POUR UN traitement humain de Ana Belén Montés voir Qui va
gagner et qui va perdre dans la bataille pour Ana Belen Montes? Ana Belén Montés, née en 1957, est fille d’un couple de portoricains. C’est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Son père était médecin militaire et travaillait au sein de l’armée US. Cet homme violent et autoritaire battait sa famille. Sa mère avait obtenu le divorce au bout de 16 ans de mariage. Ana avait alors 15 ans. après avoir obtenu une licence, puis une maîtrise en relations internationales à l’Université de Virginie, Ana est entrée à 28 ans à l’Agence de Renseignement pour la Défense du Pentagone (DIA), où elle devenait, 7 ans plus tard, analyste. Elle a eu quelques temps un emploi fictif à la représentation diplomatique à La Havane, soit disant pour « étudier » les militaires cubains. En 1998, retour dans l’Ile pour cette fois, « observer » le déroulement de la visite du Pape Jean-Paul II. Cette femme discrète, devenue analyste de première catégorie à la DIA, spécialiste de Cuba, avait accès à presque toute l’information sur l’Ile dont disposait la communauté du renseignement, en particulier sur les activités militaires cubaines. De par son rang, elle était membre du très secret « groupe de travail inter agences sur Cuba », qui rassemble les principaux analystes des plus hautes agences de renseignements des Etats-Unis, comme la CIA par exemple. Elle a été arrêtée en 2001, jugée et condamnée à 25 ans de prison en 2002 pour espionnage : elle avait remis à Cuba, sans contre partie financière, l’information concernant les plans d’agression des Etats-Unis contre l’île. Elle a risqué sa vie pour défendre la petite île de Cuba de l’agression des Etats-Unis, superpuissance mondiale. Elle n’a par contre jamais nuit aux Etats-Unis ni à son peuple, ni même eu une telle intention, bien au contraire. Pourtant on lui a imputé d’avoir indirectement causé la mort d’un Béret Vert en soi-disant dévoilant un secret de polichinelle : l’existence d’une base secrète yankee au Salvador. Scott W.Carmichael à l’origine de son arrestation, a écrit qu’il n’était pas sûr de sa culpabilité à ce sujet dans son livre True Believer, publié en 2007. Voici ce qu’a déclaré Ana Belén Montés dans son plaidoyer
lors de son procès, avant l’annonce de sa sentence: « Il
existe un proverbe italien qui peut-être, décrit le mieux ce que je crois
: Le monde entier n’est qu’un seul pays. Dans ce pays mondial, le principe
d’aimer son prochain comme soi même, est le guide essentiel pour des relations
harmonieuses entre tous les pays. Ana Belén Montés a été en quelque sorte précurseur des nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis et a agi en harmonie avec les principes fondateurs de la Chartre des Nations Unies.. Elle est la prisonnière 25037-016 de la prison de Carswell, une annexe du FBI de la Station Aérienne de la Marine des Etats-Unis située au Texas. Elle y est internée dans la section de psychiatrie, bien que ne présentant pas de troubles de ce type. C’est un lieu dangereux pour elle, qui pourrait avoir de graves répercussions sur son état mental. Ana Belén Montés est sensée recouvrer la liberté en 2026, dans 11 ans. Elle a déjà accompli 14 ans de réclusion. Elle est soumise à un régime d’isolement extrême. Elle ne peut pas recevoir la visite d’amis, uniquement celles de ses parents et de sa fratrie. Son père est décédé et sa mère est impotente. Sa sœur Lucy et son frère Alberto ont tous deux des postes à responsabilité au sein du FBI, elle à Miami, et lui à Atlanta. Lucy a d’ailleurs été décorée pour sa contribution à l’arrestation des membres du réseau « Avispa » auquel appartenaient les Cinq. Ce ne sont donc pas eux qui vont lui apporter un grand réconfort ! Reste son jeune frère Juan Carlos dont nous savons seulement qu’il tient une crèmerie à Miami. Ana est interdite de téléphone, n’a accès à aucun moyen d’information, ni journal, ni revue, ni livre. Elle n’a pas le droit de regarder la télévision et ne peut recevoir de colis. Il lui est même interdit d’avoir le moindre contact avec les autres personnes détenues. Les autorités pénitentiaires ne donnent aucune information
sur sa santé, les traitements médicaux qu’elle reçoit, ni ne justifient
le fait qu’elle soit dans un centre destiné aux personnes souffrant de
troubles psychiatriques. En avril 2013, pour la première fois sa sœur Lucy a accepté de répondre aux questions d’un journaliste, en l’occurrence, Jim Popkin. Ses frères se sont opposés à tout interview. C’est ainsi que nous avons appris qu’Ana avait voisiné successivement avec une femme ayant étranglé une femme enceinte, une ancienne infirmière ayant tué par injections 4 patientes et une admiratrice de Charles Manson ayant tenté de tuer le Président Ford. Le travail d’enquête de plus d’une décennie de la journaliste Betty Brink du Weekly, un journal local de Fort Word où est situé Carswell, nous apprend que cet hôpital-prison fédéral a succédé à un précédant fermé entre autres raisons, pour négligence médicale généralisée. C’est très exactement l’identique qui s’y est installé et perdure au vu et su de toutes les autorités en place. Rares sont les critiques, et les dénonciateurs s’exposent à le payer très chèrement. Le terme de « négligence » utilisé est un euphémisme et cette pratique tant sadique qu’assassine englobe des personnels au delà du médical, au regard de chacune des histoires sordides (nombreuses et répétées) ayant pu être connues. Sur une longue période en décennies, et c’est le cas, il est possible de dire qu’elle est structurelle. Lucy dévoile que dans une lettre de 14 pages, Ana lui avait écrit « il ne me plait pas d’être en prison, mais il y a certaines valeurs pour lesquelles il vaut la peine d’être en prison, ou qui méritent que l’on se suicide pour ne pas passer tout ce temps en prison ». Nous voyons à travers ces paroles qu’Ana a gardé intactes ses convictions, et lui infliger de vivre dans de telles conditions relève du sadisme et doit avoir des effets dévastateurs. Nous devons aider cette femme courageuse. Nous devons faire connaître son histoire, et développer des campagnes pour que dans la prison où elle endure sa peine, elle puisse au moins avoir un traitement plus humain. Jacqueline Roussie, Maurice Lecomte Nous avons écrit au président Obama pour la Thanksgiving,
puis à nouveau le 17 décembre. Nous écrivons spontanément de plusieurs
pays. Il ne faut pas une carte qui puisse se retourner contre elle, sa prison est violente, mais quelques mots de sympathie. Elle ne recevra pas ce courrier, mais il est important que l’administration de la prison sache qu’à l’extérieur les gens commencent à connaitre son histoire. Jacqueline Roussie Son adresse : ANA BELEN MONTES 25037-016 |