La réforme
du modèle économique cubain : Causes et perspectives III
Salim Lamrani
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Les mesures économiques et sociales
Du 1er décembre 2010 au 28 février 2011, un
projet de réforme de la politique économique et sociale, élaboré
par la Commission de Politique économique du Parti communiste cubain,
a été soumis à un vaste débat public avec l’aide
de la centrale syndicale du pays[1]. Au total, près de 9 millions de
Cubains ont assisté à l’une des 163 000 réunions
organisées pour débattre du projet avec un total de 3 millions
d’interventions. Le document original comprenait 291 points, desquels
16 ont été intégrés à d’autres, 94
ont été maintenus intacts, 181 ont été modifiés
et 36 ajoutés pour un total comprenant au final 311 points[2]. Le projet
de départ a ainsi été modifié à 68% par les
citoyens et a été adopté le 18 avril 2011 lors de la tenue
du VIIème Congrès du Parti communiste cubain par les mille délégués
représentant les 800 000 militants[3]. Il a ensuite été
soumis au Parlement cubain, qui l’a approuvé en session plénière
le 1er août 2011[4].
L’Etat cubain, qui doit apporter des solutions pour
éviter la banqueroute, a ainsi décidé, sur une base quinquennale,
d’adapter les dépenses aux ressources disponibles et deréduire
au maximum le recours à la dette[5]. Raúl Castro a insisté
sur l’urgence de la situation : « Nous sommes convaincus que la
seule chose qui puisse faire échouer la Révolution et le socialisme
à Cuba, mettant en danger le futur de la nation, est notre incapacité
à dépasser les erreurs que nous avons commises durant plus de
50 ans[6] ».
Deux mesures spectaculaires sont à souligner. La première
constitue une révolution structurelle de la force du travail. Ainsi,
les autorités ont décidé de procéder à la
suppression à moyen terme de près d’un demi-million de postes
de fonctionnaires, soit 10% du total des employés du secteur public,
et d’un million d’ici cinq ans[7]. Les fonctionnaires concernés
auront trois possibilités : une réaffectation dans un service
déficitaire, le travail privé ou l’obtention de terres en
usufruit. Auparavant, les employés licenciés percevaient l’intégralité
de leur revenu jusqu' à ce qu' ils retrouvent un emploi. Désormais,
l’allocation chômage ne durera que cinq mois au maximum et sera
à taux plein que le premier mois (passant ensuite à 60% du salaire).
Tous les secteurs disposant d’un excédent de capital humain seront
réduits au strict nécessaire avec une restructuration du monde
du travail. Le gouvernement précise néanmoins que « l’Etat
socialiste ne laissera aucun citoyen dans le désarroi et s’assurera,
par le biais du système d’assistance sociale, que les personnes
ne pouvant travailler recevront un minimum de protection. A l’avenir,
les subventions seront destinées non pas aux produits mais à celles
et ceux qui pour une raison ou pour une autre les nécessitent vraiment[8]
».
La seconde mesure est également sans précédent
par son envergure. Il s’agit d’une ouverture de l’économie
étatique au secteur privé, destinée, entre autres, à
légaliser une économie informelle croissante, et à récolter
des impôts dans un pays peu habitué à la culture fiscale.
Ainsi, l’Etat, qui contrôle près de 90% de l’économie,
a décidé de déléguer une partie de ses activités
économiques à des personnes privées, et se limitera à
la gestion et l’exploitation des ressources stratégiques de la
nation, avec une décentralisation progressive afin de stimuler le développement.
Près de 250 000 nouvelles licences ont été octroyées
dans divers secteurs. Près de 178 nouvelles activités ont ainsi
été ouvertes au domaine privé et concernent différents
champs tels que la restauration (le nombre de sièges dans les restaurant
passant de 12 à 50[9]), la vente au détail ou la location de chambre.
Dans 83 secteurs, les nouveaux entrepreneurs pourront désormais embaucher
du personnel, prérogative qui a été jusque là une
exclusivité de l’Etat, des sociétés mixtes et des
entreprises étrangères, moyennant des charges à hauteur
de 25% du salaire de l’employé[10]. Le succès a été
immédiat[11]. En l’espace de six mois, le nombre de petits entrepreneurs
est passé de 157 000 à plus de 320 000, et devrait se stabiliser
autour d’un demi-million[12]. Les premiers effets positifs sont apparus
avec une augmentation des recettes fiscales de l’Etat au bout de six mois[13].
