Cuba répond à Bush
MIREYA CASTAÑEDA
Pérez Roque a déclaré que Cuba remarque
que les propos du président des Etats-Unis annoncent « une escalade
sans précédents dans la politique contre Cuba », avec un
blocus plus féroce, avec davantage de subversion et de tentatives d'isolement.
Il a averti que la politique en vigueur dans le gouvernement de Bush est le
changement de régime à Cuba « y compris par la force »,
ce que le dirigeant nord-américain appelle « accélérer
le processus de transition » et que Fidel qualifie de « reconquête
de Cuba par la force ».
Le ministre a fait une analyse du « langage menaçant
et hautain » du discours à la Maison Blanche et du changement significatif
des mots et des concepts. En janvier 2004 - a-t-il indiqué - Bush a parlé
de « travailler sur une transition rapide et pacifique vers la démocratie
», en mai c'était « accélérer le jour où
Cuba serait un pays libre » et en octobre « le peuple cubain devrait
être libéré ».Trois ans plus tard, en juin dernier
- a signalé le ministre - Bush a déclaré continuer «
de faire pression d'une manière énergique pour la liberté
de Cuba » et il déclaré maintenant dans son discours que
« le mot d'ordre dans nos relations futures avec Cuba n'est pas stabilité,
c'est liberté ».
Cuba considère ces propos comme un acte irresponsable,
qui reflètent - a-t-il indiqué - le niveau de frustration et qui
appellent à la violence pour renverser la Révolution. Le ministre
a estimé que « Bush laisse ouverte l'option d'un soulèvement
hypothétique et fantaisiste » intérieur que « toute
personne sait qu'il est politiquement impossible car la Révolution a
le soutien du peuple », mais il laisse aussi ouverte la possibilité
d'une agression de l'extérieur.
Bush est pressé par le temps et cela le rend d'autant plus dangereux,
a mis en garde le ministre et il a ajouté que dans son discours à
Washington il a fait « une vaine et ridicule tentative de recruter »
nos forces armées et le ministère de l'Intérieur, auxquels
il épargnerait la vie s'ils trahissent la Révolution.
« J'ai pour vous un message, vous délirez, vous
parlez à une armée de libération et à des combattants
de la sécurité qui ont empêché plus de 600 tentatives
d'assassinat contre Fidel. Vous vous trompez, vous ne connaissez pas ce peuple,
qui ne ressemble en rien aux mercenaires que vous payez ici », a déclaré
Pérez Roque. « La réaction à Cuba est d'indignation,
mais de sérénité absolue, de fermeté et de confiance
dans notre force. Le mot d'ordre ici est courage », a-t-il souligné.
Le ministre des Relations extérieures a commenté
les trois nouvelles « initiatives » de Bush sur Cuba, qui constituent
une preuve - a-t-il dit - que tout aura été pratiquement essayé
contre l'île. Il s'est référé à la disposition
manifestée par Bush de délivrer des autorisations à des
organisations non gouvernementales et à des groupes religieux pour qu'ils
fournissent des ordinateurs aux jeunes cubains et l'accès à Internet.
« Une annonce ridicule qui ferait rire si elle n'était pas insérée
dans ce durcissement de la politique contre Cuba. Dans un pays qui malgré
le blocus a plus de 500 000 ordinateurs installés, qui en installera
150 000 autres l'année prochaine et qui pourra en assembler 120 000 chaque
année. où fonctionnent 600 clubs de jeunes d'informatique qui
permettent l'accès gratuit à Internet à plus de deux millions
de Cubains chaque année ».
Il a aussi annoncé - a continué Felipe Pérez
Roque - qu'il invitera des jeunes cubains, fils de leurs mercenaires à
Cuba, à un programme de bourses qu'ils ont mis en oeuvre pour l'Amérique
latine pour trois ans. « Tout cela pour un pays qui dispose de 65 universités,
où 730 000 jeunes cubains étudient aujourd'hui et où se
trouvent 30 000 boursiers étrangers de 120 pays qui étudient ici
gratuitement ».
Enfin Bush a proposé de créer un Fond international
pour la liberté de Cuba, avec l'objectif que d'autres pays contribuent
financièrement pour détruire la Révolution, a indiqué
le ministre. Monsieur le président a fait un appel désespéré
aux autres pays pour qu'ils se joignent au blocus - a souligné Pérez
Roque -, une preuve de son isolement, qu'il ne bénéficie d'aucun
soutien dans le monde. « On peut être le plus puissant, mais pas
le plus respecté. La communauté internationale ne suit pas sa
politique et aujourd'hui le rejet du blocus génocide est pratiquement
universel ».
après avoir commenter les « initiatives »,
le ministre a détaillé les douze points « de ce que devrait
proposer le président nord-américain comme aide » à
l'île :
- Respecter le droit des Cubains à leur indépendance
et leur souveraineté.
- Cesser immédiatement leur politique d'agression
et de menaces
- Cesser d'intervenir dans les affaires intérieures
de Cuba et d'essayer de fabriquer une opposition intérieure.
- Mettre fin aux actions subversives contre Cuba et à
la guerre radio-télévisuelle contre notre pays.
- Lever immédiatement le blocus.
- Supprimer l'interdiction des voyages à Cuba des
nord-américains et des visites familiales des Cubains résidant
aux Etats-Unis
- Cesser d'encourager l'émigration illégale.
Abroger la loi d'Ajustement et respecter les Accords migratoires.
- Cesser les campagnes agressives de calomnies, pour lesquelles
sont réalisées des dépenses record.
- Libérer les cinq combattants antiterroristes, prisonniers
politiques dans les prisons nord-américaines.
- Extrader au Venezuela ou juger aux Etats-Unis le terroriste
Luis Posada Carriles.
- Fermer immédiatement le centre de tortures que
vous avez créé dans la Base navale de Guantamano.
- Cesser les pressions sur la communauté internationale
pour qu'elle soutienne votre politique Cuba.
Pérez Roque a réaffirmé que Bush n'atteindra
pas ses objectifs contre Cuba. « Il n'y a aucune force humaine ni naturelle
dans le monde capable de faire renoncer les Cubains à leurs rêves
de justice, de liberté et d'indépendance. Nous somme une Révolution
victorieuse et nous avons gagné le respect de tous ».
Vers la fin de son intervention, le ministre a rappelé
qu'on fêtait ces jours-ci le 45e anniversaire de la Crise d'octobre et
déclaré « que le peuple cubain fait preuve en ce moment
de la même sérénité, de la même fermeté,
du même sentiment d'unité nationale et d'orgueil patriotique, que
durant ces jours lumineux et tristes, comme les a qualifiés le Che, au
cours desquels le peuple cubain était prêt à tout affronter,
y compris l'holocauste nucléaire, plutôt que de renoncer à
ses principes et à sa souveraineté.
sommaire