L'ex bourreau argentin Mario "Churrasco" Sandoval continue sa carrière avec Sarkozy Nora Veiras Son apprentissage, il l'a fait dans la néfaste Coordination Fédérale (note du correo : département de la police fédérale argentine, connue pour ses agissements pendant la dictature) et tout de suite il s'est "internationalisé" comme "un expert". Il s'est fait de bons amis au sein de la droite armée en Colombie, dans les services d'intelligence et parmi les universitaires français. Buenos Aires, le 16 mars 2008 Traduction par Estelle et Carlos Debiasi pour El Correo http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4019 A presque 55 ans, les raisons qui lui ont fait gagner le surnom
de "Churrasco" se sont effacés . "C' était un beau
jeune homme, un churro, comme on disait avant", commente un témoin
en se référant à Mario Alfredo Sandoval, professeur de
sciences politiques résidant à Paris et aujourd'hui membre du
"Conseil sur la Défense" du président français
Nicolas Sarkozy. En 1977, Sandoval avait comme adresse Moreno 1417, septième
étage, c'est-à-dire "Coordination Fédérale".
Dans le numéro de liasse 1076/1163 de la Commission Nationale sur la
Disparition de Personnes (Conadep), il est mentionné dans la séquestration
d'un étudiant d'Architecture dans le quartier de Belgrano. La famille
Abriata a déclaré que l'officier en charge de l'opérantion
s'est présenté comme "Sandoval, de la Coordination Fédérale". Recyclé Même sous la démocratie, Sandoval a eu d'autres
affaires mineures avec la Justice pour fraude et violation de correspondance
mais il a su se recycler. À la fin des années quatre-vingt, il
reçoit son diplôme de maîtrise en Sûreté de
l'Université de la Police Fédérale, il a été
parmi ceux qui ils ont crée une association de diplômés
de cette spécialité. En Argentine, on a su peu de chose de lui
jusqu'à ce qu'en 2002 il réapparaisse à l'École
Supérieure de Guerre. Sous l'" étiquette » d'un délégué
de l'Union Européenne pour des conversations de paix en Colombie, il
a obtenu une autorisation pour permettre à deux Colombiens de donner
un cours à des militaires argentins. Dans un article publié l'année dernière,
le quotidien « El Tiempo » de la Colombie a rappelé que : Le quotidien colombien a aussi souligné qu'ont participé à la signature du pacte "quelques professeurs de La Sorbona" avec l'objectif d'exposer le projet politique des Auto-défenses. Des mois après il a été connu que l'un des "professeurs" était Mario Sandoval, le franco-argentin attaché à l'Université de Paris 3 comme expert dans des conflits internes de l'Amérique Latine. Le même policier de la dictature argentine qui a choisi l'étude pour continuer à faire carrière et à contacter "des amis" dans le monde. Le mensuel français Le Monde Diplomatique a publié en mai de l'année dernière un article de la journaliste Laurence Mazure, qui dénonce que "le scandale sur le lien d'hauts responsables politiques colombiennes avec le paramilitarisme, tous en relation avec le président Alvaro Uribe Vélez, a aussi mis à jour les possibles appuis internationaux dont ont bénéficié les paramilitaires. En incluant la France". Dans l'article, la participation de Sandoval recommence à apparaître à la réunion avec les Auto-défenses et Mazure ajoute d'autres données sur le versatile argentin qui est arrivé à Sarkozy : "Il est aussi lié aux secteurs dits de l'intelligence économique". À la fin de novembre 2006 le site Web de l'ambassade de la France au Chili indiquait que Sandoval "un universitaire responsable de mission dans la direction d'Intelligence économique de l'ACFCI [l'Assemblée des Chambres de Commerce et de l'Industrie françaises]", a fait partie d'une "délégation importante autour de la personne d'Alain Juillet - neveu de Pierre Juillet, ex-conseiller du président Jacques Chirac-, un proche des moyens de la Défense, directeur de la Direction Générale de la Sûreté Extérieure, DGSE, en 2002, et nommé récemment par Nicolas Sarkozy comme directeur d'Intelligence Économique au cabinet du Premier Ministre". Sandoval est devenu un homme de monde. Dès 1975 il a commencé à parcourir différents pays d'Amérique et d'Europe. En 1985, il s'est rendu en Colombie, où il a su tisser des liens solides. Grâce à ses relations il est aussi signalé comme l'un des organisateurs des voyages de Vladimiro Montesinos en Argentine. Dans les périples du moine noir du destitué président du Pérou Alberto Fujimori, aurait compté la collaboration de l'un des agents du Secrétariat d'Intelligence de l'État (Side) lié à la Marine. "L'Argentin à Paris" a parcouru un long chemin jusqu'à atterrir dans l'entourage de l'homme de droite Sarkozy. La présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, se trouvera le 7 avril prochain avec alter ego français. La situation des otages des FARC en Colombie, spécialement après l'assassinat de Raúl Reyes, sera l'un des sujets de leur agenda. Cristina Kirchner s'est personnellement engagée auprès de la mère d'Ingrid Betancourt, l'ex-candidate à la présidente qui est plus de six ans en captivité, pour faire tout son possible pour obtenir sa libération. Sarkozy a agi dans le même sens en tenant en compte la nationalité française de Betancourt. On ignore ce que Sandoval fera ce jour. |