Parlons Clair est un éphéméride mensuel de l’actualité internationale, sans prétention à l’exhaustivité, fait de commentaires brefs et incisifs, faciles à lire et stimulant la réflexion critique : nous disons ce que la  grande presse  de gauche et de droite, ne dit pas. Seule ligne éditoriale, les choix du  Collectif Polex, communiste, anticapitaliste sans ambages, anti-impérialiste sans concession : parce que le mouvement progressiste a trop souffert des dérives opportunistes, conciliatrices, nées du carriérisme politicien et de l’absence de principes. Nos analyses sont les points de vue personnels de communistes, signées de leurs auteurs, en toute responsabilité, en toute liberté, sans allégeance à l’égard d’une quelconque organisation, parti ou groupe : l’obéissance irréfléchie à des hommes, des états, des partis, comme s’ils ne pouvaient pas se tromper ou trahir leur idéal originel, a coûté très cher au mouvement révolutionnaire ; il n’y a pas de sauveurs suprêmes, dirigeants ou partis omniscients. La diversité des militants est une richesse. Ce bulletin mensuel est envoyé chaque mois gratuitement à plus de 1500 abonnés. Il vous suffit de nous signaler votre volonté pour cesser de le recevoir(arrêt de souscription). Mais vous pouvez aussi nous transmettre l’e-mail d’un ami que cela peut intéresser, et vous reporter aux analyses détaillées de l’association sur son site ( gihelbeder-diffusion.org/ ) . Notre seul souci est de stimuler la réflexion militante sur les questions internationales.

Ce numéro hors série rend compte de trois débats organisé en février et mars 2010 à Paris par le Collectif Communiste Polex.

Débat du 5 février 2010 à Paris sur le thème :
Résistances à l’Impérialisme au Moyen Orient

Avec :
Aline Pailler, journaliste, modératrice
Lana Sadeq, membre de « l’Initiative nationale palestinienne »
Hussein Sabbah, du parti communiste libanais
Subhi Toma, militant anti-impérialiste d’Irak

Samedi 13 mars 2010, Paris – AG du Collectif.
Thème : les pays de l’est européen

Avec :
Pierre Lenormand et Bruno Drweski

samedi 27 mars 2010 - ag du collectif
thème : la crise en Grèce

Avec
2 adhérents du Parti communiste de Grèce (KKE)

Si le succès de ces initiatives nous encourage a persévérer et a développer ce type de rencontre ailleurs qu' a Paris cela implique que ceux qui comprennent l' importance de l' engagement dans la lutte anti-impérialiste adhèrent a notre collectif afin qu' il ait les forces indispensables pour aller plus loin.  Sommaire Bulletin


Intervention liminaire de Francis Arzalier, pour le Collectif Polex .

Le Collectif Communiste Polex, lieu de rencontre et d’analyses militantes sur les questions internationales, tient à la diversité de ses adhérents, et se situe hors de toute allégeance à un parti, un groupe, une tendance.
Mais deux soucis nous réunissent :
1 – la volonté de lutter contre l’affaiblissement du mouvement anti-impérialiste en France, alors qu' il fut capable, il y a des décennies, de mobiliser des foules immenses contre les guerres coloniales, contre l’arme nucléaire et pour le désarmement, contre la guerre US au Vietnam. A l’inverse, les manifestations contre la guerre impérialiste en Yougoslavie, puis l’invasion de l’Irak furent très insuffisantes.
2 – nous combattons sans aucune réserve l’impérialisme, qu' il soit américain, de l’OTAN, de la France, quels que soient ses déguisements, et ses porte paroles, travestis en défenseurs des Droits de l’Homme, ou en obsédés de la menace nucléaire iranienne, ou nord-coréenne. Au Moyen Orient, la menace pour la paix est d’abord l’état colonial israélien, première puissance militaire de la région équipée d’armes nucléaires, soutenue et nourrie en subsides et en armes par les puissances occidentales, USA et France en premier. après la guerre criminelle de Gaza, l’état israélien annonce crûment sa volonté de nouvelles guerres contre le Liban et contre l’Iran.

