"Pourquoi l'Europe tremble face à l'Italie" s'affole "Le Monde"

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publié le : 29 mai 2018

La crise italienne se termine : un gouvernement d'union entre la Ligue et le mouvement 5 Etoiles se dessine. Aussi, "Le Monde", faisant sienne l'angoisse qui saisit Bruxelles et tous les dirigeants de l'Union Européenne, outre sa Une - ci-dessous - explique sur toute sa page 2 "Pourquoi l'Europe tremble face à l'Italie"

A notre tour, voyons pourquoi de Jean-Claude Juncker à Angeala Merkel, en passant par Emmanuel Macron, tous sont saisi d'effroi à l'annonce du compromis gouvernemental italien.

Depuis des décennies, les gouvernements qui se sont succédés à Rome exécutaient servilement la politique définie dans les instances dirigeants de l'UE : l'austérité frappait de plus en plus lourdement les couches populaires, alors que les milieux d'affaire, les "riches" comme on dit en France, voyaient leurs profits atteindre des sommets. On connaît la chanson de ce côté-ci des Alpes.

Aussi, le mécontentement populaire, engendré par cette politique, s'est mué en colère qui s'est traduit par un raz-de-marée électoral en faveur des deux mouvements, la Ligue, classée à droite, et le mouvement 5 Etoiles, rassemblement anti-partis, l'un comme l'autre, prônant une autre politique qui compte du raz-le-bol ressenti par peuple italien.

C'est dans cet état d'esprit que les vainqueurs du dernier scrutin se sont mis d'accord sur un programme minimum, dont le contenu revendicatif, à contre-courant des oukases bruxelloix, prévoyant :

une baisse drastique des impôts, revenu de citoyenneté à 780 euros, soutien aux familles... le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) misent sur la relance de la demande pour accélérer la croissance, ainsi que la baisse de l'âge de la retraite...

C'en était trop pour l'aréopage des hommes-lige des financiers, saisis d'horreur par une politique économique qui sort des clous du dogme européens. Aussi, les chiens méchants dressés par le capital, les médias dans un ensemble parfait, se sont mis à mordre, inquiets de l'écho que la nouvelle politique de Rome pourrait avoir en France. Et cela au moment, où Macron et son équipe préparent une nouvelle saignée du pouvoir d'achat, en sabrant systématiquement dans les aides sociales, qui permettent à beaucoup de maintenir encore la tête hors de l'eau de la misère totale.

C'est ainsi que Le Monde, du 18 mai, révèle que:

Parmi les coupes économiques dans les aides sociales, l'Aide personnalisée au logement (APL) est, une fois encore, dans le collimateur des mandarins du budget. Ils proposent cette fois-ci d'intégrer les minima sociaux et les prestations familiales dans les ressources servant de base à leur calcul «à compter de 2020».

En outre, les bourses sur critères sociaux (BCS), accordées aux étudiants «issus de foyers modestes» seraient revues, gelées dans certains cas. Par ailleurs, l'allocation personnalisée pour l'autonomie (APA), pour les personnes âgées en difficulté physique, est jugée «trop diluée et insuffisamment redistributive», d'autant plus «dans un contexte de vieillissement démographique».

Enfin, pour l'allocation adultes handicapés (AAH), il est proposé de «maîtriser les flux d’entrée en [révisant] les critères d’attribution». Sur toutes ces aides, la note conseille de mieux cibler, c'est-à-dire, en filigrane, de réserver les aides aux plus démunis, privant d'autres populations des aides auxquelles elles avaient jusqu'à présent droit.

Au moins, en France, Macron respecte à la lettre les directives de Bruxelles...!

Il a été choisi pour cela par ses pairs.

Mais que vont penser les Français, victimes de cette politique, et qui savent que leur "Sécu" comme leurs retraites sont dans le collimateur du gouvernement ?

Et cela en plein développement de la lutte sociale, grève des cheminots, de la Fonction publique ce jour et l'annonce d'une manifestation de masse samedi 26 mai.

Une autre politique est nécessaire. C'est ce que veulent les Italiens. Malgré Bruxelles et contre Bruxelles. Et en France, laisserons-nous sans réagir, Macron et l'Union européenne en décider autrement ?

Jean Levy

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