Elections présidentielles en Argentine , Mauricio
Macri, le "chouchou des milieux d’affaires" est élu
Résultats des élections
Un président sans majorité
Une victoire de l'impérialisme - et de Washington
en particulier : Les leçons d'une défaite.
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Dans leur conjuration contre les Etats non
inféodés à Washington, en Amérique latine, les Etats-Unis viennent
de réaliser un de leurs objectifs en Argentine : le gouvernement
de la bourgeoisie nationale vient d'être écarté du pouvoir au
profit du candidat de l'oligarchie.
L'opération de mise à l'écart de Cristina Kirchner, qui avait
succédé à son mari à la présidence de la République, a été
minutieusement organisée, non seulement pour rétablir la domination
économique des multinationales, US en particulier, mais aussi
pour démanteler les structures de coopérations des pays de
l'Amérique du Sud, telle l'UNASUR, qui limitaient la présence
des intérêts étatsuniens en Argentine.
Cette élection sponsorisée par les USA présente d'autres dangers. |
Elles fragilisent également les Etats qui, dans
leur politique d'indépendance vis-à-vis du camp impérialiste occidental,
avaient adhéré aux BRICS, tel le Brésil, qui subit en parallèle
une offensive du capital mondialisé, pour changer le cours de sa
politique, jugée dangereuse par les Etats-Unis. L'intervention,
à peine camouflée, de l'impérialisme contre tous les Etats américains
qui avaient choisi une voie souveraine de développement, vient donc
de remporter un succès que la diplomatie US voudrait étendre à Brasilia.
En effet, les deux plus fortes économies de l'Amérique
latine, l'Argentine et le Brésil, constituent un élément déterminant
de la survie des autres expériences démocratiques de ce continent,
celles du Venezuela, de la Bolivie et de l'Equateur.
L'économie de ces pays, et leur solidarité politique
sont liée à celles des deux Etats visés par Washington. S'ajoutent
bien sûr, les menaces de subversion interne téléguidées par la CIA
contre le pouvoir légitime de Nicolas Maduro à Caracas, où les élections
législatives doivent avoir lieu le 6 décembre prochain, et celui
de Rafael Correa, à Quito. Ainsi si l'oligarchie a remporté la victoire
hier en Argentine, et peut-être demain au Brésil, c'est que dans
ces deux pays, la bourgeoisie nationale n'a pas conduit le changement
jusqu'au bout, en poussant les feux du démantèlement des forces
oligarchiques, qui ont conservé la domination réelle de l'économie,
donc d'une puissance de nuisance politique considérable. Les hésitations
et l'opportunisme des dirigeants argentins, s'appuyant sur une popularité
populaire entretenue par la distribution des dividendes de l'économie,
sans jamais révolutionner celle-ci, n'ont plus permis de poursuivre
sa politique, du fait de la crise internationale. Celle-ci ne permettant
plus de poursuivre la distribution des surplus, la situation ainsi
créée a conduit nombre d'Argentins à succomber aux sirènes de la
droite oligarchique, lui promettant le changement. Les dirigeants
brésiliens ne semblent pas en tirer les leçons.
Jean Levy
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