On ne peut être crédible en dénonçant l’éventuelle bombe atomique iranienne, si l’on ne dénonce pas d’abord les arsenaux nucléaires existants : israélien, étasunien, français, etc… D’autant plus que la France de Sarkozy, incarnant l’aile la plus militariste de l’OTAN, joue un rôle essentiel dans l’encerclement de l’Iran en développant la base d’Abu Dhabi, avec celle franco-américaine de Djibouti.
Notre participation à ce combat contre l’impérialisme au Moyen Orient est d’autant plus nécessaire que la France a des responsabilités particulières dans cette région du monde :
1 - Alors que notre gouvernement avait refusé de participer à l’invasion de l’Irak, les affairistes français sont aujourd’hui incités à participer à l’exploitation des ressources du pays détruit, et encore occupé par des mercenaires privés de diverses nationalités (dont des Français) qui remplacent les GIs.
2 – La France, malgré les dires officiels, envoie des renforts en Afghanistan, s’engluant encore davantage dans cette aventure occidentale injustifiée et perdue d’avance. Le fait que ces soldats ou gendarmes soient destinés à former des mercenaires afghans, comme c’était déjà le cas, ne change rien à la réalité qu' il s’agit de renforts militaires.
3 – Chacun sait qu' aucune paix ne sera possible en Palestine, sans l’arrêt de la colonisation israélienne. Or, on dit peu que 2 000 Français, en moyenne, vont chaque année rejoindre les colons israéliens. Le quartier de Kyriat Arba, implantation sioniste de juifs religieux au cœur d’Héron en Cisjordanie, compte ainsi de nombreux originaires de France, et les nouveaux quartiers de colonisation à l’entour de Jérusalem aussi. Cela se double du soutien matériel et politique apporté par le CRIF aux gouvernants de droite et extrême droite israélienne. Cet organisme continue, ce faisant, de se prétendre, indûment, représentatif des juifs de France, avec l’assentiment des partis de droite et du PS, qui vont quêter auprès de lui un soutien électoral.
4 – Ces temps derniers, les médias français ont mis en avant les dérapages calculés du politicien démagogue Frêche, président de la Région Languedoc-Roussillon. Mais ils se gardent bien de dire les choix politiques beaucoup plus graves qu' il assume, en offrant à une société israélienne, Agrexco, la possibilité de commercialiser à partir du port de Sète, les fruits et légumes venus des territoires occupés de Palestine, en contradiction avec la réglementation européenne.

Nous n’avons pas la moindre illusion sur les objectifs politiques (théocratie, charia) de certains mouvements au Moyen Orient, Hamas ou Hezbollah. On peut regretter leur influence au sein des mouvements de libération nationale.
Mais nous savons aussi que la dénonciation de l’intégrisme ou de l’autoritarisme des dirigeants, Saddam Hussein ou les chefs du Hamas, a trop souvent servi en France à freiner la solidarité anti-impérialiste. Le Hamas a été élu à Gaza, grâce notamment aux erreurs des mouvements laïques, à la corruption et à la complaisance pour les USA qui ont gangrené le mouvement national palestinien, et il peut l’être demain en Cisjordanie pour les mêmes raisons. C’est aux peuples palestinien, irakien, et pas à nous, qu' il revient de choisir leurs leaders. Notre rôle à nous, militants français, est d’affirmer notre solidarité totale avec ceux qui se battent réellement contre l’impérialisme, avec les peuples en lutte.


Intervention de Jean Levy (Collectif Polex)

Le débat a été animé, avec une salle pleine et active. Certains intervenants ayant dénoncé avec force les orientations intégristes de partis comme le Hamas ou le Hezbollah, d’autres ont réagi en affirmant leur solidarité avec tous ceux qui combattent l’impérialisme. L’intervention de Jean Levy résume leur approche.

