COMMENT SORTIR DE L'UE ET DE L'OTAN ?

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publié le : 5 mars 2019

Communistes fidèles à leur idéal d'égalité entre les hommes et entre les peuples, nous sommes convaincus de la nocivité de l'Union Européenne depuis sa naissance, du fait qu'elle est le visage en Europe du Capitalisme transnational, qu'elle a pour but de réaliser au détriment des travailleurs d'Europe et des Nations de ce continent les objectifs de ce Capitalisme ( déstabilisation des classes ouvrières grâce aux délocalisations, anesthésie des luttes de classe par la xénophobie, destruction des conquêtes sociales et politiques, etc ).

Nous croyons aussi que cette UE ne peut être changée en son contraire, devenir " sociale", " facteur de paix ", " de progrès social" et "respectueuse des droits démocratiques des peuples" par la seule volonté des citoyens: sa nature supranationale est au contraire depuis sa création de mépriser les choix exprimés par les citoyens: elle l'a fait en Grèce, ou le gouvernement Tsipras s'est plié aux ordres de l'UE en oubliant ses engagements électoraux. Elle l'avait fait aussi en France, au mépris du NON exprimé par les électeurs au projet de Constitution Européenne. L'Union Européenne est par nature destinée à bafouer les volontés des Nations qui la composent: c'est le role des Traités qui la structurent.

Par ailleurs, le rapport de forces politiques en Europe interdit d'espérer une majorité anticapitaliste au Parlement Européen, puisque les partis d'extrême droite y progressent, et que ceux de "Gauche" sociaux-démocrates font partie depuis 50 ans des " pères " de l'UE.

Dans ces conditions, fixer " une autre Europe" comme objectif politique comme l'a fait depuis des décennies la direction du PCF est une illusion, une escroquerie politique. Il faut dire clairement qu'il n'y aura pas de progrès majeurs pour notre peuple dans le cadre de l'Union Européenne, sans conquérir la souveraineté économique et monétaire qui n'existe pas avec l'Euro, contrôlé par la Banque Européenne de Francfort, sans retrouver une indépendance militaire et diplomatique qui n'existe pas dans l'OTAN, instrument de l'Impérialisme Occidental. Autrement dit, notre objectif ne peut être que de lutter jusqu'à sortir la Nation française de l'Union Européenne, de l'Euro, et de l'OTAN ( et l'Alliance Atlantique son corollaire ).

Mais il ne suffit pas d'affirmer la nécessité de ces ruptures, encore faut il envisager comment le faire, en évitant de tomber dans le piège nationaliste, qui laisse croire qu'il suffirait d'un FREXIT pour assurer le bonheur et le progrès social pour notre peuple. Le feuilleton laborieux du BREXIT britannique doit nous éclairer: La sortie de l'UE décidée à juste titre par les électeurs du Royaume Uni n'a apporté aucun progrès majeur aux salariés britanniques parce qu'elle se fait sous la direction de la bourgeoisie Thatcherienne de ce pays, où de politiciens travaillistes, attachés autant les uns que les autres aux règles du Capitalisme libéral. Toute rupture de notre pays avec les carcans de l'UE et de l'Euro ne pourra se faire que grâce à des luttes de classe acharnées pour résister aux pressions internationales, et dans l'optique de rompre avec le Capitalisme et l'impérialisme. Les organisations réellement Communistes, convaincues de la nécessité de ces ruptures avec l'UE, l'Euro, l'OTAN, et le Capitalisme, peuvent envisager des tactiques différentes pour y parvenir. " Quatre sorties " pour les uns, dénonciation des Traités Européens qui forment l'ossature de cette construction supranationale néfaste pour d'autres: Peu importe ces nuances en fait. L'essentiel est de ne pas s'en tenir aux formules, d'affirmer que ces ruptures nécessaires ne seront pas un long fleuve tranquille, qu'elles ne pourront être imposées aux 26 autres gouvernements de l'UE que par un niveau de mobilisation fort des travailleurs français, qu'on ne peut les réduire à un simple processus électoral.

A la veille d'un scrutin européen en mai 2019, dont nous ne négligeons pas l'importance, cela doit nous inciter à voir le long chemin à parcourir. Le rôle de notre collectif n'est pas de donner des consignes de vote, mais d'expliquer à nos concitoyens, et surtout aux salariés qui ne vivent que de leur travail, la nocivité irrémédiable de l'UE et de ses Traités, de l'Euro, de l'OTAN, et la nécessité d'une rupture avec le Capitalisme dont ces structures sont l'émanation.

Ils sauront dès lors faire leur choix face aux divers candidats à l'élection du Parlement européen en mai.

Francis Arzalier

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