irlandais
-confédération syndicale unitaire.
Il n'est pas trop tard pour affirmer l'absolue nécessité
d'une mobilisation indépendante des travailleurs. Les travailleurs doivent
présenter leur vision du développement économique et social
dont le pays a besoin. Un premier pas nécessaire est de rejeter cette
machine à construire le consentement idéologique, l'idée
que nous devons tous « avoir notre part de souffrance ».
Comme la crise a fourni l'occasion au capitalisme monopoliste d'Etat de lancer
des attaques plus profondes et soutenues contre les travailleurs, le mouvement
ouvrier doit répondre avec ses revendications autonomes et sa stratégie
économique alternative. Les travailleurs doivent s'opposer aux politiques
de l'Union européenne et du FMI.
Les profondes faiblesses structurelles, au nord et au sud,
peuvent être surmontées seulement en adoptant une approche stratégique
pour toute l'Irlande du développement économique et social, une
stratégie qui est politiquement, économiquement et socialement
transformatrice. Seul le développement d'un usage socialement planifié
du capital et des ressources peuvent surmonter l'anarchie et le chaos du capitalisme.
Centraux à toute alternative de ce type, les éléments
suivants:
- refuser de payer la dette; c'est leur dette, pas la nôtre
- le retour des compétences fiscales des mains de Bruxelles à
celles du peuple Irlandais;
- la dévolution de l'intégralité des compétences
économiques et fiscales au pouvoir Exécutif d'Irlande du Nord;
- la création d'une Banque d'investissement publique;
- la création d'une agence de développement économique
pour toute l'Irlande sous contrôle démocratique;
- le contrôle social de toutes les ressources naturelles et maritimes,
exploitées de façon durable par le peuple.
Notes
[1]Accords de Croke Park:
la majorité des syndicats avait accepté au printemps dernier cet
accord remettant en cause le droit de grève et consentant à des
coupes massives dans la fonction publique contre une promesse non-tenue qu'il
n'y aurait pas de baisse des salaires.
Source : Irlande
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