Joyeux dixième anniversaire,
Messieurs les Eurocrates !

Il y a 10 ans, la majorité des électeurs
français disaient NON par Référendum au Traité
Constitutionnel, destiné à étrangler un peu
plus notre Nation, ficelée par l' Union Européenne
et l' euro dans un dispositif d' austérité, et de
destruction des conquêtes sociales, au profit du Capitalisme
mondialisé. Ce NON de 2005 était un des premiers succès
en Europe contre une UE intrinsèquement néfaste: il
préfigurait les mouvements populaires actuels, par les urnes
ou dans la rue, en Grèce, Espagne, et ailleurs. Ce vote NON
était déjà une victoire, même s' il fallait
se garder d' illusions euphoriques, car il était l' addition
de volontés contradictoires, mêlant dans les urnes
les Patriotes français opposés au carcan supranational,
pour défendre les acquis populaires nés des luttes
sociales, et des nationalistes, désireux d' exprimer ainsi
leur xénophobie et leur racisme, et de faire des immigrés
les boucs émissaires du chômage et de la délinquance.
Il s' y ajoutait même quelques politiciens démagogues
a la Fabius, en quête de popularité perdue, redevenu
10 ans plus tard fer de lance socialiste de l'UE et de l' OTAN.
Cela donnait une évidente fragilité à cette
victoire du NON, et laissa toute facilité a nos politiciens,
socialistes et droites réunies, de l' effacer quelques jours
plus tard par un vote parlementaire.
Les mêmes contradictions provoquent les
mêmes faiblesses dans les mouvements populaires actuels :
la victoire électorale de Siryza à Athènes
exprime indéniablement la volonté d' une majorité
du Peuple grec de refuser les diktats de l'UE et des financiers
d' Allemagne et d' ailleurs. Mais cette aspiration n' est pas partagée
par certains des Ministres du nouveau Gouvernement grec, les uns
nationalistes, conservateurs et xénophobes, les autres socio-liberaux
fidèles partisans de " la loi du marché "
capitaliste, prêts à toutes les concessions pour ne
pas rompre avec l'UE et l' euro On peut relever les mêmes
contradictions et faiblesses dans le mouvement Podemos en Espagne:
il surfe sur la volonté de millions d' électeurs potentiels
d' une rupture avec l' asservissement supranational au Capitalisme
par le biais de l'UE, mais certains de ses leaders expliquent déjà
qu' il est hors de question d' aller au delà de quelques
réformettes, et qu' il ne faut surtout pas s' inspirer du
Venezuela, coupable de socialisme anti- Etatsunien. Nous retrouvons
à Paris les mêmes clivages, entre volonté de
rupture nécessaire avec les " Traités européens"
de soumission, et désir conciliant qui vise simplement a
dévier les aspirations patriotiques anticapitalistes vers
un discours " d' alternative politique de Gauche à la
crise "( l'unanimité, 12/3/2015 ).C' est l' objectif
que se fixe le Parti de la Gauche Européenne, en convoquant
à Paris le 30 mai 2015 un " Forum Européen des
Alternatives "..."ouvert à toutes les forces politiques
qui refusent l' austérité",..."en vue d'
une refondation européenne." Autrement dit, un rassemblement
fourre-tout de tous les courants qui, tenant à leurs électeurs,
se disent opposés à l' austérité: . C'
est le cas d' a peu près tous les partis socialistes et de
droite en Europe, ce qui ne les empêche pas de soutenir les
diktats de l'UE !
L' objectif fixé par le PGE a ce "
Forum "est encore une fois " une autre Union Européenne
", sociale et de Gauche cette fois ci : vieille billevesée,
puisque les Traités qui la rendent si néfaste ont
justement été mis en place avec et par les Socialistes
des divers pays d' Europe ( il suffit de lire à ce sujet
les Mémoires de Roland Dumas, ministre de Mitterand, qui
se vante de l' avoir fait! ). Ce Forum prévu le 30 mai doit
rassembler à Paris " 500 Européens et 1500 Français
". Nous n' y serons guère invités, mais qu' on
compte sur nous pour exprimer ce jour là la volonté
censurée des Communistes fidèles à leur idéal
de progrès social et d' indépendance nationale, "
patriotes " au sens de 1789: Ils savent nécessaire la
rupture avec l' Union européenne et son lacis de Traités
de sujétion supranationale, avec l' euro qui interdit l'
indépendanceéconomique et sociale, avec l' OTAN.,
cette entreprise guerrière, avec la logique du Capitalisme
enfin, dirigée contre ceux qui vivent de leur travail, ou
qui voudraient en avoir un.
Il faut enfin cesser de laisser les nationalistes
français, notamment le Front National, se prétendre
mensongèrement les opposants au Capitalisme incarné
aujourd'hui par l' Union Européenne.
Francis Arzalier
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