Les commerces privés sont soumis à un impôt
progressif pouvant atteindre 50% des revenus et à des cotisations sociales
à hauteur de 25%[14]. Les revenus jusqu' à 5 000 pesos annuels
sont exemptés d’impôts alors que ceux qui dépassent
les 50 000 pesos seront taxées à hauteur de 50%. Le nouveau code
fiscal stipule que les entrepreneurs pourront désormais déduire
jusqu' à 40% de leurs revenus au titre de frais professionnels contre
10% auparavant[15]. Ainsi, les travailleurs indépendants devront s’acquitter
de quatre impôts au total : l’impôt sur le revenu de 25% (revenus
supérieurs à 5 000 pesos) à 50% (revenus supérieurs
à 50 000 pesos), les charges patronales à hauteur de 25% du salaire
de l’employé, la TVA de 10% (5% pour le secteur alimentaire), et
les cotisations sociales de 25%[16].
Pour faire face à la pénurie de matières
premières, le gouvernement a décidé d’allouer d’importantes
ressources à l’achat de matériel exclusivement réservées
au secteur privé. Les nouveaux entrepreneurs devront faire face à
trois principaux défis : se constituer une clientèle, obtenir
des crédits et vaincre les obstacles bureaucratiques[17]. Les plus hautes
autorités de l’Etat ont garanti le caractère irréversible
des réformes et ont apporté leur soutien aux travailleurs indépendants
en annonçant une nouvelle politique bancaire de crédits destinés
aux micro-entrepreneurs[18], en particulier dans le domaine agricole[19]. Ces
nouvelles mesures devraient générer des revenus à hauteur
d’un milliard de dollars en impôts, selon les estimations gouvernementales[20].
De la même manière, les cantines d’entreprise
et le transport ouvrier ne seront plus à la charge de l’Etat, tout
comme les salons de coiffure et les taxéis, entre autres, qui vont être
dorénavant gérés par les employés. Les entreprises
disposeront désormais de facultés d’initiative plus amples[21].
L’objectif est d’augmenter la productivité,
de renforcer la discipline et d’offrir un éventail de salaires
plus large qui permette de satisfaire les nécessités des citoyens.
La politique égalitariste dans les mécanismes de distribution
du revenu sera ainsi éliminée, tout comme la gratuité de
certaines prestations[22]. Raúl Castro reconnaît que « l’excessive
approche paternaliste, idéaliste et égalitariste instituée
par la Révolution au nom de la justice sociale » a été
une erreur. « Nous avons confondu le socialisme avec les gratuités
et les subventions, l’égalité avec l’égalitarisme
», a-t-il précisé. Désormais, les salaires seront
indexés sur la productivité[23]. « L’égalité
des droits et des opportunités pour tous les citoyens » prévaudra,
avec une politique axéee sur le travail considéré comme
« à la fois un droit et un devoir ». Il sera désormais
« rémunéré en fonction de sa quantité et de
sa qualité[24] ».
Par ailleurs, de nombreuses interdictions outrancières,
qui favorisaient le marché noir, sont en passe d’être éliminées.
Raúl Castro a ainsi appelé à :
éliminer les nombreuses prohibitions irrationnelles
qui ont perduré pendant des années, sans tenir compte des circonstances
existantes, créant ainsi le ferment pour de multiples agissements en
marge de la loi, qui débouchent fréquemment sur la corruption
à des niveaux variés. On peut arriver à une conclusion
évidente : les prohibitions irrationnelles favorisent les violations,
lesquelles conduisent à leur tour à la corruption et à
l’impunité.
Il a ainsi dénoncé les démarches administratives
inutiles concernant le changement de logement ou la vente de voiture entre particuliers[25].
Désormais, les logements pourront être achetés et vendus
par les Cubains ainsi que les étrangers ayant le statut de résident
permanent. Auparavant, seuls l’échange et le legs étaient
autorisés, entrainant de nombreuses opérations illégales.