Une Barricade n’a que deux côtés.
Dans le combat contre l’impérialisme, devons-nous, comme le préconisent des camarades, mesurer notre soutien à l’aune des proximités ou des oppositions idéologiques qui nous lient ou qui nous séparent des mouvements de libération, menant localement la lutte ?
Telle est la question posée aujourd’hui en Palestine, au Liban, en Iran.
Autrement dit, face à des forces politiques qui se réclament de l’Islam, tels le Hamas ou le Hezbollah, ou à des régimes théocratiques en place, comme à Téhéran, faut-il « faire la fine bouche », du fait de leur choix idéologique, et émettre tant de restrictions à notre solidarité, que celle-ci en soit réduite à sa plus simple expression ?
Nous ne le pensons pas.
L’impérialisme constitue notre ennemi commun. Serait-il bon de fissurer le front qui lui résiste ? Avons-nous à juger de la qualité de nos alliés objectifs, avant de s’engager dans un solidaire combat ?
Rappelons des faits historiques.
Durant la Seconde Guerre mondiale, tant au sein des pays occupés par l’impérialisme allemand que dans les états qui lui étaient militairement opposés, fallait-il, par exemple, condamner l’engagement, aux côtés de l’Union soviétique, des Etats-Unis, du fait de leur logique impérialiste, refuser qu' ils créent un second front et que leurs troupes débarquent en France ?
La Résistance intérieure devait-elle coopérer avec les GI’s, compte tenu du fait que ces soldats étaient ceux d’une puissance raciste à l’intérieur, et impériale, à l’extérieur ?
Les combattants de l’Armée rouge, comme les FTPF et les FFI, attendaient avec une impatience extrême le jour J, celui du débarquement en Normandie, sans se poser de questions sur la nature du régime américain.
Leur commun combat, alors, l’exigeait.
Pendant la guerre d’Algérie, nous avons soutenu le FLN, qui constituait la force essentielle de la résistance populaire dans son combat contre le colonialisme français. Et pourtant, des dirigeants du Front commettaient, dans les maquis, de nombreux crimes de sang à l’encontre de communistes algériens combattant à leurs côtés.
Notre engagement anticolonialiste exigeait notre solidarité envers ceux qui luttaient pour l’indépendance, malgré l’orientation idéologique des dirigeants du FLN.
Aujourd’hui, le Hamas constitue la force essentielle de la Résistance palestinienne à l’occupant israélien. Nous avons pu, lors de l’agression militaire contre la bande de Gaza, et depuis, face au blocus, mesurer l’ampleur de son soutien populaire. Nous devons donc manifester notre solidarité avec le Hamas sans chipoter sur son idéologie religieuse. Ce sera aux Palestiniens, et à eux seuls, de trancher le moment venu.
De même, le Hezbollah, en 2006, a été l’artisan de la défaite militaire de l’état qui se proclame « juif ». Par cette victoire, le mouvement de résistance libanais a défendu l’indépendance du Liban tout entier. Il constitue toujours la force décisive, face à l’impérialisme israélo-étasunien. Le peuple libanais, dans sa composante islamique et bien au-delà, fait confiance au Hezbollah. Il nous appartient donc de le soutenir solidairement.
Quant à l’Iran, montré du doigt par toutes les composantes de l’impérialisme, dont le nôtre, le français, nous devons nous poser la question : pourquoi la campagne contre « le régime des mollahs » a-elle pris cette ampleur seulement depuis la présidence d’Ahmadinejad ? Quand ses opposants, tel Mossavi, faisaient couler le sang ouvrier, personne, en occident, ne s’en souciait. Il est vrai qu' alors Total signait de juteux contrats avec les gouvernants de l’époque.
Aujourd’hui, l’état iranien se veut indépendant et tient à sa souveraineté. C’est trop pour Washington et ses dociles alliés. D’où l’offensive contre le régime iranien. Que l’orientation idéologique de celui-ci ne corresponde pas à la nôtre, qui le conteste ?
Mais, c’est au peuple iranien à décider, seul, de ce choix.
Il reste que le gouvernement de Téhéran, menacé par l’impérialisme, se retrouve naturellement aux côtés du Venezuela, de Cuba, de l’équateur, de la Bolivie, et aussi de la Chine, dans l’affrontement mondial. C’est la raison pour laquelle, notre solidarité doit être apportée à l’Iran. L’avenir de celui-ci appartient à son peuple.
Une barricade n’a que deux côtés.


Intervention de Frédéric Charles (Collectif Polex)

Sur les drones et leur fabrication par la France :
Pour combattre efficacement l’impérialisme il faut commencer par lutter contre celui de son propre pays. La France depuis 2004 s’est lancée dans une collaboration tripartite sur le développement de drones avec Israël et les Etats-Unis, notamment dans le perfectionnement et la miniaturisation des composants électroniques en échange de l’expérience pratique de l’industrie israélienne et états-unienne. Ce qui rend notre gouvernement complice des crimes de guerre et même contre l’humanité commis par les occupants israéliens en Palestine (Gaza) et par les troupes U.S. en Irak et Afghanistan. Nous devons protester énergiquement contre ce « partenariat » criminel, sous forme de pétitions, de manifestations et tous moyens et initiatives qui pourraient être efficaces, sinon nous serons associés par les peuples qui les subissent, à ces crimes.
Une dépêche de l’agence Reuters publiée par la presse gratuite (20 minutes), le 15 juin 2004, nous apprenait que la France collaborait avec Israël pour la fabrication des drones :
« La ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie a annoncé hier le lancement d’un programme de 300 millions d’euros pour le développement des drones, fruit de l’accord entre EADS et Dassault Aviation. Elle a précisé que l’avion de surveillance sans pilote EuroMale (moyenne altitude, longue endurance) devrait pouvoir voler jusqu' à 4.500 km et rester en l’air pendant 24 heures. Israël et la France doivent signer un contrat militaire de 150 à 200 millions de dollars, le plus important depuis l’embargo imposé avant la guerre des Six jours de 1967, selon le quotidien israélien Haaretz. Israël Aircraft Industries (IAI) l’une des plus importantes entreprises israéliennes collaborerait avec Dassault Aviation et EADS dans les drones de combat » (Reuters)

