CORREA ÉCRIT à SANTOS IL N’ASSISTERA PAS AU « SOMMET DES AMÉRIQUES »

comaguer Au fil des jours et des lectures numéro 138

Commentaire de COMAGUER

Le « Sommet des Amériques » est une idée du président H.BUSH (le père). Dans l’euphorie de la disparition de l’URSS, celui-ci entreprit de mettre en place les instruments de la domination totale et indéfinie de la planète par les Etats-Unis et en particulier celui d’une recolonisation complète du continent américain à savoir un traité de libre commerce s’appliquant de l’Alaska à la Terre de Feu. Il revint à CLINTON de concrétiser le projet dont la première application à partir du 01.01. 1994 fut l’entrée en vigueur de l’ALENA traité de libre commerce Canada-Etats-Unis- Mexique.

Le projet de traité de libre commerce continental fut enterré au sommet de Mar del Plata en 2005 et depuis les Etats-Unis en sont réduits à signer des traités de libre commerce bilatéraux avec les États qui leur sont le plus soumis, à commencer par la Colombie.

Avant sa lettre au Président colombien, le Président CORREA avait proposé aux pays membres de l’ALBA, réunis les 4 et 5 février 2012 à Caracas, de prendre la même position que lui. Le Sommet de l’ALBA n’a pas tranché Les membres de l’ALBA présents à Carthagène vont donc à nouveau soulever le problème de l’exclusion de Cuba et ils devraient être suivis par l’Argentine, le Brésil, le Pérou et les membres du CARICOM.

Le geste de CORREA va donc peser sur la discussion et il est permis d’espérer que, si les Etats-Unis s’entêtent dans leur position, ce « Sommet des Amériques » soit le dernier du genre, la page du monde unipolaire, porteur de guerre permanente, étant en train d’être définitivement tournée.

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Quito, le 2 avril 2012

Juan Manuel Santos

Président constitutionnel de la République de Colombie

Bogota

Monsieur le président et ami,

J’apprécie et je vous en remercie profondément, l’aimable invitation au SOMMET DES AMERIQUES qui se tiendra dans la belle ville de Carthagène les 14 et 15 Avril.

Malheureusement, bien que le cinquième « Sommet des Amériques », tenu à Trinité-et-Tobago du 17 au 19 avri1 2009, ait condamné l' exclusion incompréhensible de la République de Cuba des sommets américains, une fois de plus, ce pays frère n' a pas été invité.

Par définition, une rencontre dont un pays américain est intentionnellement et injustement exclu ne peut pas être appelée « Sommet des Amériques ». Il a été question « d’absence de consensus », mais nous tous savons qu' il s’agit du veto de pays hégémoniques (ndt : en clair les Etats-unis et le Canada), situation intolérable dans notre Amérique du XXIème siècle.

De la même façon, il est inacceptable que ces sommets n’abordent pas des sujets aussi fondamentaux que le blocus inhumain de Cuba, et que la colonisation aberrante des îles Malouines, sujets qui ont fait l’objet de condamnations de presque toutes les Nations du monde.

Il ne nous viendrait jamais à l’idée de causer le plus petit problème ni à notre Colombie bien-aimée ni à son gouvernement. Il s’agit, comme disait Bolivar, de vraiment sentir que notre patrie est l' Amérique et de commencer ,à un moment donné, à dénoncer et à affronter avec force, je le répète, des situations intolérables et même aberrantes.

Pour cette raison, après avoir soigneusement réfléchi, j' ai décidé que, tant que je serai le président de la République de l' Équateur, Je n’assisterai plus à aucun « sommet des Amériques », jusqu' à ce que se prennent les décisions qu' exige de nous la Patria Grande. »

Nos peuples peuvent bien se lasser que leurs dirigeants se retrouvent dans tant de sommets, alors que demeurent trop d’abîmesà franchir comme la pauvreté et l' inégalité qui maintiennent l’ Amérique latine comme la région la plus inégalitaire du monde ; la stratégie inefficace dans la lutte contre le problème mondial des drogues ; la transformation profonde du système interaméricain des droits de l' homme, aujourd'hui agent d’ intérêts étrangers à ses principes fondateurs ; l’établissement d' une réelle liberté d' expression qui ne soit pas réduite aux intérêts des entreprises dédiées à la communication sociale ; ou la domination complète du capital sur les êtres humains, comme l' a démontré la crise hypothécaire en Espagne, qui touche des centaines de milliers de citoyens, y compris de nombreux migrants d' Amérique latine.

Nous souhaitons que notre absence soit une invitation cordiale à discuter de l' essentiel et à agir en conséquence ; en confirmant l’estime et le respect que nous avons pour tous nos collègues, hommes et femmes chefs d' état du continent, chers amis avec lesquels nous partageons le rêve de jours meilleurs pour nos peuples.

Nous espérons, pour le bien de la région et du monde, que le sommet de Carthagène soit une réussite. Le désir de les y retrouver est très fort, surpassé seulement par la fermeté de nos convictions.

Jusqu 'à la victoire, toujours !

Traduit par Comaguer.

Source http://comaguer.over-blog.com

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