Parlons Clair est un éphéméride
mensuel de l’actualité internationale, sans prétention à l’exhaustivité,
fait de commentaires brefs et incisifs, faciles à lire et stimulant la réflexion
critique : nous disons ce que la grande presse de gauche
et de droite, ne dit pas. Seule ligne éditoriale, les choix du Collectif
Polex, communiste, anticapitaliste sans ambages, anti-impérialiste sans
concession : parce que le mouvement progressiste a trop souffert des dérives
opportunistes, conciliatrices, nées du carriérisme politicien et de l’absence
de principes. Nos analyses sont les points de vue personnels de communistes,
signées de leurs auteurs, en toute responsabilité, en toute liberté, sans allégeance
à l’égard d’une quelconque organisation, parti ou groupe :
l’obéissance irréfléchie à des hommes, des états, des partis, comme s’ils
ne pouvaient pas se tromper ou trahir leur idéal originel, a coûté très cher
au mouvement révolutionnaire ; il n’y a pas de sauveurs suprêmes,
dirigeants ou partis omniscients. La diversité des militants est une richesse. Ce
bulletin mensuel est envoyé chaque mois gratuitement à plus de
1500 abonnés. Il vous suffit de nous signaler votre volonté pour cesser
de le recevoir (arrêt de
souscription). Mais vous pouvez aussi nous transmettre l’e-mail d’un
ami que cela peut intéresser, et vous reporter aux analyses détaillées de l’association
sur son site ( gihelbeder-diffusion.org/
) . Notre seul souci est de stimuler la réflexion militante sur les questions
internationales.
Ce numéro hors série rend compte de trois débats
organisé en février et mars 2010 à Paris par le Collectif
Communiste Polex.
Débat du 5 février 2010 à Paris sur
le thème :
Résistances à l’Impérialisme au Moyen Orient
Avec :
Aline Pailler, journaliste, modératrice
Lana Sadeq, membre de « l’Initiative
nationale palestinienne »
Hussein Sabbah, du parti communiste libanais
Subhi Toma, militant anti-impérialiste d’Irak
Samedi 13 mars 2010, Paris – AG du Collectif.
Thème : les pays de l’est européen
Avec :
Pierre Lenormand et Bruno Drweski
samedi 27 mars 2010 - ag du collectif
thème : la crise en Grèce
Avec
2 adhérents du Parti communiste de Grèce (KKE)
Si le succès de
ces initiatives nous encourage a persévérer et a développer
ce type de rencontre ailleurs qu' a Paris cela implique que ceux qui
comprennent l' importance de l' engagement dans la lutte anti-impérialiste
adhèrent a notre collectif afin qu' il ait les forces indispensables
pour aller plus loin. Sommaire Bulletin
Intervention liminaire de Francis Arzalier,
pour le Collectif Polex .
Le Collectif Communiste Polex, lieu de rencontre et d’analyses
militantes sur les questions internationales, tient à la diversité
de ses adhérents, et se situe hors de toute allégeance à
un parti, un groupe, une tendance.
Mais deux soucis nous réunissent :
1 – la volonté de lutter contre l’affaiblissement du mouvement
anti-impérialiste en France, alors qu' il fut capable, il y a des
décennies, de mobiliser des foules immenses contre les guerres coloniales,
contre l’arme nucléaire et pour le désarmement, contre la
guerre US au Vietnam. A l’inverse, les manifestations contre la guerre
impérialiste en Yougoslavie, puis l’invasion de l’Irak furent
très insuffisantes.
2 – nous combattons sans aucune réserve l’impérialisme,
qu' il soit américain, de l’OTAN, de la France, quels que
soient ses déguisements, et ses porte paroles, travestis en défenseurs
des Droits de l’Homme, ou en obsédés de la menace nucléaire
iranienne, ou nord-coréenne. Au Moyen Orient, la menace pour la paix
est d’abord l’état colonial israélien, première puissance
militaire de la région équipée d’armes nucléaires,
soutenue et nourrie en subsides et en armes par les puissances occidentales,
USA et France en premier. après la guerre criminelle de Gaza, l’état
israélien annonce crûment sa volonté de nouvelles guerres
contre le Liban et contre l’Iran.
