CNN et "le Monde" angoissés par le retour de
Zelaya, mettent leurs "journalistes" en alerte...
Caracas, dimanche 5 juillet
Un fleuve croissant d'organisations sociales hondurienne,
communautés indigènes, Via Campesina, syndicats, s'approchent
de l'aéroport et dénoncent la présence de franc-tireurs,
de barrages et de blindés, d'hélicoptères autour
de l'aéroport pour empêcher l'accès de l'aéroport.
Le président de l'assemblée générale de l'ONU
Miguel d'Escoto accompagne le président Zelaya dans ce vol vers
le Honduras. Les présidents Fernando Lugo, Rafael Correa et Cristina
Fernandez vont le suivre dans un vol séparé a destination du Salvador
voisin. CNN, dont la "couverture" du coup d'État a été
dénoncée par le Président Zelaya, répète
à l'envie les instructions de Micheletti de ne pas laisser l'avion
atterrir au Honduras.
La marche massive qui se dirige vers l'aéroport
scande "El pueblo unido..." ("le peuple uni") et "Telesur
!, Telesur !", seul média qui a fait entendre une voix vraiment
différente, populaire, et dénonce la complicité médiatique
internationale avec les putschistes. Toute cette mobilisation est balayée
par le "Monde" d'une ligne dans un bref article où il
affirme mensongèrement ce dimanche que les manifestants ont "rebroussé
chemin". Et répétant comme CNN que "la conférence
épiscopale est contre ce retour", que les putschistes n'autorisent
pas l'atterrissage et que “le Honduras est angoissé”.
Nos contacts en direct avec la population montrent que malgré la tension
et la menace de répression, celle-ci se montre plein d'impatience.
"C'est impressionnant, on n'a jamais vu cela au Honduras, c'est
émouvant de voir tant de joie, de voir tant de gens dans la rue "
vient de déclarer Jorge Meza, un des leaders indigènes qui viennent
accueillir le président. "! Sous une photo de l'agence Reuters,
le "Monde" rédige une légende qui mérite d'être
versée aux annales de l'impartialité journalistique : “Sur
place, la situation est tendue : les forces de l'ordre (sic) craignent de voir
la situation dégénérer entre partisans et opposants à
M. Zelaya”
Qu'est-ce qui motive tant de médias à
désinformer, occulter, minimiser, au lieu de défendre clairement
une démocratie agressée par les gorilles de la School of Americas
? La Présidente argentine Cristina Fernandez l'a expliqué
hier soir lors de la réunion de l'OEA à Washington, en faisant
allusion au rôle occulte des État-Unis. “Ne soyons pas naïfs,
ce coup d'État n'est pas seulement dirigé contre Zelaya
mais contre le projet qui rassemble un nombre croissant de nations du continent".
Sans peur du ridicule, les putschistes honduriens répètent à
chaque instant, comme "le Monde" dès le premier jour du Coup
d'État, que les vénézuéliens les menacent
militairement et veulent envahir leur territoire. Une autre technique a été
de "couper la poire en deux" en disant qu'il y avait "des
pour et des contre". Le "Monde" a titré par exemple "les
pour et contre Zelaya disent chacun défendre la constitution". Rien
que le déploiement et la répression croissantes de soldats surarmés
dans tout le pays indiquent le contraire. Les plus favorisés font quelques
apparitions surmédiatisées mais le black-out persiste sur la résistance
populaire. Comme l'explique la présidente argentine, les médias
qui jouent à se demander hypocritement "qui appuie qui", ne
rendent pas compte de la gravité d'un coup d'État.
Elle a rappelé qu'au moment du coup d'état contre
Peron, une foule remplissait la Plaza de mayo, Parmi ces partisans du coup d'État
une mère, une future "folle de la place de mai" qui des années
plus tard verrait disparaître sa fille et d'autres membres de sa
famille aux mains de ceux qu'elle appuyait.
Source: http://www.vive-be.org
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2162:cnn-et-qle-mondeq-angoisses-par-le-retour-de-zelaya-mettent-leurs-qjournalistesq-en-alerte&catid=7:attention-medias-&Itemid=12
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