Parlons Clair est un éphéméride
mensuel de l’actualité internationale, sans prétention à l’exhaustivité,
fait de commentaires brefs et incisifs, faciles à lire et stimulant la réflexion
critique : nous disons ce que la grande presse de gauche
et de droite, ne dit pas. Seule ligne éditoriale, les choix du Collectif
Polex, communiste, anticapitaliste sans ambages, anti-impérialiste sans
concession : parce que le mouvement progressiste a trop souffert des dérives
opportunistes, conciliatrices, nées du carriérisme politicien et de l’absence
de principes. Nos analyses sont les points de vue personnels de communistes,
signées de leurs auteurs, en toute responsabilité, en toute liberté, sans allégeance
à l’égard d’une quelconque organisation, parti ou groupe :
l’obéissance irréfléchie à des hommes, des états, des partis, comme s’ils
ne pouvaient pas se tromper ou trahir leur idéal originel, a coûté très cher
au mouvement révolutionnaire ; il n’y a pas de sauveurs suprêmes,
dirigeants ou partis omniscients. La diversité des militants est une richesse. Ce
bulletin mensuel est envoyé chaque mois gratuitement à plus de
1500 abonnés. Il vous suffit de nous signaler votre volonté pour cesser
de le recevoir (arrêt de
souscription). Mais vous pouvez aussi nous transmettre l’e-mail d’un
ami que cela peut intéresser, et vous reporter aux analyses détaillées de l’association
sur son site ( gihelbeder-diffusion.org
) . Notre seul souci est de stimuler la réflexion militante sur les questions
internationales.
Sommaire
Ce numéro hors série rend compte du débat
organisé le 8 février 2008 à Paris par le Collectif Communiste
Polex sur le thème : « comment construire un nouvel internationalisme
? ». Son succès - plus de 70 personnes étaient présentes
et une présence internationale significative - nous a incité a
publier ce numéro hors série de notre bulletin «Parlons
Clair» et a en faire un tiré à part. Si vous souhaitez recevoir
celui ci envoyez un chèque de 4 euros à l' ordre de Polex avec
vos coordonnées postales à
Jean-Louis GLORY
Trésorier « Polex »
7 rue des Jonquilles
78260 ACHERES.
Si le succès
de cette initiative nous encourage a persévérer et a développer
ce type de rencontre ailleurs qu' a Paris cela implique que ceux qui
comprennent l' importance de l' engagement dans la lutte anti-impérialiste
adhèrent a notre collectif afin qu' il ait les forces indispensables
pour aller plus loin.
Propos introductif de
Francis Arzalier.
« Quelques précisions sur le Collectif Communiste
Polex, organisateur. Nous nous voulons un organisme de réflexion militante,
sur la base de l’anti-capitalisme et de l’anti-impérialisme,
intransigeant, mais avec une grande diversité de participants :
certains d’entre nous sont adhérents du PCF, d’autres ne
le sont pas, ou plus ; certains se reconnaissent dans tel ou tel groupe
communiste, d’autres dans aucun. Nous tenons à cette diversité,
et ne dépendons d’aucune de ces sensibilités organisées.
C’est dire que les quelques idées d’introduction que je vais
lancer sont le résultat des discussions entre nous, elles n’ont
pas la prétention de recouvrir ce que pense chacun des adhérents
du collectif.
L’internationalisme
qui fut un des principes fondateurs du mouvement révolutionnaire et progressiste
aux 19ème et 20ème siècles, est aujourd’hui très
affaibli, notamment en France. Alors que le slogan du Manifeste Communiste « Prolétaires
de tous les pays, unissez vous » est toujours d’actualité,
il faut bien constater que les mouvements populaires contre la guerre en Yougoslavie,
en Irak ont été bien faibles par rapport à ceux d’Italie,
Espagne, Allemagne, Angleterre ou en Amérique. J’ai pu voir l’énorme
manifestation de Mexico avant l’invasion de l’Irak : nos rassemblements
parisiens étaient ridicules à côté ! C’est
le symbole de la décrépitude des organisations françaises
anti-impérialistes, qui furent si efficaces il y a un demi siècle
contre les guerres coloniales, l’arme nucléaire, etc. N’est-il
pas cependant plus nécessaire encore qu' autrefois, dans un monde
soumis à des conflits impérialistes nombreux et à un capitalisme
financier transnational, qui veut ignorer les frontières et les nations ?
Un seul exemple récent parmi bien d’autres : comment
croire qu' on pourrait combattre les décisions destructrices pour
la sidérurgie française d’une multinationale comme Mittal-Sidelor,
sans construire une solidarité de lutte entre les salariés exploités
partout par les mêmes actionnaires, en Inde, en Europe de l’est,
en France, etc ?
D’autres courants politiques
que le nôtre, sont structurés à l’échelle mondiale,
par le biais des Internationales Socialiste, Libérale, voire Islamiste.