On ne peut être crédible en dénonçant
l’éventuelle bombe atomique iranienne, si l’on ne dénonce
pas d’abord les arsenaux nucléaires existants : israélien,
étasunien, français, etc… D’autant plus que la France
de Sarkozy, incarnant l’aile la plus militariste de l’OTAN, joue
un rôle essentiel dans l’encerclement de l’Iran en développant
la base d’Abu Dhabi, avec celle franco-américaine de Djibouti.
Notre participation à ce combat contre l’impérialisme au
Moyen Orient est d’autant plus nécessaire que la France a des responsabilités
particulières dans cette région du monde :
1 - Alors que notre
gouvernement avait refusé de participer à l’invasion de
l’Irak, les affairistes français sont aujourd’hui incités
à participer à l’exploitation des ressources du pays détruit,
et encore occupé par des mercenaires privés de diverses nationalités
(dont des Français) qui remplacent les GIs.
2 – La France,
malgré les dires officiels, envoie des renforts en Afghanistan, s’engluant
encore davantage dans cette aventure occidentale injustifiée et perdue
d’avance. Le fait que ces soldats ou gendarmes soient destinés
à former des mercenaires afghans, comme c’était déjà
le cas, ne change rien à la réalité qu' il s’agit
de renforts militaires.
3 – Chacun
sait qu' aucune paix ne sera possible en Palestine, sans l’arrêt
de la colonisation israélienne. Or, on dit peu que 2 000 Français,
en moyenne, vont chaque année rejoindre les colons israéliens.
Le quartier de Kyriat Arba, implantation sioniste de juifs religieux au cœur
d’Héron en Cisjordanie, compte ainsi de nombreux originaires de
France, et les nouveaux quartiers de colonisation à l’entour de
Jérusalem aussi. Cela se double du soutien matériel et politique
apporté par le CRIF aux gouvernants de droite et extrême droite
israélienne. Cet organisme continue, ce faisant, de se prétendre,
indûment, représentatif des juifs de France, avec l’assentiment
des partis de droite et du PS, qui vont quêter auprès de lui un
soutien électoral.
4 – Ces temps
derniers, les médias français ont mis en avant les dérapages
calculés du politicien démagogue Frêche, président
de la Région Languedoc-Roussillon. Mais ils se gardent bien de dire les
choix politiques beaucoup plus graves qu' il assume, en offrant à
une société israélienne, Agrexco, la possibilité
de commercialiser à partir du port de Sète, les fruits et légumes
venus des territoires occupés de Palestine, en contradiction avec la
réglementation européenne.
Nous n’avons pas la moindre illusion sur les objectifs
politiques (théocratie, charia) de certains mouvements au Moyen Orient,
Hamas ou Hezbollah. On peut regretter leur influence au sein des mouvements
de libération nationale.
Mais nous savons aussi que la dénonciation de l’intégrisme
ou de l’autoritarisme des dirigeants, Saddam Hussein ou les chefs du Hamas,
a trop souvent servi en France à freiner la solidarité anti-impérialiste.
Le Hamas a été élu à Gaza, grâce notamment
aux erreurs des mouvements laïques, à la corruption et à
la complaisance pour les USA qui ont gangrené le mouvement national palestinien,
et il peut l’être demain en Cisjordanie pour les mêmes raisons.
C’est aux peuples palestinien, irakien, et pas à nous, qu' il
revient de choisir leurs leaders. Notre rôle à nous, militants
français, est d’affirmer notre solidarité totale avec ceux
qui se battent réellement contre l’impérialisme, avec les
peuples en lutte.
Intervention
de Jean Levy (Collectif Polex)
Une Barricade n’a que deux côtés.
Dans le combat contre l’impérialisme, devons-nous, comme le préconisent
des camarades, mesurer notre soutien à l’aune des proximités
ou des oppositions idéologiques qui nous lient ou qui nous séparent
des mouvements de libération, menant localement la lutte ?
Telle est la question posée aujourd’hui en Palestine, au Liban,
en Iran.
Autrement dit, face à des forces politiques qui se réclament de
l’Islam, tels le Hamas ou le Hezbollah, ou à des régimes
théocratiques en place, comme à Téhéran, faut-il
« faire la fine bouche », du fait de leur choix idéologique,
et émettre tant de restrictions à notre solidarité, que
celle-ci en soit réduite à sa plus simple expression ?
Nous ne le pensons pas.
L’impérialisme constitue notre ennemi commun. Serait-il bon de
fissurer le front qui lui résiste ? Avons-nous à juger de la qualité
de nos alliés objectifs, avant de s’engager dans un solidaire combat
?
