Les états post soviétiques: quelle politique pour quelle place dans le monde?

P. THOREZ
publication le 26 novembre 2016
mis à jour le : 4 Décembre, 2016

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Le contexte: tous les états post soviétiques ont mis fin au "socialisme" et rétabli ou établi le capitalisme aux formes plus ou moins sauvages (privatisation des moyens de production et d'échange, de l'immobilier, de la terre...)
tous se sont ouverts au marché mondial. Certains disposent d'atouts qui ont attiré les investisseurs étrangers (gaz, pétrole) d'autres ne suscitent que peu d'intérêt.
certains ont à leur tête des dirigeants déjà en place en URSS, d'autres d'anciens opposants.
Sous la pression de l'occident qui veut étendre l'Union européenne et l'OTAN, et avec le soutien de forces nationalistes ces pays sont sommés de choisir leurs alliances.

Plusieurs pays ont choisi sans hésitation:
- les états Baltes ont voulu leur intégration rapide dans l'UE et leur admission dans l'OTAN. Pendant les années 1990-2000 des capitaux venus de Scandinavie et de Finlande y ont été investis (secteur bancaire, transports...). Par exemple, la compagnie aérienne lettone Air Baltic a été créée par SAS, principale compagnie scandinave; le jour même de son entrée dans l'UE la compagnie aérienne Finnair a transféré plusieurs ateliers de maintenance de Finlande en Estonie.
- pour diverses raisons (migrations, forte minorité de russophones, intégration économique poussée, considérations géopolitiques), plusieurs pays ont d'emblée voulu maintenir des relations étroites avec la Russie: Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Tadjikistan dès la fin de la guerre civile. Ces pays sont réunis dans une union douanière et dans l'Union eurasiatique. Ils sont liés par des accords militaires. Ils ont été rejoints par le Kirghizstan.

Ceux qui cherchent l'équilibre ou qui hésitent:
- Le Turkménistan, tout en exportant ses hydrocarbures reste isolationniste. L'Ouzbékistan après s'être tourné vers l'occident, notamment la Turquie, se rapproche de la Russie et de ses voisins post soviétiques. L'Azerbaïdjan essaie quant à lui d'entretenir des relations équilibrées avec l'ouest comme avec les pays post soviétiques.
En Asie centrale, il faut souligner, le poids économique des puissances régionales, la Turquie et l'Iran, et l'influence grandissante de la Chine devenue le principal fournisseur de produits manufacturés.
- La Moldavie et la Georgie ont connu plusieurs phases avec les périodes de tension, voir de guerre avec la Russie. Des territoires de ces deux républiques ont proclamé leur indépendance (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud) et se tournent vers la Russie. Les gouvernements de Moldavie et de Georgie (et les populations), ont compté sur le soutien de l'ouest pour récupérer ces territoires et se développer. Mais le rêve occidental n'a pas empêché l'effondrement économique et une crise sociale très grave, sans apporter de solution à l'intégrité territoriale. Ces républiques méridionales fournissaient à l'Union quantité de fruits et légumes ainsi que du thé et du vin. Suite à la rupture des relations avec la Russie, cette agriculture spécialisée a fait place à des cultures vivrières. Outre l'hostilité à la Russie, les occidentaux n'ont pas apporté grand chose. C'est une des raisons de la défaite de l'ex président Saakachvili et des "Nationaux" en Georgie Celui-ci, formé au sein des centres du milliardaire Soros, agit désormais auprès des nationalistes ukrainiens. C'est aussi une des raisons du choix d'un président "prorusse" en Moldavie.
- L'Ukraine se situe dans le paroxysme de cette offensive des occidentaux. Suite aux manifestations contre la corruption et l'accaparement des richesses par les oligarques, les forces nationalistes dont les laudateurs des Ukrainiens qui ont collaboré avec les Nazis, ont dévoyé le mouvement populaire. La corruption est toujours là et les élites s'enrichissent alors que la population s'appauvrit, entre autre à cause du conflit contre les républiques auto proclamées de Luhansk et du Donbass. Occidentaux et nationalistes veulent pourrir les relations. La question de la Crimée où la Russie a profité de la situation pour récupérer un territoire historiquement russe ne semblant plus devoir changer à brève échéance.

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