Sur les sociétés mercenaires :
Il est aussi indispensable de lutter pour mettre un terme à l’existence des sociétés privées de mercenaires au service de l’OTAN ; ces transnationales du crime, présentées comme pseudo sociétés de « sécurité » pratiquent le meurtre de civils en Irak et Afghanistan. Les plus connues sont « Black Water » (Etats-Unis) et « Executive-Out.Com » (Afrique du Sud) ; elles sont normalement interdites en France et aussi par une résolution de l’ONU. Nous devons exiger l’application de ces interdictions, la dissolution de ces sociétés et la comparution de leurs dirigeants et de leurs tueurs devant un tribunal international


Résumé de la discussion sur le thème les pays de l’est européen

Introductions stimulantes par Pierre Lenormand et Bruno Drweski.
La discussion, très riche, à laquelle ont participé de nombreux participants, a précisé les analyses suivantes :
1 – Constat du peu d’information sur les pays de l’est européen en France, y compris parmi nous, sur les réalités du capitalisme « européen » qui s’y est rétabli, sur les luttes sociales et politiques qui s’y mènent, alors que, même faibles, elles existent.
2 – Nécessité pour les militants français de combler ces lacunes, le présent capitaliste et le passé « socialiste » de ces pays peuvent nous permettre de mieux comprendre notre présent (l’ « Europe ») et notre passé (le déclin du PCF par exemple).
3 – Nous devons analyser les raisons des échecs du « socialisme réel » à l’est en combattant la diabolisation et la criminalisation qui en sont faites (danger principal selon certains camarades) : les acquis de ce passé sur le plan social (égalitarisme), le plein emploi, et même sur le plan des libertés, sont très loin d’être négligeables.
4 – Mais on doit aussi analyser les défauts qui l’entachaient et le condamnaient à long terme à disparaître, s’il ne savait pas se transformer : le système du parti unique, où les cadres faisaient carrière, y compris parfois en simulant des idées marxistes, quand ils n’étaient qu' avides de pouvoir et de menus privilèges (pas seulement financiers), mais d’autant plus choquants qu' ils contredisaient l’égalitarisme ambiant. Ce « carriérisme politique » de nombreux dirigeants des PC au pouvoir explique qu' ils soient très nombreux à devenir des managers capitalistes après 1989. Le plus grave était que cet « apolitisme » avait massivement contaminé les travailleurs, pour lesquels souvent le parti, le syndicat, l’état, la police, ne se différenciaient guère.
5 – L’analyse du passé socialiste de ces pays ne peut se faire qu' en tenant compte de leur histoire : la plupart d’entre eux (Allemagne, Hongrie, Bulgarie) étaient alliés des nazis avant la victoire militaire de l’Armée Rouge, et les forces antisémites, pronazies, étaient très fortes en 1941 en Lettonie, Ukraine occidentale, au point de seconder quelquefois les massacreurs SS.
6 – Cette analyse nécessaire doit se garder de tout regard nostalgique : la nostalgie empêche la réflexion politique. Mais elle doit se nourrir aussi des apports de certains partis communistes et marxistes sur la question (KKE grec, PTB belge, PADS algérien, etc…).
7 – Le regard que nous portons sur l’effondrement final des régimes socialistes à l’est, doit absolument être une analyse de classe, à l’échelle internationale d’abord (ne pas oublier les pressions de l’impérialisme, contraignant à la course aux armements), mais aussi sur le plan interne, par les rapports de classe dans les sociétés des pays de l’est.
8 – Certaines catégories sociales cultivées (médecins, artistes, techniciens supérieurs…) savaient que leurs homologues occidentaux étaient mieux payés, d’où leur aspiration fréquente à rétablir le capitalisme. Mais les illusions consuméristes, nourries par l’image d’un occident riche, à la télévision, étaient en 1989 partagées par la majorité des salariés des pays de l’est, croyant naïvement qu' il suffirait d’intégrer « l’Europe supranationale » pour avoir du même coup le niveau de vie occidental.
9 – Surgis du passé, les pays de l’est européen voient se développer en toute liberté des mouvements d’extrême droite, xénophobes anti-russes en Lettonie où défilent les anciens SS, manifestations antisémites en Hongrie, anti-roms en Roumanie,… La campagne anticommuniste les favorise.
10 – Spectaculaires et inacceptables, ces groupes ne sont pas les plus dangereux. Les illusions sur « la prospérité européenne » se dissipent aujourd’hui peu à peu. Mais comme les « ex partis communistes » (PS hongrois, bulgare, polonais) sont farouchement pro-européens, pro OTAN et USA, comme par ailleurs les mouvements marxistes réels n’ont que peu d’impact politique (discrédit du sigle communiste et répression s’ajoutent), c’est la droite nationaliste qui recueille les suffrages des anti-européens (en Pologne, Hongrie, notamment). Cela à l’inverse de la Grèce où les communistes peuvent servir de catalyseur et de levier au mouvement populaire patriotique contre l’Europe des multinationales et de l’OTAN.