Rappelons des faits historiques.
Durant la Seconde Guerre mondiale, tant au sein des pays occupés par
l’impérialisme allemand que dans les états qui lui étaient
militairement opposés, fallait-il, par exemple, condamner l’engagement,
aux côtés de l’Union soviétique, des Etats-Unis, du
fait de leur logique impérialiste, refuser qu' ils créent
un second front et que leurs troupes débarquent en France ?
La Résistance intérieure devait-elle coopérer avec les
GI’s, compte tenu du fait que ces soldats étaient ceux d’une
puissance raciste à l’intérieur, et impériale, à
l’extérieur ?
Les combattants de l’Armée rouge, comme les FTPF et les FFI, attendaient
avec une impatience extrême le jour J, celui du débarquement en
Normandie, sans se poser de questions sur la nature du régime américain.
Leur commun combat, alors, l’exigeait.
Pendant la guerre d’Algérie, nous avons soutenu le FLN, qui constituait
la force essentielle de la résistance populaire dans son combat contre
le colonialisme français. Et pourtant, des dirigeants du Front commettaient,
dans les maquis, de nombreux crimes de sang à l’encontre de communistes
algériens combattant à leurs côtés.
Notre engagement anticolonialiste exigeait notre solidarité envers ceux
qui luttaient pour l’indépendance, malgré l’orientation
idéologique des dirigeants du FLN.
Aujourd’hui, le Hamas constitue la force essentielle de la Résistance
palestinienne à l’occupant israélien. Nous avons pu, lors
de l’agression militaire contre la bande de Gaza, et depuis, face au blocus,
mesurer l’ampleur de son soutien populaire. Nous devons donc manifester
notre solidarité avec le Hamas sans chipoter sur son idéologie
religieuse. Ce sera aux Palestiniens, et à eux seuls, de trancher le
moment venu.
De même, le Hezbollah, en 2006, a été l’artisan de
la défaite militaire de l’état qui se proclame « juif ».
Par cette victoire, le mouvement de résistance libanais a défendu
l’indépendance du Liban tout entier. Il constitue toujours la force
décisive, face à l’impérialisme israélo-étasunien.
Le peuple libanais, dans sa composante islamique et bien au-delà, fait
confiance au Hezbollah. Il nous appartient donc de le soutenir solidairement.
Quant à l’Iran, montré du doigt par toutes les composantes
de l’impérialisme, dont le nôtre, le français, nous
devons nous poser la question : pourquoi la campagne contre « le régime
des mollahs » a-elle pris cette ampleur seulement depuis la présidence
d’Ahmadinejad ? Quand ses opposants, tel Mossavi, faisaient couler le
sang ouvrier, personne, en occident, ne s’en souciait. Il est vrai qu' alors
Total signait de juteux contrats avec les gouvernants de l’époque.
Aujourd’hui, l’état iranien se veut indépendant et tient
à sa souveraineté. C’est trop pour Washington et ses dociles
alliés. D’où l’offensive contre le régime iranien.
Que l’orientation idéologique de celui-ci ne corresponde pas à
la nôtre, qui le conteste ?
Mais, c’est au peuple iranien à décider, seul, de ce choix.
Il reste que le gouvernement de Téhéran, menacé par l’impérialisme,
se retrouve naturellement aux côtés du Venezuela, de Cuba, de l’équateur,
de la Bolivie, et aussi de la Chine, dans l’affrontement mondial. C’est
la raison pour laquelle, notre solidarité doit être apportée
à l’Iran. L’avenir de celui-ci appartient à son peuple.
Une barricade n’a que deux côtés.
Intervention de Frédéric
Charles (Collectif Polex)
Sur les drones et leur fabrication par la France :
Pour combattre efficacement l’impérialisme il faut commencer par
lutter contre celui de son propre pays. La France depuis 2004 s’est lancée
dans une collaboration tripartite sur le développement de drones avec
Israël et les Etats-Unis, notamment dans le perfectionnement et la miniaturisation
des composants électroniques en échange de l’expérience
pratique de l’industrie israélienne et états-unienne. Ce
qui rend notre gouvernement complice des crimes de guerre et même contre
l’humanité commis par les occupants israéliens en Palestine
(Gaza) et par les troupes U.S. en Irak et Afghanistan. Nous devons protester
énergiquement contre ce « partenariat » criminel,
sous forme de pétitions, de manifestations et tous moyens et initiatives
qui pourraient être efficaces, sinon nous serons associés par les
peuples qui les subissent, à ces crimes.
