Manifeste pour regagner les commissions ouvrières

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Titre original : Manifeste « Ganemos CCOO » diffusé parmi les syndiqués d'Espagne
mis à jour le : 22 Août, 2019

Dix propositions pour rétablir dans les commissions ouvrières un syndicalisme combattif, de classe et démocratique

L’appropriation de près de 800 000 euros par six conseillers des CO, contribuant ainsi au vol de 15,5 millions d’euros perpétré au détriment de la caisse madrilène d’épargne et de la banque qui en est issue, Bankia, a provoqué l’indignation dans les rangs de notre syndicat. Comme nous l’avons dit dans le manifeste « Ganemos CCOO » pour les travailleurs, c’est une insulte aux travailleurs syndiqués aux commissions ouvrières, puisque Toxo, et la commission exécutive confédérale prétendent avoir ignoré ce qui se passait à la caisse de Madrid et à Bankia. Nous considérons comme une nécessité absolue de régénérer notre syndicat, et qu’il récupère ce qui fit son identité quand il s’est formé.

Dans ce but, nous proposons un plan d’action en dix points.

1. Abandonner la stratégie syndicale en échec de « pacte social » et de concessions au patronat, pour retrouver un syndicalisme combattif, de classe et démocratique. Les CO doivent promouvoir l’unité des luttes et défendre tous les emplois. Cessons de négocier la destruction des emplois ! Les CO doivent mobiliser de façon conséquente contre la politique d’austérité, en faisant converger les mouvements sociaux.

2. Démission de la Commission Exécutive confédérale. Les plus hauts dirigeants confédéraux sont les premiers responsables politiques du discrédit et de la perte de crédibilité de notre syndicat, accrues par la scandaleuse utilisation à leur profit de cartes de crédit « black ».

3. Congrès extraordinaire. On doit organiser un débat démocratique dans tout le syndicat, qui donne la parole aux adhérents et aboutisse à un Congrès extraordinaire avec des délégués élus directement par la base.

4. Respect des militants des CO et des Assemblées de travailleurs. Les sections syndicales et les comités d’entreprise doivent prendre l’initiative de luttes pour l’amélioration des conditions de salaire et la défense des emplois (grèves et mobilisations). Toutes les propositions doivent être soumises aux sections syndicales qui doivent retrouver leur rôle moteur, en tant qu’organisations de base des CO, et aux assemblées de travailleurs. Les directions syndicales doivent mettre en œuvre les décisions qu’elles ont adoptées. Personne ne peut signer un accord au nom des CO, contre l’opinion des assemblées de travailleurs.

5. Contrôle démocratique des responsables syndicaux. Ils doivent être élus par les assemblées de syndiqués de l’entreprise, du secteur ou de la branche correspondante. Tous les responsables des CO doivent être soumis à révocabilité par ceux qui les ont élus.

6. Les responsables des CO doivent vivre comme les autres travailleurs. Leur salaire ne peut être plus élevé que celui d’un travailleur qualifié (pas plus de 1800 euros nets par mois). Les frais de représentation doivent être supprimés. Les salaires de tous les responsables des CO doivent être publiés et connus de tous les syndiqués et de l’ensemble des travailleurs.

7. Les CO ne peuvent dépendre des subventions de l’Etat, et doivent quitter tous les conseils d’administration. Notre budget doit s’appuyer sur les cotisations des syndiqués, et le soutien financier des travailleurs. Il faut reprendre le contrôle des caisses de solidarité dans tous les conflits, et des collectes dans toutes les entreprises. Assurer l’indépendance économique face à l’Etat et au patronat est le moyen de garantir un syndicalisme de classe.

8. Les heures syndicales doivent être réservées à l’action syndicale. Les délégués des CO doivent les utiliser pour lutter pour les droits des travailleurs. On doit les publier sur les panneaux d’affichage de l’entreprise, et il faut rendre compte de leur usage devant les travailleurs.

9. Respect de la démocratie interne des CO. Assez d’expulsions et de sanctions contre des syndiqués pour motifs politiques et d’opinion, quelle que soit la méthode antidémocratique employée (exclusions, dissolutions de fédérations, de sections syndicales…)

10. Les CO sont un syndicat de classe, pas un syndicat de gestion ou de collaboration de classe. Il défend les droits des travailleurs, et lutte pour la transformation de la société jusqu’au socialisme.
Annulation de la contre réforme du droit du travail et des pensions.
Non au découpage et aux privatisations des services publics.
Salaire minimum de 1100 euros.
Trente-cinq heures par semaine sans réduction de salaire.
Interdiction des sociétés de travail temporaires.
Passage obligatoire au contrat de durée indéterminée après 15 jours.
Interdiction légale de licenciement dans les entreprises qui font des bénéfices.
Réintégration obligatoire des travailleurs licenciés en dehors de la légalité.
Droit à la santé, à l’éducation publique, digne, gratuite et universelle pour tous.
Interdiction des expulsions par la loi.
Droits démocratiques d’expression, de réunion, d’organisation.
Annulation de la loi sur les étrangers.
Nationalisation des banques pour lutter contre le chômage massif.
Défense du droit à décider des nationalités.
En tant que syndicalistes et syndiqués qui défendent les traditions de combat des CO, nous ne pouvons rester passifs devant une situation qui peut conduire à la destruction de notre syndicat. Nous demandons à tous les militants de travailler à faire la reconquête des CO par sa base, et à participer au programme de lutte qui fut celui de Marcelino Camacho et de si nombreux militants qui menèrent le combat au service de la classe des travailleurs. Dehors les arrivistes et les corrompus Vivent les Commissions Ouvrières. Ganemos CCOO!

traduction collectif communiste polex

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