Ne devons-nous pas, à leur image, reconstruire un front de lutte anti-impérialiste,
rassemblant dans le monde entier les organisations politiques, syndicales, qui
ont pour objectif commun de combattre le capitalisme financier « mondialisé »,
l’impérialisme guerrier, économique et politique, contre
l’exploitation et pour la souveraineté des peuples ? C’est
en ce sens que se pose la question que nous avons formulée : « construire
un nouvel internationalisme, avec quelles forces pour combattre efficacement
l’impérialisme ? ». Car il ne s’agit pas
simplement de rencontres internationales sur une base vaguement humaniste, avec
des partenaires aux objectifs flous, ou réformistes. On
peut évidemment, pour un objectif précis, avoir à s’allier
temporairement avec un mouvement d’inspiration nationaliste ou social-démocrate.
Mais le front de lutte anti-impérialiste à construire ne peut
être que la réunion de partenaires qui combattent le capitalisme
dans leur pays, et l’impérialisme dans le monde, y compris celui
de leur propre état. Il ne peut être la recherche d’alliances sans
principes avec des partis socialistes qui souvent sont les soutiens les plus
efficaces du capitalisme, avec des organisations qui approuvent l’occupation
de l’Irak, de la Palestine ou du Sahara Occidental, pas plus qu' avec
ceux qui soutiennent ces machines de guerre internationales contre les peuples,
l’Europe de Maastricht, l’OMC, ou le FMI.
Durant la dernière
décennie, les rassemblements altermondialistes, en Amérique, en
Asie, en Afrique, en Europe, ont joué un rôle très positif,
favorisé l’essor des résistances populaires, au point d’apparaître
à tort à certains comme un ersatz des « Internationales
ouvrières » du passé. Mais le succès même
de ces rassemblements de résistances draine obligatoirement des mouvements
hétéroclites, réformistes, dont certains récusent
le rôle pourtant essentiel des partis, des syndicats, des gouvernements,
dans la lutte contre l’impérialisme. N’est-ce pas un facteur
de faiblesse ? Il est vrai que dans certains pays d’Afrique ou d’ailleurs,
le discrédit des partis de gauche ou des syndicats, qui ont servi de
courroies de transmission aux pouvoirs les plus arbitraires, amène, et
c’est bien, les travailleurs à se doter d’organisations nouvelles
de lutte, syndicats indépendants, associations revendicatives, etc. Mais
ce n’est pas une raison, en prétendant privilégier la « société
civile » (notion fourre-tout s’il en est) pour exclure du mouvement
les mouvements politiques les plus structurés qui sont prêts à
s’y inclure. Ne faut-il pas doubler cette mouvance
altermondialiste de rencontres régulières, réunissant pour
des luttes communes, les organisations qui combattent effectivement l’impérialisme,
dans leur diversité, et quelles que soient par ailleurs leurs divergences ?
Dans ce front de lutte anti-impérialiste auquel nous aspirons, qui peut
être la forme contemporaine des Internationales du passé, ont leur
place, bien sûr, les partis communistes organisés s’ils n’ont
pas totalement glissé à la collaboration avec le capitalisme mondialisé,
ce qui malheureusement peut arriver, mais aussi d’autres mouvements à
partir du moment où ils combattent effectivement l’impérialisme,
partout où il se manifeste, au Moyen Orient et en Afrique, en Amérique
et en Asie, mais aussi des pouvoirs d’états progressistes, comme
ceux de Cuba, du Venezuela, de Bolivie, etc.
Depuis des décennies,
la Droite et les partis socialistes français et européens nous
répètent que les institutions supranationales, la mondialisation
capitaliste, rendent illusoire toute résistance aux régressions
sociales, aux délocalisations, etc. Ce discours de soumission à
l’ordre du monde, caractéristique de la social démocratie,
doit être combattu avec fermeté. Il est aussi néfaste, et
plus efficace encore que le discours libéral sur les vertus du marché
mondialisé, qui devient chaque jour plus difficile à faire croire.
Certains pays et dirigeants politiques d’Amérique latine ne font-ils
pas la démonstration qu' au contraire, il est possible au 21ème
siècle, d’entamer des réformes économiques et sociales
progressistes, de récupérer au profit des travailleurs les richesses
nationales, qu' un gouvernement peut passer outre les pressions impérialistes
s’il dispose d’un large soutien populaire ?
C’est ce soutien populaire aux mesures de rupture
avec le capitalisme qui reste à construire en France. Le jour où
la majorité des Français sera convaincue de la nécessité
de remplacer le capitalisme actuel par un socialisme moderne, de redonner à
la nation le contrôle des richesses du pays, ni les institutions européennes,
ni le FMI, ni l’OMC, ne pourront l’empêcher. Mais ce n’est
pas encore le cas ».
Aline Pailler
Prague le 31 janvier 2008
Chers camarades,
C'est avec un grand intérêt que j'ai
lu la Lettre ouverte au responsable des relations internationales au PCF publiée
dans "Parlons clair" No 34.
Il en résulte un grand effort d'une renaissance du PCF et d'une
reconquête du rôle atteint par le PCF au temps où il a représenté
une des positions les plus importantes grâce à son programme et
à son activité révolutionnaire dans le mouvement communiste
et ouvrier international.