Une dépêche de l’agence Reuters publiée par la presse
gratuite (20 minutes), le 15 juin 2004, nous apprenait que la France collaborait
avec Israël pour la fabrication des drones :
« La ministre française de la Défense Michèle
Alliot-Marie a annoncé hier le lancement d’un programme de 300
millions d’euros pour le développement des drones, fruit de l’accord
entre EADS et Dassault Aviation. Elle a précisé que l’avion
de surveillance sans pilote EuroMale (moyenne altitude, longue endurance) devrait
pouvoir voler jusqu' à 4.500 km et rester en l’air pendant
24 heures. Israël et la France doivent signer un contrat militaire de 150
à 200 millions de dollars, le plus important depuis l’embargo imposé
avant la guerre des Six jours de 1967, selon le quotidien israélien Haaretz.
Israël Aircraft Industries (IAI) l’une des plus importantes entreprises
israéliennes collaborerait avec Dassault Aviation et EADS dans les drones
de combat » (Reuters)
Sur les sociétés mercenaires :
Il est aussi indispensable de lutter pour mettre un terme à l’existence
des sociétés privées de mercenaires au service de l’OTAN ;
ces transnationales du crime, présentées comme pseudo sociétés
de « sécurité » pratiquent le meurtre de
civils en Irak et Afghanistan. Les plus connues sont « Black Water »
(Etats-Unis) et « Executive-Out.Com » (Afrique du Sud) ;
elles sont normalement interdites en France et aussi par une résolution
de l’ONU. Nous devons exiger l’application de ces interdictions,
la dissolution de ces sociétés et la comparution de leurs dirigeants
et de leurs tueurs devant un tribunal international
Résumé
de la discussion sur le thème les pays de l’est européen
Introductions stimulantes par Pierre Lenormand et Bruno Drweski.
La discussion, très riche, à laquelle ont participé de
nombreux participants, a précisé les analyses suivantes :
1 – Constat du peu d’information
sur les pays de l’est européen en France, y compris parmi nous,
sur les réalités du capitalisme « européen »
qui s’y est rétabli, sur les luttes sociales et politiques qui
s’y mènent, alors que, même faibles, elles existent.
2 – Nécessité pour les militants
français de combler ces lacunes, le présent capitaliste et le
passé « socialiste » de ces pays peuvent nous permettre
de mieux comprendre notre présent (l’ « Europe »)
et notre passé (le déclin du PCF par exemple).
3 – Nous devons analyser les raisons des
échecs du « socialisme réel » à l’est
en combattant la diabolisation et la criminalisation qui en sont faites (danger
principal selon certains camarades) : les acquis de ce passé sur
le plan social (égalitarisme), le plein emploi, et même sur le
plan des libertés, sont très loin d’être négligeables.
4 – Mais on doit aussi analyser les défauts
qui l’entachaient et le condamnaient à long terme à disparaître,
s’il ne savait pas se transformer : le système du parti unique,
où les cadres faisaient carrière, y compris parfois en simulant
des idées marxistes, quand ils n’étaient qu' avides
de pouvoir et de menus privilèges (pas seulement financiers), mais d’autant
plus choquants qu' ils contredisaient l’égalitarisme ambiant.
Ce « carriérisme politique » de nombreux dirigeants
des PC au pouvoir explique qu' ils soient très nombreux à
devenir des managers capitalistes après 1989. Le plus grave était
que cet « apolitisme » avait massivement contaminé
les travailleurs, pour lesquels souvent le parti, le syndicat, l’état,
la police, ne se différenciaient guère.
5 – L’analyse du passé socialiste
de ces pays ne peut se faire qu' en tenant compte de leur histoire :
la plupart d’entre eux (Allemagne, Hongrie, Bulgarie) étaient alliés
des nazis avant la victoire militaire de l’Armée Rouge, et les
forces antisémites, pronazies, étaient très fortes en 1941
en Lettonie, Ukraine occidentale, au point de seconder quelquefois les massacreurs
SS.
6 – Cette analyse nécessaire doit
se garder de tout regard nostalgique : la nostalgie empêche la réflexion
politique. Mais elle doit se nourrir aussi des apports de certains partis communistes
et marxistes sur la question (KKE grec, PTB belge, PADS algérien, etc…).