Le collectif a reçu 2 adhérents du Parti communiste de Grèce (KKE) qui ont exposé la situation dans leur pays. A l’issue d’un échange très riche, nous avons constaté notre unité de vue sur l’essentiel et affirmé notre solidarité avec les militants du KKE qui organisent les luttes populaires nécessaires contre l’Europe supranationale au service du grand capitalisme. Le mot d’ordre opportuniste « une autre Europe », trop souvent mis en avant en France, est à la fois hypocrite et irréaliste : « l’Europe des 27 » est, par nature, un outil du capital contre les travailleurs, et le rapport des forces s’est encore aggravé en ce sens avec l’élargissement aux gouvernements pro-américains d’Europe orientale.

Résumé de l’exposé de Prokopis Panagoulias, du KKEé:

La « crise grecque »
Les mobilisations en Grèce pourraient servir à des nombreux enseignements : en ce qui concerne les déficits et les dettes de la Grèce, la ploutocratie parle de « l’intérêt national », de la « patrie » et du « patriotisme ». Elle veut sauver ses propres intérêts. Pour nous Parti Communiste de Grèce, le patriotisme s’identifie aux intérêts du peuple, de la classe ouvrière et des travailleurs. Nous disons au peuple : aucun sacrifice pour la bourgeoisie ! Ce n’est pas la peine d’offrir même pas un euro aux capitalistes et aux monopoles !
Les partis politiques accusent les marchés sans régulation et les spéculateurs. Autant les sociaux-démocrates du PASOK au pouvoir, les libéraux de la Nouvelle Démocratie, les nationalistes du LAOS et les opportunistes du Synaspismos/SYRIZA (membres du Parti de la Gauche Européenne). Pour nous communistes une chose est vrai : que marché=capitalisme, que capitalisme=exploitation, qu' exploitation=spéculation. Tout le reste est hypocrisie pure. Le capitalisme grec a bénéficié du renversement des régimes socialistes dans les années 1990 est il a fait du business dans les Balkans, dans les domaines bancaires, des télécommunications, des constructions, du textile, etc. Nous savons depuis Marx que les crises surviennent quand il y a accumulation des capitaux, qui cherchent à se réinvestir avec une tendance mondiale de voir le pourcentage de profit à baisser. Et ce, pour les capitaux de production et pour les capitaux fictifs (spéculatifs). L’issue de la crise est l’attaque sur le coût du travail !
Nous considérons que le gouvernement sociaux-démocrates du PASOK avait déjà dans son programme électoral d’octobre 2009 des mesures drastiques de pression sur les salaires. Abolition immédiate du 14e salaire, augmentation de l’âge de la retraite, rétrécissement de la Fonction Publique, directive Bolkestein. Les partis sociaux-démocrates, en Grèce, en France et partout ailleurs, ont la capacité de dorer la pilule pour faire passer la politique de la ploutocratie sans secousse, avec son armée de syndicats vendus et des forces qui musèlent toute voix radicale.
L’intervention de l’Union Européenne montre encore une chose : que les peuples européens, peuvent et doivent vivre sans elle. Les bourgeoisies nationales ne peuvent pas vivre sans, malgré leurs distensions. Sarkozy n’est pas devenu philhellène : il a besoin de la Grèce comme alliée pour réaliser l’Union de la Méditerranée afin que le capital français y trouve une terre d’investissement. L’Allemagne de l’autre côté, malgré les apparences, ne serait pas contre un euro affaibli par rapport au yuan et au yen, pour que ses exportations soient plus attractives sur les marchés mondiaux. Et la bourgeoisie grecque n’est pas la victime : elle veut bien faire partie de l’UE est jouer sur ce terrain de jeu. Or, elle est prête à tout sacrifier à cela. également, elle passe des accords avec les Etats-Unis, sur la mer Egée, Chypre, Macédoine et le programme des visas.