Je suppose qu'à l'heure actuelle où la mondialisation
capitaliste intensifie l'exploitation des couches populaires du monde
entier, au moment où les Etats-Unis et d'autres forces impérialistes
imposent – grâce à la majorité des mass-médias
– leur politique un peu partout, il est nécessaire que les forces
populaires, et surtout les partis communistes, assument leur mission principale,
c'est-à-dire unifier leurs propres rangs pour pouvoir unifier les
forces populaires – et le PCF a ses expériences très utiles
du passé – pour affronter la mondialisation capitaliste et pour
la transformer en mondialisation en faveur des couches non-privilégiées
dans le monde entier, en faveur de notre avenir humain, socialiste.
J'espère que votre initiative et vos expériences peuvent
être aussi très utiles pour plusieurs partis communistes.
De ce point de vue, je soutiens votre effort et votre appel à la rencontre
internationale des communistes et des forces gauches, je souhaite un grand succès
à vos travaux généreux en faveur de la paix dans le monde,
en faveur de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, en faveur
de l'unité des forces communistes et progressistes contre les forces
néofascistes, néocoloniales, néolibérales n'importe
où elles se présentent et appliquent leurs programmes antipopulaires.
Très fraternellement
Ota Lev, historien, correspondant de Prague
Jacques Fath, responsable
des relations internationales au PCF :
J’ai accepté tout de suite l’invitation
à participer à ce débat. Je tiens d’abord à
saluer nos amis des ambassades de Cuba et du Venezuela, deux pays qui cristallisent
assez bien ce qui se passe aujourd’hui en Amérique en matière
d’internationalisme. Enfin, un continent où les choses bougent !
On ne peut malheureusement pas en dire autant partout, même s’il
y a en Europe aussi une montée des luttes et des résistances.
Nous sommes, au parti communiste français, en train de préparer
un congrès qui devrait être celui du changement, en particulier
sur le plan des relations internationales dont j’ai la responsabilité.
Je suis chargé d’un groupe de travail sur la question d’un
« nouvel internationalisme ». La rencontre de ce soir
m’intéresse donc, puisque je suis venu pour apporter quelques idées
mais aussi pour écouter les vôtres. Nous vivons un nouvel état
du monde, caractérisé par un capitalisme mondialisé, extrêmement
mobile, et dans lequel les classes dirigeantes sont aussi extrêmement
internationalisées, et par ailleurs des ouvriers, des salariés,
des migrants qui sont, eux, dans des situations de mobilité à
la fois restreintes, contraintes et dominées : une situation d’une
grande inégalité, d’un haut niveau d’exploitation,
qui rend d’autant plus nécessaire l’exigence de liberté,
de mobilité,dans une situation internationale différente. En même
temps se développent les aspirations à des solidarités
et des coopérations nouvelles : le mouvement altermondialiste, tel
qu' il s’est développé dans les années 1990
en témoigne, avec ses limites. Ses animateurs et nous-mêmes recherchons
aujourd’hui des prolongements, en convergence avec beaucoup d’autres
forces sociales.
Les années 1989-91 ont amené un bouleversement en Europe qui s’est
cristallisé sur la chute du mur de Berlin, essentiel pour l’avenir.
Cela nous amène à revisiter les concepts de référence,
en particulier ceux d’internationalisme et de solidarité. Ils ont
été formatés par un mouvement communiste international
qui a, pour l’essentiel, disparu, dans sa substance, peut-être même
dans sa réalité.
Nous avons aujourd’hui dépassé ce stade, il n’y a
pas que les partis communistes et ouvriers et les mouvements de libération
nationale, mais un ensemble plus large de forces politiques et sociales, qui
combattent le néo-libéralisme, c'est-à-dire le mode de
gestion du capitalisme, et qui ont un grand intérêt à un
nouvel internationalisme. Par exemple, ce qui s’est produit en France
et en Europe contre le traité européen, est un moment important
de rassemblement de forces extrêmement diverses, qui ont permis la victoire
du non en France : un échec pour les partisans d’une construction
européenne sur les bases du capitalisme d’aujourd’hui.
Je crains que la notion de solidarité, extrêmement forte, soit
dévalorisée si elle est utilisée n’importe comment.
Nous devons aujourd’hui construire des partenariats avec l’ensemble
des forces anti-capitalistes, antilibérales, pour construire d’autres
perspectives de société que celles que le capitalisme dessine
aujourd’hui. IL peut y avoir différentes formes de lutte aujourd’hui,
féministes, écologistes, pacifistes, etc…, et nous avons
intérêt à ce que cet ensemble de luttes converge.