Néanmoins, il ne sera pas possible d’être propriétaire
de plus d’un logement et ces mesures excluent à la fois les Cubains
non résidents ainsi que les étrangers. La loi sur la confiscation
des biens pour les émigrants est ainsi abrogée, lesquels pourront,
en cas de départ, léguer leurs biens à leur famille jusqu' au
quatrième degré de consanguinité, à condition de
pouvoir justifier de cinq ans de vie commune avec la personne concernée[26].
Enfin, l’île se trouve également dans l’obligation
de mettre un terme à la dualité monétaire – le peso
avec lequel la plupart des Cubains reçoivent leur salaire et le peso
convertible, réservé au secteur touristique – afin de réduire
les inégalités. En effet, un peso convertible (environ 1 dollar)
vaut 26 pesos[27].
Si le changement de la structure économique semble
indispensable, Cuba ne compte pas adopter le modèle économique
de marché. Selon le gouvernement cubain, le principe de base reste le
même : « Seul le socialisme est capable de vaincre les difficultés
et préserver les conquêtes de la Révolution ». Ainsi,
la planification de l’économie prévaudra sur les règles
mercatiques, tout en modernisant la méthodologie, l’organisation
et la gestion[28].
Au niveau macroéconomique, Cuba aspire à une
meilleure efficience afin de limiter l’intervention financière
de l’Etat dans les secteurs déficitaires. Deux types de solutions
sont envisagés. La première, à court terme, permettra d’éliminer
le déficit de la balance des paiements en substituant les importations
et en augmentant les revenus externes. L’objectif d’améliorer
la croissance et le niveau de vie de la population passe par une meilleure efficacité
économique, une stimulation du travail et une redistribution plus équitable
du revenu national[29].
A long terme, Cuba doit trouver des solutions de développement
durable qui permettent notamment d’atteindre une autosuffisance alimentaire
et énergétique, une utilisation efficace du capital humain, une
bonne compétitivité dans les productions traditionnelles et le
développement de nouvelles productions de biens et de services à
haute valeur ajoutée[30].
Les entreprises étatiques et les coopératives
Une autonomie plus grande sera octroyée aux entreprises
étatiques, aux entreprises aux capitaux mixtes, aux coopératives,
aux usufruitiers de terres, ainsi qu' aux petits entrepreneurs privés,
sans pour autant permettre une concentration de propriété trop
importante. Le pouvoir décisionnel sera décentralisé au
profit du secteur entrepreneurial, afin d’obtenir une meilleure efficacité.
Les entreprises disposeront de plus de facultés ainsi que d’une
responsabilité plus importante dans la gestion de leurs ressources humaines,
matérielles et financières, supprimant ainsi une partie des contrôles
bureaucratiques. Des marchés d’approvisionnement non subventionnés
seront à la disposition des entreprises[31].
Les entreprises étatiques dont le bilan financier est
structurellement déficitaire, dont le capital de travail est insuffisant
et qui se montrent incapables de respecter leurs obligations, passeront systématiquement
par un processus de liquidation. Les entreprises ne recevront plus de financement
budgétaire pour la production de biens et de services. En revanche, elles
pourront créer des fonds propres pour le développement ou l’augmentation
de salaires, en cas de bénéfices, après avoir satisfait
leur contrat de production et s’être acquittées de leurs
obligations fiscales. De la même manière, les salaires des employés
du secteur public évolueront en fonction des résultats de l’entreprise.
Les subventions pour pertes seront désormais éliminées[32].
Les coopératives, basées sur « libre disposition
des travailleurs à s’y associer », restent propriétaires
des moyens de production et peuvent en disposer à leur guise (location,
usufruit…). Elles peuvent s’associer à d’autres entités
similaires (pour l’achat et la vente par exemple afin de réduire
les coûts). Néanmoins, la propriété coopérative
ne peut être vendue ou louée à d’autres coopératives
ou à des entreprises non étatiques. Elles se chargent également
de fixer les salaires de leurs employés[33].
