La dernière chance?
Dix ans déjà que les électeurs
français infligeaient un NON retentissant a la Constitution
Européenne Supranationale .Depuis, en échos de plus
en plus forts, des mouvements populaires " europhobes "
ont fleuri dans divers pays du continent, au Sud et au Nord, a l'
Ouest et a l' Est, exprimant le rejet des dispositifs d' austérité
et de destruction des conquêtes sociales, au service du Capitalisme
transnational, par le biais de l' Union Européenne et de
ses Traités. Mais cette prise de conscience des conséquences
néfastes de l'UE,
positive, ne va pas sans ambiguïtés et contradictions.
Déjà, en 2005 en France, le NON mêlait dans
les urnes les Patriotes,opposés au carcan supranational pour
défendre les acquis sociaux nés des luttes populaires,
et des Nationalistes, désireux d' exprimer par ce vote leur
xénophobie et leur racisme, et de faire des immigrés
les boucs émissaires du chômage et de la délinquance.
Il s'y ajoutait même quelques démagogues a la Fabius,
redevenu aujourd'hui le fer de lance socialiste de l'UE et de l'
OTAN. Cette évidente fragilité de la coalition des
NON laissa toute facilité a nos politiciens Pro-UE, socialistes
et droites réunies, de l' effacer quelques jours plus tard
par un vote parlementaire.
Les mêmes contradictions provoquent les
mêmes faiblesses dans les mouvements populaires " Euro-critiques"
actuels. La victoire électorale de Syriza en Grèce,
née de la volonté populaire de refuser les diktats
" Européens ", a accouché d' un gouvernement
qui comprend aussi des Nationalistes, et des " Socio-Liberaux",
fidèles partisans de" la loi du Marché"
capitaliste, prêts à toutes les concessions pou ne
pas rompre avec l'UE et l' Euro.
Podemos en Espagne surfe sur la volonté de millions d' électeurs
d' une rupture avec les recettes " Européennes "
de la Droite et du PS, mais certains de ses leaders se proclament
" apolitiques, anti-Partis, voire anti-marxistes ", et
drainent leurs électeurs vers une contestation sans danger
pour le système, comme le fit d' ailleurs le " Stelle
" de Pepe Grillo en Italie.
En Angleterre, en Suède, en Hongrie, etc,
le sentiment anti-UE est récupéré par des Nationalistes
xénophobes, et d' extrême-droite, que nos journalistes
serviles baptisent " Populistes ", alors qu 'ils sont
démagogiques.
Le même phénomène profite en France au Nationalisme
d' extrême-droite de Marine Lepen. Ce dernier n'a pas besoin
de faire campagne, une coalition hétéroclite se charge
de ramener à lui toujours plus d' électeurs déboussolés
: Le PS au pouvoir qui s' obstine à matraquer les salariés
sous prétexte que " c' est bon pour l' économie".
La Droite sarkozyste qui ne reproche à messieurs Hollande
et Valls que d' être trop timorés dans leurs "
réformes " réactionnaires. Les fanatiques Islamistes,
assassins réels ou supposés: le matraquage quotidien
des médias soumis au pouvoir et au Capital multiplie leur
image, et fabrique dans une opinion apeurée une hystérie
anti-musulmane pire que durant la Guerre d' Algérie, quand
fleurissaient les attentats et que revenaient les cercueils.
Et cerise sur le gâteau offert au FN, un
PCF qui a trop souvent oublié les objectifs justifiés
qui lui valaient une grande influence en 1970,la lutte résolue
contre une " Europe supranationale " capitaliste parrainée
par la Droite et le PS, et le combat pour la paix, contre l' OTAN
et les impérialismes Occidentaux, y compris celui de la France,
sous gouverne du Gaullisme ou des Socialistes. Une démission
pour quelques voix au second tour des élections ou quelques
ministères, qui laisse le FN accaparer démagogiquement
les espaces de lutte abandonnés, et se poser en parti des
travailleurs délaissés.
Et monsieur Hollande, oubliant ce que doit être
un Président, n' hésite pas à assimiler Les
Communistes et l' extrême au détour d' une phrase,
a l' exemple des politiciens conservateurs et Nationalistes d' Europe
de l' Est
Et la mise en retraite du patriarche fatigue Jean-Marie Lepen au
profit de sa petite fille Marion, tout aussi imprégnée
que lui d' idéologie fasciste,est travestie par les médias
en tragédie grecque, alors qu' il s' agit tout au plus d'
une pantalonnade.
Et pendant ce temps, Marine Lepen va assurer ses
soutiens médiatiques, politiques,( et financiers ? ) aux
Etats-Unis comme tout candidat au pouvoir à Paris. C' està
se demander si les ideologues-communiquants au service des bourgeoisies
de droite et de gauche n' ont pas décidé l' accès
au pouvoir du FN qu 'ils prétendent combattre. Tous les fascismes
d' autrefois, y compris les partis de Mussolini et Hitler, ont accédé
au gouvernement, non par les urnes, mais avec l' aide de la Bourgeoisie
et des partis de la Droite parlementaire, quitte a s' en débarrasser
après. Ce scénario du pire peut se reproduire en France
et ailleurs aujourd'hui et demain.
Ce n' estévidemment pas une fatalité,
ce ne sont pas les politiciens qui écrivent l' histoire,
mais les luttes de classes et les mouvements populaires, imprévisibles
par nature. S' ils expriment suffisamment fort et clair la volonté
de rupture avec le capitalisme et l' Union Européenne qui
l' exprime aujourd'hui, il peut y avoir une issue positive pour
le peuple français, et les autres peuples d' Europe Mais
il est temps de réagir avant la catastrophe annoncée...
Francis Arzalier
Accueil europe sommaire |