Je voulais surtout dire que l’internationalisme tel qu' il était
avant la chute du mur est aujourd’hui dépassé, et qu' il
faut donc trouver d’autres critères, d’autres moyens, pour
construire un internationalisme nouveau ? On peut, on doit, se poser la
question : de qui sommes-nous solidaires ? Sommes-nous solidaires
de tous les partis communistes et ouvriers dans le monde ? Nous l’avons
déjà dit en 1994, à notre 24ème congrès,
ce qui compte, ce n’est pas l’étiquette, mais l’engagement
concret des forces considérées dans les luttes anti-capitalistes
et de transformation sociale, et les luttes qui convergent vers d’autres
expériences politiques et sociales. Nous avons à reconstruire
un internationalisme en partant non des étiquettes, mais des contenus,
des enjeux et des problèmes d’aujourd’hui. En particulier,
comment lutte t’on contre le capitalisme mondialisé et ses modes
de gestion ? Contre ses institutions, OMC, Banque mondiale, etc ?
Comment, face à l’hégémonie américaine, lutter
pour construire des situations de paix et de libération des peuples,
d’indépendance et de souveraineté ? On pense bien sûr
au peuple palestinien, mais il y en a bien d’autres, le peuple sahraoui
par exemple. Comment construit-on des solidarités dans le domaine du
développement durable ? Les rapports sociaux, y compris en matière
d’écologie, méritent d’être changés,
y compris la relation de l’homme à la nature. Car le mode de gestion
capitaliste a conduit dans tous ces domaines, à des conséquences
destructrices, prédatrices, pour la nature, l’environnement, les
hommes, et leur façon de s’organiser ensemble.
Semou Pathe Gueye,
enseignant à l'Université de Dakar, secrétaire du Parti de l' indépendance et
du Travail, Sénégal:
Je tiens d'abord à exprimer le plaisir que j'ai d'être avec
vous, pour plusieurs raisons: d'abord pour le thème, car l'une des valeurs
fondamentales qui nous réunit est l'internationalisme. Je suis de cette génération
dont la conscience politique a été formée par les grandes batailles qui ont
eu lieu en France, avec l'UEC contre la guerre au Vietnam, avec les luttes de
libération nationale et sociale, au Mozambique, au Chili, etc. Je suis donc
peut-être plus sensible à cette question que les générations qui m' ont suivi,
d'autant que pendant dix ans, j'ai été le représentant de mon parti à Prague,
avec la Nouvelle Revue Internationale. Durant dix ans, j'ai vécu quotidiennement
avec les représentants de 74 partis communistes, et c'est dans ce cadre que
j'ai fait le tour du monde.
La question est complexe, et si déjà, aujourd'hui, nous arrivons à poser les
bonnes questions, nous aurons réussi. Il faut évidemment tenir compte des mutations
qui affectent aujourd'hui le monde, et de ce qui doit en découler, non seulement
au plan théorique, mais dans la pratique de nos luttes pour le changement. La
diversité de nos grilles d'analyse face à cette complexité nous empêchera certainement
de parvenir à des conclusions communes aujourd'hui. On ne peut que constater
le recul de l'internationalisme, et faire quelques hypothèses sur les causes.
J'ai pu vérifier en arrivant dans la salle ce que je supposais avant d'y entrer:
une moyenne d'âge supérieure à quarante ans. Le recul de la conscience internationaliste
est clair dans les générations françaises plus jeunes. A t'on baissé la garde
dans le mouvement progressiste français par rapport à cette question ? La nouvelle
génération est-elle confrontée à de telles difficultés qu'elle pense qu' il faut
régler les problèmes français avant de se préoccuper d'autre chose? Il est
clair en tout cas que de grandes mobilisations existaient en France à chaque
fois que quelque part les libertés d' un peuple étaient en cause, comme c'est
aujourd'hui le cas au Tchad. Ces mobilisations quasi spontanées, vigoureuses,
n' existent plus aujourd'hui. Depuis une semaine que je suis en France, alors
que des faits d' une extrême gravité se passent en Afrique, je n' ai rien vu de
cela.
Est-ce que la capacité d'indignation face à l' impérialisme a tellement régressé
que l'on ne peut avoir que des rencontres comme celle de ce soir? Faut-il considérer
comme dépassé l'internationalisme tel que nous l' avons vécu et pratiqué? "Prolétaires
de tous les pays, unissez vous", "peuples opprimés, unissez vous", sont-ils
des slogans dépassés? Le "nouvel internationalisme" devrait-il être construit
sur les cendres du précédent? Dans un monde qui a changé, compte tenu des nouvelles
formes du capitalisme, il faut effectivement un nouvel internationalisme. Pas
nouveau au sens où il faudrait tirer un trait sur l' ancien, mais qui prenne
en compte les nouvelles injustices. Si nous prenions le terme dépassé comme
un rejet des formes précédentes de l'internationalisme, ce serait lâcher la
proie pour l'ombre. Les nouvelles formes de lutte ne peuvent s'articuler qu'autour
de l' alliance, comme autrefois, du mouvement ouvrier et des mouvements de libération
nationale. De toutes façons, le capitalisme, même s'il a évolué, ne peut être
combattu sans le mouvement ouvrier et la résistance des peuples.