La politique sociale
Au niveau de la politique sociale, la priorité est de
préserver « les conquêtes de la Révolution, tels que
l’accès aux soins médicaux, à l’éducation,
à la culture, au sport, aux loisirs, à la sécurité
sociale et à la protection au moyen de l’assistance sociale pour
les personnes dans le besoin », tout en éliminant les « dépenses
excessives[34] ».
Au niveau de l’éducation, les cursus universitaires
seront en adéquation avec le développement de l’économie
et de la société, avec une augmentation des places dans les filières
technologiques et scientifiques. Au niveau de la santé, une réorganisation
territoriale des centres de soin est prévue, tout comme le développement
de la médecine naturelle et traditionnelle, ainsi que la promotion de
la médecine préventive. Enfin, pour faire face au vieillissement
de la population et au problème de la dépendance, la contribution
des salariés sera accrue et de nouveaux financements devront être
trouvés[35].
Le salaire retrouvera un rôle principal au sein de la
société afin de « réduire les gratuités non
nécessaires et les subventions personnelles excessives, en établissant
des compensations pour les personnes dans le besoin ». Ainsi, le carnet
de rationnement, instauré en 1963 pour faire face aux sanctions économiques,
à la spéculation sur les matières premières et éviter
une crise alimentaire, « qui favorise autant le citoyen dans le besoin
que celui qui en est à l’abri », dispose de nombreux inconvénients
car il profite indistinctement aux travailleurs consciencieux qui apportent
de la richesse à la société et à ceux qui préfèrent
vivre aux crochets de l’aide sociale sans rien produire[36].
Comme le note Raúl Castro, le carnet « est devenu,
au fil des ans, une charge insupportable pour l’économie, n’incite
pas au travail, et est source d’illégalités diverses[37]
». Il est ainsi graduellement réduit et sera à terme supprimé
pour éviter les pratiques de trocs et de revente qui alimentent le marché
noir[38]. Par exemple, les cigarettes ont disparu du carnet depuis septembre
2010[39]. Le riz et le sucre (exceptée la partie mensuelle subventionnée)
sont désormais en vente libre sur le marché[40], alors que le
prix de l’huile a augmenté d’environ 10%[41]. La suppression
du carnet de rationnement sera compensée par des augmentations salariales.
Néanmoins, l’alimentation sociale dans la sphère
des services de santé et d’éducation est préservée
« pour protéger la population vulnérable ». Les cantines
ouvrières resteront ouvertes mais elles seront désormais payantes
et non subventionnées. De la même manière, l’Etat
s’engage à « garantir que les personnes dans le besoin reçoivent
la protection de l’assistance sociale[42] ».
La politique industrielle et énergétique
L’industrie pharmaceutique et biotechnologique est l’un
des fleurons économiques de la nation cubaine. Elle représente
la quatrième source de revenus pour l’île après les
prestations de services, le tourisme et le nickel[43]. L’objectif affiché
est d’atteindre une souveraineté technologique dans ce domaine
et de renforcer la politique de dépôt de brevet et de propriété
industrielle sur les principaux marchés internationaux.
Au niveau énergétique, Cuba doit réduire
sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur et élever
la production de pétrole et de gaz en exploitant les gisements sous-marins
récemment découverts dans le Golfe du Mexique, et augmenter sa
capacité de raffinement afin de réduire l’importation de
produits dérivés. Néanmoins, de lourds investissements
sont nécessaires et l’île ne dispose pas des ressources pour
les financer. De la même manière, l’énergie utilisée
pour des activités productives de biens ou de services ne sera plus subventionnée[44].
Afin de procéder à des économies d’énergie
en raison de la hausse du prix du pétrole, le gouvernement a ainsi annoncé
en octobre 2010 une augmentation des tarifs électriques pour les grands
consommateurs, c’est-à-dire ceux qui utilisent plus de 300 kilowatts/heure
par mois. L’augmentation sera graduelle et oscillera entre 15% et 285%
du prix, selon le surplus de consommation. Cette catégorie d’usagers,
qui représente 5,6% de la population, devra payer entre 1,5 et 5 pesos
le kilowatts/heure supplémentaire au lieu du prix normal de 1,3 pesos.
