LOI EL-KHOMRI : AU SERVICE DU TERRORISME PATRONAL

mis à jour le : 22 Août, 2019

Le gouvernement prépare un projet de loi de réforme du Code du travail, présentée comme la dernière grande « réforme » du quinquennat. Dans la continuité des lois « Macron » et « Rebsamen », le projet porté par Myriam El Khomri, la ministre du Travail, est une nouvelle attaque d’une ampleur sans précédent contre les travailleurs, illustrant une nouvelle fois au service de quelle classe sociale est ce gouvernement qui se prétend de « gauche ». En 53 articles et 131 pages, c’est en fait un retour en arrière de plus de cent ans que veut nous imposer ce gouvernement du MEDEF, comme dans un mauvais roman de science-fiction. Bienvenue dans le nouveau 19ème siècle !

Véritable autodafé du code du travail, le projet de loi répond aux exigences du grand patronat jamais assouvi, jamais repu, prêt à réinventer le servage pour préserver et augmenter ses profits et ses dividendes, ce que les experts médiatiques appellent « compétitivité ».

Pouvoir imposer, comme au bon vieux temps, comme avant 1919, 12 heures de travail par jour et soixante heures par semaine, rétablir le travail des enfants en faisant travailler les apprentis mineurs 10 heures par jour et quarante heures par semaine, licencier sans contrainte et à moindre frais en plafonnant les indemnités prud’homales à 15 mois de salaire maximum pour les salariés ayant 20 ans d’ancienneté ou plus, contourner les organisations syndicales par l’instauration d’un referendum d’entreprise pour obtenir des « accords » inférieurs à la loi : Cette loi c’est la loi du capitalisme décomplexé, sans entrave à la réalisation de ses profits. Le grand patronat en rêvait depuis des décennies, Hollande le fait.

Ce projet s’inscrit dans un rapport de force pour l’instant peu favorable aux travailleurs, qui sont sur la défensive et manquent d’une représentation politique forte. Cependant, la lutte des classes s’aiguise comme le démontrent les luttes nombreuses pour l’augmentation des salaires, la sauvegarde des emplois et des libertés syndicales, contre les conséquences du libéralisme et des diktats de l’Union Européenne. Les exemples emblématiques de la mobilisation de soutien aux travailleurs d’Air France et de Goodyear n’en sont que la partie la plus visible. La loi « Travail » ne fait que renforcer une colère montante, comme le prouve le succès de la pétition en ligne qui atteint au moment où nous écrivons plus de 800 000 signatures.

Le mépris de classe affiché par un Valls rigide et suffisant, refusant de prendre les pétitions que lui tendait un délégué CGT à l’usine Solvay de Chalampé, n’y pourra rien changer. C’est au contraire un aveu de faiblesse : la faiblesse de celui qui sait que le succès de la pétition reflète un refus de classe.

En se donnant 15 jours de plus, jusqu’au 24 mars, pour présenter en Conseil des Ministres le projet, le gouvernement est à la manœuvre, pour essayer de s’assurer notamment un soutien syndical, en s’appuyant sur les éléments réformistes. Mais en dépit des trahisons à venir d’organisations syndicales prêtes à « négocier le poids des chaînes » - la résistance s’organise : dès ce mercredi 9 mars, puis le jeudi 31 mars où doit s’exprimer un front du refus politique et social. Ce projet de loi ne doit pas passer ! Tous sur le pont !

Coordination Communiste 59/62 le 29 février 2016

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