Le mouvement altermondialiste apparaît trop souvent comme une compensation à
notre défaite dans la construction d' un nouvel internationalisme. Cela empêche
de réfléchir à quel type d'articulation on pourrait construire avec ce mouvement,
qui n' est pas construit autour d' un projet cohérent. Nous allons droit vers
l' essoufflement du mouvement altermondialiste. Nous devons réfléchir à une reconstitution
du mouvement ouvrier, même si ce n' est pas sous sa forme ancienne, à une nouvelle
alliance avec le mouvement de libération nationale, qui lutte aujourd'hui sous
d'autres formes, dans un nouveau contexte. Parfois il suffit qu'une personnalité
émerge dans le tiers monde, même avec une vision obscure, voire incohérente,
pour qu'on le mette en relief en oubliant les militants qui luttent depuis longtemps,
réellement, en Afrique. Je m'en suis souvent plaint, par exemple à la fête de
l'Humanité (où Aminata Traoré a été promue en vedette africaine). Ce ne sont
pas des individualités qui vont pouvoir construire une force réelle contre le
capitalisme. Les personnalités peuvent parfois faire avancer l'histoire, elles
n' ont jamais fait l'histoire.
Vous devez savoir que le mouvement altermondialiste est souvent dans nos pays,
constitué de personnalités qui n' ont aucune emprise sur les forces qui luttent
réellement contre le capitalisme. Il y a quelques années, quand le Forum Social
Mondial s'est réuni à Dakar, les camarades Brésiliens, communistes,qui en faisaient
partie, se sont rendu compte qu' ils étaient enfermés dans leur hôtel, sans aucun
contact avec les syndicats, les partis politiques. C'est à leur demande expresse
que les organisateurs du FSM ont daigné se rapprocher de nous. Le sectarisme
anticommuniste qui pose parfois dans le mouvement altermondialiste doit être
combattu si l'on veut se diriger vers autre chose qu' un leurre, vers un internationalisme
qui soit la jonction de forces politiques et sociales opposées à la mondialisation
néolibérale.
Rémy Herrera:
L'une des dernières interventions de cet ancien internationalisme
dont on a parlé, c' est il y a vingt ans, la victoire cubaine contre les partisans
de l' apartheid à Cuito Carnavale (Angola). C'est une autre époque, mais cela
a eu un impact décisif sur l'évolution du monde, avec la chute de l' apartheid
(en Afrique du Sud), et la chute d'autres murs dont on parle moins que de celui
de Berlin. Aujourd' hui, on a Jack Lang qui va au Venezuela encenser la révolution
bolivarienne, et revient à Paris pour signer le traité européen !
L'internationalisme implique de s'unir, mais sur la base de projets socialistes.
Il faut s'unir, y compris avec des franges des courants réformistes, écologistes,
féministes, etc. La principale base de cette union indispensable est le constat
que le capitalisme, qui a toujours été l' ennemi des travailleurs, est devenu
celui de l'humanité en général, et même de la vie sur terre. Il faut le dire:
si l'internationalisme a été abandonné , c' est parce qu' un projet de rupture
avec le capitalisme a été abandonné . IL n' existe pas de projet social sans internationalisme,
et pas d'internationalisme sans projet social radical en rupture avec le capitalisme;
et je dis bien, avec le capitalisme, pas avec le néolibéralisme, la domination
de la finance ou je ne sais quoi.
Il ne s'agit pas de réguler le capitalisme, mais de rupture avec lui, et d' émancipation
sociale. C'est un processus de lutte, de transition au socialisme dont il doit
être question, et il est vrai que l' altermondialisme s' il se réduit à un altercapitalisme,
a perdu d'avance.
Les capitalistes à Davos par exemple, travaillent d'arrache pied à une réorganisation
du capitalisme. Il nous faut donc le faire aussi, en réinventant de nouveaux
instruments et de nouveaux objectifs: le plus important étant de sauver la
vie sur Terre. L'internationalisme ne peut pas être le Nord qui aide le Sud,
ou les plus avancés qui vont guider, comme le disait l'internationale en
1864. Militants dans un pays impérialiste, on pourrait enfin se débarrasser
de notre tendance à donner des leçons, résidu d' un esprit colonialiste. Peut-on
expliquer à Chavez ce qu'est la démocratie, deux jours après l' adoption à Versailles
du traité européen ? n' y aurait-il pas à l'inverse, quelques leçons à tirer
de ce qui se passe là-bas? Pas pour importer des solutions toutes faites qui,
évidemment, ne marcheraient pas.
Mais par exemple, en matière de démocratie, il faut réfléchir à l' exemple de
Cuba et du Venezuela, où les missions sociales, vaccinations, dispensaires de
quartiers, ne sont pas gérés par l'état, le ministère de la santé,mais par les
citoyens, la base. Ne pourrait-on y réfléchir pour les populations de nos banlieues?
Deuxième exemple, en ce qui concerne les services publics en voie de destruction
en France, alors que l' eDF est un modèle reconnu dans le monde. Les peuples
d'Amérique latine ont pour sauver leurs services publics, inauguré une stratégie
de lutte continentalisée, en reconstruisant le mouvement syndical sur une base
internationale; c'est vrai pour l'énergie, le système bancaire, les moyens
de communication. Ne peut-on pas y trouver des idées?