Pour les ménages consommant moins de 100 kilowatts/heure, le prix restera
à 0,09 peso le kilowatt/heure. L’Etat a donné l’exemple
en réduisant sa consommation de 10% en 2010 par rapport à l’année
antérieure. Le prix de l’essence a également augmenté
de 10% et celui du diesel de 18%, étant donné que plus de 50%
du combustible consommé dans l’île est destiné à
produire de l’électricité[45].
Le tourisme
Dans le secteur touristique, qui constitue la seconde source
de revenus de la nation, la priorité est donnée à l’amélioration
de la qualité des services fournis – lesquels sont bien en deçà
des standards internationaux –, ainsi qu' à la diversification
des destinations touristiques à l’intérieur du pays pour
éviter des concentrations trop importantes de vacanciers. De la même
manière, pour augmenter la capacité d’hébergement
du pays, les particuliers pourront désormais louer plus facilement une
partie de leur logement[46].
Le transport et le logement
Le transport reste l’un des graves problèmes
à Cuba et a un impact aussi bien sur la vie économique que sur
le bien-être de la population. Le réseau doit être modernisé,
réorganisé et surtout développé. Les réseaux
ferroviaire et maritime constituent une priorité notamment pour des raisons
économiques et environnementales. Les ports nationaux doivent notamment
être agrandis pour des raisons commerciales[47].
L’autre grand problème national reste le logement
qui est insuffisant et souvent dans un état précaire. L’île
nécessite la construction de 100 000 logements par an car il existe depuis
des décennies un déficit structurel du fond immobilier de la nation,
en raison notamment des sanctions économiques. La construction de logements
ne sera plus une tâche exclusive de l’Etat : le secteur privé
pourra désormais s’acquitter de cette activité. En novembre
2010, l’Etat a décidé de mettre un terme aux subventions
du matériel de construction en raison du manque de liquidités[48].
Conclusion
Le défi qui attend les Cubains est de taille. S’ils
ne peuvent agir contre le principal obstacle au développement de la nation
que sont les sanctions économiques, dont la levée –unanimement
réclamée – dépend du bon vouloir de la Maison-Blanche
et du Congrès étasunien, ils peuvent se targuer d’avoir
créé la société la moins injuste de la planète
et d’afficher le meilleur indice de développement humain du Tiers-monde.
Néanmoins, la lutte contre la bureaucratie, la corruption, le marché
noir, la faible productivité, l’amateurisme en termes de politique
économique, la forte dépendance alimentaire et énergétique,
les interdictions outrancières, l’insuffisance de débat
critique, le rapport nonchalant au travail, restent leur principale priorité.
Les Cubains – plus précisément les plus jeunes générations
– devront se montrer à la hauteur de la situation et s’adapter
aux nouvelles réalités, tout en restant fidèles à
leur histoire et leur tradition de lutte et de résistance. Car, pour
reprendre les enseignements lucides de l’Apôtre cubain et héros
national José Martí, « le premier devoir de tout homme […]
est d’être un homme de son temps ».
Notes
[1] Andrea Rodriguez, « Raúl
Castro pide apoyo a central sindical cubana », Associated Press, 1er noviembre
2010.
[2] Raúl Castro, « Texto íntegro del Informe Central al
VI Congreso del PCC », 16 de abril de 2011. http://www.cubadebate.cu/opinion/2011/04/16/texto-integro-del-informe-central-al-vi-congreso-del-pcc/
(site consulté le 20 avril 2011).
[3] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[4] Raúl Castro, « Toda resistencia burocrática al estricto
cumplimiento de los acuerdos del Congreso, respaldados másivamente por
el pueblo, será inútil », Cubadebate, 1er août 2011.
[5] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[6] Raúl Castro, « Texto íntegro del Informe Central al
VI Congreso del PCC », 16 de abril de 2011, op. cit.
[7] Agence France Presse, « Gobierno cubano anuncia reglas para apertura
de negocios y despidos », 25 octobre 2010.
[8] Raúl Castro, « Discurso pronunciado por el General de Ejército
Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros,
en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima
Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular, en el Palacio de Convenciones,
el 18 de diciembre de 2010, “Año 52 de la Revolución”
», op.cit.
[9] Agence France Presse, « Cuba baja los impuestos y amplia ‘paladares’
para estimular negocios », 27 mai 2011.
