Uribe criminalise les associations paysannes
Paysans de Rio Cimitarra
Le 29 septembre 2007, ont été arrêtés
en plein milieu d’une assemblée paysanne Andrés Gil, Oscar
Duque, Mario Martínez y Evaristo Mena, dirigeants de l’Association
Paysanne de Valle del Río Cimitarra. L’appartement et le bureau,
situés à Barrancabermeja ont été forcés,
les ordinateurs et documents de l’organisation, confisqués. Le
19 juin 2008 Miguel Ángel González Huepa y Ramiro Ortega Muñetón
ont été arrêtés, alors qu' ils participaient
à une réunion des conseils d’Action communale sur le trottoir
de Puerto Nuevo Ité de la municipalité de Yondó dans le
Nord Est antioqueno.
Poursuite judiciaire contre l’Association Paysanne
de Valle del río Cimitarra
Les détentions ont lieu dans le cadre d’un procès
pour le délit de rébellion lancé par la Fiscalía
Seccional Troisième Délégation devant les Juges du Circuit
de Barrancabermeja qui ont ensuite accordé la compétence pour
que l’Unité des Droits de l’Homme de la Fiscalía de
la ville de Medellín le poursuive. Onze des douze membres de la Junta
Directiva de l’Association Paysanne de Valle del río Cimitarra
sont concernés, ainsi que d’autres membres de l’équipe
de travail. Six ont été privés de liberté et il
pèse sur les autres des ordres de capture.
Ce procès se base sur des déclarations de supposés
ex-guerrilleros qui ont été accueillis dans le programme de réinsertion,
et qui reçoivent des avantages juridiques et économiques en échange
de leurs déclarations et dans des rapports d’intelligence militaire
qui seuls ne pourraient servir de preuve. Il s’agit d’un programme
qui fait partie de la politique gouvernementale de “sécurité
démocratique”, par lequel des avantages sont offerts aux guérilleros
pour qu' ils abandonnent les armes en échange d’information
“efficace” contre les guerrillas.
L’Association Paysanne de Valle del río Cimitarra
(ACVC) est née en 1996 au cours des marches paysannes à San Pablo
et Barrancabermeja pour exiger du gouvernement investissement social et respect
pour les droits de l’homme, mais ses antécédents remontent
à 20 ans de défense de la paysannerie de la région pour
ses droits. Il s’agit d’une organisation régionale qui intègre
les objectifs de la communauté paysanne à travers des Juntas (conseils?)
d’action communale, coopératives, petits comités de pêche
et autres groupements de travailleurs ruraux (de la campagne), dans le cadre
de la défense intégrale des droits de l’homme et la lutte
pour la terre.
En juin 2007, à cause d’une grave crise humanitaire
pour violation des droits de l’homme, des centaines de paysans du Valle
del río Cimitarra ont abandonné leurs parcelles et se sont déclarés
en refuge humanitaire dans la ville de Barrancabermeja. Dans ce contexte, le
président Álvaro Uribe se réunit avec l’ACVC et s’engage
à encourager le processus de levée de la suspension de la ZRC,
en précisant bien que cela ne pourra se faire qu' avec le consentement
des Forces Militaires. Résultat de cette rencontre, le 5 juillet 2007,
un accord est conclu entre le gouvernement national et l’ACVC, par lequel
le premier s’engage en matière de garantie des droits de l’homme,
d’alternatives aux cultures d’usage illicite et à lancer
le le processus de levée de la suspension de la Zone de Réserve
Paysanne du Valle del no Cimitarra.
Les accusations lancées contre l’Association Paysanne
du Valle del rio Cimitarra et ses dirigeants signalent que l’ACVC est
une organisation créée par la guerrilla des FARC et qui lui obéit
, avec comme seul but de discréditer les Forces Militaires en dénonçant
les violations des droits de l’homme commises par celles-ci, combattre
les fumigations au glifosate pour assurer les revenus de la culture de la coca
à la guerrilla, et collecter les aides financières de la coopération
internationale – et spécialement l’Union Européenne
– pour les reverser à cette guérilla. Il est ainsi déclaré
que les paysans ne bénéficient jamais des projets de production
soutenus par l’ACVC et financés par l’Union Européenne,
mais que les fonds aboutissent toujours aux mains de la guérilla et que
toutes les organisations de droits de l’homme nationales et internationales
qui soutiennent l’ACVC sont également des alliées de la
guérilla.
Le procès a commencé en 2005 et actuellement,
la défense desdirigeants emprisonnés a présenté
à la Fiscalía de nombreuses pièces prouvant la légitimité,
la légalité et la transparence des interventions de l’Association
Paysanne du Valle del río Cimitarra, comme tous les projets, accords
et contrats de coopération, les rapports narratifs et financiers de ceux-ci;
conventions académiques souscrites avec des entités publiques
et privées; de nombreuses personnes qui font partie de l'ACVC ou qui
ont soutenu ou développé des travaux coordonnés par celle-ci
ont été présentés à la Fiscalía et
ont démontré que les accusations contre cette Association étaient
fausses.
Ces détentions et, en général, la persécution
systématique contre l’ACVC, ont été largement et
publiquement condamnées par de nombreux organismes nationaux et internationaux
engagés dans la défense des droits de l’homme, la cause
de la justice sociale et la construction de la paix en Colombie, et de plus
entouré de l’ACVC, ont exprimé leur connaissance et confiance
en la légitimité, la transparence, et surtout la nécessité
de son action en faveur de ces engagements.
Ainsi, il s’avère indispensable de continuer la
campagne de dénonciation et de soutien à l’Association Paysanne
del Valle del río Cimitarra, en vue d’obtenir la libération
de Miguel et Andrés et l’exigence de garanties de la part de l’Etat
colombien pour que soit possible la continuité de l’oeuvre de l’ACVC
en faveur de la défense du droit à la terre , à travers
la levée de la suspension de la Zone de Réserve Paysanne, de la
défense des droits de l’homme et la construction de la paix avec
une justice sociale pour la paysannerie.
Asociación Campesina del Valle del río Cimitarra
- Humanidad Vigente
Contact : asociacion.campesina@gmail.com
et: incidencia-taula@pangea.org
www.prensarural.org taulacolombia.org
transmis par www.michelcollon.info
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