après le CCN de la CGT poursuivre et amplifier notre action !
1- où en sommes-nous ?
Pour faire la clarté sur les pratiques pourtant
avérées de certains dirigeants confédéraux
et avant que les intéressés ne prennent la décision
de se démettre il aura fallu presque 3 mois de bataille dans
la CGT.
Tout cela a été vécu comme
quelque chose d’indigne et totalement étranger à
ce que sont les valeurs défendues par nombre d’adhérents
de la CGT. Indifférents au préjudice qu' ils
ont causé à toute la CGT, comme aux intérêts
des travailleurs aucun d’entre eux ne sauraient être
exonérés de la responsabilité qu' ils
portent.
Si certains dirigeants de la CGT ont perdu toute
crédibilité, il faut savoir en tirer les conséquences.
Dans les choix qui seront fait pour élire un secrétaire
général, un administrateur et un bureau confédéral
il convient d’en tenir compte ! Cela concerne entre autre
ceux qui ont soutenu jusqu' au bout la faillite du secrétaire
général démissionnaire ! Il ne saurait y avoir
de cooptation, de népotisme, et d’arrangements de sommet
entre quelques uns. Il faut dorénavant une transparence qui
écarte toute démarche de sommet qui exclut les syndicats.
A l’égard de ceux qui prétendent
aux responsabilités il faut généraliser la
consultation des commissions exécutive de Fédérations,
d’Unions départementales, d’Unions régionales,
d’unions locales de syndicats ! Toutes n’ont pas
été réunit avant le CCN du 13 janvier2015.
Pour surmonter cette épreuve ce qui va compter c’est
la capacité de la CGT à impliquer le plus grand nombre.
Voilà en autre pourquoi il faut un Congrès
confédéral en 2015. Un congrès qui se prépare
de façon extraordinaire dans la transparence. Un congrès
qui soit démocratiquement l’affaire des syndicats.
Une tribune de discussion peut contribuer dès à présent.
Nous n’en sommes pas là ! Il
en est ainsi parce que cela touche aux orientations aux positionnements
et axes revendicatifs actuels de la CGT autant qu' à
ses méthodes de direction ! Or tout est fait pour qu' on
ne discute ni de l’un ni de l’autre car les deux
sont devenus depuis de nombreuses années les domaines réservés
d’une « coterie » !
Voilà pourquoi toute la CGT doit être
invité à réfléchir sur les causes véritables
qui ont conduit à cette situation. Il faut impérativement
l’assainir et faire un véritable état des lieux!
Il s’agit de rétablir la confiance
dans toute la CGT ! On le doit à l’ensemble des
syndiqués, aux militants, tout particulièrement ceux
des entreprises, on le doit ensuite aux travailleurs qui légitimement
se posent des questions sur la CGT ! Le groupes de travail mis en
place le permettra-t- il ? Nous le verrons bien !
2- Ce qui n’est plus possible dans la CGT !
Or cette « coterie » par
des manœuvres grossières, des menaces, du chantage,
des calomnies, et même le détournement des mandats
confiés à des membres du CCN ! cherche à
confisquer de fait la direction de la Confédération
au mépris des organes démocratiquement élus !
Ils le font dans l’ignorance des militants et syndiqués.
Les membres de ce « cabinet de l’ombre »
poursuivent leur travail en faveur d’un recentrage de la CGT.
A leurs yeux « la fin justifie les moyens » !
Aujourd’hui après s’être
résignés ils abandonnent un secrétaire général,
pour se servir d’un autre demain ! Il est impératif
que la nouvelle direction qui sera élu prenne conscience
de cette situation et décide des mesures qui s’imposent
afin d’opérer une rupture avec des pratiques qui déshonorent
la CGT.
En fait toute la CGT doit relever ce défi !
Ces 15 dernières années elle a connu
une dégradation continue de sa vie interne également
illustrée a travers le carriérisme, la professionnalisation,
la délégation de pouvoir, l’institutionnalisation,
traits que l’on retrouve dans la conception et la vision du
modèle syndical européen.
Ces comportements tournent le dos au dévouement
qui caractérise une pratique militante. Ils ont pour but
de se servir de la CGT afin de protéger des intérêts
personnels comme ceux de forces étrangères au syndicalisme.
C’est inacceptable ! Ne rien dire serait s’accommoder
au fond de cette façon d’être, de cette façon
de faire. Si cela devait se poursuivre on peut deviner ce qu' en
seraient les conséquences ! « Le poisson
pourrit toujours par la tête » comme le souligne
le proverbe chinois !
3- Il faut rétablir une conception militante !
Voilà pourquoi nous devons contribuer à
la mise en œuvre d’une conception de militants auteurs
acteurs et décideurs, encourager à tous les niveaux
la prise de responsabilité, l’esprit d’initiative
et faire vivre démocratie syndicale et ouvrière.
Cela suppose de bannir toutes formes de « déresponsabilisation »,
comme le refus de s’exprimer et de décider qui constituent
des comportements qui avec le temps sont devenus une règle
pour certains dirigeants. Soyons franc avec nous-mêmes n’avons
nous pas assister à cela dans certains votes et débats
de la Commission exécutive confédérale comme
du CCN. N’ont ils pas été le reflet d’une
certaine peur du vide qui touche à la recherche d’un
homme providentiel. Pourtant nous sommes et avons toujours été
à la CGT contre la délégation de pouvoir, toutes
les formes de présidentialisation d’une fonction comme
aux clans qu' elle suscite.
