Joyeux dixième anniversaire,
Messieurs les Eurocrates !

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mis à jour le : 21 Août, 2019

Il y a 10 ans, la majorité des électeurs français disaient NON par Référendum au Traité Constitutionnel, destiné à étrangler un peu plus notre Nation, ficelée par l' Union Européenne et l' euro dans un dispositif d' austérité, et de destruction des conquêtes sociales, au profit du Capitalisme mondialisé. Ce NON de 2005 était un des premiers succès en Europe contre une UE intrinsèquement néfaste: il préfigurait les mouvements populaires actuels, par les urnes ou dans la rue, en Grèce, Espagne, et ailleurs. Ce vote NON était déjà une victoire, même s' il fallait se garder d' illusions euphoriques, car il était l' addition de volontés contradictoires, mêlant dans les urnes les Patriotes français opposés au carcan supranational, pour défendre les acquis populaires nés des luttes sociales, et des nationalistes, désireux d' exprimer ainsi leur xénophobie et leur racisme, et de faire des immigrés les boucs émissaires du chômage et de la délinquance. Il s' y ajoutait même quelques politiciens démagogues a la Fabius, en quête de popularité perdue, redevenu 10 ans plus tard fer de lance socialiste de l'UE et de l' OTAN. Cela donnait une évidente fragilité à cette victoire du NON, et laissa toute facilité a nos politiciens, socialistes et droites réunies, de l' effacer quelques jours plus tard par un vote parlementaire.

Les mêmes contradictions provoquent les mêmes faiblesses dans les mouvements populaires actuels : la victoire électorale de Siryza à Athènes exprime indéniablement la volonté d' une majorité du Peuple grec de refuser les diktats de l'UE et des financiers d' Allemagne et d' ailleurs. Mais cette aspiration n' est pas partagée par certains des Ministres du nouveau Gouvernement grec, les uns nationalistes, conservateurs et xénophobes, les autres socio-liberaux fidèles partisans de " la loi du marché " capitaliste, prêts à toutes les concessions pour ne pas rompre avec l'UE et l' euro On peut relever les mêmes contradictions et faiblesses dans le mouvement Podemos en Espagne: il surfe sur la volonté de millions d' électeurs potentiels d' une rupture avec l' asservissement supranational au Capitalisme par le biais de l'UE, mais certains de ses leaders expliquent déjà qu' il est hors de question d' aller au delà de quelques réformettes, et qu' il ne faut surtout pas s' inspirer du Venezuela, coupable de socialisme anti- Etatsunien. Nous retrouvons à Paris les mêmes clivages, entre volonté de rupture nécessaire avec les " Traités européens" de soumission, et désir conciliant qui vise simplement a dévier les aspirations patriotiques anticapitalistes vers un discours " d' alternative politique de Gauche à la crise "( l'unanimité, 12/3/2015 ).C' est l' objectif que se fixe le Parti de la Gauche Européenne, en convoquant à Paris le 30 mai 2015 un " Forum Européen des Alternatives "..."ouvert à toutes les forces politiques qui refusent l' austérité",..."en vue d' une refondation européenne." Autrement dit, un rassemblement fourre-tout de tous les courants qui, tenant à leurs électeurs, se disent opposés à l' austérité: . C' est le cas d' a peu près tous les partis socialistes et de droite en Europe, ce qui ne les empêche pas de soutenir les diktats de l'UE !

L' objectif fixé par le PGE a ce " Forum "est encore une fois " une autre Union Européenne ", sociale et de Gauche cette fois ci : vieille billevesée, puisque les Traités qui la rendent si néfaste ont justement été mis en place avec et par les Socialistes des divers pays d' Europe ( il suffit de lire à ce sujet les Mémoires de Roland Dumas, ministre de Mitterand, qui se vante de l' avoir fait! ). Ce Forum prévu le 30 mai doit rassembler à Paris " 500 Européens et 1500 Français ". Nous n' y serons guère invités, mais qu' on compte sur nous pour exprimer ce jour là la volonté censurée des Communistes fidèles à leur idéal de progrès social et d' indépendance nationale, " patriotes " au sens de 1789: Ils savent nécessaire la rupture avec l' Union européenne et son lacis de Traités de sujétion supranationale, avec l' euro qui interdit l' indépendanceéconomique et sociale, avec l' OTAN., cette entreprise guerrière, avec la logique du Capitalisme enfin, dirigée contre ceux qui vivent de leur travail, ou qui voudraient en avoir un.

Il faut enfin cesser de laisser les nationalistes français, notamment le Front National, se prétendre mensongèrement les opposants au Capitalisme incarné aujourd'hui par l' Union Européenne.

Francis Arzalier

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