Francis Arzalier,
en réponse à une jeune fille (anonyme) dans
la salle, qui demandait qui avait été invité, au débat.
« Les organisateurs (Polex) ont répandu l’information
au maximum, en fonction de leurs faibles moyens, en militants et financiers. Essentiellement
par internet, et en diffusant des tracts autour d’eux. Cela n’a rien
de facile ; il ne faut pas oublier que la France vit dans un régime
politique « monarchico-médiatique » : tous les
grands médias, télévisions, radios, journaux, refusent de
relayer la moindre annonce de manifestation dirigée contre l’impérialisme.
Le bouclage sur ce point est quasi-total : ce matin encore, nous ne savions
même pas si le journal L’Humanité allait annoncer le débat
de ce soir, ce qu' il a finalement fait en un entrefilet du « fil
rouge », en oubliant d’ailleurs de signaler la participation
de Jacques Fath ».
un militant du PRCF
se félicite de ce qu' a dit Rémy Herrera et s’étonne
de voir le PCF être absent aux rencontres internationales entre partis communistes.
Saïd Sougti, voie
démocratique Maroc.
Permettez-moi d'abord de remercier la POLEX de ce débat
fort intéressant dans lequel je souhaiterai parler dans un contexte concret,
et attirer votre attention sur la nécessité d'abandonner la notion
de "solidarité entre partis frères".Aujourd'hui, il
s'agit de développer des solidarités et des fronts régionaux
qui construisent le front International contre l'impérialisme international.
Dans la région méditerranéenne, il y a au moins trois sortes
de danger qui nous menacent :
1) Les accords de Libre échange qui seront
imposés par l'UE dans notre région notamment au Maghreb, avec
ce que cela sous-entend de pillage et de misère de ses peuples.
2) le projet de l'Union Méditerranéenne
que propose Sarkozy, on connaît ses objectifs :
- Normaliser les relations entre les pays de la Méditerranée et
Israël et banaliser l' occupation de la Palestine.
- Ecarter à jamais la candidature turque au sein de l'U.E.
- et enfin installer l'impérialisme européen comme une réalité
dans la région.
3) Le projet américain de l'AFRICOM :
une grande base américaine sera installée en Afrique (Maroc ou
Algérie). Elle dirigera les armées de neuf pays africains pour
soi-disant combattre le terrorisme, mais en réalité pour piller
l'Afrique et empêcher toute émancipation de l'impérialisme
en Afrique.
Voilà concrètement un front Régional à construire
avec, je vois dans la salle, des sénégalais, des algériens,
des sahraouis, des français et au-delà, les italiens, les portugais,
les tunisiens et toutes les forces en Afrique pour combattre le libéralisme
sauvage et l'impérialisme et surtout pour promouvoir les valeurs de la
paix et de la démocratie pour nos peuples. Faisons un comité de
suivi pour engager rapidement ce travail.
INTERVENTION DU CAMARADE
LEYDE ERNESTO RODRIGUEZ HERNANDEZ, CONSEILLER POLITIQUE, AMBASSADE DE CUBA EN
FRANCE.
L’internationalisme est et a été pour la
Révolution cubaine un principe fondamental du peuple sous la direction
du Parti Communiste de Cuba. L’internationalisme et la solidarité
ont été une pratique conséquente vis-à-vis des peuples
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
Cette culture politique du peuple cubain a ses racines dans
la pensée politique internationaliste et anti-impérialiste de
José Martí et Fidel Castro, outre les principes marxistes-léninistes
de notre parti. C’est pourquoi, après la disparition de l’Union
Soviétique et de l’internationale communiste, notre pays n’a
pas trahi les liens d’amitié et solidarité avec d’autres
peuples du monde.
Le programme cubain de bourses pour les étudiants étrangers,
grâce auquel des milliers de techniciens et professionnels d’autres
nations du Tiers Monde ont fait des études, est une expression authentique
et une modeste contribution de Cuba à la construction d’un nouvel
internationalisme.
Plus récemment, et basé su les mêmes principes,
a été créée l’Ecole Latino-américaine
de Sciences Médicales qui est devenue, en peu de temps, un modèle
de ce que doit être la coopération dans un domaine aussi sensible
que la santé. Par l’envoi de milliers de coopérants, notamment
des médecins généralistes dans d’autres pays, Cuba,
pendant les années difficiles de la période spéciale, a
contribué, d’une façon modeste et désintéressée,
à préserver et à sauver nombre de vies humaines.
Malgré le blocus économique des Etats-Unis contre
notre peuple, 30 000 jeunes de 123 pays font des études aujourd’hui
dans nos universités, dont
23 000 étudiants de médecine. Presque 37 000 travailleurs cubains
du secteur de la santé, dont 18 000 médecins, travaillent dans
69 pays du monde. Une autre preuve de l’aide solidaire cubaine est constitué
par le million de personnes, notamment pauvres, de 32 pays, qui ont récupéré
la vue à travers « l’Opération Miracle »
et plus de 3 millions de personnes de 23 pays ont été alphabétisées
ces cinq dernières années avec la participation de conseillers
cubains, à travers la méthode « Oui, je peux ».
