La Chine est-elle encore un pays qui construit le socialisme ?

Ou bien

La Chine s' est engagée sur la voie du capitalisme, et de ce fait, de l' impérialisme ?

La Chine, jusqu' aux années 80, est encore un état économiquement arriéré.

La direction du Parti communiste décide alors de procéder, à marche forcée, à la modernisation complète du pays. Pour ses dirigeants cette phase, qui doit se poursuivre des décennies, est un préalable à l' instauration du socialisme. Cela suppose une immense accumulation capitaliste. La Chine, qui veut aller très vite, à recours à l' ouverture de son marché, et dans le cadre de l' OMC, développe son commerce international. Elle vise à rattraper la puissance économique des Etats-Unis, car elle sait qu' une confrontation avec cette puissance est programmée par Washington. L' ampleur de la tâche et le temps mesuré conduisent les dirigeants du PCC à imposer des moyens qui, vues de France, peuvent s' apparenter aux méthodes les plus violentes d' exploitation capitaliste. Mais cette observation doit-elle conduire à qualifier la Chine d' état capitaliste ?

Une question fondamentale se pose alors : la plus-value réalisée est-elle accaparée par une minorité privée, qui forte de son pouvoir économique, dirige le pays ?

Les statistiques internationales montrent le contraire : depuis 25 ans, des centaines de millions de Chinois sont sortis de la misère, et la population côtière des villes voit son pouvoir d' achat rejoindre celui des peuples occidentaux.

Mais, c' est vrai, les 600 ou 700 millions d' habitants en zone rurale n' ont pas encore bénéficié d' une hausse significative de leur niveau de vie et l' écart s' accroît entre la ville et la campagne. Des dizaines de milliers de manifestations, parfois violentes, répertoriées par le gouvernement, expriment le sentiment de colère des populations encore marginalisées ou réduites au chômage. Mais n' est-ce pas là l' expression naturelle de la lutte de classe pour que les choses changent ?

Sur le plan international, l' activité commerciale de la Chine qui recherche des sources de matières premières, le pétrole en particulier, en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, aboutit à des accords économiques d' égalité, mutuellement favorables aux deux parties. Aucune trace de domination ou d' appropriation des richesses naturelles, pas la moindre base militaire à l' étranger. La Chine ne poursuit en aucune manière une politique impérialiste.

Jean Levy

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