Corée : Les occasions manquées

Le 15 juin a marqué le 15e anniversaire de la Déclaration
conjointe Nord-Sud, à l’issue de la première rencontre
au sommet entre les plus hautes autorités du Nord et
du Sud de la péninsule, le Président Kim Jong-il de la
Commission de la défense nationale de la République
populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du
Nord) ayant alors accueilli à Pyongyang le Président
Kim Dae-jung de la République de Corée (Corée du
Sud). Le 15 août consacre le 70e anniversaire de la
restauration de l’indépendance de la Corée, après la
capitulation japonaise. Lorsque l’on sait l’importance
que les Coréens attachent aux anniversaires, il avait
été nourri de grands espoirs que cette période
permette une relance du dialogue et des échanges
entre le Nord et le Sud. Malheureusement, les tensions
n’ont pas diminué dans la péninsule coréenne, l’offre
de dialogue du Nord ayant été rejetée par les autorités
conservatrices du Sud. Pire, l’ouverture à Séoul, fin
juin, d’un bureau des Nations Unies sur les droits
de l’homme en RPD de Corée, à notre connaissance
sans précédent, apparaît comme une provocation
à l’égard des autorités nord-coréennes, surtout au
regard du bilan en matière de droits de l’homme du
gouvernement Park Geun-hye qui n’en fait pas (c’est
un euphémisme) un modèle de démocratie. De ces
événements récents ressort une impression de gâchis
et d’occasions manquées.
Mais l’Association d’amitié franco-coréenne, fidèle au
combat pour la paix et la réunification qu’elle mène
depuis sa fondation en 1969, continuera sur la route
qui est la sienne, quels que soient les obstacles et les
vicissitudes du contexte international, avec la ferme
conviction que les causes justes finissent toujours par
triompher. après le succès de l’accueil à Paris, en
février dernier, d’une délégation d’artistes handicapés
nord-coréens, nous avons continué à placer la paix
et la solidarité au premier rang de nos combats :
le mois de solidarité avec le peuple coréen a ainsi
été l’occasion de rappeler la mémoire de ceux qui,
en France, sont tombés pendant les manifestations
pendant la guerre de Corée. Les luttes du passé et
du présent sont intimement mêlées, les manifestations
d’hier contre la guerre étant indissociables des efforts
que nos menons aujourd’hui pour un traité de paix en
Corée, qui fasse enfin taire le bruit des armes sur le
sol de la péninsule.
Nous avons aussi été aux côtés des familles du
« Sewol » et de tous ceux, nombreux, qui ont manifesté
non seulement en Corée du Sud mais aussi à Paris, un
an après cette tragédie, pour que plus jamais un tel
drame ne se reproduise.
Nous avons, enfin, réaffirmé notre solidarité avec les
Coréens du Japon.
Ce sont tous ces combats, ceux pour la paix et la
solidarité, que nous vous appelons à poursuivre, ici et
maintenant, afin de continuer à faire briller la flamme
d’un monde de justice et de fraternité, en Corée et
dans le monde.
Benoît Quennedey,
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