Portugal: le socialiste Antonio Costa nommé Premier
ministre.
Nous nous félicitons naturellement de l'éviction
du gouvernement Pedro Passos Coelho, (PPD/PSD-CDS - PP) représentant
directement les intérêts du capital portugais et de l'oligarchie
européenne, dont la droite était le porte-parole à Lisbonne.
Nous notons que le nouveau Premier ministre
PS Antonio Costa s'est engagé à pratiquer, selon le vœu de la majorité
du peuple portugais, une politique de rupture avec l'austérité,
de concert avec le Parti communiste portugais et le Bloc de Gauche,
qui soutiendront le pouvoir sans y participer. Ce sera la première
fois depuis 1975, que le PCP sera associé dans une majorité avec
le Parti socialiste.
Nous nous félicitons de l'échec du président de la République, Aníbal
António Cavaco Silva, dans sa tentative de mettre en place un gouvernement
dit "de techniciens" pour éviter un gouvernement de gauche,
selon le souhait de la Commission européenne. Cette tentative de
faire échec au verdict populaire faisait suite à une manœuvre visant
à maintenir au pouvoir Pedro Passos Coelho, mais 123 députés contre
107 l'ont mis en minorité.
Rappelons cependant, que Antonio Costa et le PS ne cachent pas,
encore aujourd'hui, leur engagement européen. Aux Affaires avec
le socialiste José Sócrates , ce parti a mené, de 2009 à 2011, une
politique d'austérité accrue, responsable de la misère énorme de
la population, politique poursuivie et encore accentuée par la droite
qui lui a succédé, une affaire grave de corruption l'avait alors
écarté du pouvoir.
Le programme de gouvernement adopté par la coalition de gauche marque
un frein à la politique d'austérité. Il envisage diverses mesures
limitées mais positives (augmentation du SMIC de 500 à 600 euros
en 2019, une réduction de la TVA sur certains produits. etc...).
Mais même ce programme minimum obtiendra-t-il le "feu vert"
de Bruxelles, et dans le cas contraire, le gouvernement Costa saura-t-il
résister aux pressions européennes ?
L'expérience française nous laisse perplexe : tant en 1982, avec
François Mitterrand et son "tournant de la rigueur", qu'en
2012 avec François Hollande, les promesses socialistes ont été reléguées
au magasin des accessoires et l"'ennemi de la finance"
s'est avéré le plus zélé fondé de pouvoir du Capital...
Certes, le Portugal n'est pas la France. Et à Lisbonne,
le PCP est, lui, resté fidèle à ses engagements de lutte de classe,
menant campagne contre l'Union européenne et l'Otan, mobilisant
massivement le peuple portugais dans des actions répétées de combat
contre l'austérité. Et, contre les manœuvres du Président, les communistes
portugais ont, ces dernières semaines, appelé la population à descendre
dans la rue pendant le vote de l'Assemblée de la République.
Nous souhaitons bonne chance à nos camarades du PCP.
Leurs succès seront les nôtres.
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