Il s’agit d’un modeste, mais solidaire apport du peuple cubain à
la construction d’un nouvel internationalisme et à la coopération
internationale entre les peuples.
Nous continuerons à défendre le droit de Porto
Rico à son indépendance, à soutenir les causes sahraouie
et palestinienne et nous avons apporté notre soutien au peuple du Pakistan
lors du tremblement de terre; nous avons également offert notre aide
au peuple des Etats-Unis à l’occasion de la catastrophe provoquée
par l’ouragan Katrina mais George Bush s’est opposé à
cette aide solidaire de nos médecins au peuple des Etats-Unis. Nous sommes
également solidaires avec les peuples tout en condamnant toutes les guerres
impérialistes à l’ONU et dans d’autres tribunes internationales.
Nous estimons que nous devons construire un nouvel internationalisme
fondé sur la solidarité entre les peuples du monde.
Michèle Decaster
(Afaspa) constate avec regrets la baisse de l’internationalisme,
trop souvent transformé en actions humanitaires, qui ne changent rien à
l’inégalité des rapports nord-sud.
Un militant sahraoui
rappelle la lutte constante de son peuple contre l’occupation marocaine,
et confirme que l’étiquette ne suffit pas à garantir les convictions
anti impérialistes, puisque le PC Marocain soutient la colonisation du
Sahara occidental.
Roland Weyl :
La charte de l’ONU de 1948, fondée sur le principe des droits de
l’homme et des peuples est une bonne base pour un nouvel internationalisme.
Francis Arzalier,
en réponse à l’intervention d’un représentant
des « Amis de L’Humanité », s’étonnant
des attaques de certains intervenants contre le journal, alors qu' il est
menacé dans sa survie.
« Je pense que nous avons tous ici la volonté de voir continuer
le journal L’Humanité, irremplaçable dans le paysage médiatique
français, essentiel pour combattre l’impérialisme. Mais il
faut avouer que ce serait plus facile si, depuis longtemps, le journal n’avait
pas trop souvent pris à rebrousse poil une partie de ses lecteurs et de
ses diffuseurs-militants, en privilégiant l’ouverture de ses colonnes
à des personnalités conservatrices ou réformistes, et en
les refusant systématiquement aux communistes et aux anti-impérialistes
critiques des dérives opportunistes. En quoi serait-il incongru par exemple,
que L’Humanité se fasse l’écho de la rencontre de ce
soir, qui est pour l’essentiel un débat entre communistes ? »
Livio Dermont.
Il me semble que pour construire depuis La France, grand
pays impérialiste les fondements d'un internationalisme correspondant aux
exigences de l'heure, la question des sans-papiers et de la rétention est
absolument centrale. Jusqu'à présent n'ont été apportées
à ces questions que des réponses de type moral et humanitaire. Or
il importe d'apporter des réponses politiquement efficaces, n'opposant
pas ces travailleurs aux travailleurs français. DES réponses car
bien évidemment tous les participants de la soirée souhaitent à
terme une France socialiste dans un monde débarassé des rapports
impérialiste. Mais il est aussi indispensable d'être capable d'articuler
des réponses politiques immédiates, face à l'urgence du problème
et à ses effets sur la société et l'appareil d'Etat français.
Plus que jamais, un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple
libre. Ce qui se traduit chez nous en une chasse au faciès quotidienne
culminant dans des rafles avec objectifs d'arrestations fixés par le pouvoir
politique avec une police transformée en force essentiellement sinon exclusivement
xénophobe. Il importe de cibler en premier lieu notre propre impérialisme,
particulièrement présent en Afrique, de le mettre face à
ses responsabilités historiques et de lier dans une double dénonciation
l'"accueil" fait aux candidats à l'immigration et les pratiques
néocoloniales avec en tout premier lieu la présence militaire française
sur ce continent mais également l'oppression économique qu'Union
Européenne et O.M.C. cherchent à aggraver, notamment au travers
de l'accord de "libre-échange" récemment proposé
aux Etats africains.
échange
assez vif entre J. Fath
et R. Herrera. Ce dernier
reproche au PCF son absence de solidarité avec Cuba, souvent accusé
d’atteinte aux libertés ; J. Fath réfute l’accusation.
Francis Arzalier,
après les échanges sur les relations internationales entre PC.
« D’accord avec les intervenants qui ont dit que la solidarité
impérialiste n’a de sens qu' avec des organisations engagées
réellement dans le combat contre l’impérialisme. Il est vrai,
donc, que l’étiquette en la matière compte moins que le contenu :
quand le parti communiste au pouvoir en Moldavie approuve l’invasion de
l’Irak par les USA, et envisage froidement d’adhérer à
l’OTAN, il serait aberrant de s’aligner sur lui.
Mais les divergences normales entre partis communistes (elles ont toujours existé,
même quand on les niait) ne peuvent en aucun cas justifier l’absence
du PCF aux rencontres internationales entre partis communistes, quand elles sont
une assemblée de lutte contre, par exemple, l’implantation de missiles
nucléaires US en Europe Centrale.