[10] Juan Carlos Chávez, « Impuestos en Cuba llegarán hasta
el 50 por ciento para trabajadores privados », El Nuevo Herald, 26 octobre
2010.
[11] Paul Haven, « Cuba : Pequeños empresarios, factor clave de
reformas económicas », op. cit
[12] Agence France Presse, « Otorgan en Cuba 171,000 nuevas licencias
», 21 mars 2011 ; Ivette Fernández Sosa, « Trabajadores por
cuenta propia sobrepasan las 300 000 personas », Granma, 21 mai 2011.
[13] Andrea Rodriguez, « Erario cubano comienza a ver resultados de reforma
», The Associated Press, 16 mai 2011.
[14] EFE, « Cubanos se preparan para nueva cultura tributaria »,
22 octobre 2010.
[15] Mark Frank & Eric Faye, « Cuba dévoile un nouveau code
fiscal pour les petites entreprises », Reuters, 22 octobre 2010.
[16] Paul Haven, « Cuba Males Self-Employement Rules Official »,
Associated Press, 25 octobre 2010 ; Agence France Presse, « Cuba: jusqu' à
50% des revenus des commerces privés soumis à impôt »,
25 octobre 2010.
[17] Paul Haven, « Cuba : Pequeños empresarios, factor clave de
reformas económicas », op. cit
[18] EFE, « Anuncian nueva política bancaria de créditos
», 1er avril 2011 ; Raúl Castro, « Discurso pronunciado por
el General de Ejército Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos
de Estado y de Ministros, en la clausura del Sexto Período Ordinario
de Sesiones de la Séptima Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de Convenciones, el 18 de diciembre de 2010, “Año
52 de la Revolución” », op.cit.
[19] EFE, « Gobierno cubano da créditos a campesinos »,
11 juillet 2011.
[20] Juan Carlos Chávez, « Impuestos en Cuba llegarán hasta
el 50 por ciento para trabajadores privados », op. cit.
[21] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[22] Ibid.
[23] Raúl Castro, « Discurso pronunciado por el General de Ejército
Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros,
en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima
Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular, en el Palacio de Convenciones,
el 18 de diciembre de 2010, “Año 52 de la Revolución”
», op.cit.
[24] Partido Comunista de Cuba, « Proyecto de lineamientos de la política
económica y social », op. cit.
[25] Raúl Castro, « Discurso pronunciado por el General de Ejército
Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros,
en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima
Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular, en el Palacio de Convenciones,
el 18 de diciembre de 2010, “Año 52 de la Revolución”
», op.cit.
[26] Agence France Presse, « Cubanos de la isla podrán comprar
casas y autos », 1er juillet 2011.
[27] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[28] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[29] Ibid.
[30] Ibid.
[31] Ibid.
[32] Ibid.
[33] Ibid.
[34] Ibid.
[35] Ibid.
[36] Raúl Castro, « Discurso pronunciado por el General de Ejército
Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros,
en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima
Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular, en el Palacio de Convenciones,
el 18 de diciembre de 2010, “Año 52 de la Revolución”
», op.cit.
[37] Raúl Castro, « Texto íntegro del Informe Central al
VI Congreso del PCC », 16 de abril de 2011, op. cit.
[38] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[39] Raúl Castro, « Discurso pronunciado por el General de Ejército
Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros,
en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima
Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular, en el Palacio de Convenciones,
el 18 de diciembre de 2010, “Año 52 de la Revolución”
», op.cit.
[40] EFE, « Cuba libera venta de azúcar y sube precio del arroz
», 12 février 2011.
[41] Agence France Presse, « Cuba sube precio de aceite comestible »,
2 avril 2011.
[42] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[43] EFE, « La isla recibe al primer millón de turistas en 2011
», 11 avril 2011.
[44] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[45] EFE, « Cuba sube tarifas eléctricas para grandes consumidores
domésticos », 29 octobre 2010.
[46] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos
de la política económica y social del partido y la Revolución
», op. cit.
[47] Ibid.
[48] Agence France Presse, « Raúl Castro elimina subsidios a materiales
para reparar y construir casas », 18 novembre 2010
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