7 – Le regard que nous portons sur l’effondrement
final des régimes socialistes à l’est, doit absolument être
une analyse de classe, à l’échelle internationale d’abord
(ne pas oublier les pressions de l’impérialisme, contraignant à
la course aux armements), mais aussi sur le plan interne, par les rapports de
classe dans les sociétés des pays de l’est.
8 – Certaines catégories sociales
cultivées (médecins, artistes, techniciens supérieurs…)
savaient que leurs homologues occidentaux étaient mieux payés,
d’où leur aspiration fréquente à rétablir
le capitalisme. Mais les illusions consuméristes, nourries par l’image
d’un occident riche, à la télévision, étaient
en 1989 partagées par la majorité des salariés des pays
de l’est, croyant naïvement qu' il suffirait d’intégrer
« l’Europe supranationale » pour avoir du même
coup le niveau de vie occidental.
9 – Surgis du passé, les pays de
l’est européen voient se développer en toute liberté
des mouvements d’extrême droite, xénophobes anti-russes en
Lettonie où défilent les anciens SS, manifestations antisémites
en Hongrie, anti-roms en Roumanie,… La campagne anticommuniste les favorise.
10 – Spectaculaires et inacceptables, ces
groupes ne sont pas les plus dangereux. Les illusions sur « la prospérité
européenne » se dissipent aujourd’hui peu à peu.
Mais comme les « ex partis communistes » (PS hongrois,
bulgare, polonais) sont farouchement pro-européens, pro OTAN et USA,
comme par ailleurs les mouvements marxistes réels n’ont que peu
d’impact politique (discrédit du sigle communiste et répression
s’ajoutent), c’est la droite nationaliste qui recueille les suffrages
des anti-européens (en Pologne, Hongrie, notamment). Cela à l’inverse
de la Grèce où les communistes peuvent servir de catalyseur et
de levier au mouvement populaire patriotique contre l’Europe des multinationales
et de l’OTAN.
Le collectif a reçu 2 adhérents du Parti communiste
de Grèce (KKE) qui ont exposé la situation dans leur pays. A l’issue
d’un échange très riche, nous avons constaté notre
unité de vue sur l’essentiel et affirmé notre solidarité
avec les militants du KKE qui organisent les luttes populaires nécessaires
contre l’Europe supranationale au service du grand capitalisme. Le mot
d’ordre opportuniste « une autre Europe », trop
souvent mis en avant en France, est à la fois hypocrite et irréaliste :
« l’Europe des 27 » est, par nature, un outil du
capital contre les travailleurs, et le rapport des forces s’est encore
aggravé en ce sens avec l’élargissement aux gouvernements
pro-américains d’Europe orientale.
Résumé
de l’exposé de Prokopis Panagoulias, du KKEé:
La « crise grecque »
Les mobilisations en Grèce pourraient servir à des nombreux enseignements :
en ce qui concerne les déficits et les dettes de la Grèce, la
ploutocratie parle de « l’intérêt national »,
de la « patrie » et du « patriotisme ».
Elle veut sauver ses propres intérêts. Pour nous Parti Communiste
de Grèce, le patriotisme s’identifie aux intérêts
du peuple, de la classe ouvrière et des travailleurs. Nous disons au
peuple : aucun sacrifice pour la bourgeoisie ! Ce n’est pas
la peine d’offrir même pas un euro aux capitalistes et aux monopoles !
Les partis politiques accusent les marchés sans régulation et
les spéculateurs. Autant les sociaux-démocrates du PASOK au pouvoir,
les libéraux de la Nouvelle Démocratie, les nationalistes du LAOS
et les opportunistes du Synaspismos/SYRIZA (membres du Parti de la Gauche Européenne).
Pour nous communistes une chose est vrai : que marché=capitalisme,
que capitalisme=exploitation, qu' exploitation=spéculation. Tout
le reste est hypocrisie pure. Le capitalisme grec a bénéficié
du renversement des régimes socialistes dans les années 1990 est
il a fait du business dans les Balkans, dans les domaines bancaires, des télécommunications,
des constructions, du textile, etc. Nous savons depuis Marx que les crises surviennent
quand il y a accumulation des capitaux, qui cherchent à se réinvestir
avec une tendance mondiale de voir le pourcentage de profit à baisser.
Et ce, pour les capitaux de production et pour les capitaux fictifs (spéculatifs).