L’argument « européen » en la matière
( « ils sont contre l’Europe et nous pour ») me parait
d’autant moins recevable que l’Europe supranationale a été
inventée dès les années cinquante, une machine de guerre
au service du capital, un moyen pour lui d’accroître ses profits en
aggravant la concurrence entre les peuples. Elle le reste soixante ans après,
avec plus de force : à qui fera-t-on croire que l’afflux de
centaines de milliers de travailleurs des pays de l’Est en Espagne, pour
y travailler à bas prix en réduisant au chômage les salariés
andalous, alors même qu' on délocalise des usines espagnoles
vers Slovaquie ou Croatie, pour profiter des bas salaires, à qui fera-t-on
croire qu' il s’agit là d’un progrès ?
Je sais bien qu' on nous dit : « mais nous sommes pour une
autre Europe ! ». Encore faudrait-il qu' elle soit possible,
alors que l’ensemble des vingt-cinq gouvernements de l’Europe élargie
sont des partisans affirmés du capitalisme, et que la majorité d’entre
eux sont très favorables à l’impérialisme US et à
l’OTAN.
Il serait absurde de réduire le front de lutte anti-impérialiste
auquel nous aspirons aux seules rencontres régulières entre partis
communistes. Mais il serait tout aussi anormal de s’y refuser, alors que
les organisations communistes et ouvrières ont vocation à être
la colonne vertébrale de ce front.
Comme bien d’autres communistes, je ne suis plus membre du PCF par désaccord
avec ce que je pense être les dérives opportunistes de ses orientations.
Cela me met d’autant plus à l’aise pour considérer qu' en
France comme ailleurs, le parti communiste doit, selon la formule de Sémou,
être « l’épine dorsale » de ce rassemblement
anti-impérialiste ».
Intervention finale
de Francis Arzalier :
« En organisant cette rencontre, nous n’avions
pas la prétention de penser que tous les participants seraient d’accord
sur tous les points en sortant, mais seulement de permettre un dialogue riche,
facilitant la construction d’un nouvel internationalisme : chacun des
militants présents prendra ensuite ses responsabilités.
L’objectif, ce soir, est atteint, mais devra être poursuivi et renouvelé.
Le collectif Polex s’y engage, et d’abord en publiant dans les meilleurs
délais possibles, l’intégralité de nos échanges
de ce soir, sur son site internet, et en brochure papier, contre remboursement
des frais.
Car c’est là que le bât blesse, et par quoi je dois terminer :
d’autres initiatives de ce genre ne nous seront possibles que grâce
à la participation en adhérents et en cotisants au Collectif Communiste
Polex.
Merci encore à tous les participants ».
ADHERER
AU COLLECTIF COMMUNISTE POLEX
Notre ambition est de devenir un
Centre d'Etudes et de Réflexion Internationaliste.
Nos activités (publications écrites
et informatiques, réunions publiques et séminaires) se placent
délibérément dans le sillage de militants internationalistes
français ; ceux qui ont su être solidaires en 1920 des révolutionnaires
soviétiques, et en 1936 des républicains espagnols ; les
intellectuels comme Gabriel Péri, qui dénonça avant 1939
les crimes du fascisme et du nazisme, leurs complices français, et fut
fusillé pour cela par les occupants hitlériens ; le métallo
Fabien, qui combattit le franquisme dans les brigades internationales, et poursuivit
la lutte antifasciste en initiant la Résistance en France, aux côtés
des militants immigrés de la M.O.I. ; les militants qui surent soutenir
les peuples soulevés contre le colonialisme français d'Indochine
et d'Algérie, et combattre les impérialismes contemporains, au
Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs. Ils ont pu, parfois, se tromper ;
ils ont porté, souvent au péril de leur vie, l'idéal communiste
d'égalité entre les hommes et les peuples.
La fermeté des convictions ne suffit pas
à combattre l'impérialisme, si elle n'est pas armée des
connaissances nécessaires : c'est pourquoi nous voulons fournir,
sur les réalités internationales complexes, des analyses approfondies
et plurielles (de notre fait et d'autres provenances), aux militants politiques,
syndicaux, associatifs, et, au-delà, à l'opinion publique souvent
désinformée. Dans ce but, après le succès du débat
sur le thème « Construire un nouvel internationalisme. Comment
combattre efficacement l' impérialisme ? Avec quelles forces ? »,
nous prévoyons d'autres rencontres sur l'Irak, l'Amérique latine,
etc.
Pour cela, il faut des moyens humains et financiers,
que seuls nous donneront des adhérents nombreux à l'association :
Cotisation annuelle (pouvant
être réglée en 2 fois) : 40 €
Cotisation adaptée aux situations
particulières (demandeurs d'emploi, revenus modestes, RMI, etc.) :
20 €
Cotisation de soutien :
100 € ou plus
Les chèques doivent impérativement
être à l'ordre de « POLEX ». Les versements
sont à adresser par courrier à l'adresse suivante :
Jean-Louis
GLORY
Trésorier « Polex »
7 rue des Jonquilles
78260 ACHERES.
sommmaire
|