En période de crise deux choses peuvent se passer : soit le mouvement fait un bond en avant, se radicalise et contre-attaque, soit il régresse et hiberne pendant des décennies. Le KKE et le pôle syndical PAME (Front Syndical de Lutte) œuvrent pour la première alternative. Et cette fois-ci ce n’est pas seulement une lutte pour le salaire comme on en faisait dans les dernières décennies en s’alliant parfois avec les sociaux-démocrates et les opportunistes. Aujourd’hui, nous devons expliquer que la seule issue de survie de la classe ouvrière et des travailleurs est la construction du socialisme : le renversement du système d’exploitation qu' est le capitalisme, qui ne peut ni être amendé ni amélioré comme essaient de nous faire croire les sociaux-démocrates et les opportunistes. Nous devons donc lutter ouvertement contre eux : condamnation des partis sociaux-démocrates PASOK, PS en France, Internationale Socialiste. Ils sont les meilleurs serviteurs de la bourgeoisie. Nous devons démasquer le rôle de traître des opportunistes du Synaspismos/SYRIZA, Pcf/Front de Gauche, Parti de la Gauche Européenne. Aucune alliance avec eux. Ni sur le plan gouvernemental (gauche plurielle) ni sur le plan local (régionales, municipales).
La ploutocratie a besoin des peuples pour les exploiter. Les peuples peuvent faire sans la ploutocratie et ses laquais !


ADHERER AU COLLECTIF COMMUNISTE POLEX

Notre ambition est de devenir un Centre d'études et de Réflexion Internationaliste.

Nos activités (publications écrites et informatiques, réunions publiques et séminaires) se placent délibérément dans le sillage de militants internationalistes français ; ceux qui ont su être solidaires en 1920 des révolutionnaires soviétiques, et en 1936 des républicains espagnols ; les intellectuels comme Gabriel Péri, qui dénonça avant 1939 les crimes du fascisme et du nazisme, leurs complices français, et fut fusillé pour cela par les occupants hitlériens ; le métallo Fabien, qui combattit le franquisme dans les brigades internationales, et poursuivit la lutte antifasciste en initiant la Résistance en France, aux côtés des militants immigrés de la M.O.I. ; les militants qui surent soutenir les peuples soulevés contre le colonialisme français d'Indochine et d'Algérie, et combattre les impérialismes contemporains, au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs. Ils ont pu, parfois, se tromper ; ils ont porté, souvent au péril de leur vie, l'idéal communiste d'égalité entre les hommes et les peuples.

La fermeté des convictions ne suffit pas à combattre l'impérialisme, si elle n'est pas armée des connaissances nécessaires : c'est pourquoi nous voulons fournir, sur les réalités internationales complexes, des analyses approfondies et plurielles (de notre fait et d'autres provenances), aux militants politiques, syndicaux, associatifs, et, au-delà, à l'opinion publique souvent désinformée. Dans ce but nous prévoyons d'autres rencontres sur l'Irak, l'Amérique latine, etc.

Pour cela, il faut des moyens humains et financiers, que seuls nous donneront des adhérents nombreux à l'association :

Cotisation annuelle (pouvant être réglée en 2 fois) : 40 €

Cotisation adaptée aux situations particulières (demandeurs d'emploi, revenus modestes, RMI, etc.) : 20 €

Cotisation de soutien : 100 € ou plus

Les chèques doivent impérativement être à l'ordre de « POLEX ». Les versements sont à adresser par courrier à l'adresse suivante :

Jean-Louis GLORY
Trésorier « Polex »
7 rue des Jonquilles
78260 ACHERES.

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