L’issue de la crise est l’attaque sur le coût du travail !
Nous considérons que le gouvernement sociaux-démocrates du PASOK
avait déjà dans son programme électoral d’octobre
2009 des mesures drastiques de pression sur les salaires. Abolition immédiate
du 14e salaire, augmentation de l’âge de la retraite, rétrécissement
de la Fonction Publique, directive Bolkestein. Les partis sociaux-démocrates,
en Grèce, en France et partout ailleurs, ont la capacité de dorer
la pilule pour faire passer la politique de la ploutocratie sans secousse, avec
son armée de syndicats vendus et des forces qui musèlent toute
voix radicale.
L’intervention de l’Union Européenne montre encore une chose :
que les peuples européens, peuvent et doivent vivre sans elle. Les bourgeoisies
nationales ne peuvent pas vivre sans, malgré leurs distensions. Sarkozy
n’est pas devenu philhellène : il a besoin de la Grèce
comme alliée pour réaliser l’Union de la Méditerranée
afin que le capital français y trouve une terre d’investissement.
L’Allemagne de l’autre côté, malgré les apparences,
ne serait pas contre un euro affaibli par rapport au yuan et au yen, pour que
ses exportations soient plus attractives sur les marchés mondiaux. Et
la bourgeoisie grecque n’est pas la victime : elle veut bien faire
partie de l’UE est jouer sur ce terrain de jeu. Or, elle est prête
à tout sacrifier à cela. également, elle passe des accords avec
les Etats-Unis, sur la mer Egée, Chypre, Macédoine et le programme
des visas.
En période de crise deux choses peuvent se passer : soit le mouvement
fait un bond en avant, se radicalise et contre-attaque, soit il régresse
et hiberne pendant des décennies. Le KKE et le pôle syndical PAME
(Front Syndical de Lutte) œuvrent pour la première alternative.
Et cette fois-ci ce n’est pas seulement une lutte pour le salaire comme
on en faisait dans les dernières décennies en s’alliant
parfois avec les sociaux-démocrates et les opportunistes. Aujourd’hui,
nous devons expliquer que la seule issue de survie de la classe ouvrière
et des travailleurs est la construction du socialisme : le renversement
du système d’exploitation qu' est le capitalisme, qui ne peut
ni être amendé ni amélioré comme essaient de nous
faire croire les sociaux-démocrates et les opportunistes. Nous devons donc
lutter ouvertement contre eux : condamnation des partis sociaux-démocrates
PASOK, PS en France, Internationale Socialiste. Ils sont les meilleurs serviteurs
de la bourgeoisie. Nous devons démasquer le rôle de traître des
opportunistes du Synaspismos/SYRIZA, Pcf/Front de Gauche, Parti de la Gauche
Européenne. Aucune alliance avec eux. Ni sur le plan gouvernemental (gauche
plurielle) ni sur le plan local (régionales, municipales).
La ploutocratie a besoin des peuples pour les exploiter. Les peuples peuvent
faire sans la ploutocratie et ses laquais !
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AU COLLECTIF COMMUNISTE POLEX
Notre ambition est de devenir un
Centre d'études et de Réflexion Internationaliste.
Nos activités (publications écrites
et informatiques, réunions publiques et séminaires) se placent
délibérément dans le sillage de militants internationalistes
français ; ceux qui ont su être solidaires en 1920 des révolutionnaires
soviétiques, et en 1936 des républicains espagnols ; les
intellectuels comme Gabriel Péri, qui dénonça avant 1939
les crimes du fascisme et du nazisme, leurs complices français, et fut
fusillé pour cela par les occupants hitlériens ; le métallo
Fabien, qui combattit le franquisme dans les brigades internationales, et poursuivit
la lutte antifasciste en initiant la Résistance en France, aux côtés
des militants immigrés de la M.O.I. ; les militants qui surent soutenir
les peuples soulevés contre le colonialisme français d'Indochine
et d'Algérie, et combattre les impérialismes contemporains, au
Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs. Ils ont pu, parfois, se tromper ;
ils ont porté, souvent au péril de leur vie, l'idéal communiste
d'égalité entre les hommes et les peuples.
La fermeté des convictions ne suffit pas
à combattre l'impérialisme, si elle n'est pas armée des
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sur les réalités internationales complexes, des analyses approfondies
et plurielles (de notre fait et d'autres provenances), aux militants politiques,
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