En fait si la CGT a besoin d’un secrétaire
général ce dernier doit être moins général
et beaucoup plus secrétaire, être un véritable
animateur du travail collectif avec tous et toutes en tenant compte
des sensibilités et des expériences.
C’est urgent et ne saurait être différé
car la CGT s’est réfugiée dans une sorte de
formalisme/unanimisme qui au fond n’est rien d’autre
que ce qu' hier certains reprochaient à d’autres !
Ainsi par exemple la « politique de
cadres » de la Confédération a été
confiée à un « groupe » qui
par sa vision a fini par encourager les clivages, les clans, les
courtisans en écartant ceux qui ne défendent pas le
point de vue de la direction. On y privilégie les courbes
de carrière, et il existe maintenant des DRH à la
CGT, des chefs de cabinet et même un Directeur de l’administration.
On croit rêver !
Les voix différentes sont depuis des années systématiquement
écartées, pourtant il s’agit de militants d’expérience.
La CGT en a un grand besoin d’autant qu' elle est justement
confrontée à un problème d’unité
et de cohésion. Ne pas en tenir compte dans le choix des
futurs dirigeants de la CGT, pire le nier ou l’ignorer serait
catastrophique pour son avenir ! Les syndicats qui sont
à la base de la structuration de la CGT doivent exiger d’autres
règles et critères pour construire la future direction
confédérale!
La CGT a non seulement vu régresser ses programmes de formation
syndicale en quantité mais par-dessus tout en qualité
à travers ce qui concerne leurs contenus pour s’aligner
sur les normes du syndicalisme d’accompagnement et une vision
du monde sans contradictions. Son expression, sa presse ne sont
plus que l’ombre de ce qu' elle était. La recherche
dans le domaine de la collaboration syndicalistes/universitaires
dont elle était si fière a été progressivement
abandonnée. A quelques exceptions près la CGT a cédé
à l’imagerie et aux idées qui sont dans l’air
du temps !
Cela d’autant qu' aux cadres syndicaux d’origine
ouvrière ayant fait l’expérience de la lutte
de classes à l’entreprise, puis dans d’autres
structures syndicales professionnelles et interprofessionnelles
ont succédé des responsables dont la trajectoire est
bien différente. L’origine scolaire, professionnelle
et une expérience militante assez récente pour ne
pas dire pire pour des candidatures envisagées est étroitement
associée à une vision qui privilégie dialogue
social en France et en Europe, partage, répartition des richesses,
environnement, une vision du monde droits de l’hommiste nord-sud
curieusement jamais solidaire en Europe. On voyage plus facilement
à Bruxelles qu' à Athènes.
Pour faire bonne mesure et trouver les inspirations nécessaires
on a vu ces dernières années fleurir les “think
tank” comme le « Forum Syndical Européen »,
« Lasaire », « Dialogues » « Confrontations » .
Aux cotés de militants et d’anciens dirigeants de la
CGT et de la CFDT on y dialogue avec des chefs d’entreprise
“sur les risques de radicalisation du mouvement social”.
En toute « indépendance » les entreprises,
les institutions européennes, participent au financement
de ces « clubs de réflexions »!
Voilà ce qu' il faut changer, prendre la parole, « mettre
les pieds dans le plat » et décider de manière
indépendante à partir de ce qu' est la CGT et
non pas de ce que l’on veut qu' elle soit, de surcroit
à marche forcée!.
Ayant délaissé la réflexion sur les rapports
de classe et sur l’organisation de la lutte par ceux-là
mêmes qui subissent la domination du Capital, la CGT a ainsi
et de ce fait progressivement subordonnée son action aux
positions dominantes du syndicalisme européen ! Une vision
du syndicalisme qui est celui de l’échec et qui se
range du côté de l'idéologie dominante, et l'idéologie
dominante, "c'est l'idéologie de la classe dominante".
Il est pour le moins étonnant que de nombreux
medias aient évoqué une prétendue radicalité
de la direction de la CGT et de son Ex-secrétaire général
quand le conformisme dont ils ont fait preuve est aujourd’hui
justement critiqué par de nombreuses organisations et militants.
Il faut plutôt entendre les forces vives
de la CGT, celles qui démocratiquement se sont réunies
dans des centaines d’assemblées générales
et qui ont fait monter une série d’exigences que l’on
peut résumer de la manière suivante : «
la CGT doit changer, changer vraiment » !
Cette action engagé et soutenu avec succès
à travers l’Appel « défendons la
CGT », doit impérativement se poursuivre et s’amplifier
sur les objectifs qu' il s’est fixé, notamment
s’agissant d’un Congrès Confédéral
avant la fin 2015 préparé dans des conditions exceptionnelles
avec les syndiqués !
La CGT est à la croisée des chemins, elle doit faire
des choix, « il n’y a que les batailles que l’on
ne mène pas que l’on ne gagne pas » !
Voilà pourquoi et en priorité il faut prendre le chemin
de la lutte contre les politiques malfaisantes du capital en France,
en Europe et dans le monde, se doter d’une démocratie
vivante impliquant tous et toutes, revenir à des principes,
et à ce pourquoi la CGT existe depuis 120 ans ! Autant
d’objectifs dont elle n’aurait jamais dû s’écarter !
Jean-Pierre Page
Accueil europe sommaire
|